S’il est du bien public que chacun remplisse ses devoirs avec fruit, peut-il être indifférent que le Clergé, fait pour en imposer au vice et enseigner la vertu, soit respecté des peuples et se rende respectable ?
Vous convenez que c’est l’objet de nos Tragédies ; mais vous prétendez que l’objet est manqué par les efforts même que l’on fait pour le remplir, que l’impression du sentiment reste, et que la morale est bientôt oubliée. […] Et ne pouvons-nous pas trouver à leur exemple une infinité d’autres sujets capables de remplir dignement le Théâtre, les malheurs de l’ambition, le spectacle d’un héros dans l’infortune, la haine de la superstition et des tyrans, l’amour de la patrie, la tendresse maternelle ?
un faux Philosophe rempli de lui-même, qui se complaît dans le mérite sauvage de détester l’humanité ; mais qui ne la déteste que sur des vains prétextes, et qui ne reproche à son siècle que des défauts superficiels, plus intéressants pour la société que pour les mœurs. […] M.F. s’est bien douté qu’on lui ferait cette question ; et c’est sans doute pour y répondre d’avance, qu’il cite la capitale d’une Province de France du côté du nord, où les bonnes mœurs se font remarquer, où l’on remplit avec la plus grande piété les devoirs du Christianisme ; où les hommes sont laborieux, et les femmes rarement infidèles ; et où cependant l’inclination pour les spectacles est si grande, que dans les temps où ils sont suspendus ailleurs, c’est-à-dire dans les jours saints, ils y subsistent encore, et souvent alors quelques bons Acteurs de Paris s’y sont transportés, pour s’y joindre aux troupes qui y sont fixées. […] C’est cependant donner de bien mauvais garants de l’exactitude et de la sévérité de ses mœurs, que sa passion excessive pour les spectacles ; c’est en donner surtout de bien mauvais de sa piété, et de son zèle à remplir les devoirs du Christianisme, que de nous instruire que les spectacles suspendus partout ailleurs dans les jours saints, subsistent encore là.
Cependant, deux pages après, Fagan dit qu’elles sont trois ou quatre mois par an sans paroître sur la scène, & dans le temps le plus rempli la plus nécessaire ne paroît que trois fois la semaine.
Le Musicien, trop rempli du génie de son Art, manque quelquefois aux prémiers principes de la Langue.
Voilà ce que c’est que de vous être rempli la tête de ces belles idées.
Desfontaines, Freron, Rainal, la Porte, qui en ont rempli avec éloge leurs feuilles périodiques, se sont éloignés de l’esprit de leurs anciens maîtres.
vous chercher le théâtre, vous le remplissez, vous y faites plus de folies que jamais.
Mais on demande s’il faut passer pour honnêtes, les impiétés et les infamies, dont sont pleines les Comédies de Molière, qui remplissent encore à présent tous les Théâtres des équivoques les plus grossières.
Il est vrai, que les anciens Pères, en parlant de la sorte, avaient principalement en vue certains jeux de théâtre, qu’on appelait Majuma, dont les Empereurs firent retrancher ce qu’il y avait de plus dissolu, et de plus honteux : mais quelque réforme qu’on y ait fait, saint Chrysostome ne laisse pas de les appeler des écoles d’adultère et de libertinage : non pas qu’on représentât des actions sales sur le théâtre, ce que ces pieux Empereurs n’auraient pas souffert ; mais parce que les Comédiens de l’un et de l’autre sexe ne s’étudiaient qu’à se servir de paroles et de gestes affectées, qui n’étaient propres qu’à remplir l’esprit de mille idées impures et le cœur de mauvais désirs.
Mais tous ceux qui portaient le saint nom de Chrétien, n’en remplissaient pas les fonctions, ils ne faisaient point de scrupule de retenir quelque chose du Paganisme. […] » Tout ce Discours est rempli de traits vifs Ibid. p. 276. […] , « par l’expulsion des Comédiens, Jongleurs et Farceurs, qu’il chassa de sa Cour, comme des gens qui ne servant qu’à flatter et à nourrir les voluptés et la fainéantise, à remplir les esprits oiseux de vaines chimères qui les gâtent, et à causer dans les cœurs des mouvements déréglés que la Sagesse et la Religion nous commandent si fort d’étouffer. […] d’aujourd’hui jouent les jours de Fêtes et de Pénitence, et l’on n’a jamais pu obtenir d’eux qu’ils cessassent au moins les Dimanches, parce que le Parterre, disent-ils, n’est rempli que ce jour-là. […] Ainsi on sort de la Comédie le cœur si rempli de toutes les douceurs de l’amour, et l’esprit si persuadé de son innocence, qu’on est tout préparé à recevoir ses premières impressions, ou plutôt à chercher l’occasion de les faire naître dans le cœur de quelqu’un, pour recevoir les mêmes plaisirs et les mêmes sacrifices que l’on a vus si bien représentés sur le Théâtre.
Mais comme elle n’aime pas à vivre à ses dépens, ou pour parler sans métaphore, comme elle se lasse bientôt de la multiplicité vague & confuse de ses propres pensées qui l’épuise plutôt qu’elle ne la remplit, elle est avide de se répandre au dehors ; & l’on diroit qu’elle soit toujours aux fenêtres pour y chercher un objet nouveau qui arrête & qui détermine ses regards, ou pour y trouver au moins le plaisir de ne plus se voir elle-même. […] Elle présente aussi à notre esprit ce mêlange, cette combinaison bien proportionnée de variété & d’unité qui domine dans tous les Ouvrages dont il est justement touché ; elle le remplit d’admiration par des sons dont le rapport, & encore plus le contraste, nous surprend & nous ravit par le changement soudain qu’il produit dans notre ame.
Peisonnel, Consul de la nation, intitulée Selim ou la foi du sujet ; elle a eu les plus grands applaudissements, le sujet en a été trouvé neuf, & vraiment tragique ; les caractères bien soutenus, la conduite sage, les situations intéressantes, le style noble & nerveux, les sentiments d’amour & de fidélité du sujet envers son Roi, y sont dévelopés d’une maniere, qui fait autant d’honneur à l’auteur qui en est rempli, qu’au Monarque qui les inspire.
) avoit-il tort de dire : Pour avancer qu’aujourd’hui la comédie n’a rien de contraire aux bonnes mœurs, il faut donc que nous passions pour honnêtes les impiétés & les infamies dont sont pleines les comédies de Moliere, qui remplit tous les théatres des plus grossieres équivoque dont on ait jamais souillé les oreilles des Chrétiens.
M. l’Evêque du Bellay (le Camus) a rempli de mille traits plaisans, dans le style de son temps, sa Comédienne convertie.
Thomas en convient dans sa réponse, pourvu qu’ils ne fassent ni ne disent rien d’indécent, qu’ils fassent d’ailleurs de bonnes œuvres, remplissent tous leurs devoirs, & observent toutes les circonstances des temps & des lieux.
Oui, peut-on dire avec monsieur Rousseau, pourvu que le peuple s’amuse, l’objet des Spectacles est assez rempli .
Si un Pere ne remplit pas les dévoirs d’un Pere Chrêtien, lorsqu’il n’éloigne pas d’auprès de ses enfans les livres dangereux ; à combien plus forte raison lui est-il defendu de donner des préceptes à sa Fille, qu’elle s’expose à faire les prémiers naufrages de son innocence ?
Tous leurs écrits ont une empreinte de mysticité, qui donne à leur style un caractère particulier, auquel on ne peut se méprendre, et qui, rempli de superstition et de fanatisme, ne respire que menace et vengeance.
Les Académiciens qui ont proposé le sujet, & cette foule d’Écrivains qui l’ont rempli, ne mettront pas dans la balance un poids qui la fasse pencher. […] Massillon Académiciens, qui ont rempli leurs Sermons d’anathèmes contre le Théatre, & le panégyrique de S.
n’est-il pas à craindre qu’elle ne soit de celles des sages du monde, qui ne savent s’ils sont chrétiens ou non, et qui s’imaginent, comme dit encore Bossuet, avoir rempli tous les devoirs de la vertu, lorsqu’ils vivent en gens d’honneur, sans tromper personne, pendant qu’ils se trompent eux-mêmes en donnant tout à leurs plaisirs et à leurs passions ?
La forme de la salle intérieure est arrondie, & son plafond un bel ovale, rempli par un tableau allégorique représentant les muses, les talens liriques, assemblée par le génie des arts sur un char enflammé ; qui fait fuir l’ignorance & l’envie.
Il lui plus en effet, & remplit sa commission avec le plus grand succès.
Ce mauvais cadre, fort mal rempli, n’annonce que malignité, obscénité, irréligion.
Voilà les principaux traits de la préface ; nous nous y bornons, nous n’avons garde d’entrer dans le détail des tableaux très-peu gazés ; des traits voluptueux & très-séduisans dont le chant sur la danse est rempli, ou plutôt dont il n’est qu’un tissu.