» La terrible vérité du petit nombre des élus a-t-elle besoin de preuves ?
» Dans les Spectacles où l’âme fait ses preuves, il n’est pas possible qu’il y ait autre chose qu’imitation, parce que le dessein seul d’être vu contredit la réalité des passions : un homme qui ne se met en colère, que pour paraître fâché, n’a que l’image de la colère ; ainsi toute passion, dès qu’elle n’est que pour le Spectacle, est nécessairement passion imitée, feinte, contrefaite : & comme les opérations de l’esprit sont intimement liées avec celles du cœur, en pareil cas, elles sont de même que celles du cœur, feintes & artificielles.
Si tu n’eusses voulu avoir la gloire des vieux menteurs Anyte et Méliteao, tu aurais apporté de ton dire quelque preuve.
L’argent des autres est ignoble, ce sont des ignorans & des aveugles, qui ne savent pas aprétier le mérite de la Henriade ; encore faut-il, pour que leur argent soit de poids, que par des ouvrages avoués du public, ils fassent preuve de noblesse littéraire .
Est-ce pour inspirer la vertu au patterre, & pour faire preuve de modestie & de charité, qu’une actrice paroît dévergondée sur le théatre ?
Est-ce un trait de sagesse, & une preuve de la verité de sa doctrine ?
Le poëte n’en donne-t-il pas la preuve dans Caïn, le premier des enfans d’Adam, le plus proche de la création, dont toute la vie se passa à la campagne à la cultiver, Caïn Agricola ?
On le donne pour un philosophe, un sage : en voilà la preuve.
Il le dira à l’oreille de quelques jeunes Magistrats qui fréquentent la comédie, & qui véritablement peuvent se donner eux-mêmes en preuve de la proposition, & nous rapprocher des temps lumineux de la Grèce : Tous les siecles de l’Empire Romain & de l’Église Chrétienne ne sont que des temps ténébreux, le théatre possede seul la lumiere.
est-on bien persuadé de l’immortalité de l’ame quand on la croit sur de si fortes preuves ?
Peut-être même la licence n’a-t-elle fait qu’augmenter : preuve certaine que la réformation du théatre n’est qu’une chimère, dont bien des cœurs droits, mais trop faciles, se laissent repaître.
L’Aveugle de Palmire, la Clochette, & une foule d’autres Poèmes qui paraissent tous les jours, en sont une preuve.
Cette sainte Mère des fidèles quitte ses Cantiques de joie et ses beaux ornements, pour en prendre de tristes et de lugubres ; afin de donner à ses enfants une preuve sensible de sa douleur, et pour leur faire avoir un vif ressentiment de leurs péchés, qui ont donné la mort à son divin Epoux.
Pourquoi ne pas puiser dans les pièces de mille Auteurs qui sont morts les preuves de votre système ?
III. sur les Jeux du Théâtre, où il traite la même question, donne en preuve des altérations de l’Ecriture la tragédie de Judith, qui venait de paraître, et qui composée par un Ecclésiastique (l’Abbé Boyer), devait moins qu’un autre s’écarter du respect dû aux livres saints.
Cette discipline remonte aux premiers siècles : nous en avons cité une preuve authentique dans S.
Voici une preuve unique du goût du public pour les choses les plus odieuses.
Le Mercure lui-même dans le même endroit en fournit une preuve aussi auguste qu'évidente.
Un Prêtre Mahométan vomit cent blasphêmes contre le Christianisme ; deux Chrétiens sont martyrs de leur foi, ce qu’on leur reproche comme un fanatisme, & celui qui les fait mourir, vrai & seul fanatique, est comblé d’éloges ; la gloire du martyre est anéantie, le martyre est un crime, cette preuve si touchante de la Religion est frivole, les Martyrs sont des foux qui se font tuer mal-à-propos, & leurs persécuteurs Neron, Diocletien, Dece, &c, de vrais sages, qui ont bien fait de les exterminer. […] Habitués à saisir les grands rapports de la Société, ils verront d’un coup d’œil ce que le régime de la Comédie Française a d contraire au bien général & au développement du génie : ils verront dans la conduite des Comédiens envers le sieur Mercier, l’infraction la plus solemnelle aux droits d’un citoyen & à des réglemens enregistrés, & l’on ne peut pas douter que, dans cette occasion comme dans toutes les autres, ils ne s’empressent de donner aux talens, une preuve éclatante de la protection dont ils les honorent.
C’est pour cela que leurs Dieux paraissent si souvent sur la Scène ; que les dénouements, qui sont les endroits les plus importants du poème, ne se faisaient presque jamais de leur temps, que par quelque Divinité ; et qu’il n’y avait point de pièce qui ne fût une agréable leçon, et une preuve exemplaire de la clémence ou de la justice du Ciel envers les hommes. […] Voilà, Monsieur, la preuve de ma réflexion ; ce n’est pas à moi à juger si elle est bonne, mais je sais bien que si elle l’est, l’importance en est sans doute extrême ; et s’il faut estimer les remèdes d’autant plus que les maladies sont incurables, vous m’avouerez que cette Comédie est une excellente chose à cet égard, puisque tous les autres efforts qui se font contre la galanterie, sont absolument vains.
Une des grandes preuves, & l’un des grands fruits, à la conversion de la Magdeleine, fut d’avoir consacré ses cheveux à Jesus Christ, les employant à essuyer ses pieds, qu’elle avoit arrosé de ses larmes : Capillis suis tergebat.
Ces dissertations, ces preuves pourroient faire de jolies scénes, les habits servent à bien d’autres usages.
Paris n’a peut-être jamais été aussi peuplé qu’il l’est aujourd’hui, on le remarque par le concours qu’on voit à tous les spectacles, (mauvaise preuve, il en résulte seulement que le nombre des gens frivoles est devenu plus grand ;) il s’y présente journellement un si grand nombre de personnes, qu’on est obligé de réfuser des billets, faute de places ; on parle à cette occasion, d’établir deux nouvelles troupes de comédiens, une dans le quartier du Marais, à l’Arcenal, l’autre au fauxbourg Saint Honoré ; il en faudra un aussi à la rue d’Enfer, & au fauxbourg Saint-Laurent, sans compter les théatres du centre de la Ville, & les théatres de société.
Ils ont beau dire, d’après Martial & la Fontaine, lasciva est nobis pagina vita probra, c’est une chimère, les mauvais discours corrompent les mœurs, & sont une preuve & un effet de la corruption.