Ce qu’une piece aura calmé, une autre piece l’excitera, & détruira l’ouvrage de la premiere. […] Les femmes dans tous les temps, comme les Comédiens, n’ont cherché qu’à plaire, à exciter les mêmes passions, produire les mêmes tentations, par les mêmes moyens.
Ce Marchand ne désire que le luxe ; ses vues & ses projets ne tendent qu’à l’entretenir & à l’exciter par des ressources ingénieuses qui réveillent l’amour propre du citoyen, esclave de la mode, qui l’appauvrit. […] C’est dommage qu’elle fasse précisément tout le contraire, qu’elle excite les passions, qu’elle les enflamme, les entretienne, qu’elle fasse aimer le vice, qu’elle en prenne tous les moyens, qu’on passe les heures entieres à produire dans l’ame cette pernicieuse fermentation, comme un Chimiste met les matieres dans un alambic, pour n’en distiller que le vice.
qui est fort édifié, et qui excite en soi un désir de la vertu, voyant le plaisir, et la joie, avec laquelle vivent ceux qui l’aiment, et qui la pratiquent, expérimentant véritable, ce que Salomon a dit de la sagesse ; « La Conversation qu’on a avec elle est exempte d’amertume, de dédain, et de dégoût, vivre avec elle est être en joie continuelle. […] D’induire quelqu’un au mal, par le moyen du jeu ; ainsi souvent arrive que les femmes soient excitées au mal par les hommes, et les hommes par les femmes, sous prétexte du jeu.
Une passion doit avoir toute son étendue, sans cela on est trompé ; ce que l’on voit ne fait qu’exciter le désir d’en voir davantage, et tout le monde a droit de se plaindre, quand un Auteur ne répond pas à ce qu’on s’était promis de son travail. […] La fin d’une Tragédie est d’exciter la pitié et la crainte ; est-il nécessaire pour me faire craindre, qu’un homme ait de l’amour, et ne peut-on avoir pitié que d’un Amant malheureux ?
Esprit excite ès cœurs des Chrétiens : et conclut que Dieu ayant défendu de contrister et inquiéter cet esprit de sainteté ; il ne peut qu’il ne le soitar, où sont excitées les passions, de fureur, de colère, de douleur pour choses de néant, et autres semblables, comme celles d’une joie charnelle, et d’un ris immodéré. […] Les passions suscitées par le théâtre sont le contraire des passions dévotes qu’excite le S. […] Comprendre : il ne peut faire que cet esprit de sainteté ne soit attristé, quand les passions sont excitées pour des choses de néant.
C’est vne bonace pleine de charmes, & l’image d’vne heureuse paix, dans laquelle il est bien moins aysé à l’esprit humain de se retenir, estant, comme il est, naturellement ambitieux & inquiet, que d’exciter des troubles & du tumulte, & de faire le mauuais & le violent.
Il encouragea, par de solides bienfaits, l’étude des Langues savantes ; il conféra des Magistratures & des Charges aux hommes distingués par leurs talens, & ne négligea aucun moyen d’exciter l’émulation dans le cœur de ses Sujets.
Ce qui même ne suffisoit pas pour satisfaire une passion insatiable, dont la jouissance même irrité la soif : les spectateurs, au milieu de la pièce s’écrioient en furieux, que les actrices soient dépouillées, nudentur mimæ : ce qui ne coûtoit rien à ces âmes qui ne montoient sur la scène que pour exciter les passions.
quand vous venez de la messe ou de la comédie, quel des deux excite les remords ou comble de consolation votre conscience ?
Les dix cornes sont les passions, qui toutes y sont excitées.
On veut que le théatre rende le cœur sensible, parce qu’il arrache un moment quelques larmes ; & moi je dis qu’il endurcit : la légereté qu’il inspire efface toute sensibilité, celle même qu’il vient d’exciter. […] Il ne doute pas que ces beautés ne lancent leurs traits sur les cœurs, n’excitent les mêmes mouvemens par les regards mutuels de l’homme & de la femme : l’un & l’autre plongés dan un confus délire, se parcourant d’un œil avide & curieux, tout leur être jouit, leur ame est dans leurs yeux, au feu de leurs regards leurs esprits sont brûlans , &c.
On ne peut vivre dans le monde sans rencontrer mille choses capables d’exciter les passions. » Réponse. […] Quoi qu’il puisse arriver que la vue des Comédiennes n’excite dans les spectateurs aucune mauvaise pensées, tandis qu’ils sont actuellement à la comédie ; elle laisse néanmoins toujours des idées que le diable saura bien réveiller, quand il trouvera l’occasion.
J’ai vu à Munich représenter par les Ecoliers des Jésuites un Spectacle moitié Lyrique et moitié Dramatique, la partie Lyrique servait d’Intermède à ce dernier Poème, elle avait pour sujet le triomphe de David sur Goliath, le sujet Dramatique était la Parabole du mauvais Riche ; on peut, comme vous voyez, allier le Théâtre avec l’édification, et si les Saintes Ecritures n’offrent pas un assez grand nombre de sujets Théâtraux ce n’est pas sans doute exciter le scandale que d’en choisir dans l’histoire prophane pour les Tragédies et de puiser dans le commerce du monde des vérités morales pour en orner une Comédie. […] Ces distinctions excitaient la jalousie de mes Camarades envers mon ami et moi, de force que nous étions exposés tous les jours aux scènes les plus désagréables.
On n’assiste point à ces divertissements sans quelque affection ; et on n’éprouve point cette affection, sans en ressentir les effets, qui excitent de nouveau la passion. […] Pensez-vous que Dieu puisse approuver ce cocher du cirque, qui trouble tant d’âmes, qui excite tant de mouvements furieux, qui tourmente tant de spectateurs ?
Ils lui apprirent qu’il y avait des régles pour enchanter le Public ; & qu’il ne suffisait pas d’exciter à rire ; mais qu’il fallait peindre avec finesse un ridicule.
Page 179 Les actes de fanatisme des prêtres, tendent à exciter l’anarchie et le mépris contre le souverain.
Paul, qui attirait un chacun par l’humilité de son exemple, et que n’étant pas si violent en ses prédications, il pût nous inspirer de salutaires pensées, ceux qui comme lui font profession de la vie privée, doivent être d’une qualité tempérée, modeste, courtoise, humble, affable, débonnaire, et non d’une humeur vicieuse, aigre, bouillante et prompte, afin que le tempérament de leur ardeur, n’excite leur passion au-delà de leur devoir.
Les cornes d’un bonnet, les longs plis d’une robe, la pointe d’un capuchon, ne paraissent point sans exciter des éclats de rire, surtout le contraste de la gravité du Magistrat et de la folie du théâtre a je ne sais quoi de si comique qu’il réveille le spectateur le plus indifférent.
Ce Spectacle, dont je parlerai dans le dernier Chapitre, bien plus propre à exciter la colere de Pline, contre les mœurs de sa Patrie, que le double Théâtre de Curion, devint la seule Passion, & la honte des Romains.
« Les spectacles, dites-vous, peuvent être bons pour attirer les étrangers ; pour augmenter la circulation des espèces ; pour exciter les Artistes ; pour varier les modes ; pour occuper les gens trop riches ou aspirant à l’être ; pour les rendre moins malfaisants ; pour distraire le peuple de ses misères ; pour lui faire oublier ses chefs en voyant ses baladins ; pour maintenir et perfectionner le goût quand l’honnêteté est perdue ; pour couvrir d’un vernis de procédés la laideur du vice ; pour empêcher, en un mot, que les mauvaises mœurs ne dégénèrent en brigandage. »ey Quoi Monsieur, vous avouez que le Théâtre peut faire tant de bien contre le mal, et vous pouvez hasarder d’écrire qu’il ferait tant de mal contre le bien ! Attirer les étrangers, c’est pour ainsi dire les mettre à contribution en faveur du pays ; augmenter la circulation, c’est multiplier aux citoyens les occasions d’accroître leur fortune ; varier les modes, c’est donner du pain aux ouvriers ; exciter les artistes, c’est animer et fortifier l’industrie ; occuper des gens trop riches ou aspirant à l’être, c’est contenir les factieux dans une Monarchie, et les ambitieux dans une République ; c’est les rendre moins malfaisants.
Ils blament dans les Théatres, l’inutilité, les passions excitées, la parure, le désir de voir & d’etre vu, la malheureuse rencontre des yeux, qui se cherchent &c &c. » Dites, ajoute-t-il, que les Peres ne blament pas toutes ces choses, & tout cet amas de périls, que les Théatres réunissent : dites, qu’ils n’y blament pas même les choses honnêtes, qui enveloppent le mal, & lui servent d’introducteur. […] &c, étouffent peu-à-peu les remords de la conscience, en appaisant les scrupules, & effaçant insensiblement cette pudeur importune… ainsi, soit que le spectacle ne cause qu’une émotion passagére, qui faussement paroit innocente ; soit qu’il excite, ou qu’il rappelle des passions plus durables… Ce qui fait le plaisir des spectacles, c’est ce qui en fait le danger, & on peut dire prèsque toujours, que la meilleure piéce en un sens, est en un autre sens, la plus mauvaise. » Le Grand Vocabulaire François, tom. 25 pag. 177 & 178, fait un trop bel éloge de Mr. le Duc de la Rochefoucauld, Prince de Marsillac, & fils de François I., pour qu’il ne soit pas cité dans la cause des spectacles. […] Une coquetterie perpétuelle, un Théatre, où il n’est question que d’intrigues d’amour, & où le public ne veut que les nudités du Corrége &c &c, sont-ils bien propres à exciter à la vertu & à l’horreur du vice ?
C’est là qu’ils entendent parler de toutes sortes de matieres, ou qui peuvent exciter leur curiosité, ou développer les germes de leurs passions ; & c’est là que dans un âge encore tendre, & si susceptible des impressions du vice, ils commencent à le connoître & à se familiariser avec lui.
Mais appeler le galant, l’attaquer, le flatter, exciter ses désirs, lui promettre toute sûreté, dire qu’on se rend, qu’on lui accorde tout, fermer les portes, regarder de tous côtés pour commettre l’adultère sans risque ; quelle leçon pour les femmes & les filles !
Excite ton courage à briser tes entraves, Et laisse dans ces murs gémir les cœurs esclaves.