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451. (1620) L’Honneur du théâtre « Prologue » pp. 39-42

Sans vanité, Messieurs, les louanges que l’histoire peut mériter sont légitimement redoublées sur nos personnes, vu que nous retirons de l’enfer ce que Pluton pensait être garroté dans ses plus profondes cavernes ; nous puisons dans les eaux ce que Neptune pensait avoir de plus caché, et nous faisons descendre de là-haut les Dieux immortels, trop heureux de paraître sur ce théâtre pour publier leurs amours, leurs batailles, et leurs trophées, qui n’emportent autre prix que votre bonne attention.

452. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Conclusions générales. » pp. 371-378

Les comédiens du troisième âge, ayant reçu leur institution du prince et des lois du royaume, ne sont point comptables de leur profession au clergé ; L’abjuration de cette profession, exigée par le clergé, est un véritable délit, parce que aucune autorité dans l’Etat n’a le droit de vouloir le contraire de ce qui a été créé et autorisé par les diplômes du prince et la législation du pays ; Le refus de sépulture, fait par le clergé aux comédiens, est encore un délit manifeste et réel, puisque c’est infliger une action pénale, imprégner un mépris public à une profession que le prince, les lois du royaume, les ordonnances de police ont instituée et régularisée ; et en cette circonstance l’outrage est non seulement fait à la personne et à la profession du comédien décédé, mais encore aux autorités suprêmes qui ont autorisé et commandé son exercice : voilà pour ce qui concerne l’état politique et celui de la législation ; c’est aux procureurs du roi qu’il appartient de faire respecter, par toutes les autorités existant dans l’Etat, ce qui a été institué et par l’action du prince et par le fait de la législation et des règlements de la police du royaume ; Le refus de sépulture est encore un autre délit envers les lois ecclésiastiques même, puisque, pour avoir lieu d’une manière canonique, il faut que les individus auxquels on veut l’appliquer aient été excommuniés, dénoncés dans les formes, et que jamais les comédiens du troisième âge ne se sont rencontrés dans cette catégorie ; Le clergé de France est d’autant moins fondé à frapper les comédiens de ses sentences exterminatoires, qu’il a lui-même aidé à leur institution, et que dans le principe de leur création les prêtres ont rempli des rôles dans les mystères que les comédiens représentaient ; que les obscénités, les scandales qui se pratiquaient alors dans les églises, ou dans ces comédies pieuses, étant tout à fait nuisibles à la religion, l’autorité séculière a fait défendre aux prêtres de remplir désormais des rôles de comédiens, et à ceux-ci de ne plus prendre leurs sujets de comédie dans les mystères de la religion ; Le clergé, dans l’animadversion qu’il témoigne contre les comédiens, signale son ignorance, son injustice, son ingratitude, et démontre en outre qu’il agit avec deux poids et deux mesures, ce qui est on ne peut pas plus impolitique pour un corps aussi respectable ; car on a vu que c’étaient des papes et des cardinaux qui avaient institué des théâtres tant en Italie qu’en France ; on a vu un abbé, directeur de notre Opéra à Paris, on a vu les capucins, les cordeliers, les augustins demander l’aumône par placet, et la recevoir de nos comédiens ; on a vu les lettres où ces mêmes religieux, prêtres de l’Eglise apostolique et romaine, promettaient de prier Dieu pour la prospérité de la compagnie des comédiens.

453. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XV. Les spectacles éteignent le goût de la piété. » pp. 133-137

« Combien de personnes qui, avant de connaître ce funeste plaisir, ne trouvaient de joie et de consolation que dans la pratique des œuvres de justice !

454. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE IV. Des Femmes de Théâtre. » pp. 42-48

J’ai prouvé, si je ne me trompe, que le Théâtre est pernicieux dans l’état où il est aujourd’hui : il y aurait, dit-on, de l’inconvénient à le supprimer : mettons tout en usage pour le réformer au point d’en faire un amusement aussi utile qu’agréable ; car je suis persuadé que le Théâtre serait bien moins redoutable à la vertu, et qu’il produirait même un bien réel à la société, si, en y laissant les traits enjoués et les saillies d’esprit qui peuvent exciter à rire, on en faisait une Ecole de bonnes mœurs et, pour ainsi-dire, une Chaire publique où l’on débiterait, aux personnes de tout sexe, et de tout âge, les maximes de la plus saine morale, avec gaieté et sans les effrayer par l’appareil de l’austérité, et du pédantisme.

455. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PLAN. DU THEATRE. et autres Règlements, Qui sont la suite de ce qu’on a déjà vu, page 106 de l’Ouvrage. » pp. 329-337

On ne placerait jamais ni bancs, ni chaises sur le Théâtre : personne ne pourrait s’y tenir debout, parce que ce sont là autant d’inconvenients pour la représentation.

456. (1643) La discipline des Eglises prétenduement réformées « Chapitre XIV. Des règlements ou avertissements particuliers » pp. 381-625

Tous jeux défendus par les Edits du Roi, comme cartes, dés, et autres jeux de hasard, et ceux où il y aura avarice, impudicité, perte notoire de temps, ou scandale, seront réprimés, et les personnes reprises, et admonestées au Consistoire, et censurées selon les circonstances.

457. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Suite des Parfums. » pp. 112-137

Leurs habits, leurs personnes, tout est plein d’odeurs. […] Chacun des Séminaristes doit chaque jour par lui-même faire son lit, balayer sa chambre, & à son tour servir à table, aider à la cuisine, & dans les plus bas offices de la maison, sans que la noblesse, la fortune, les talens en dispensent personne. […] Personne n’ignore que cette nation semble porter par-tout des signes de réprobation dans sa physionomie & dans sa mauvaise odeur. […] Il est pourtant certain que cet ébranlement, agréable dans les organes, excite des émotions dangereuses qui entretiennent le vice, & que les personnes zélées pour la conservation de la chasteté doivent les craindre & s’en abstenir.

458. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

Quoique Danaüs ni aucun de sa suite ne la tienne, quoique Lincée, à la tête du peuple, soit le maître & du Palais & de Danaüs, quoique la garde de Danaüs ne fasse pas le moindre geste pour sa défense ; Lincée lui demande plusieurs fois sa femme, que personne ne l’empêche de reprendre : Il s’écrie enfin. […] Ce changement nous a prouvé qu’un Auteur connoît mieux que personne ce qui manque à ses Ouvrages.

459. (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381

Personne n’ignore que les plus anciens Conciles prononcent l’excommunication contre tous Farceurs, Sauteurs & Comédiens, tant qu’ils exercent cette odieuse profession. […] Marmontel voudroit qu’on donnât de grosses pensions aux Comédiennes ; mais les personnes sensées, les véritables Citoyens, qui estiment peu le dangereux & le frivole, ne penseront jamais comme lui.

460. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre V. De l'impudence des Jeux Scéniques. » pp. 104-134

Ces Jeux sont célébrés avec toute sorte d'impudence, digne certainement d'une personne de son métier ; Car outre le libertinage effréné de paroles, le peuple presse ordinairement les femmes débauchées qui jouent les Mimes, de paraître toutes nues sur le Théâtre, et d'y demeurer jusqu'à tant que les yeux des Assistants soient rassasiés de ce honteux Spectacle, et des mouvements désordonnés qu'elles font. » Les plus considérables de ceux que l'on employait à la célébration de ces Jeux, et qui faisaient des corps séparés dans ce Spectacle d'abomination, étaient les Mimes ; Ils chantaient et dansaient de petites pièces de Poésie sur les feintes « Mimus est sermonis cuius libet motus sine reverentia, vel factorum cum lascivia imitatio. » Diomedes. l. 3. […] Ces Mimes, hommes ou femmes ne dansaient régulièrement qu'un personnage qu'ils avaient soigneusement étudié, comme les Magediens, qui ne représentaient ordinairement que la Magie ; Mais ceux qu'ils nommaient Pantomimes, selon même la signification de ce mot, exprimaient toutes sortes d'actions et de personnes ; et tous ces Histrions usaient d'une adresse si merveilleuse ; que l'on peut dire qu'ils avaient pour éloquence le corps « Caramallus et Phabaton clausis faucibus, eloquenter gestu, mutu, crure, genu, manu, rotatu, etc. » Sidon in Narb.

461. (1833) Discours sur les spectacles « [Discours sur les spectacles] » pp. 3-16

Il paraît néanmoins qu’alors il n’était un péché pour personne, puisqu’on avançait l’heure des offices, afin qu’au sortir du lieu saint, tous les fidèles y pussent assister. […] Nos évêques seuls, s’aveuglant sur les vrais intérêts de la religion, leur refusent les prières de l’Église ; au mépris de la charité chrétienne, ils admettent une distinction des personnes que Jésus-Christ a défendue.

462. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Les Piéces d’Andronicus firent oublier aux Romains les Satyres : ils n’en voulurent plus d’autres, tant que les Poëtes jouerent eux-mêmes dans leurs Piéces ; mais lorsque ces Représentations eurent été abandonnées à des Personnes viles, les Jeunes Gens de Rome n’ayant plus la même considération pour les Acteurs, reparurent sur le Théâtre, pour réciter à la fin de la Piéce sérieuse, quelques Vers badins. […] Tout changea, les mœurs tomberent, & les Censeurs firent eux-mêmes élever des Théâtres : il se trouva encore du tems de Pompée des Personnes séveres qui lui reprocherent de ce qu’au lieu des Théâtres qui n’avoient été jusqu’à lui que de planches rassemblées, il en avoit fait construire un, qui subsisteroit toujours. […] Quand l’Action de celles-ci se passoit entre des Magistrats, la Piéce étoit nommée Prætextata, à cause de leur robbe bordée de pourpre : si elle se passoit entre des Chevaliers, elle étoit à cause de leur habit, nommée Trabeata ; & elle étoit appellée Tabernaria, quand elle se passoit entre ces personnes viles, qui habitoient ce que les Romains appelloient Tabernas.

463. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

Personne ne se croit obligé d’être un héros, et c’est ainsi qu’admirant l’amour honnête, on se livre à l’amour criminel. […] Ce Philinte est le sage de la pièce, un de ces honnêtes gens du grand monde, dont les maximes ressemblent beaucoup à celles des fripons, de ces gens si doux, si modérés qui trouvent toujours que tout va bien, parce qu’ils ont intérêt que rien n’aille mieux ; qui sont toujours contents de tout le monde, parce qu’ils ne se soucient de personne ; qui, de leur maison bien fermée, verraient voler, piller, égorger, massacrer tout le genre humain sans se plaindre, attendu qu’ils sont doués d’une douceur très méritoire à supporter les malheurs d’autrui. […] Tâchez surtout de nous prouver bien clairement ce dernier point ; car j’observe que les parents qui s’occupent de l’éducation de leurs enfants vous redoutent étrangement ; que les personnes à qui leurs places prescrivent de la gravité, de la décence, craindraient d’être surprises dans les temples où l’on débite si pompeusement vos maximes ; que bien des gens sensés s’y ennuient ; que vos prêtres et vos prêtresses ne jouissent pas encore des droits que les lois accordent au dernier citoyen.

464. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108

Mais comme il n’avait plus pour lui la nouveauté, que peu de personnes entendaient cette langue, et qu’on avait déjà donné des opérasl Français, à l’imitation des Italiens, qui avaient tourné le goût de la nation, cette pièce, quoique représentée avec une magnificence prodigieuse, ne réussit pas. […] La Sorbonne ne parle que quand on l’interroge, et le Cardinal ne la consulta pas, Elle ne parle jamais de la conduite de personne, encore moins des Ministres d’Etat. […] L’Empereur comptait beaucoup sur les grâces de ce joli Prélat, qui sans doute de son côté était fort content de sa personne et de son mérite théâtral.

465. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre premier.  » pp. 2-36

Il est vrai encore que le sieur la Harpe, à qui nous devons la rélation de ce grand événement, dans le Mercure de Mars 1773, autre oracle du théatre, dans je ne sai quels vers à lui adressés, compare les grands poëtes dramatiques à Turenne, comparaison brillante, que personne n’auroit devinée. […] Personne depuis les Grecs, dans aucun coin du monde, n’avoit pense de rendre des honneurs publics à des gens que les loix déclaroient infâmes, & bien loin de leur ériger des statues, les Empéreurs avoient défendu de souffrir leur portrait dans les lieux publics, (voyez livre à en entier. […] Il décrit l’opération magique qui doit faire renaître Moliere, (il faloit dire revivre ;) c’est lui-même, on le voit, aussi-tôt on tire un rideau, & on voit son buste élevé au milieu du Pautheon, cette idée est puérile & risible ; une vraie résurrection donne les personnes, & non pas leur buste : c’est lui même, on le voit, sans bras ni jambes, voilà Moliere bien estropié, il l’est en effet ; dans l’assemblée a-t-on besoin d’évocation pour avoir un buste. […] La France doit cherir en lui l’homme de génie, qui le premier a combattu sur la scéne, les vices, les ridicules & le faux bel esprit, & qui a été le premier Législateur de la société & du goût ; si les personnes les plus considérables, si les amateurs des lettres & des arts se réunissoient pour faire achever ce monument, à la gloire de Moliere, cet exemple seroit peut-être suivi en faveur des grands hommes qui ont illustré la scéne. […] Quelquefois des personnes qui ont fait une partie, viennent masquées uniformément, selon quel un dessein marqué, le plus souvent malin ou galant ; quelquefois le bal est arrangé selon certain systême de déguisement ; cette assemblée alors réguliere, s’appelle mascarade ou ballet ; quand le ballet est fini, on laisse au public la liberté de danser comme il lui plair.

466. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Suites des diversites curieuses. » pp. 138-172

Elle n’admettoit, ni n’exigeoit de personne dans la morale une perfection, pratique, chimere enfantée par l’hypocrisie, & adoptée par l’enthousiasme. […] Qu’on examine le théatre, le foyer, les loges, le parterre, on verra toujours à peu pres les mêmes personnes, le même peuple, que le goût, le vice, l’habitude rassemblent. […] Il n’y a pas cent personnes dans l’Univers enthousiasmées de Moliere, ces cent personnes étourdissent du bruit qu’ils font. […] Tout ce monde étoit partagé en differentes bandes ; chaque bande avoit à sa tête deux habiles Danseurs & Chanteurs qui donnoient le branle ; toute l’atrention & l’habileté consistoient à les imiter ; & la beauté du spectacle si bien d’accord, que tous rendissent en même temps les mêmes figures, les mêmes gestes, les mêmes chants, les mêmes paroles, comme si ce n’étoti qu’une même personne.

467. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Remarques Angloises. » pp. 133-170

C’est le tombeau d’une jeune femme morte entre les bras de son mari (& qui n’est pas trop décent dans une église) ; on y voit ceux du Chevalier Venin, de l’Amiral Vailon, du Capitaine Hardic, du Musicien Drandel, du Philosophe Neuton, &c. tous ceux des personnes de leurs familles, même celui de Milton, qui lui seul valoit plus que toutes les actrices du monde, & qui pourtant fut élevé aux dépens de son neveu. […] Le lendemain, pendant qu’on célébroit l’anniversaire de la conspiration des poudres, un grand nombre de personnes se rendit le soir dans la salle du bal, pour y voir jouer des marionnettes : un épicier du voisinage avoit malheureusement placé de la poudre sous le théatre, le feu y prit, & la plupart des spectateurs périrent. […] On peut douter si le jardinage a beaucoup gagné à cette anglomanie, désavouée peut-être par les anglois mêmes, qui vient de bouleverser tous nos jardins, proscrire la ligne droite, l’ordre simétrique, les formes régulieres, avec les décorations & les points de vue qui en résultent ; offrir des rivieres sans eaux, des montagnes faites à la main, des palais déguisés en masures, des irrégularités étudiées, des accumulations grotesques d’objets disparates, parodier d’une maniere mesquine & bisarre le grand tableau de la nature, tourmenter cette nature, sous prétexte de s’en rapprocher, la contrefaire aulieu de l’imiter, la défigurer pour l’embellit  : voilà le théatre, les drames à deux, à quatre, à cinq actes, ces fragmens qui font un ouvrage de marqueterie à pieces rapportées, ces malheureux qui se tuent en chantant & en dansant, ces bergers qui fredonnent des ariettes, ces paysans ingénieux & courtisans, ces héros petits-maîtres, ces actrices prudes, ces conversations en sentences, cette philosophie que personne n’entend, cette licence modeste, cette malignité bienfaisante, &c. […] L’immense variété de ces ornemens que le désir de conquête met en vogue est étonnant : elle fait vivre une infinité de personnes. […] La barbare fureur des duels est encore plus insensée : les personnes les plus distinguées courent pour un mot, un misérable point d’honneur, donner la mort ou la recevoir.

468. (1608) Traitté contre les masques pp. 3-36

Les Gnotisques & Borboriens du tout adonnez à leurs sensualitez, sans espoir de salut & sans crainte du iugement, se veautroient dans des bourbiers, se plastroient & embourboient leurs visages, difformoient leurs corps, & auec ceste difformité vagabondoient blasphemant contre Dieu le Createur & sa creature, qu’ils preschoient vile & abiecte & comme telle blasmable de toutes personnes. […] Henry 3. 1579. 1580. ont faict de belles ordonnances contre les masques pour les inconueniens, volleries & assacinats commis par personnes masquez Legis Longobard. tit. […] Thamar n’eust iamais violé l’honneur de son vefuage & commis inceste auec Iudas son beaupere, si elle ne se fut masquee : C’est ceste mort pourpree qui tyranniquement a rauy la vie, & la chasteté à infinies vierges, assassiné innumerables personnes, cõme deplore S. […] non seulement pour ioüer diuers personnages, mais aussi pour monstrer que ceste vie est vn theatre sur lequel toutes sortes de personnes de quelque estat & qualité qu’ils soient ioüent leurs personnages, la Satyre est aussi masquee portant en main vn flambeau pour esclairer les peruerses actions des hommes. […] Et nous le polluons par mille actions sales & vilaines, masquarades payennes, heretiques, idolatres : Les Conciles lient estroictemẽt toutes personnes d’assister à l’office, & miraculeusement quelques anachoretes y ont esté transportez pour participer aux prieres, à la communion des Chrestiens, De vitis patrum.

469. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Il a défini lui-même dans sa Rhétorique la Pitié, l’affliction que nous causent les malheurs d’une personne qui ne les mérite pas. […] Cela est vrai pour le Peuple qui ne voit dans ce Spectacle que l’Innocence accablée de tourmens ; mais les Personnes qui font réflexion que la Victime s’offre elle-même, & veut souffrir, regardant ce spectacle avec des yeux éclairés par la Religion, ne sont pas humainement frappés comme le Peuple. […] La Pitié d’un malheur, où nous voyons, dit-il, tomber nos semblables, nous porte à la crainte d’un pareil pour nous, cette crainte au desir de l’éviter, & ce desir à purger, moderer, rectifier, & même déraciner en nous la Passion qui plonge à nos yeux dans ce malheur les personnes que nous plaignons…. […] Les personnes qui ont essuyé les adversités, sont plus disposées que les autres à plaindre les malheureux. […] Or personne ne doute qu’on ne puisse s’occuper utilement de la lecture d’Athalie, de Britannicus, d’Iphigénie, de Phedre, &c.

470. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Onzième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 244-249

Tu vois que si je pouvais être consolée de notre séparation, personne ne serait plus propre à le faire.

471. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [P] » pp. 441-443

Quelques Auteurs célèbres, & plusieurs personnes pleines d’esprit, s’amusent encore quelquefois à composer de petites Pièces dans ce même goût.

472. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [Q] » pp. 444-446

La Parodie-Dramatique, ordinairement faite sur une Pièce entière, peut réunir toutes ces espèces de Parodie, auxquelles elle en ajoute une nouvelle, la Parodie des Habits ; telle que celle dont ont fait usage Aristophane & Molière, en habillant leurs Acteurs comme la personne qu’ils voulaient jouer.

473. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre II. De deux sortes de Danses, dont il est parlé dans l’Ecriture Sainte. » pp. 6-13

C’est sans doute par la lumière de cet Esprit Saint, que Sara fille de Rachel avait été conduite, qui répandant son cœur en la présence de Dieu dans l’amertume de son âme, disait qu’elle ne « s’était point mêlée parmi les personnes qui jouaient et qui dansaient »,« Numquam cum ludentibus miscui me, neque cum iis qui cum levitate ambulant. »Job. 3.

474. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XIX. Si un Evêque peut défendre qu’on ne danse les jours des Fêtes, ou même en quelque temps de l’année que ce soit. » pp. 146-153

que la coutume qui serait contraire à ce Droit, serait un abus et un dérèglement manifeste, parce qu’elle ne servirait qu’à fomenter le péché, et à donner aux personnes vicieuses la liberté qu’elles désirent, suivant la dépravation de leur cœur pour continuer impunément dans leurs désordres.

475. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XIII. Si l’on peut excuser les laïques qui assistent à la comédie, sous le prétexte des canons qui la défendent spécialement aux ecclésiastiques. » pp. 52-57

Cette disposition est mauvaise dans tous les hommes ; l’attention qu’on doit avoir à s’en préserver ne regarde pas seulement les ecclésiastiques ; et l’Eglise instruit tous les chrétiens en leurs personnes.

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