Ce plan proposé en Angleterre devroit déjà s’exécuter en France. […] Et pourquoi, en le supposant amoureux & vain, ne s’exprimeroit-il pas en Epire comme en France ? […] Avant qu’il eût vû l’amphithéatre de Nimes, il ne vouloit pas convenir qu’il y eût un amphithéatre en France.
Ils y sont si bien que la Comédie ne fait point dégénérer la Noblesse, Floridort, dont j’ai ouï parler comme du plus grand Comédien que la France ait eu, étant né Gentilhomme, n’en fut point jugé indigne par la Profession dont il était : et dans la recherche que l’on fit de la fausse Noblesse, il fut reçu par le Roi et son Conseil à faire preuve de la vérité de la sienne, qui par droit héréditaire a passé à sa postérité. […] La première de ces circonstances est tout-à-fait gardée dans la Comédie à Paris, et par toute la France, où l’on ne la joue qu’à l’heure qu’il faut la jouer. […] On ne contrevient point en France aux Canons qui défendent de dresser des Théâtres dans les Eglises, et l’on aurait horreur de jouer des Comédies dans ces Lieux Saints : on a des Théâtres publics propres à cet usage, et la circonstance des lieux y est gardée, aussi bien que celle des personnes.
La France à son tour, après avoir égalé la Scene Attique, & surpassé la Romaine, s’est partagée de sentimens sur cette matiere, jusqu’à devenir souvent elle-même le Theatre des guerres litteraires. […] Prétendoit-il amuser la France par des spectacles steriles, lui qui en donnoit de si merveilleux à toute la terre ? […] D’où vient, je vous prie, Messieurs, qu’en France, qu’en Espagne, qu’en Italie, qu’en Allemagne, que chez d’autres Nations polies les Gens de Lettres préposés à l’éducation de la Jeunesse par autorité publique, dressent des Theatres pour exercer les jeunes gens dans le cours de leurs études ? […] L’un avoit fait ses Heros Romains, Arméniens, Parthes ; il nous transportoit chez leurs Nations & dans leurs climats : l’autre au contraire, les transportant tous en France, les naturalisa François, & les forma sur l’urbanité galante de nos mœurs.
Ce célebre Orateur, après avoir prouvé qu’il n’est point permis d’aller aux spectacles, & qu’il n’y pas un Philosophe ancien, soit grec, soit romain, qui n’ait regardé les spectacles, comme la source de tous les désordres, rapporte ce beau trait d’une illustre Princesse, dont toute la France a pleuré & pleurera long-tems la mort prématurée, (Madame Anne-Henriette de France.)
., pour franchir les Pyrénées, où nous devrions, avec plus de raison, établir un cordon sanitaire religieux, pour empêcher les disciples de saint Ignace de Loyola de reproduire en France de pareils désastres.
» Et le Roi de Prusse, dans la même vue, parlant de la religion Protestante que lui-même il professe, disait avec autant d'esprit que de vérité : « C'est se moquer de recourir à l'inspiration divine ; la religion Protestante s'est établie en Allemagne par l'intérêt, en Angleterre par la débauche, en Hollande par l'indépendance, en France par des chansons.
Rousseau croit superflu de prouver ce qu’il avance à la multitude (c’est-à-dire, à nous autres) : mais il trouve convenable de donner plutôt des leçons sur le Tribunal des Maréchaux de France.
. ; les plus grandes lumières du Clergé de France, le sublime Bossuet, l’immortel Fénélon, le profond Bourdaloue, le touchant Massillon, etc., tous prononcent unanimement contre la fréquentation du Théâtre24. […] « D’environ quatre cents Tragédies que l’on y a données, depuis qu’il est en possession de quelque gloire en France, et il n’y en a pas dix ou douze qui ne soient fondées sur quelque intrigue d’amour : c’est une coquetterie perpétuelle. » Quel aveu de la part de Voltaire 27 !
Corneille, Racine, Moliere, ont travaillé pour leur siecle et pour la postérité, pour la France, pour l’Europe entiere, et non pas pour les comédiens. […] Dans le siége de Calais, Edouard, après avoir fait la peinture du gouvernement Anglois, s’écrie : Mais que voyois-je en France ?
La France est partagée en trois Corps, dont le premier est celui du Clergé. […] En France, ils sont Ducs, Pairs, Comtes ; en Allemagne, Princes Souverains ; en Angleterre, Lords du Parlement : et la loi y distingue positivement la Chambre haute entre la Noblesse Ecclésiastique et la Noblesse Séculière.
Loin que l’on fasse attention à ces fautes de vraisemblance, il semble au-contraire qu’on prenne à tâche de les augmenter ; & l’on remarque sur notre Théâtre une Décoration comique, où les Coulisses sont effectivement à-peu-près closes en apparence ; mais où la porte de face, trop courte d’une coudée, laisse voir à demi, durant l’entre-acte, le Personnage qui doit rentrer sur la Scène, quoique ce Personnage soit très-souvent supposé revenir de dehors : on y voit des galeries, des portes sur les aîles, qui feraient juger à ceux qui ne connaissent pas notre Architecture, que nos appartemens sont ouverts comme des places publiques, qu’on sort, en France, aussi souvent par la fenêtre que par la porte. […] Qu’on juge s’il sera rare de trouver de bons Acteurs, dans notre siècle, en France, à Paris ! […] En France, les hommes énervent tout. […] Aussi proposé-je de mettre sur notre Théâtre tout ce que ce genre a de joli ; le goût du Beau peut souffrir de longues éclipses en France, mais le goût du Joli, jamais : pourquoi donc la Comédie-Ariette passerait-elle ? […] La danse particulière, destinée à donner l’aisance de la présentation, est beaucoup plus parfaite en France que par-tout ailleurs : on la doit à Marcel, qui cultiva long-temps avec honneur, un art plus utile que ces Misomimes ne peuvent s’en douter.
que cette espèce de corruption…… est sans doute criminelle, puisqu’elle offense Dieu,… qu’elle est sans doute criminelle en France puisqu’elle blesse les loix du pays ; Ils aimeroient bien mieux pouvoir nous démontrer qu’elle n’est point incompatible avec le bonheur d’une Nation , eux qui ne se contentent pas de nous fournir un moyen absurde pour nous faire un jeu de ce crime , mais qui en Apologistes infatigables se font sous toutes sortes de formes un honneur, une étude, un capital de nous en fournir tous les jours de nouveaux moyens. […] Cette hydre à cent têtes occupe cent de nos villes, & son haleine empestée pullulant à chaque souffle, fait que la France notre mere n’est qu’une playe depuis la tête jusqu’aux pieds . […] Quelle gloire pour toi , ô France ma Patrie d’avoir reformé l’Europe sur un point plus important peut-être qu’on ne pense !
Mais à quoi servent tant de comédies, d’opéras, de concerts, de Maîtres de danse, de musique, d’instruments, de peinture, etc. cette multitude étonnante de suppôts de théâtre, d’amateurs, de spectateurs oisifs, de compositeurs de farces, de parodies, de parades, de vaudevilles, que réclament les boutiques et les campagnes, et tout ce peuple de beaux esprits qui inonde la France ?
la Religion se sentant deshonorée par ces sortes de divertissements, s’est armée de toutes ses forces pour les combattre, & tout ce qu’elle a eu de Peres & de Docteurs, dans l’Eglise Grecque, dans l’Eglise Latine, dans l’Eglise de France, sont venus à son secours. […] Ecoutons enfin l’Eglise de France, la plus saine & la plus illustre portion de l’Eglise Latine.
Il a passé plusieurs années en France, s’y est marié, y est mort. […] Malherbes a dit des guerriers de son temps : Si les labeurs dont la France a tiré sa délivrance sont écrits avecque foi, qui sera si ridicule qui ne confesse qu’Hercule fut moins Hercule que toi ?
Vous ne sauriez nier, qu’il n’y ait bien des choses qui se sont souffertes sur le Théâtre des Anciens, et qui se souffrent encore aujourd’hui sur celui des peuples étrangers, lesquelles seraient fort désapprouvées en France. […] [NDE] Voir, sur ce paradoxe, Laurent Thirouin, L’Aveuglement salutaire, Le réquisitoire contre le théâtre dans la France classique, Paris, Honoré Champion, 1997, p.142.
Quelqu’un a dit qu’il se maria ; mais l’Abbé de Longuerue, dans sa description de la France, prouve la fausseté de ce fait, & nous apprend qu’après avoir arrangé toutes les affaires, pendant le séjour de trois ou quatre ans, il revint dans son monastère, & y mourut saintement.
On n’a qu’à transporter l’Orateur de la Grèce en France, le faire monter dans les chaires de Paris, de Rouen, de Bordeaux, de Toulouse, de Lyon, de Marseille, &c. il ne faudra ni modérer son zèle, ni changer son langage ; c’est par-tout le même scandale.
Il n’en a pas oublié deux tres-considerables qui sont en France.
Il serait inutile et impossible de faire l'histoire et d'épuiser le détail des folies humaines dans les divertissements ; nous ne parlerons que d'une espèce qui s'était répandue dans toute la France pendant les siècles d'ignorance, et s'était glissée jusques dans les Eglises et dans l'Office divin, et par les plus indécentes profanations avait porté dans le sanctuaire l'abomination de la désolation, sous une infinité de noms bizarres, la Fête des Fous, la Fête de l'Ane, les Innocents, la Mère folle, l'Abbé et les Moines de Liesse, l'Evêque des Imbéciles, le Pape des Fats, le Roi des Sots, le Prince de Plaisance.
Fréron MONSIEUR, J’ai lu, je ne sais où, qu’un Seigneur Italien voyageant en France, on lui faisait remarquer entre autres raretés dans une des Maisons Royales un tableau de Le Bruna, qui malheureusement pour le Peintre se trouvait placé entre un Guideb et un Corrègec . […] Il ne me reste donc plus qu’à faire des vœux pour qu’il plaise à nos Antagonistes d’avoir à notre égard moins de prévention et plus de charité, pour que les Comédiens puissent en France comme partout ailleurs se posterner librement aux pieds des Autels et remercier Dieu D’avoir reçu de lui le talent enchanteur De parler à l’esprit par l’organe du cœur.
Je ne vous ai jamais vû, Mademoiselle, ni aucunes de vos compagnes, je n’en juge que par le bruit public ; toute la France rétentit du bruit de leurs exploits, les grands Seigneurs vont brûler leurs aisles dans vos coulisses, les Financiers y portent les dépouilles de tout le Royaume ; l’entretien d’une Comédienne excéde souvent le revenu d’une Province entiere.
Toutes ces décisions peu honorables au spectacle sont moins utiles en France, parce que le Prince le tolérant par des raisons particulières, les Magistrats ne peuvent l’abolir.
Bourdelot, son Médecin, homme d’esprit, mais grand pyrrhonien, la jeta dans le goût des comédies, et la dégoûta des affaires et des sciences. » Cette Reine étant venue en France, ne manqua pas d’aller à la comédie, et s’y tint fort indécemment.