Rien n’a manqué à Ménandre ; Eupolis Cratinus et Aristophane ont grand lustre, et beaucoup de grâce. […] Non, comme il semblerait en apparence, qu’il avait commis quelque chose par un esprit opiniâtre, ou pour le moins contre le devoir ; mais au même devoir qu’il rendaitgu, il manqua à son devoir, pource qu’il présuma de faire ce qui ne lui était pas commandé. […] Qui défaillent : qui manquent (à la liste des vices que j’ai énumérés). […] Comprendre : c’est précisément en faisant son devoir qu’il manqua à son devoir.
d’Estrade ne manqua point de donner comme une autorité imposante, l’accueil qu’on faisoit à ces sortes d’amusemens dans les Cours de plusieurs Princes Souverains. […] « La Religion donne tout, & tout manque sans la Religion, est-il dit dans un Mandement d’un de nos respectables Prélats155. […] Ce Vaudeville, y est-il dit page 80, est dangereux pour la jeunesse, qu’elle accoutume à manquer de respect aux vieillards, en se vantant de les surpasser. […] On ne manque pas d’appuyer la négative de toutes les distinctions possibles, de toutes les conditions capables de rassurer. […] Le manque de Spectacles seroit une oisiveté, & par conséquent une nouvelle mere de vices.
Dans celui où ils jouoient réellement des pièces infâmes, dans celui où il falloit si peu de chose pour être couvert d’opprobre, où un soldat l’étoit pour avoir manqué de bravoure, une veuve pour s’être remariée avant l’année de son veuvage, un marchand pour faire profession de vendre du vin, un médecin pour remplir les devoirs de son état.
L’Archidiacre n’eût pas souffert qu’on y eût manqué.
Le manque de bien, l’inegalité des conditions ou de la naissance, ne sont pas des raisons suffisantes pour refuser leur consentement.
Amelot de la Houssaye qui l’excuse, le roi de Prusse qui le combat, ont manqué le but.
Si un jeune homme vous manque de respect, vous lui rappelez les droits de votre vieillesse ; mais s’il faut le conduire à la vertu, que devient votre gravité, vous qui êtes fou du spectacle ?
Une Laitière survient, l’intérêt se subdivise ; je plains Colas, je plains Guillot qui manquent leur ours, & je plains encore la pauvre Pérrette qui casse son pot au lait.
Un collège de Prêtres du premier ordre était chargé d’ordonner l’appareil, et de veiller à l’exécution ; si on manquait à quelque cérémonie, il fallait recommencer le spectacle.
Les têtes furent tellement renversées, qu’il y eut cartel donné, défi accepté, champ de bataille indiqué, seconds choisis ; rien n’y manqua que l’exécution.
Lorsqu’ils rencontrent quelque dame bien faite, ils savent se fouetter si adroitement, qu’ils font ruisseler leur sang jusque sur elle ; et c’est un honneur dont elles ne manquent pas de remercier le disciplinant. » Madame d’Aulnoi, dans son Voyage d’Espagne ac, dit que la manière de se fouetter est devenue un art en Espagne, aussi raffiné que celui de l’escrime, et qu’il y a des maîtres particuliers qui l’enseignent. […] La dame qui le voit de son balcon, et qui sait qu’il le fait à son intention, lui en sait bon gré dans son cœur, et ne manque pas de lui en tenir bon compte. […] Cet office devait durer deux fois plus longtemps que ceux des plus grandes fêtes : il était bien nécessaire que les chantres et les assistants se désaltérassent de temps en temps ; aussi n’y manquaient-ils pas.
Siége, il se livra à tous ses penchans, donna dans le plus grand faste, comme son pere ; il ordonna dès le prémier jour qu’on le traitât en grand Prince, & on n’eut garde d’y manquer. […] Je sai que cet auteur est accusé de manquer d’exactitude, peut-être plus qu’il ne mérite, aussi bien que Maimbourg ; mais c’est celui de ses ouvrages qu’on a le moins critiqué ; au reste il étoit attaché au Clergé de France, qui lui faisoit une pension, & par conséquent à Léon X, à qui le Clergé doit le Concordat & le Concile de Latran.
Du tems des Juges & des premiers Roïs, on conserva cette heureuse ignorance ; mais lorsque le débordement de l’idolâtrie & du vice eut perdu Israël, le fard ne put manquer de s’y répandre. […] Pour consommer le grand art des cheveux, le sieur Deluc donne avis au public qu’il peint les cheveux, sourcils & perruques de la couleur qu’on desire ; il en arrête la chûte, il indique les moyens de les conserver, il en fait venir à ceux qui en manquent, & même il a la bonté d’enseigner la façon de le faire.
Il ne pouvoit manquer de parler du Théatre, c’est l’idole des nouveaux Philosophes, en cela bien différens des anciens, qui le condamnoient hautement. […] Le Théatre ne pouvoit manquer de regner à Herculanum.
La même main qui a séché ses pleurs adoucira aussi tes peines ; la même Providence qui lui a rendu ses autels, te rendra aussi tes apôtres : encore un moment, et toi aussi, comme elle, tu seras consolée. » Un désir si juste et si noblement manifesté, ne pouvait manquer d’être favorablement accueilli du premier magistrat de la Républiqueh. […] Des prêtres ont ouvert ces horribles tombeaux ; L’encensoir est ici dans la main des bourreaux. » Qu’on examine sérieusement ce qui produit l’enthousiasme de la plus grande partie des spectateurs, qui ne manquent jamais d’applaudir cette tirade virulente avec une indécence à laquelle rien n’est comparable ; on verra bientôt que ces applaudissements ont leur source impure dans une fausse et maligne application, que se permettent ceux qui ne voient pas, ou feignent de ne pas voir que par l’organe de l’acteur, le poète ne s’adresse ici qu’à un ministre de Brahama, que le zèle aveugle d’une fausse religion entraîne dans les écarts du fanatisme le plus barbare. […] Que lui manquera-t-il après la représentation de la comédie du Père de Famille ad, s’il peut rencontrer une Sophie qui ait intérêt à écouter ses vœux ou à partager sa tendresse ? […] « Si Caton, dit un auteur moderne38, n’avait pas été enthousiaste dans la vertu, et qu’au lieu de heurter avec rudesse les mœurs de son siècle, il eût cherché par des moyens praticables à en corriger les désordres, son patriotisme et sa grandeur d’âme auraient pu produire beaucoup de bien, ou empêcher beaucoup de mal ; Mais la remarque de Cicéron est juste : « en se conduisant comme dans la république de Platon, et non dans la lie de Romulus », sa rigidité fut rarement utile, quelquefois pernicieuse : ce n’était plus le temps des Fabricius ; Rome entièrement corrompue ne pouvait plus se gouverner par ses anciens principes républicains : il fallait donc les plier aux circonstances et aux besoins ; Caton se rendit respectable en observant ses grandes maximes de vertu tombées dans l’oubli ; il manqua le but en voulant les faire observer : la sagesse doit-elle tenter l’impossible ? […] Quand ce fonds leur manque par l’infirmité ; encore y a-t-il quelque recours.
Si vous avez de l’honneur, ayez honte de vivre avec tant de personnes qui font gloire d’en manquer, & qui n’inspirent guères moins d’horreur aux personnes du monde, qu’à celles qui font une profession sincére de la Religion chrétienne.
Ils mettent, dit-il, tout leur esprit dans leur Cérémonial, & manquent de ce génie qui anime notre Théâtre ; ils sont très-corrects, & nous endorment, de même que ceux qui dans la Société ne savent faire que des civilités, sont fort insipides.
[NDE] Ce mot manque dans le texte.
Et au théâtre public, où tout manque, où tout le contraire est rassemblé avec le plus d’art, le cœur sera-t-il plus en sûreté, le Clergé plus à sa place, et sa réputation à couvert ?
Après avoir parlé de la parure, de la danse, de la peinture, de la musique, et de tous les aliments de la passion, toujours hérissé de lois et de canons, et émaillé de vers et de contes, il ne pouvait manquer de parler du théâtre, l’aiguillon, et le règne brillant de la volupté, à côté de laquelle ce galant amateur le place au premier rang, avec de grands éloges : place qui n’annonce pas que l’Auteur qui la lui donne, le regarde comme l’école de la vertu.
Charles ne manqua pas de citer toutes ces Lois dans le Traité qu’il fit composer contre les Danses et la Comédie.
Quelque hasardés que soient dans le fond les principes de cet ouvrage, j’avoue qu’ils ne laissent pas que d’avoir quelque chose de spécieux et d’apparent, qui n’aura pas manqué de trouver des approbateurs parmi ce grand nombre de personnes déjà trop prévenues en faveur du Théâtre. […] Les exemples n’en manquent pas dans Molière ; on serait en état d’en donner un grand nombre ; chaque Pièce en fournit : on se fixera à une seule. […] Il y a bien des gens qui étouffent de mauvais desseins, parce qu’ils manquent d’adresse pour s’en exprimer ; et il arrive aussi quelquefois que des personnes, sans être touchées de passions, et voulant simplement faire paraître leur esprit, se trouvent ensuite insensiblement engagées dans des passions qu’elles ne faisaient auparavant que contrefaire.
Il manqua deux ou trois fois la place qu’il désiroit à l’Académie Françoise.
Si l’on n’a point d’autres raisons pour mépriser notre Opéra que la bassesse de son stile, on a grand tort de le voir de mauvais œil ; il faut revenir au plutôt d’une telle erreur, & se joindre à la nombreuse foule de ses partisans : voici sur quoi je me fonde ; les moyens pour le justifier ne me manqueront pas, je ne suis embarrassé que du choix : mais commençons.