Saint Paul aussi a tout compris dans ces paroles : « Au reste, mes frères, tout ce qui est véritable, tout ce qui est juste, tout ce qui est saint (selon le grec, tout ce qui est chaste, tout ce qui est pur), tout ce qui est aimable, tout ce qui est édifiant ; s’il y a quelques vertus parmi les hommes, et quelque chose digne de louange dans la discipline, c’est ce que vous devez penser14 » : tout ce qui vous empêche d’y penser, et qui vous inspire des pensées contraires, ne doit point vous plaire, et doit vous être suspect.
C‘était un homme distingué par sa naissance et par sa fortune ; et sa profession (comme les occupations de ce genre n’ont rien de déshonorant chez les Grecs) ne le rabaissait en rien » (Tite-Live, XXIV, 24).
Tous les Spectateurs ne seraient-ils que des libertins & des hommes corrompus ? […] Saint Augustin a connu le danger qu’on courait à des représentations trop voluptueuses des passions qu’inspirent l’amour ; « J’avais, dit ce grand homme(3), un penchant éxcessif pour les Spectacles du Théâtre ; ils me peignaient au naturel mes faiblesses, me les fesaient aimer ; vantant la douceur des flammes amoureuses, ils entretenaient le feu qui me dévorait ». […] Quelle est la femme assez dévergondée pour parler avec aussi peu de retenue à un homme qu’elle ne connaît que depuis un jour, tout au plus ? […] Une très-vieille présidente de la cour d’amour s’écrie, en branlant la tête ; Malheur à l’homme assez osé Qui tenterait de nous séduire.
Je dirai au sujet de la coutume la plus usitée par ces diverses Nations, qu’un homme d’esprit m’a soutenu qu’il était plus naturel & selon les règles de réduire les Drames en général au nombre fixe de trois Actes. […] Les ouvrages burlesques, remplis de petites passions, doivent être serrés & concis : les hommes ne sauraient rire qu’un instant.
Dieu a fait à l’homme une grande grace, de lui donner une pudeur naturelle qui inspire l’horreur du crime & en éloigne, & une estime, un penchant, un respect pour la vertu, qui nous réunit avec ceux qui la pratiquent.
» Si on dit que les Grecs, et Romains permettaient les jeux : je réponds que c'était pour une superstition qu'ils avaient à leurs Dieux. mais les plus sages les ont toujours blâmés. car combien que la Tragédie a je ne sais quoi de plus Héroïque, et qui moins effémine les cœurs des hommes, si est-ce toutesfois que Solon ayant vu jouer une tragédie de Thespis, le trouva fort mauvais : de quoi s'excusant Thespis disait, que ce n'était que jeu, Non, dit Solon, mais le jeu tourne en chose sérieuse, beaucoup plus eût-il blâmé les comédies, qui étaient encore inconnues. et maintenant on met toujours à la fin des tragédies, (comme une poison ès viandes) la farce, ou comédie.
La première chose que j’y reprends, c’est qu’un homme qui se dit Prêtre ait pu avancer, que la comédie, telle qu’« elle est aujourd’hui », n’a rien de contraire aux bonnes mœurs, et qu’elle est même si « épurée à l’heure qu’il est sur le théâtre français, qu’il n’y a rien que l’oreille la plus chaste ne pût entendre »Pag. 38. 40.
De tous côtés on ne voyait que des hommes, des femmes et des enfants privés de la vie ou du sentiment.
L’homme de mérite dont je viens de parler m’assura qu’il était aussi longtems à s’occuper du plan d’une Comédie-mêlée-d’Ariettes, qu’à en écrire les Sçènes.
Ce comédien, disciple de Lucrèce, fait paraître dans le Tartuffe le plus perfide et le plus scélérat de tous les hommes avec tous les dehors de la piété ; les ridicules forcés qu’il jette sur la fausse dévotion retombent sur la vraie dévotion par les applications que la malignité en fait à ceux qui professent celle-ci de bonne foi.
Des Rituels de Diocèses très réglés les mettent au nombre des personnes que les Curés sont obligés de traiter comme excommuniés ; celui de Paris les joint aux Sorciers et aux Magiciens, et les regarde comme manifestement infâmes : les Evêques les plus saints leur font refuser publiquement les Sacrements ; nous avons vu un des premiers Evêques de France ne vouloir pas par cette raison recevoir au mariage un homme de cet état ; un autre ne vouloir pas leur accorder la Terre sainte ; et dans les Statuts d’un Prélat bien plus illustre par son mérite, par sa piété et par l’austérité de sa vie que par la pourpre dont il est revêtu, on les trouve avec les concubinaires, les Usuriers, les Blasphémateurs, les Femmes débauchées, les Excommuniés dénoncés, les Infâmes, les Simoniaques et autres personnes scandaleuses mis au nombre de ceux à qui on doit refuser publiquement la Communion.
On y promenait un homme travesti en silène monté sur un âne. […] C’est ce qui a donné lieu de se servir de ces mots, patelin, patelinage, pour exprimer le caractère d’un homme de mauvaise foi.
Mettez ensemble deux hommes également malheureux, dont l’un sache s’éxprimer avec élégance ; on s’intéressera plutôt à celui qui touche, qui ébranle l’ame par la force de ses discours, qu’à celui qui s’éxprime grossièrement ou sans délicatesse.
Ce grand homme ne dédaigna pas d’associer à la Philosophie les talens agréables.
Que si nous faisons profit des erreurs, puisque les erreurs font les hommes sages, et que nous nous proposons, pour exemplaires de nos actions, les conseils des plus anciens personnages, que l’âge et l’expérience sont inévitables ; n’avouerons-nous pas que l’histoire nous doit servir de très excellent miroir pour y considérer le vice et la vertu, non terminés par la vie d’un mortel, mais par le perpétuel récit de tous les âges, et de tous les siècles.
Hé bien, dira un homme, je ne me trouverai qu’au corps de la comédie, et je m’en irai quand on commencera la farce.
une expérience journalière nous apprend qu’on perd le goût de tous les biens spirituels en s’abandonnant aux plaisirs grossiers des spectacles, que les actions même sérieuses et communes deviennent à charge, qu’on n’aime plus qu’à se satisfaire, et que ce désordre est si funeste à l’homme, qu’il ruine entièrement en lui toutes les qualités de l’esprit et du cœur, et devient la source de tous les vices.
Et se peut-il qu’un homme qui fait la moindre attention à quel que ce soit des deux, puisse ni penser aux réjouïssances des mondains, ni y trouver quelque goût et quelque plaisir ?
On les dit d’ordinaire par esprit de vanité, pour être estimé gentil, de belle humeur et habile homme, qui sait bien entretenir et réjouir une compagnie.
On y fait avec éclat et avec succès des leçons publiques de galanterie, de fourberie, de vengeance, d’ambition ; on y apprend à conduire habilement une intrigue ; à éluder la scrupuleuse vigilance des parents ; à surprendre par mille ruses la bonne foi ; à ne tendre jamais à faux des pièges à l’innocence ; à se défaire en habile homme d’un concurrent ; à se venger à coup sûr d’un ennemi ; à élever sa fortune sur les débris de celle d’autrui, et tout cela en habile homme.
Monsieur , malgré ses défauts, il est encore le seul homme capable de rendre Ursule heureuse.
Ce n’est pas que sur le pied où en sont aujourd’hui les choses, il ne soit difficile que sa Sainteté en fasse éclater son juste ressentiment avec fruit ; mais le Héros n’en sera que plus à plaindre, et les gens de bien, mes Pères, au lieu de prendre part à la joie profane de votre ridicule Ballet, gémiront de voir un homme qui selon l’expression de l’Ecriture, « abandonne son propre lieu, et devient comme un oiseau qui quittant son nid », court risque d’être foulé aux pieds des passants.
Sa miséricorde est plus grande que la présomption des hommes.
Cette disposition est mauvaise dans tous les hommes ; l’attention qu’on doit avoir à s’en préserver ne regarde pas seulement les ecclésiastiques ; et l’Eglise instruit tous les chrétiens en leurs personnes.
Un homme qui n’avoit rien, nous dit que sa fortune est épuisée ! […] Un homme peut mourir d’apoplexie, ou d’un coup de foudre, ou dans les transports d’une joie immodérée.
Lorsqu’on m’a peint cet air touchant, enchanteur, ce charme inexprimable répandu sur toute sa personne, j’ai senti combien vous deviez l’aimer ; qu’il n’était dans le monde aucun homme qui pût résister à la douceur de ses regards.