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346. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

Il faut pour plaire à chaque Peuple des Spectacles qui favorisent ses penchans, au lieu qu’il en faudrait qui les modérassent. […] Cette crimination n’en impose à personne : la vertu qui se montre, n’amuse pas le Public, elle le subjugue : son droit, par-tout où elle daigne paraître, est de plaire & d’être aimée, ou de faire trembler. […] Les petits arrangemens de cet Article me plaisent assez : on n’y trouve pas le style règlementaire ; mais votre sexe n’est pas obligé de le connaître comme monsieur D’Alzan. […] Plaire à sa Nation, l’amuser en se formant soi-même, à ses momens de loisir, sans négliger ses devoirs, il y a là quelque chose de noble & de grand, que les âmes bien faites sentiront, & qu’à Sparte on ne dédaigna pas. […] Dès que les femmes parurent sur le Théâtre, elles y jouirent des droits de leur sexe : elles plurent.

347. (1804) De l’influence du théâtre « DE L’INFLUENCE DE LA CHAIRE, DU THEATRE ET DU BARREAU, DANS LA SOCIETE CIVILE, » pp. 1-167

« Il n’est point de serpent ni de monstre odieux Qui par l’art embelli ne puisse plaire au yeux. » Du talent seul du poète dépend donc notre affection pour ce qui ne peut pas, même raisonnablement, mériter notre estime. […] Le rôle de Sainte-Luce peint bien le caractère d’un aimable étourdi qui peut plaire à beaucoup de monde ; il est au-dessus de celui du Colonel, que sa passion rend quelquefois fade et langoureux. […] S’ils ne présentent pas tout ce fracas à prétention de quelques-uns de nos compositeurs modernes ; si, aux yeux de ceux qui se piquent de talent et de vastes connaissances, ils n’ont pas le mérite, en soi si peu intéressant, de la difficulté vaincue, ils offrent au moins cette douce mélodie qui plaît et séduit la multitude des simples amateurs. […] Loin des regards de cette multitude toujours avide de scènes tragiques ou scandaleuses qui piquent son oisive curiosité, il se plaît à rétablir le calme dans le foyer paternel, et c’est pour lui le bonheur suprême de voir réunis par ses soins, des frères prêts à dissiper en contestations amères le faible produit de leur héritage. […] Ce n’était point ce style ingénieux et tendre Qui semble attacher l’âme au plaisir de l’entendre ; Ce langage épuré qu’une sensible voix Parlait si doucement à l’oreille des rois ; C’était un orateur saintement populaire, Qui, content d’émouvoir, négligeait l’art de plaire.

348. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

C’est une raison de plus pour engager les Auteurs dramatiques, je ne dis pas à rejetter absolument les reconnoissances ; elles ont plu, & il y a apparence qu’elles plairont toujours, quoiqu’en dise la Philosophie moderne ; mais à en user sobrement & de loin en loin.

349. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85

Aristote, & d’après lui Corneuille, veulent qu’une piéce bien faite, soit belle & puisse plaire sans le secours des Comédiens, & hors de la représentation.

350. (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381

Les continuelles bénédictions qu’il plaît à Dieu épandre sur notre règne, nous obligeant de plus en plus à faire tout ce qui dépend de nous pour retrancher tous les déréglemens par lesquels il peut être offensé ; la crainte que nous avons que les comédies qui se représentent utilement pour le divertissement des peuples soient quelquefois accompagnées de représentations peu honnêtes, qui laissent de mauvaises impressions dans les esprits, fait que nous sommes résolus de donner des ordres précis pour éviter de tels inconvéniens.

351. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. De la Pastorale Dramatique. » pp. 59-77

Essayons de donner des règles précises de la Pastorale telle que les Nations modernes la conçoivent, & telle qu’il faut qu’elle soit pour plaire à chaque Peuple en général, & particulièrement aux Français.

352. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

Soutiendrez-vous toujours que Monsieur de Molière est impie, parce que ses ouvrages sont galants et qu’il a su trouver le moyen de plaire ?

353. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

Les leçons de morale y sont d’ordinaire d’un froid à glacer l’auditeur, il ne se plaît que dans l’intrigue, qu’à voir surmonter par des personnes passionnées, l’une pour l’autre les divers obstacles qu’oppose la prudence de ceux qui ont autorité sur elles, dans les larmes qu’ils versent lorsqu’ils sont forcés de se séparer.

354. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

C’est là où, par des attitudes et des regards plus éloquents que les expressions, on est excité à observer tous les mystères de l’iniquité, et qu’on apprend à conduire habilement toutes les intrigues criminelles ; en sorte que tout ce que la corruption peut inventer pour plaire et séduire y est comme réduit en art.

355. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

Il faut que les passions qu’on y représente aient quelque chose de fort, de vif et de touchant, afin qu’elles puissent exciter dans l’âme l’effet que l’on prétend ; afin que les sujets que l’on choisit puissent plaire, ils doivent être conformes à la disposition de la plupart des spectateurs qui sont des personnes du monde qui en ont les maximes et l’esprit. […] Secondement, si l’on regarde les circonstances qui accompagnent les Comédies, elles sont ordinairement mauvaises, quelque honnête qu’en soit le sujet ; l’on n’y voit que des femmes parées, qui ne s’étudient qu’à plaire à ceux aux yeux desquels elles s’exposent ; qui dans leurs ajustements, dans leurs gestes, dans leurs actions, dans leurs regards, dans leurs parodies n’ont rien qui ne blesse la modestie de leur sexe, qui ne respirent que la vanité et l’esprit du monde. Si la chaussure de Judith fut capable de ravir les yeux et le cœur d’un homme guerrier, que fera le visage, la taille, la bonne grâce, la danse, le chant d’une femme qui n’a point d’autre dessein que de paraître belle et de plaire pour attirer plus de monde à la Comédie. […]  » Troisièmement, cette apparence d’honnêteté et ce retranchement de choses immodestes que l’on a fait, à ce que l’on prétend, dans la Comédie, la rend plus dangereuse et plus à craindre, ce retranchement n’étant pas entier et parfait, c’est un artifice du démon de faire jouer quelques Comédies, où il n’y ait rien ce semble contre les bonnes mœurs, afin d’accoutumer les hommes par le plaisir qu’ils y prennent à se plaire insensiblement à celles qui sont sales et malhonnêtes ; c’est pour lors qu’il faut s’en défier davantage dans le sentiment de Tertullien93 : « Je veux, dit-il, qu’il y ait des choses honnêtes dans les Spectacles, mais c’est un artifice du démon.

356. (1824) Un mot à M. l’abbé Girardon, vicaire-général, archidiacre, à l’occasion de la lettre à M. l’abbé Desmares sur les bals et les spectacles, ou Réplique à la réponse d’un laïc, par un catholique pp. -16

J’ai voulu vérifier si son opinion, la seule que vous ayez rapportée, était bien respectable, et j’ai lu dans une histoire abrégée, imprimée chez Leroy, à Paris, en 1789, que le comte de Bussy-Rabutin a composé des ouvrages dans lesquels il se plaisait à faire la peinture de mœurs dépravées (les amours des Gaules) et qu’il avait une âme fausse, petite et faible….

357. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre II. Charles XII. » pp. 32-44

Il faut des oreilles Russes pour supporter ce charivari, & des esprits Russes pour se plaire à voir défiler tout un jour des drapeaux déchirés, des tambours percés, un brancard fracassé, des charriots de munitions & des milliers de soldats captifs & désarmés.

358. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE VII. Sentimens des Prédicateurs. » pp. 168-180

Ni cette musique qui amollit, ni cette déclamation qui séduit, ni ce luxe qui éblouit, ni ces décorations qui charment, rien n’y plairoit sans passion.

359. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « [Lettre] » pp. 4-32

Pour vous, Monsieur, vous en croirez ce qu’il vous plaira, sans que cela m’empêche de croire ce que je dois.

360. (1579) De l’Imposture et Tromperie « Livre premier. Des jeux et autres observations séculières retenues de l’ancien Paganisme. Chapitre 22. » pp. 101-107

Il y a aussi des joueurs desquels le jeu ne plaît qu’à eux, pource qu’ils font toujours mal.

361. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265

Mais je veux qu’à vous seule il cherche enfin à plaire ; De cette passion que faut-il qu’il espère ?

362. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre IV. Du Conquérant de Sans-souci. » pp. 88-120

Nos ancêtres, long-temps Païens, se firent Chrétiens pour plaire aux Empereurs leurs maîtres, Luthériens pour envahir les biens de l’Eglise, Calvinistes pour plaire aux Hollandois à cause de la succession de Cleves.

363. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE IV. Traité de la Danse de Cahusac. » pp. 76-104

Point d’erreurs qui plaisent plus au démon, père de l’idolâtrie, que ce qui favorise les passions & multiplie les péchés. […] Le Cardinal de Richelieu, trop grand pour s’y plaire, trop peu scrupuleux pour s’en embarrasser, le souffrit jusque dans les fêtes qu’il donnoit au Roi, sans doute au profit des bonnes mœurs.

364. (1684) Sixiéme discours. Des Comedies [Discours sur les sujets les plus ordinaires du monde. Premiere partie] « Sixiéme Discours. Des Comedies. » pp. 279-325

Les yeux s’y plaisent à voir la bonne grace & les gestes des Acteurs, les décorations du theatre, & les grandes assemblées. […] Nostre esprit est si peu disposé à resister à un plaisir qu’il vient chercher, & où les sens ne sont pas moins interessez que luy, qu’il ne peut se resoudre de se défendre contre des sujets qu’il ne considere pas comme ses ennemis, parce qu’ils sont tout leur possible pour luy plaire. […] Vous estes plus redevables à un Dieu de qui vous avez reçû plus de lumiere, autant d’autorité, & dont vous avez beaucoup plus à esperer, & à craindre ; que la connoissance, que les commandemens, que les bienfaits, j’ay peine d’ajoûter que les promesses, que les menaces d’un Dieu si digne d’estre servy pour le seul honneur de luy plaire, obtiennent de vous les soins & les reglemens que la seule raison a obtenu des Payens.

365. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre VI [V]. Élizabeth d’Angleterre. » pp. 142-187

Jamais femme ne fut plus infatuée de sa beauté, & plus occupée de l’envie de plaire. […] Il bondoit ainsi toutes les sois qu’il étoit mécontent, pour faire achêter son retour aux conditions qu’il lui plairoit. […] Le jeune Prince étoit un étourdi, dit Fontenelle, libre, vif, élégant, petit-maître, François, que faut-il de plus pour plaire aux femmes ?

366. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Rien ne plaît, s’il n’à l’air, le nom, le goût dramatique. […] Ces ordres font l’éloge du Prince qui les donne, & du Poëte qui les suit ; mais ils font la condamnation de ceux qui embrassant les sujets les plus scandaleux, font du spectacle une école du vice, pour plaire à des acteurs & à des spectateurs corrompus, dont ils devroient rougir d’obtenir les suffrages. […] Comment plaire par les portraits de la vertu au monde, qui n’est touché que des attraits du vice ?

367. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

Divertissez-moi, & amenez le marlage comme il vous plaira, & vous êtes divin. […] Il a mieux réussi dans l’Amphitrion, qui est en vers irréguliers ; mais en général, jusques dans sa prose, il ne parle pas assez simplement ; d’ailleurs il outre les caracteres ; il a voulu par cette liberté plaire au Parterre, frapper les spectateurs les moins délicats, & rendre le ridicule plus sensible. […] On le fit Supérieur des nouvelles Catholiques, & il sur gagner un sexe délicat & sensible, auprès de qui l’art de persuader n’est rien quand il est séparé de l’art de plaire.

368. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VIII. Assertions du Théâtre sur le tyrannicide. » pp. 130-174

Joignons à la douceur de venger nos parents La gloire qu’on remporte à punir les Tyrans. » Les conjurés sont si furieux qu’ils ne peuvent entendre nommer le Prince : « Plût aux Dieux que vous-même eussiez vu de quel zèle Cette troupe entreprend une action si belle ! […] Les tableaux des fureurs et des forfaits ont beau être de la main de Corneille, de Crébillon ou de Voltaire, peuvent-ils plaire à un cœur bien fait ? […] Il faut avoir des passions bien noires pour se plaire à la représentation de pareilles horreurs.

369. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

Il plut à Zénobie, Reine de Palmire ; &, pour la rapprocher, disoit-il, du christianisme, il adoucit tellement les dogmes qu’elle n’aimoit pas, qu’il combattit la trinité des personnes en Dieu, & la divinité de Jesus-Christ On tint un concile pour condamner ses hérésies : il fit semblant de les désavouer, & assura qu’il avoit toujours eu la même foi que l’Eglise : le concile se sépara sans rien prononcer.

370. (1772) Spectacles [article du Dictionnaire des sciences ecclésiastiques] « Spectacles. » pp. 150-153

Tout ce qu’on y voit, & tout ce qu’on y entend, parures, décorations, gestes, attitudes, mouvemens, discours, entretiens, chants, larmes, soupirs, privautés, déclarations, intrigues, liens rompus & renoués, tout ne tend qu’à plaire, à toucher, à ravir, à charmer, à transporter.

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