Ils s’écrient comme Boileau, touchant à tes lauriers craindroit de les fletrir : Comme ce n’est que par modestie que l’auteur traite de canevas une piéce si bien travaillée, il continue son exposition, & rassure les acteurs, il veut faire revivre Moliere, & veut que sa présence idéale, sans doute ; car il ne prétend pas faire le miracle d’une résurrection réelle, elle n’arrivera qu’au jour du jugement, où les hommes auront alors bien d’autres affaires que l’apothéose de Moliere ; il veut donc que cette présence inspire de nouveau les poëtes, & leur apprenne l’art qu’il avoit d’observer & de peindre les caractères comiques : il doit recourir à une magicienne pour évoquer l’ombre de ce grand homme. […] Ce sage réglement est fort mal observé dans les provinces par la foiblesse ou l’inattention des Magistrats, on n’ose pas les soupçonner d’irréligion.
Nous ne développons pas cette importante difficulté, content d’observer que ces loix ont été faites en pays protestant, & que ces controverses avec Luther, Mélauchton & les Luthériens, touchent cette question.
Pere d’observer que Machiavel dans son Prince n’est que le commentateur de S.
Je n’interdis pas le mariage, ni les plaisirs honnêtes ; mais je veux qu’on y observe la modestie, & qu’on n’y commette point de péché.
Des raretez montrées, & de quelques autres circonstances observées dans les Ieux ou dans les Chasses.
Saverio, qui observe que les Piéces régulieres, quand elles parurent en Italie, ne les firent pas tomber.
Mes yeux, dit-il, jettent des torrents de larmes ; parce que, mon Dieu, je n’ai pas observé votre sainte Loi : « Exitus aquarum deduxerunt oculi mei ; quia non custodierunt legem tuam. » Au lieu donc de rire, ou de prendre plaisir à voir rire les autres, un véritable Pénitent n’est continuellement occupé que de la pensée de son malheur, et de la vue des peines qui lui sont préparées.
On conviendra que jamais sur nos théâtres, rien de semblable ne viendra offenser la vue, ni la raison des spectateurs ; et que la morale, qui forme toujours le but de nos auteurs, y est beaucoup mieux observée qu’à cette procession. […] Si la rubrique qui ordonnait de chanter ainsi était bien observée, cela devait faire un terrible charivari : mais ces mots in falso pourraient aussi indiquer cette espèce de musique composée de plusieurs voix qui chantent en harmonie ; ce que nous appelons en faux bourdon, et que le célèbre Gerbertae, dans son traité de la musique d’Eglise, a nommé musica falsa ; mais nous verrons par l’intimation faite au clergé lors de la suppression de la fête des fous, de chanter mélodieusement, et sans dissonance, que le chœur devait s’étudier à fausser réellement le plus qu’il était possible ; et il profitait de la permission. […] Voici un diplôme de réception délivré à Louis Barbier de la Rivière, évêque de Langres (depuis 1655 jusqu’en 1670) ; sa contexture est digne de remarque, et il est fort singulier, qu’un évêque qui était pair ecclésiastique, et qui fut même au moment d’être élevé au cardinalat, l’ait accepté : « Les superlatifs et mirelifiques Loppinants de l’infanterie dijonnaise, nourrissons d’Apollon et des muses, enfants légitimes du vénérable père Bontemps, à tous fous, archifous, lunatiques, éventés, poètes par nature, par béccare, et par bémol, almanachs vieux et nouveaux, présents, absents et à venir, salut, pistoles, ducats, portugaises, jacobus, écus et autres triquedondaines, savoir faisons, que haut et puissant seigneur de la Rivière, évêque, duc et pair de Langres, ayant en désir de se trouver en l’assemblée de nos goguelus et aimables enfants de l’infanterie dijonnaise, et se reconnaissant capable de porter le chaperon de trois couleurs, et la marotte de sage folie, pour avoir en eux toutes les allégresses de mâchoires, finesses, galantises, hardiesse, suffisance et expérience des dents qui pourraient être requises à un mignon de cabaret, aurait aussi reçu et couvert sa caboche du dit chaperon, pris en main la célèbre marotte, et protesté d’observer et soutenir ladite folie à toute fin, voulant à ce sujet être empaqueté et inscrit au nombre des enfants de notre redoutable dame et mère, attendu la qualité d’homme que porte ledit seigneur, laquelle est toujours accompagnée de folie ; à ces causes, nous avons pris l’avis de notre dite dame et mère, et avons par ces présentes, hurelu Berelu, reçu et impatronisé, recevons et impatronisons ledit seigneur de la Rivière en ladite infanterie ; de sorte qu’il y demeure et soit incorporé au cabinet de l’inteste, tant que folie durera, pour y exercer telle charge qu’il jugera être méritée par son instinct naturel, aux honneurs, privilèges, prérogatives, prééminence, autorité, puissance et naissance que le ciel lui a donnés, avec pouvoir de courir par tout le monde, y vouloir exercer les actions de folie, et y ajouter ou diminuer, si besoin est ; le tout aux gages dus à sa grandeur, assignés sur la défaite et ruine des ennemis de la France, desquels lui permettons se payer par ses mains, aux espèces qu’il trouvera de mise.
Fontenelle, ce bel esprit centenaire, ce libertin philosophe, poli & moderé par tempéramment, par amour du repos, par intérêt de santé, par goût de l’étude, a fait dans sa jeunesse, comme bien d’autres, des ouvrages où les loix de la décence ne sont pas bien sevérement observées. […] C’est le vrai passage de Venus, qu’on observe avec des lorgnettes dans les loges, sans aller au bout du monde avec l’Abbé Chape se faire dresser un mausolée à la Californie.
Enfin après avoir été plusieurs années à se consulter, à s’observer, à se sonder, menacer, s’appaiser ; car elle n’en avoit nulle envie, sa résolution fut prise & exécutée, on se fit beaucoup de complimens de part & d’autre ; elle fit semblant de pleurer en quittant un si bon peuple, ce peuple fit aussi semblant de pleurer en perdant une si bonne Reine. […] Cet Étranger n’étoit ni n’avoit jamais été son sujet ; elle étoit dans un Royaume étranger, où elle n’avoit aucune autorité, elle étoit dans une maison royale, c’étoit violer la majesté du Prince qui l’avoit reçue, & manquer à la reconnoissance qu’elle devoit à ses bontés, elle n’observera aucune règle de justice ; c’étoit un assassinat, & ne fut pas même un premier mouvement de colère qui aveugle la raison, elle prit ses mesures pour qu’il ne pût échapper, lui donna du temps pour se confesser, disoit-elle, c’est un assassinat réfléchi, prémédité.
D ans le traité qui précéde celui-ci, nous avons parlé des divertissemens en général & du jeu, nous réservant de traiter dans celui-ci des spectacles, comédies, & en un mot, de tous les divertissemens qui choquent la piété, la pudeur & la modestie Chrétienne ; sur quoi je prie d’observer trois choses. 1°. […] L’Eglise a remédié autant qu’elle a pû aux maux que faisoit la comédie, c’est aux Puissances séculieres à faire observer ses loix. […] C’est-là, où par des attitudes & des regards plus éloquens que les expressions, on est excité à observer tous les mysteres de l’iniquité, & qu’on apprend à conduire habilement à sa fin toutes les intrigues criminelles ; ensorte que tout ce que la corruption peut inventer pour plaire & séduire, y est comme réduit en art. […] L’Eglise a remédié autant qu’elle a pû aux maux que faisoit la comédie, c’est aux Puissances séculieres à faire observer ses loix.
En vain l’on fait observer qu’on ne la trouverait pas deux cents ans après dans un état digne de pitié, s’ils l’avaient élevée au point que je prétends.
N’avez-vous pas observé, Messieurs, dans cet admirable Décret que du temps de S.
Il n’a aucun but, aucune suite, ni commencement, ni fin, ni milieu ; il entame cent histoires, les interrompt, les abandonne, ne termine rien : c’est une intempérance incroyable de l’imagination la plus romanesque, qui n’observe aucune vraisemblance. […] Quand mon pere a commencé à me gronder, il m’est venu dans l’esprit de l’observer avec soin, pour peindre d’après nature.
Solon disait qu’il avait donné aux Athéniens, non les meilleures lois en elles-mêmes, mais les meilleures qu’ils pussent observer. […] Cependant quand il serait vrai que la recette journalière ne suffirait pas à l’entretien du spectacle, je vous prie d’observer que la Ville de Genève est à proportion de son étendue, une des plus riches de l’Europe ; et j’ai lieu de croire que plusieurs Citoyens opulents de cette ville, qui désireraient d’y avoir un Théâtre, fourniraient sans peine à une partie de la dépense ; c’est du moins la disposition où plusieurs d’entre eux m’ont paru être, et c’est en conséquence que j’ai hasardé la proposition qui vous alarme.
Sans chercher à défendre la critique faite sur le Festin de Pierre, (que M.F. trouve peu solide, sans s’expliquer davantage, et sans le prouver) il suffit d’observer, tant à l’égard de cette Pièce que des deux autres dont on vient de parler : Que l’Avare n’a point blâmé l’avarice dans le sens qu’elle doit l’être, et que cette Comédie jette plutôt un ridicule sur le refus des parents de ne point se prêter aux folles dépenses de leurs enfants, et sur la vigilance qui les met en garde contre leurs mauvais desseins, qu’elle n’attaque l’avarice comme passion et comme dérèglement capital. […] Le Brun, ce fait ne s’accorde pas avec le récit de l’Auteur de la vie de saint Charles, qui assure que les Comédiens aimèrent mieux quitter Milan, que d’observer les lois prescrites par ce saint Cardinal. […] On croit encore, sans trancher du Théologien, pouvoir lui observer au sujet du rapport des actions à Dieu, que le rapport continuel des actions les plus indifférentes n’est pas d’une spéculation si difficile ; qu’il ne faut que savoir bien sa religion, pour être capable de la supporter, et pour la regarder comme un précepte, comme une obligation.
Toutes les femmes qui font soupirer pour elles un Heros, méritent leurs vœux par leurs excellentes qualités ; Andromaque, Junie, Iphigénie, Bérénice ; (je renvoye à ce que j’ai observé sur le caractere de Bérénice, Tom. 1. p. 542) Titus lui doit sa gloire dans les armes, & toutes sa vertus ; c’est-elle qui l’a rendu un Prince bienfaisant, elle fait le bonheur de sa vie : mais il ne s’agit plus de vivre, il faut regner : il la quitte, quand il est Empereur.
Tâchez surtout de nous prouver bien clairement ce dernier point ; car j’observe que les parents qui s’occupent de l’éducation de leurs enfants vous redoutent étrangement ; que les personnes à qui leurs places prescrivent de la gravité, de la décence, craindraient d’être surprises dans les temples où l’on débite si pompeusement vos maximes ; que bien des gens sensés s’y ennuient ; que vos prêtres et vos prêtresses ne jouissent pas encore des droits que les lois accordent au dernier citoyen.
Cet historien, de la race des Incas, anciens Empereurs du Pérou, ajoute que dans le palais de ses ancêtres on donnait ce divertissement à leur Cour, on y représentait des pièces dramatiques dans le goût du pays, apparemment fort différent du nôtre, comme dans tout le reste, en ceci surtout ; que tout s’y passait avec beaucoup de décence et de modestie ; que les lois de la pudeur y étaient inviolablement observées.
Il y a longtemps qu’on discute la légitimité des représentations théâtrales ; qu’il me soit permis d’observer que la discussion eût été bientôt terminée, si l’on fût parti de l’amour de Dieu, comme du point principal.
Je l’étudie avec attention par tout où je la trouve cette passion ; et j’observe soigneusement les différentes couleurs dont elle est peinte par les Poètes ; pour démêler les circonstances où elle corrige, celles où elle instruit, et celles où elle peut subsister sans reproche, dans le temps même où elle ne corrige pas, du moins d’une manière sensible et éclatante.
Cependant, puisque je parlais de Cinna, j’observerai que cette tragédie peut être utile aux Sujets comme aux Rois ; car il me semble qu’il n’est point de spectateur qui, frappé de la générosité d’Auguste, ne se retire avec une disposition plus prochaine à pardonner et à faire du bien même à son ennemi, que ne serait en lui celle de se venger cruellement, après avoir assisté à la représentation d’Atrée : d’où je conclurai hardiment que si la tragédie d’Atrée a manqué le but que doivent se proposer les Poètes dramatiques, celle de Cinna y est manifestement parvenue.
Je fais observer qu’Aristote au commencement du morceau qui suit, ne parlant que de la Tragédie excellente καλλίςης, ne prétend pas parler de ce qui est essentiel à la Tragédie, mais de ce qui la rend plus belle, c’est-à-dire, plus propre à émouvoir les Hommes. […] Il se contente de dire qu’il n’est point agréable, & n’excite ni Crainte, ni Pitié ; & j’observe que le mot a été ici rendu par Crainte, le Traducteur n’ayant pu se servir du mot Terreur pour rendre ces termes Φόβος περιτων ὅμοιων.
Si l’on poursuivait avec la même ardeur les vices des Comédiens, que tout libertin, tout ivrogne, tout joueur, tout fainéant fût privé de son emploi sans espoir d’y rentrer, qu’il fût puni plus grièvement si le cas y échoyait, ils s’observeraient forcément, et la nécessité de se conduire en honnêtes gens leur en ferait contracter l’habitude. […] Observez cependant que ce Législateur n’a pas plus proscrit les Théâtres que les autres plaisirs, et conclure de son attention à éloigner de sa République ce genre d’amusement qu’il est très dangereux, c’est conclure en même temps que les plaisirs que vous permettez à vos Genevois ne le sont pas moins, puisqu’il les proscrivait aussi.
Armand de Bourbon, Prince de Conti, âgé de 37 ans, après avoir observé, tant à la Cour qu’à la Ville, les effets du Théatre, dit, que l’Instruction n’est point la fin d’une piéce de Théatre ; cette fin, ajoute ce Prince, n’est véritable, ni dans l’intention du Poëte, ni dans celle du Spectateur… « Le désir de plaire est ce qui conduit le prémier ; le second est conduit par le plaisir d’y voir peintes les passions semblables aux siennes. […] En parlant du Théatre Anglois, on y dit ce qui suit : … Dans lequel la vraisemblance est rigoureusement observée, aux dépens-mêmes de la pudeur. […] Ce n’est point être juste, que d’observer toutes les loix, à l’exception d’une.