n’oterait-on pas quelque chose à l’expression, à la force du sentiment, si l’on en retranchait une phrase ?
Tous les Pères ont expliqué avec tant de force les périls où s’exposent ceux qui vont aux spectacles, qu’il est impossible, quand on cherche sincèrement la vérité, de former le moindre doute sur leur sentiment.
Les Auteurs sacrés s’en sont servi pour coucher par écrit l’Histoire Sainte, et David n’a jamais eu de meilleurs sentiments que ceux qu’il a chantés sur son Luth ;D. […] Appliquez tout cela aux Danses et vous connaîtrez quel sentiment en avait cet illustre Prélat. […] voudra voir le sentiment de l’Eglise, il le rencontrera dans le Concile de Laodicée, où les Danses des Noces sont défendues par un article exprès ? […] Ce fut assez dire à un bon entendeur : Si les Chrétiens avaient encore un peu de sentiment de l’honneur, que Jesus-Christ leur a fait en leur donnant son nom et en les appelant ses frères, je ne voudrais qu’un mot pour les écarter de toutes ces dissolutions : souvenez-vous leur dirais-je de la marque que vous portez sur le front. […] NDE change = échange, de sentiments, d'idées.
Et ces éloges paroissent émanés du sentiment des Lecteurs ; ce qui prouve l’énergie de l’Ouvrage. […] Mais un bon juge de Spectacles ne s’en tient pas seulement à ce que lui suggere le sentiment ; il a un jugement de plus à porter en Littérateur. […] La dévotion est un sentiment décent dans les femmes, & convenable à tous les sexes…. […] Le sentiment de M. […] Rien sans doute ; elle annonçoit même un sentiment louable : mais les chastes feux de la mere en pouvoient inspirer d’impurs à la fille.
Preuve, dit l’Ecrivain, du sentiment délicat, qui préside aux nobles amusemens de leur Altesse Electorale, de la protection éclairée qu’elles donnent aux talens & aux arts, & de l’éclat dont ils brillent, sous des auspices si propres à les faire fleurir ; & de la fadeur des éloges du Journaliste qui les publie. […] Mais comprend-on comment on pouvoit entendre les acteurs & la musique, voir les danses & les gestes, suivre le fil de l’intrigue, le dénouement de la piéce ; car pour les graces des actrices, l’architecture savante des boucles des cheveux, la fraîcheur du rein ; il faudroit un télescope de Londres, au milieu de cette cohue, de ce cahos qui étourdit, qui fatigue, qui assomme l’esprit, l’imagination, les yeux, les oreilles, & fait rire de l’adulation ; qui y trouve un sentiment délicat, & y admire l’éclat des talens & des arts ?
Qui ne sent pas naître en soi-même le sentiment qu’on nous représente ? […] C’étoit le sentiment commun des Anciens, que tous leurs Auteurs tragiques n’étoient que les copistes & les imitateurs d’Homère.
Outre cela cette tristesse que cause la Tragédie est un chatouillement de l’Ame : & Descartes remarque dans son traité des Passions, que de même que le chatouillement, quand les nerfs ont assez de force pour le soutenir, cause un sentiment agréable qui deviendroit douloureux, si les nerfs n’avoient pas assez de force pour y resister, la tristesse que nous causent les Représentations Tragiques ne pouvant nous nuire en aucune façon, semble chatouiller notre ame en la touchant, & ce chatouillement cause un plaisir.
Unde sit Embolaria mulier, id est Scenica. » nues avec des postures indécentes, et que le moindre sentiment de pudeur ne pouvait souffrir ; il ne faut que lire le grand Pline, qui lui donne cette qualité en termes exprès ; et Galéria était un Embolaire ou Bouffonne, c'est-à-dire du nombre de ces femmes Scéniques, qui venaient sur le Théâtre dans les intervalles des Actes, sauter et danser en bouffonnant, ce qu'on nommait Embola ou Intermèdes ; et si cet Apologiste eût pris la peine de lire les termes de Pline, ou qu'il en eût cherché la signification dans son Calepin, ou qu'il eût seulement jeté les yeux sur le commentaire, il n'aurait pas fait cette faute ; et bien loin de croire ces femmes fort honnêtes, comme il se l'est imaginé, il doit savoir qu'elles étaient l'opprobre du Théâtre, prostituées et louées à prix d'argent pour ce honteux exercice.
les peintures animées des passions, leur justification & leur analyse, les objets & les leçons, le goût & le sentiment du crime, les termes équivoques qui la laissent entrevoir, &c. sont un langage très chaste ! […] Si dans son fameux paradoxe sur la corruption des mœurs, causée par les sciences, Rousseau se fût borné à la science du théatre, il eût avancé une vérité que l’expérience de tous les siecles & le sentiment de tous les gens de bien eussent démontrée.
L’extérieur d’une fille mondaine ainsi parée, découvre assez clairement les différentes pensées de son âme ; elle désire ardemment d’être trouvée belle, sa prétention est d’attirer auprès de soi les garçons les plus divertissants, les plus agréables, les mieux faits, les plus enjoués, et les plus galants ; elle veut faire des conquêtes, et gagner des cœurs ; elle se préfère à toutes les autres Filles ; elle se tient fière, et prend un air de grandeur pour survendre ses appas, et se faire mieux valoir ses attraits ; elle ne sort de son logis, qu’après s’être regardée et considérée plusieurs fois ; elle porte encore un miroir de poche, pour se mirer dans tous les lieux où elle va ; son image, que ce miroir lui représente, lui plaît infiniment ; elle prend en elle-même un repos orgueilleux ; cherchant à l’entour d’elle des approbateurs qui soient de son sentiment ; c’est-à-dire en un mot, que cette âme superbe et dédaigneuse est toute remplie de vanité, de présomption, de vaine gloire, et de tous les autres mouvements, que la sensualité et l’orgueil ont coutume d’inspirer ; son cœur en est tout enflé et tout bouffi. […] Ne dites pas que les hommes n’ont pas assez de pouvoir pour porter une femme ou une Fille d’honneur à un sentiment, ou à quelque action malhonnête, si elle ne le veut, et que vous vous en garantirez bien.
Cette chute est inévitable : la véritable joie est le sentiment du bien-être, le spectacle n'est qu'une agitation passagère qui attire l'âme hors d'elle-même, et ne lui dit rien de son propre état. […] Partout édifiant et délicat sur les bienséances, il évite jusqu'à l'apparence du mal, il ne trouble les exercices de piété, ni n'affaiblit l'onction de la grâce et le goût de la dévotion : goût incompatible avec le sentiment volontaire des passions.
Voici comme je prouve mon sentiment, qui ne paraît hazardé qu’au prémier coup d’œil. […] La jalousie, la fureur, agitent ceux qu’elles doivent enflammer ; l’amour y fait sentir ses loix à des cœurs dont il est vraisemblable qu’elles soient chéries : en un mot, je défie qu’on me montre le moindre sentiment mal placé ; c’est-à-dire, la perfidie dans l’âme d’une amante ; la férocité parmi des mœurs douces, &c. […] Je n’adopte pourtant point le sentiment de M.
& par l’État actuel de nos Acteurs, avec le sentiment du Public à leur sujet.
Sans rechercher curieusement l’origine de cette louange, que l’Église a donnée aux femmes ; l’on peut assurer que leur piété leur a mérité l’avantage d’être si glorieusement distinguées des hommes : Mais l’on peut aussi demander d’où vient que la dévotion, ce sentiment vif et ardent de la Religion, s’est plus établie entre elles que parmi nous ?
Ce n’est pas du moins le sentiment de Mézerai et des Auteurs contemporains ; les Arrêts que le Parlement rendit contre les premiers Comédiens, déposent le contraire.
Mais vous m’avouerez que ce n’est pas cette inégalité de sentiments qui l’a mis au rang des Saints et des Docteurs de l’Eglise.
Le but de l’Auteur dans cette controverse est de réfuter quelques décisions trop favorables à la Comédie : ainsi c’est un Docteur sévère, qui attaque des Docteurs relâchés, ou plutôt leur doctrine : car sa censure n’est point une satyre ; il est leur adversaire sans être leur ennemi ; en ruinant leur sentiment, il ne touche ni à leur personne, ni à leur intention.
Le but de l’Auteur dans cette controverse est de réfuter quelques décisions trop favorables à la Comédie : ainsi c’est un Docteur sévére, qui attaque des Docteurs rélâchés, ou plûtot leur doctrine : car sa censure n’est point une satyre ; il est leur adversaire sans être leur ennemi ; en ruinant leur sentiment, il ne touche ni à leur personne, ni à leur intention.
Horace est du même sentiment ; Quintilien l’adopte aussi ; & le docte Dacier soutient qu’ils ont raison tous les trois.
& la masure d’un bon Villageois, pourrait-elle donner à des Spectateurs le sentiment du Palais magnifique d’un Roi fastueux ?
J’appelle amour cette attente profonde, ce sentiment soumis, tendre, ingénu, ce trait de feu qui des yeux passe dans l’ame, de l’ame aux sens, qui fécond en desirs, &c. […] Beau sentiment, mais bientôt démenti. […] Ceux, dit-il, à qui une conscience délicate fait craindre l’ombre du danger, ceux qu’un sentiment trop vif rend plus suseptibles des plus légères impressions, feront encore mieux de ne pas le lire ; je leur conseille d’éviter avec soin tous ce qui pourroit non-seulement blesser, mais même allarmer la vertu .
Le public étoit étonné qu’on mît en problême ce qui jusqu’ici étoit le sentiment unanime de toute l’Eglise, sur la comédie. […] Tous vos sons, vos gestes, vos parures aussi bien que vos paroles, tout est sentiment.
Discours sur le sentiment, pag. […] Une ame aussi sensible que la sienne ne pouvoit être foiblement touchée ; le sentiment de Dieu le plus profond, la conviction la plus intime des vérités éternelles, la possédoient entierement.
On conserve la musique, contre le sentiment de Fenelon, autre pourtant que les voix luxurieuses de l’opéra, les sons attendrissans de Lulli, qui ne sont bons qu’à réchauffer les lieux communs de morale lubrique. […] Une Actrice peut & doit dire son sentiment quand on examine une piece nouvelle ; mais communément elle n’est occupée que de sa parure, de ses intrigues & de son plaisir.
Je ne sais où cet Auteur, d’ailleurs habile, et dont l’ouvrage a été bien reçu, a pu trouver ce sentiment, dont il ne donne aucun garant. […] Cette femme, qui avait des sentiments, ne consentit au mariage, qu’à condition qu’il ne travaillerait plus pour le théâtre et achèterait une charge.