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411. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre VI. De ce qu’un Poète dramatique doit sçavoir pour être en état de travailler dans le nouveau genre. » pp. 142-158

Voici ses propres termes : il faut encore, autant qu’il est possible, que le Poète en composant, imite l’action & les gestes de ceux qu’il fait parler9.

412. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [G] » pp. 408-415

Les Parties qui composaient le Théâtre, s’appelaient le Conistra, le Bouleuticon, les Diazoma, les Gradins, le Cercys, l’Ephébicon, & les Echœa ; l’Orquestre, l’Hyposcénion, le Logéon ou Thimélé ; le Proscénion, le Parascénion, l’Agyeus, & la Scène ; l’Odéon, le Podion, l’Episcénion ; la principale des Machines se nommait le Théologéon (c’-a-d. propre à faire parler un Dieu) on se servait au Théâtre du Sciadion pour se défendre du soleil.

413. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

Voici ses propres mots que je vous rappelle, parce qu’ils m’ont frappé. « Ce fameux Roscius, cet Histrion si vanté, ne put convaincre le Sénat du droit qu’il voulait se donner de Citoyen Romain.

414. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57

Il ne peut dire le contraire sans démentir ses propres ouvrages ; et après avoir dit que le roi fait tant de choses pour la religion, (comme je vous l’ai marqué par les endroits tirés de son livre et qui servent à le condamner), il ne peut plus dire que Molière est un athée, puisque le roi, qui ne donne ni relâche ni trêve à l’impiété, a reconnu son innocence.

415. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

La comédie chez les Grecs n’eut pas une plus belle origine que la tragédie : elle dut sa naissance aux bouffonneries et aux obscénités des satyres bachiques ; car, de tous les dieux, celui sans contredit qui était le plus propre à faire inventer la tragédie et la comédie était Bacchus.

416. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE I. Abrégé de la Doctrine de l’Ecriture Sainte, des Conciles et des Pères de l’Eglise, touchant la Comédie. » pp. 2-17

Je ne vous déclarerai pas leur crime par mes discours ; mais par les propres paroles de celui qui doit juger toutes les actions des hommes : Celui, dit-il, qui verra une femme avec un mauvais désir, a déjà commis l’adultère dans son cœur. » Si une femme négligemment parée, qui passe par hasard dans la place publique, blesse souvent par la seule vue de son visage celui qui la regarde avec trop de curiosité ; ceux qui vont aux Spectacles non par hasard, mais de propos délibéré, et avec tant d’ardeur, qu’ils abandonnent l’Eglise par un mépris insupportable pour y aller ; ceux qui regardent ces femmes infâmes, auront-ils l’impudence de dire qu’ils ne les voient pas pour les désirer, lorsque les paroles, les voix, les chants impudiques et tendres les portent à la volupté ?

417. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

Les fonctions de Barbiers Perruquiers sont bien différentes ; tondre une tête, acheter sa dépouille, donner à des cheveux qui n’ont plus de vie, la courbe nécessaire avec le fer & le feu, les tresser, les disposer sur un simulacre de bois, employer le secours du marteau comme celui du peigne, mettre sur la tête d’un Marquis la chevelure d’un Savoyard, se faire payer bien cher la métamorphose, barbouiller un visage pour le rendre propre, enlever au menton de l’homme l’attribut de son sexe, &c. […] Chaque Nation a sa couleur propre, du moins, quelque nuance qui la distingue, ainsi que la maniere d’arranger les cheveux.

418. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

Leur état, quoique propre à leur faire mener une vie douce & aisée passe pour infame. […] En effet le théatre, qui trouve en elles une matiere si propre à être façonnée, les change tout à coup en entier.

419. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE III. Réformation de l’Abbé de Blesplas. » pp. 55-81

Charles corrigeoit de ses propres mains les pieces qu’on y jouoit. […] Voici une tirade vraie & bonne : Les étrangers, après avoir puisé au théatre nos passions nationales, & les ajoutant à celles de leur propre cœur, vont se précipiter dans l’abyme du luxe, du faste, enfin dans le désordre le plus déplorable & le plus ruineux.

420. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre V. Infamie civile des Comédiens. » pp. 101-125

Appel comme d’abus du prétendu mariage fait par autre que par le propre Curé des parties. […] Il s’y en est trouvé quelquefois assez pour y jouer des pièces ; mais les Gouverneurs de ces maisons royales sont gens de mauvaise humeur, qui n’aiment point la comédie, et qui font jouer des tragédies de toute une autre espèce, assez propres à exciter la terreur et la pitié, selon les règles d’Aristote.

421. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

Il faut les abolir, dit-il, ce sont de très grandes amorces du vice, les plus propres à corrompre les cœurs ; non seulement ils sont inutiles pour conduire à la vie bienheureuse, mais ils y nuisent extrêmement : « Tollenda spectacula quoniam maxima sunt instrumenta vitiorum, ad corrumpendos animos potissime valent. » Il parle d’abord des cruautés des Gladiateurs, qu’il condamne avec raison, comme le comble de l’inhumanité, qui se fait un jeu barbare de l’effusion du sang humain. […] Ce ne sont que des fables ou des bouffonneries : « Mendaciis aut risu scutat. » Ces Divinités, ces Héros, ces grands exploits, ne sont que l’ouvrage des passions criminelles : « Divinitates fortia facinora ex vitiosis affectionibus. » Fuyez les lectures des livres licencieux, elles ne sont propres qu’à faire des plaies dans votre cœur, ou à rouvrir les anciennes ; les connaissances que vous y puisez sont pireae que l’ignorance : « Perniciosiores ignorantia cladem inferunt. » On n’exceptera pas les Auteurs dramatiques de ces justes condamnations ?

422. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

Cette pièce, tirée de l’Ecriture, étoit plus propre à ce genre de beautés.

423. (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381

Qu’on nous donne des piéces que les oreilles chrétiennes puissent entendre : qu’on les représente avec la décence qui convient à des chrétiens : que la vertu y soit peinte avec les graces, le vice avec les traits qui leur sont propres ; on ramenera les spectacles à la fin de leur première institution, & les Loix n’auront plus à condamner des abus qui deshonorent notre siècle, qui font gémir la Religion & la pudeur.

424. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [E] » pp. 399-406

Tracez-nous, si vous le voulez, le tableau de la conduite de ce petit Bourgeois freluquet, qui vient d’épouser une Mijaurée de son espèce, & qui craint de lui faire des enfans, depeur de gâter sa taille pincée, de mollir sa gorge, & de…… de cet autre son Voisin, qui fraude la nature, parce qu’un doucereux suppôt de la Faculté a décidé que sa délicate Moitié n’était pas propre…… de ce Sémi-prélat, hypocrite dur & cruel, violateur d’un double Dépôt, qui… Tracez-nous le portrait de ces indignes égoïstes, si communs dans vos villes, qui vivent pour eux-seuls, & voient l’univers dans leur méprisable individu.

425. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

Mais, puisque vous savez qu’il a toujours mieux réussi dans le comique que dans le sérieux, devez-vous le blâmer de s’être fait un personnage qu’il a cru le plus propre pour lui ?

426. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVII. Que les danses sont condamnées dans l’Ecriture, et par les Pères. » pp. 119-141

« Vitanda spectacula omnia non solum, ne quid vitiorum pectoribus insideat, quæ sedata et pacifica esse debent ; sed ne cujus nos voluptatis consuetudo detineat, et a Deo atque a bonis operibus avertat. » Alexandre de Halès traite les danses comme un divertissement qui est mauvais, et qui n’est propre qu’à émouvoir la sensualité et les convoitises, et à causer des sentiments d’impureté.

427. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

J’avoue que tous n’en sont pas également susceptibles, l’âge et d’autres dispositions y mettent de la différence, mais tous sont enfants d’Adam, et ont hérité de lui une concupiscence malheureuse, toujours prête à s’enflammer, mais si vous n’êtes pas averti jusqu’ici du désordre de votre intérieur, voyez devant Dieu d’où en peut venir la cause, n’est-ce pas peut-être de ce que vous êtes toujours absent et fugitif de votre propre cœur, et que vous ne savez pas ce qui s’y passe, que vous êtes déjà esclave, et qu’un esclave ne combat plus ?

428. (1632) Les Leçons exemplaires de M.I.P.C.E. « Livre III, Leçon X. LA COMEDIENNE CONVERTIE. » pp. 461-479

Le siècle, l’enfer, et le sang ont fait à l’envi à qui donnerait plus de traverses à ma résolution, le siècle m'a offert des maris, l’enfer des richesses, et mes propres parents sont ceux qui me tourmentent davantage pour me faire prendre parti dans le monde, je leur ai ouvert mon désir qui est d’être Religieuse, ils m’y veulent si peu aider qu’ils ont juré de s’y opposer et ils tâchent de m’en distraire par toute sorte d’artifices : la dernière ancre de mon espérance est en votre Royale bonté Madame, si elle me manque je ne puis attendre que le naufrage de ma sainte et juste prétention.

429. (1833) Discours sur les spectacles « [Discours sur les spectacles] » pp. 3-16

[Discours sur les spectacles] Si, comme dans les siècles de barbarie du moyen âge, et lorsque les prêtres eux-mêmes étaient comédiens, le spectacle se composait de représentations obscènes toujours propres à fomenter le vice et à faire rougir la vertu, nous ne viendrions point dans la chaire de vérité le défendre contre ses détracteurs.

430. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

On se raidit contre sa propre raison quand on se plaît à être trompé.

431. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Il continue ainsi : « Un peuple badin veut de la plaisanterie & du ridicule (trahit sua quemque voluptas) il faut pour leur plaire des Spectacles qui favorisent leur penchant, au lieu qu’il en faudrait qui les modérassent. » Notre homme se combat de ses propres armes. […] Rousseau : quant au mélange « de bassesse, de fausseté, de ridicule orgueil & d’indigne avilissement qui rend le Comédien propre à toutes sortes de personnages, hors le plus noble de tous, celui d’Homme qu’il abandonne. » Je ne vois pas là dedans ce qu’il y a de servile & de bas que pour Jean-Jacques, Homme fait pour tout avilir. […] c’est qu’à l’issue des Temples on critique le Prédicateur qui, sans le respect que les assistans ont pour le lieu, l’entendrait de ses propres oreilles ; l’Orateur est interrompu par les éclats de rire, l’Acteur est sifflé parce qu’on veut tout en lui, & qu’il doit tout avoir. […] Dans les premiers temps du Théâtre, les Actrices guidées par le desir de plaire par leur propre talent, n’achetaient point les applaudissemens par la prostitution comme je l’ai vu souvent ; le mérite seul était récompensé ; on vénérait les talens & la conduite, au lieu que dans ce temps où la débauche est au dernier point, une malheureuse renommée par le libertinage & le nombre d’illustres Amans va ravir la palme due à l’Actrice de mérite, décorée de la sagesse. […] « C’est là qu’ils ne doutent point que le Ciel ne punisse les coupables par l’horreur de leurs forfaits, quand Oreste bourelé de sa propre conscience y fait ses plaintes & paraît publiquement agité de sa fureur.

432. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE I. Où l’on prouve que le spectacle est bon en lui-même et par conséquent au-dessus des reproches de M. Rousseau. » pp. 13-64

« Un homme sans passions ne saurait intéresser personne au théâtre, et l’on a déjà remarqué qu’un Stoïcien dans la Tragédie ferait un personnage insupportable dans la Comédie, et ferait rire tout au plus. »j On a très mal remarqué ; Glaucias dans Pyrrhus, Brutus, Alphonse dans Inès, Cicéron dans le Triumvirat, Zopire dans Mahomet k, et tant d’autres à citer sont des Stoïciens ou jamais il n’en fut, et l’histoire nous trompe ; dans les Comédies tous nos Aristes, un Théodon dans Mélanide, le Héros de La Gouvernante l, ces gens-là ressemblent assurément au portrait qu’on nous fait des Stoïciens toujours amis de l’humanité et préférant l’intérêt de la vérité, de la raison, de la justice et de l’amitié, à leur intérêt propre. […] Cette pièce ne paraît pas avoir eu un succès bien complet, si l’on en juge par la négligence des Comédiens de Paris à la représenter, mais elle n’en est pas moins propre à prouver que les Auteurs Dramatiques d’aucune nation ne ménagent pas tant les mœurs de leur siècle et de leur pays que vous voulez vous le persuader. […] Est-il bien généreux à vous de déprimer des gens qui, par leur habileté particulière, ont fait valoir un de vos ouvrages beaucoup plus que vous ne deviez naturellement l’espérer, qui, par les charmes de leur action et la délicatesse de leur chant, ont fait monter aux nues un petit Poème très froid, une musique pleine de traits communs, qui peut-être eût été reléguée promptement du Théâtre au Pont neuf, si les Jélyotte et les Felbf n’avaient su les embellir d’ornements tirés de leur propre fond ?

433. (1759) Apologie du théâtre « Apologie du théâtre » pp. 141-238

Il y a plus, Molière a mis dans la bouche d’Alceste un si grand nombre de ses propres maximes, que plusieurs ont cru qu’il s’était voulu peindre lui-même. […] Rousseau sait bien que le mensonge n’est pas dans les mots ; et il me serait aisé de lui prouver, par son propre exemple, que, sans déguiser la vérité, on peut la couvrir d’un voile modeste. […] Pour expliquer comment les femmes ont été d’abord éloignées de l’administration des états, il n’est donc pas besoin d’attribuer aux hommes un savoir et des talents qui leur soient propres ; il suffit de remonter à l’institution des gouvernements. […] Du reste, que le climat, les richesses, ou les femmes amollissent la férocité d’un peuple ardent et courageux, et lui ôtent la faculté de porter la désolation et le ravage chez les nations étrangères, en lui laissant la bravoure, la vigueur et l’activité dont il a besoin pour sa propre défense ; que ce peuple invincible dans ses frontières, y soit comme repoussé par la nature, dès qu’il en sort les armes à la main, est-ce à un Philosophe à le regarder comme un mal ? […] l’art de se contrefaire… de dire autre chose que ce qu’on pense, aussi naturellement que si on le pensait réellement, d’oublier enfin sa propre place, à force de prendre celle d’autrui.

434. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VI. De la Poésie de style. Si elle fait seule la destinée des Poëmes. » pp. 94-121

C’est par la même raison que notre propre Poësie nous plaît & nous enchante.

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