Ce Poëte loue la frugalité, la chasteté, la modestie du Peuple Romain dans les premiers temps, & le petit nombre qui fréquentoit le spectacle.
je l’ai dit : quelques mondains, c’est-a-dire, un certain nombre des gens libertins, amateurs d’eux-mêmes ; & idolátres de leurs plaisirs ; de gens sans étude, sans connoissance, sans attention à leur Salut, de femmes vaines, dont toute la science se reduit à une parure, dont tout le desir est de paroître, & de se faire remarquer, dont tout le soin est de charmer le tems, & de se tenir en garde contre l’ennemi qui les surprend, dès que l’amusement leur manque, & qu’elles sont hors de la bagatelle ; mais ce qu’il y a souvent de plus déplorable, dont la passion cherche a se nourir & a s’allumer, lorsqu’il faudroit tout mettre en œuvre pour l’amortir & pour l’éteindre.
Pour moi, qui ne crois pas qu’un certain nombre de mots et une rime au bout, soient des Vers, je ne crois pas aussi que tous ceux qui parlent à la Comédie soient Comédiens : Pour bien faire des Vers il faut les savoir tourner comme fait Racine ; et pour être ce qu’on appelle des Comédiens, l’être comme Baron et Raisin.
Leurs assertions font un ensemble d’un aussi grand poids que les canons, et dès qu’ils se réunissent en grand nombre sur une vérité doctrinale, on ne peut la démentir sans s’écarter des bornes de la doctrine chrétienne, dont ces grandes lumières ont conservé le précieux dépôt dans leurs ouvrages.
Jérôme, qui en rapportent un grand nombre des Poètes grecs et latins.
Ce que notre auteur nomme donc voies, étaient les escaliers différents, et ces larges espaces qui régnaient tout autour au pied d’un certain nombre de degrés.
Et n’est ce pas une chose bien terrible de voir combien elle est capable de corrompre les plus gens de bien à la reserve d’un très petit nombre ? […] Un Criminel qu’on conduit au supplice est toujours suivi d’un Peuple qui le suivra en plus grand nombre, si le supplice qu’on va lui faire souffrir est plus grand. […] Augustin, la met au nombre des vertus, & les Stoiciens n’ont pas de honte de la mettre au nombre des vices.
Par le petit nombre de ses habitants. 2. […] » Je le crois : aussi l’instruction n’est elle pas pour le petit nombre des Mahomet, mais pour la foule des Séides. […] Heureusement elles sont en petit nombre, et l’idée de la fatalité s’évanouit avec l’illusion Théâtrale. […] Mais l’action théâtrale ne dure que deux heures, et l’art de l’intrigue consiste à réunir, sans affectation, dans ce court espace de temps, un assez grand nombre de situations, pour engager naturellement le caractère de l’avare à se développer en deux heures, comme dans la société il se développerait en six mois. […] Il y a plus, Molière a mis dans la bouche d’Alceste un si grand nombre de ses propres maximes, que plusieurs ont cru qu’il s’était voulu peindre lui-même.
Cet établissement ridicule est dans les mœurs du siecle, où les systêmes d’éducation, & les écoles de toute espece, sont sans nombre, & où l’amour du théâtre porte jusqu’au délire, & fait un objet capital du bien public & de la bonne éducation, & une matiere de premiere nécessité : on en a l’équivalent dans cette multitude de maîtres de danse, de musique, d’instruments ; de déclamation, à la suite des comédiens. […] L’Eglise & le monde fournissent nombre d’originaux. […] La science, l’amour, l’exercice du théâtre, ne furent jamais mis au nombre des choses utiles à une bonne éducation ; il est bien plutôt essentiel dans ce siécle de la Scénomanie, d’en inspirer la crainte, le mépris & l’horreur.
Grand nombre de piéces, le Grondeur, le Distrait, l’Etourdi, le Négligent, l’Hypocrite, le Misantrope, le Méchant, le Medisant, &c. sont aussi volatils que le Persiffleur, prennent toutes sortes de masques, s’accommodent à tous les caractères, aux circonstances, aux événemens ; sont-ils moins propres à la comédie ? […] Qu’on jette les yeux sur les portraits sans nombre des mœurs de siécle, qui remplissent les livres les plus frivoles, comme les plus sérieux, qu’on écoute, à ce qu’en disent les gens du monde, qui ne parlent que d’après leur expérience. […] Les Lettres Persannes, l’Espion Turc, les Péruviennes & grand nombre d’autres, ne sont que des images & des satyres des mœurs du siécle, sous des noms empruntés ; il n’en est aucune où le théatre ne joue un grand rôle, & avec raison, puisque aujourd’hui en France le théatre est la moitié de la vie.
ils n’attaquent en toute autre rencontre que quelque défaut extérieur ou purement naturel et borné à un certain nombre de personnes : mais ils ne connaissent ici ni règles ni bornes. […] Les Indiens, au rapport de Diodore de Sicile, sont divisés en sept corps ; dont le premier est la Caste des Brahmanesaj qui sont les Prêtres et les Philosophes du pays. « Cette Caste est la plus petite pour le nombre, mais la plus considérable pour la qualité : ceux qui ont l’honneur d’en être ont des privilèges extraordinaires. […] Si nous nous rapprochons des derniers temps, nous compterons dans les Ordres sacrés un nombre presque infini de personnes de qualité : témoin les Berkeleysal, les Comptons, les Montages etc.
Aucune nation n’a si bien réussi dans l’art dramatique, aucune n’a composé tant de pieces, & de tant d’espèces ; & quoique le très-grand nombre soient mauvaises, aucune nation n’en a composé tant de bonnes, & de si bonnes. […] On voit dans les anciens hérétiques quelques railleries, mais en très-petit nombre.
Ils parviennent par ce moyen, à diminuer le nombre des philosophes inaccessibles aux sots préjugés, et qui refusant de se soumettre au-joug honteux de la superstition, seraient plutôt disposés à en dévoiler les absurdités, à en démasquer les jongleries et à déjouer les cruautés du fanatisme sanguinaire. […] Ce n’est pas l’ignorance et l’abrutissement des nations qui auraient pu diminuer les guerres, les rébellions et les révolutions sans nombre, qui ont eu lieu dans les siècles de barbarie.
Il y a beaucoup de personnes qui assurent qu’ils n’ont jamais reçu aucune impression mauvaise par la Comédie ; mais je soutiens ou qu’ils sont en petit nombre, ou qu’ils ne sont pas de bonne foi, ou que la seule raison par laquelle la Comédie n’a pas été cause de la corruption de leurs mœurs, c’est parce qu’elle les a trouvés corrompus, et qu’ils ne lui ont rien laissé à faire sur cette matière. [...] […] Il est vrai qu’elle ne fait pas ces effets dans toutes sortes de personnes: mais il est vrai aussi qu’elle les fait dans un grand nombre, qu’elle les peut faire dans toutes, et qu’elle les doit faire même plus ordinairement, si on considère de bonne foi quel est l’empire naturel d’une représentation vive, jointe à une expression passionnée sur le tempérament des hommes.
Ces actions courageuses ne sont que pour un petit nombre.
Dom Quichotte est une satyre de l’univers : tous les états y sont satyrisés, tous les personnages sans nombre qui y paroissent, déchirés ; &, pour y donner plus de jeu, tout y est mis en dialogue.
tout ce qu’il vous est possible pour paroitre agreable, charmante, & pour être du nombre de celles, a qui on vient rendre des hommages, comme à des divinitez visibles, & n’est-ce pas la donner une étrange atteinte à la pudeur ?
Vous trouverez peutêtre un certain nombre de gens libertins, amateurs d’eux-mêmes, & Idolatres de leurs plaisirs, qui ne suivront pas la morale, que les Saints nous enseignent : mais je vous donne des guides dont les voies sont droites, & des garans, fur qui seuls vous pouvez vous reposer de vôtre conscience, de vôtre ame, & de vôtre éternité.
n’est-ce pas une chose lamentable, de voir qu’un si grand nombre de Chrétiens emploient les Fêtes et les Dimanches, surtout depuis la Septuagésime jusqu’au Carême, au jeu, au bal, à la danse, et à la comédie, ou à voir, ou donner d’autres semblables spectacles, d’une manière très indigne, et pour ne pas dire avec impiété, ou au moins avec un mépris intolérable des Canons de l’Eglise, des Ordonnances des Princes, et de la loi de Dieu même, qui nous oblige de passer les Fêtes saintement ?
1 Dans le nombre si considérable de livres que chaque jour voit éclore, mon attention se porte ordinairement sur ceux dont le titre me promet le développement de quelque pensée à peu près neuve ou de quelque vérité encore contestée.
Tout leur mérite consiste dans un petit nombre de bons mots & de traits de bonté de ce Prince, qu’on entend répéter avec plaisir, parce qu’on aime ce caractere de franchise, de cordialité, de familiarité, inconnu dans les Cours. […] Henri n’a supprimé aucun impôt, il en même augmenté le nombre : la France doit à Sulli de n’avoir pas été écrasée par les maîtresses. […] Peut-on comparer, peut-on préférer à un Saint canonisé, objet du culte de toute l’Eglise, prodige de piété, de chasteté, de toutes les vertus, un Protestant, un chef des Protestans, qui a embrassé & abjuré deux fois les deux religions, qui a fait la guerre à son Roi, quitté sa premiere femme après vingt ans de mariage, & a toujours été brouillé avec la seconde ; a eu des maîtresses & des enfans sans nombre ? […] J’avoue , dit-il de l’un, qu’il est mon ennemi, mais c’est précisément ce qui doit suspendre mes poursuites , & lui rendit ses bonnes graces ; & adressant la parole à l’autre : Soyez sans crainte, vous vivez sous un Prince qui cherche à diminuer le nombre de ses ennemis & à augmenter celui de ses amis.
J’ai été bien aise de vous rapporter toutes ces choses avant que de vous découvrir précisément mon sentiment sur ce sujet ; et sur les principes incontestables que j’ai posés : je dis que, selon moi, les Comédies de leur nature, et prises en elles-mêmes indépendamment de toute circonstance, bonne ou mauvaise, doivent être mises au nombre des choses indifférentes. […] Cependant le même Digeste de Justinien met l’un et l’autre au nombre des personnes infâmes, et mille autres gens dont les actions ne sont point criminelles. […] La grande Raison, et, pour ainsi dire, l’unique qui a fait autrefois déclarer les Comédiens infâmes, était l’infamie qui régnait dans les Comédies qu’ils représentaient, et celle qu’ils y ajoutaient eux mêmes par la manière honteuse dont ils accompagnaient ces coupables représentations : Maintenant que cette Raison est anéantie, il est indubitable que ses conséquences ne subsistent plus ; et s’il y en a quelques-unes à tirer, c’est, Monsieur, que la Comédie étant devenue toute honnête, ceux qui la représentent, et qui vivent honnêtement d’ailleurs, doivent sans difficulté être au nombre des honnêtes Gens. […] Or est-il que, selon saint Thomas, les jeux honnêtes sont permis ce jour-là même pour soulager l’esprit et lui donner du repos, qui n’est autre chose, comme ajoute le même Père, que le plaisir qu’on prend à ces sortes de jeux : il s’ensuit donc par une conséquence nécessaire que la Comédie étant du nombre des plaisirs honnêtes, comme nous l’avons assez prouvé, elle ne doit pas être plus défendue le Dimanche, que les plaisirs qui en tel jour ne sont pas défendus ; surtout puisqu’elle ne se joue que dans in temps propre, et que, grâce au zèle des Evêques, à la vigilance des Pasteurs, à la piété du Prince, et à la dévotion des Fidèles, les Théâtres ne s’ouvrent qu’après que les Eglises sont fermées, et qu’on ne peut plus abandonner les saints Mystères pour courir aux Spectacles : d’où je conclus que ce n’est point un péché d’aller le Dimanche à la Comédie.
Le lendemain, pendant qu’on célébroit l’anniversaire de la conspiration des poudres, un grand nombre de personnes se rendit le soir dans la salle du bal, pour y voir jouer des marionnettes : un épicier du voisinage avoit malheureusement placé de la poudre sous le théatre, le feu y prit, & la plupart des spectateurs périrent. […] A nombre égal, le vice l’emporte toujours sur la vertu, un mauvais exemple fait plus de mal que vingt bons exemples ne sont de bien, un mauvais livre perd plus d’ames que plusieurs bons livres n’en sauveront, une actrice sera commettre plus de péchés que dix femmes de bien ne feront pratiquer de bonnes œuvres, sur-tout au théatre où les cœurs sont si mal disposés, & les prétendus prédicateurs appuient si peu le bien par leur exemple, & au contraire favorisent le mal, & travaillent à le répandre. […] Le nombre de ces hommes n’étant pas assez grand pour le divertissement du public, on y employa les esclaves, & bientôt les hommes libres s’y livrerent pour de l’argent.
En 1685, Madame la Dauphine, de l’agrément du Roi, fit faire elle-même le réglement de la troupe des Comédiens François : leur contrat de réunion, leurs pensions, le nombre de leurs parts, le droit que chacun y auroit, enfin tout ce qui les intéresse, est arrêté par ce réglement, & les premiers Gentilshommes, comme auparavant, sont nommés pour leur faire savoir les ordres du Roi, par les Intendans des Menus & Contrôleurs de l’argenterie en exercice, en la maniere accoutumée. […] L’extrême inégalité des fortunes entre les citoyens d’une même classe, fondée non sur la mérite & les talens, mais sur les fonds d’avance, les crédits, & les intérêts des retards toujours cumulés avec les bénéfices ordinaires du commerce, fait que d’un côté le mariage aujourd’hui confond plus souvent les rangs par les mésalliances, loin de servir à les distinguer ; tandis que d’un autre côté des obstacles sans nombre éloignent de cet engagement, & entraînent avec eux le relâchement & la corruption des mœurs, suites nécessaires du luxe & de la misere. […] De-là les immenses fortunes de quelques-uns, qui accumulent l’espece, & font la loi au plus grand nombre.