Les Incas ont défendu le fard par une loi expresse, comme nuisible à la santé, mais l’ont permis aux filles du soleil, quand elles sont présentée au Monarque Philosophe, parce qu’il aime les couleurs vives & brillantes. […] Se présente-t-elle avec les attraits d’une actrice ?
Les parties du corps que la pudeur vous fait cacher, pourquoi les présentez-vous à nud, & les laissez-vous sous les yeux de vos enfans ? […] Mais tandis qu’on est si délicat sur les justes craintes qu’inspire la religion, on ne veut pas voir que les machines de l’opéra présentent les mêmes choses : démons, magiciens, fées, enfer, &c. que la plupart des tragédies offrent des choses horribles.
Il n’est point de roman, de poësie, de piece de théatre où on ne voie des objets de vice, presque à chaque page, dont cette liste, faite sans choix, présente le plus bisarre assemblage. […] Il n’est pas plus permis de présenter l’impureté par les mouvemens & les gestes, que par les paroles & les tableaux ; il n’est pas plus permis de la regarder sous ces traits que sous d’autres : c’est un vrai scandale.
Car c’est vous jouer de Dieu même, mon Frere, écrivoit saint Cyprien, d’avoir dit anathême au démon, comme vous l’avez fait en recevant sur les sacrés fonts la grace de Jesus-Christ, et de rechercher maintenant les fausses joies qu’il vous présente dans une assemblée ou dans un spectacle de vanité. […] Parce que dans les nécessités publiques l’aumône coûteroit, et que le jeu en pourroit souffrir, on ne connoît point ce commandement ; on est témoin des miseres du prochain, sans en être ému, ou si le cœur ne peut trahir ses sentiments naturels, l’esprit n’est que trop ingénieux à imaginer des prétextes pour en arrêter les effets ; on est pauvre soi-même, ou volontiers on se dit pauvre lorsqu’il y a des pauvres à soulager, mais on cesse de l’être dès que le moment et l’occasion se présente de jouer.
Il sait que l’esprit va naturellement d’une idée qu’on lui présente à une autre qui a quelque ressemblance avec elle ; qu’il est aisé de faire l’application d’une Religion à l’autre, et que les spectateurs ne sont que trop disposés à la faire. […] Il dit peu de choses sur la matière présente, et dans le peu qu’il en dit, les Prêtres ne sont pas plus ménagés que les Dieux.
Je citerai, quand l’occasion s’en présentera, plusieurs de ces passages dans lesquels ils nous encouragent à l’applaudir.
Si l’Eglise n’exerce pas la sévérité de ses censures sur ceux qui vont à la comédie, parce que le nombre de ces coupables est trop grand, elle exclut les comédiens à la vie et à la mort de la participation des Sacrements s’ils ne promettent sincèrement de renoncer à ce métier infâme, on les passe à la table de la communion comme des pécheurs publics s’ils sont assez hardis que de s’y présenter.
Nous ajouterons qu’une conduite aussi blâmable et même coupable, est contraire à la charité chrétienne, puisque le prêtre en rejetant avec dédain et avec anathème, ce cadavre qui lui aurait été présenté, ose par cela même et sur sa responsabilité, prononcer que le défunt est damné éternellement, et que par conséquent toutes les prières de l’église lui seraient inutiles dans l’autre monde.
C’étaient des femmes qui se présentaient au public dans un état indécent : qu’on regarde, ou plutôt qu’on ne regarde pas nos Actrices, qu’on n’écoute pas leurs conversations, qu’on ne suive pas leurs démarches, on rougirait des Majuma Français, célébrés, non au mois de mai, mais toute l’année.
Cette pompeuse et ridicule inscription présente une indécence et une injustice.
O les grands spectacles, que nostre Evangile nous présente ! […] Dans les anciennes comedies, l’ordure estoit pour ainsi dire présentée dans des vases de bois & d’argile ; & comme elle estoit sans deguisement, elle faisoit horreur.
Cette Reconnoissance qui est tirée du sein même de la chose, se forme peu à peu d’une suite vraisemblable ; [je repete les termes d’Aristote] le Grand-Prêtre a promis un Roi aux Levites : quand il le leur présente il leur en raconte l’Histoire. […] Cependant un tel caractere ne paroît point théatral : nous aimons à voir dans les Heros de Théâtre, dans Pyrrhus, dans Mithridate, &c. les troubles, les agitations, le choc des passions : voilà les objets que nous aimons, & qu’il est bien plus facile à un Poëte de nous présenter.
Quelques jours après, les aubes qui avoient servi aux acteurs & actrices ayant été rendues au Chapitre, un Bénéficier scrupuleux se présenta à la sacristie pour dire la Messe, le Sacristain lui donna une aube qui avoit été portée par une actrice cette idée de femme & de comédie le révolta, il ne voulut pas la prendre qu’elle n’eût été blanchie & bénite, comme ayant perdu sa bénédiction & sa pureté, par un usage si prophane ; il courut chez le Grand-Vicaire lui en demander la permission, il fut renvoyé comme un hérétique, qui n’aime pas la comédie, & le Chapitre le siffla ; les Chanoines & les autres Bénéficiers, trop bons catholiques pour faire ces difficultés, s’en servent à l’ordinaire.
Thomas, & que si l’un est sanctifié & l’autre réprouvé, pour avoir présenté les mêmes idées, c’est que l’Eglise romaine a toujours deux poids & deux mesures, & que son intérêt dicte ses décisions.
Ils présentent souvent tout le contraire de ce qu’ils promettent par leur titre.
On a connoissance d’une Requête que le Clergé d’Angleterre présenta à Richard II, parce qu’ayant fait de grandes dépenses pour représenter à Noël l’Histoire du vieux Testament, il supplioit Sa Majesté de ne point permettre à d’autres, de la représenter.
Ils souffrent avec patience toutes les misères et les incommodités de leur pèlerinage ; parce qu’ils savent qu’elles finiront bientôt ; et ils méprisent tous les faux plaisirs que le monde leur présente, parce qu’ils en attendent d’autres qui seront plus grands et plus durables.
Mais par le même principe, quel jugement porterons-nous d’une Tragédie où, bien que les criminels soient punis, ils nous sont présentés sous un aspect si favorable que tout l’intérêt est pour eux ? […] Dénuée des mêmes motifs et du même intérêt, comment la même Tragédie peut-elle trouver parmi vous des Spectateurs capables de soutenir les tableaux qu’elle leur présente, et les personnages qu’elle y fait agir ? […] Cependant ce caractère si vertueux est présenté comme ridicule ; il l’est, en effet, à certains égards, et ce qui démontre que l’intention du Poète est bien de le rendre tel, c’est celui de l’ami Philinte qu’il met en opposition avec le sien. […] Quand leurs maris donnaient à manger, elles se présentaient rarement à table ; les honnêtes femmes en sortaient avant la fin du repas, et les autres n’y paraissaient point au commencement. […] En quoi Dieu est-il offensé par un exercice agréable, salutaire, propre à la vivacité des jeunes gens, qui consiste à se présenter l’un à l’autre avec grâce et bienséance, et auquel le spectateur impose une gravité dont on n’oserait sortir un instant ?
Une tirelire est portée par ces diables, qui vous la présentent, et ce que vous leur donnez forme une bourse commune, à laquelle le roi Hérode a droit de co-participation. […] Pierre montait à l’autel, prenait le saint ciboire, se communiait lui-même, et présentait la sainte hostie aux apôtres. […] Aussitôt paraissait l’ange Gabriel, qui lui présentait une palme en chantant : Surge, propera, amica mea ; veni, de Libano coronaberis.
C’est aussi un scandale actif et très-pernicieux, de dire et de représenter des choses touchantes en fait d’amour ; parce que c’est préparer le poison et le présenter, quand même il ne se trouverait personne qui le voulût boire. […] Ne pouvez-vous donc vivre sans les joie du monde ; vous pour qui la mort doit avoir ses douceurs ; vous qui ne devez point avoir de plus grand desir que de sortir de cette vie, et être presenté avec l’Apôtre au Seigneur… Quel plus grand plaisir peut goûter un Chrétien, que le dégoût du plaisir, que le mépris de la vie présente, que la liberté des enfants de Dieu, que la pureté de la conscience, que la paix qui se goûte par celui qui est content de son état présent, que l’affranchissement de la crainte de la mort, que cette foi généreuse avec laquelle on foule aux pieds les Dieux des Nations. […] Les parties de divertissement, les jeux et les Spectacles en ce temps-là étaient bien peu de chose en comparaison de ce qu’ils sont venus depuis : Cependant en même temps qu’il parle comme s’il les tolérait, il proteste contre les dangers qui les accompagnent ; ce qui est un artifice pour en détourner : Car quel est l’homme sage qui voulut manger d’une viande, si celui qui la lui présente l’avertissait qu’elle est capable de lui faire un mal considérable.
Quand une charge est vacante, les prétendans présentent requéte à l’Empereur, pour avoir permission de divertir sa Majesté, & la Cour danse sur la corde. […] Ces eaux viennent partie des pluies abondantes qui suivent les éruptions, partie de la mer, parce que dans les tremblemens de terre le Vesuve s’abaissant, présente des ouvertures par lesquelles la mer entre dans des cavernes, & quand la montagne est rétablie, les feux lancent des eaux de tous côtés.
Le Théatre est un tableau aussi dangereux : il présente les mêmes désordres, & avec les mêmes couleurs, dans les dieux & les déesses, dans les héros, dans les princes ; l’élévation du coupable semble les ennoblir, en effacer la bassesse & le crime. […] Il parcourt cette paperasse qui lui étoit inconnue, écrite en italien qu’il n’entend pas y trouve une foule de lacunes, se confirma dans ses idées, & la livre sans peine à l’officieux historien qui veut la donner au public ; & en retire un reçu, pour pouvoir le présenter aux enfans de sa femme, si cette piece étoit insérée dans l’inventaire.
» Car bien qu’en cet endroit le Prophète semble parler principalement de l’homme juste, qui n’a voulu prendre aucune part au conseil des Juifs, qui délibéraient de se soulever contre leur divin maître ; on peut néanmoins donner plusieurs significations à l’Ecriture Sainte ; surtout lorsque le sens moral paraît conforme à celui que la lettre présente d’abord. […] c’est que le diable l’instruit à présenter la joue gauche, lorsqu’on l’a frappé sur l’autre.
Je vous le demande, s’il est bien digne d’un Chrétien dont les pensées doivent être toutes saintes, d’aller écouter des maximes pernicieuses, d’autant plus propres à corrompre le cœur, qu’elles sont présentées d’une maniere plus ingénieuse & plus capable d’en imposer. […] Si c’étoit dans un homme à qui la dépravation de nos mœurs permît tout : mais non, c’est dans une femme dont on affecte de vanter la modestie, qu’on présente comme un modele de vertu, c’est dans une héroïne. […] Mais oserez-vous même vous présenter devant Dieu ? […] Un objet grossier l’eût rebuté, l’eût arrêté d’abord : mais vous l’autorisez à s’échapper, il en profite ; vous lui présentez une barriere, elle l’irrite ; il est déja bien loin.