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235. (1758) Réponse pour M. le Chevalier de ***, à la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles [Essais sur divers sujets par M. de C***] « Réponse pour M. le Chevalier de***, A la lettre de M. des P. de B. sur les spectacles. » pp. 128-142

Cependant j’ai peine à croire que les Pères de l’Eglise, qui condamnèrent les Troubadours, les Jongleurs, & les pièces indécentes que représentoient ces grossiers personnages, proscrivissent si sévérement, s’ils vivoient de nos jours, ces chefs-d’œuvre du dernier siècle, où triomphent la décence, l’esprit & le sentiment.

236. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IV. Des Personnages. » pp. 239-251

Le goût du pays qu’ils habitent en est la vraie cause, aussi bien que leur siècle.

237. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre IX. Du Dialogue. » pp. 320-335

Quelques-unes des Tragédies du siècle passé, & la plus-part de celles de nos jours, ne tombent que trop dans cette faute insoutenable, qui se glisse même jusques dans nos Comédies modernes.

238. (1759) Lettre à M. Gresset pp. 1-16

J’attends avec impatience la Critique que vous nous promettez d’un ridicule national, vicieux et très-commun : je croirais que ce serait l’Esprit Philosophique, si ce caractère était celui de notre Nation, chez laquelle le vrai Philosophe est fort rare, si l’on entend par ce mot ceux qui enseignent et qui pratiquent les maximes de la bonne morale, et si nous n’avions pas vu naître dans ce siècle l’abus scandaleux de ce titre respectable, et la plus fausse Philosophie.

239. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Mais j’aurais dû sentir que ce langage n’est plus de saison dans notre siècle. […] C’était l’ancien Théâtre qui commençait à choquer ce goût parce que, dans un siècle devenu plus poli, le Théâtre gardait sa première grossièreté. […] Mais tel est le goût qu’il faut flatter sur la Scène, telles sont les mœurs d’un siècle instruit. […] Dans ce siècle éclairé chacun sait calculer, à un écu près, ce que valent son honneur et sa vie. […] Or partout où dominent les femmes, leur goût doit aussi dominer : et voilà ce qui détermine celui de notre siècle.

240. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Au commencement du dernier siècle les guerres civiles avaient tourné l’esprit français du côté de la politique. […] 3° On reproche deux défauts au style du siècle, un goût de colifichet, un ton de familiarité ; on les doit au théâtre. […] Le théâtre, pendant un siècle, n’eut pas d’autre langage et n’en est pas encore bien purgé, toutes les farces en sont remplies.

241. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Juvénal n’est pas supportable dans quelques-unes de ses Satires : souvent il coule de sa plume des traits si libres que c’est encore une question ; si l’état des mœurs de Rome, ou le reproche de ces mœurs, si le siècle d’alors ou le satirique du siècle étaient plus licencieux : ce Poète prêche le vice même contre lequel il devrait invectiver, et parle moins en nourrisson des Muses qu’en partisan de la débauche. […] En quel siècle malheureux sommes-nous tombés au sorti du sein de nos mères ?

242. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Je vois bien que Sophocle pouvait faire ce que vous dites, c’était un homme de qualité, il vivait dans un siècle fort poli, il avait un grand talent pour les vers ; et je ne puis trouver qu’une raison pour laquelle il n’a pas donné plus de tendresse à ses personnages, c’est que la coutume de son pays était différente là-dessus de celle du nôtre ; et c’est pour cela qu’il me semble qu’un Poète est assez justifié aujourd’hui, quand il dit, qu’il fait des Tragédies pleines d’amour, parce qu’on n’en veut point voir d’autres. […] Mais il me semble que je vous ai ouï dire autrefois que c’était abuser de la sainteté de notre Religion que de représenter l’Histoire des Saints sur un Théâtre profane ; et il me semble encore que vous approuviez l’Edit que l’on fit le siècle passé, pour défendre aux Comédiens de représenter la Passion de Notre Seigneur, et d’autres sujets semblablesac. […] Je sais bien qu’il est difficile de l’entreprendre, et encore plus d’y réussir dans un siècle où l’on veut de l’amour et de la galanterie partout.

243. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Sixième Lettre. De madame Des Tianges. » pp. 40-72

C’est donc une erreur, de croire, que les inconvéniens du Spectacle ne soient, absolument, que dans le Drame, dans la pompe du Spectacle, la Musique & les Danses, la dissipation, la volupté qui l’accompagne, puisqu’en elles-mêmes toutes ces choses peuvent être très-innocentes ; ils sont, essenciellement, dans la façon de penser du siècle, que le Drame n’a point donnée, mais qu’il a suivie ; ils sont, accidentellement, dans l’Actricisme, ou la manière de jouer ; dans la personne même des Comédiens & des Comédiennes de profession. […] Les mœurs des Comédiens sont dérèglées ; il est vrai : mais, à la honte de notre siècle, telle Actrice, dont les aventures sont célèbres dans tout le Royaume, n’a fait qu’imiter les femmes de la Capitale : je doute même qu’elle ait toujours atteint ses modèles.

244. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — QUATRIEME PARTIE. — Tragédies à corriger. » pp. 180-233

Il semble donc que Corneille, en parlant ainsi, ait voulu faire la critique du goût de son siècle ; et qu’il s’excuse auprès de ses Lecteurs de ce que le dessein de sa Pièce ne lui a pas permis d’y placer la tendresse et les emportements si fort à la mode sur la Scène, c’est-à-dire de flatter la corruption générale ; puisqu’il est certain que, du temps de Corneille, aussi bien que de nos jours, on voulait dans la passion d’amour cette lâche faiblesse qui déshonnore notre Théâtre, en lui faisant perdre cette grandeur et cette austère majesté, dont les Anciens se servaient si avantageusement pour corriger le vice, et que les premiers de nos Modernes ont eu si grand soin d’imiter. […] En examinant cette Tragédie du côté de la passion d’amour, je ne cesserai pas de remarquer ce qui aura rapport à la qualité de l’action et à la conduite, afin d’y démêler si elle est convenable pour notre siècle.

245. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome I « Préambule » pp. -

Je prie d’observer aussi que je ne me suis permis cette discussion tardive ou réchauffée sur cet auteur respectable, dont on ne peut lire les principaux ouvrages sans admiration, qu’enhardi par la pensée que malgré tout ce qui en a été dit, on pourra encore le discuter sous quelque rapport, même dans des siècles, comme nous le faisons tous les jours des anciens auteurs grecs et latins les plus fameux ; et me sentant d’ailleurs soutenu, quant au fond, par de grandes autorités, par celles de Labruyère, de Racine, du président de Lamoignon, de Bourdaloue, des savants de Port-Royal et d’autres, qui en ont parlé dans le même sens, qui ont combattu la comédie en question à sa naissance, et l’ont jugée dangereuse unanimement, par des présomptions, par des calculs de probabilité seulement, et sur qui j’ai donc l’avantage du temps, de plus longues observations, des faits, ou de raisons positives, en un mot, de l’expérience.

246. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XVI. Il y a des divertissements plus utiles et plus décents que les spectacles. » pp. 138-149

Considérons le cours des années et des siècles, le temps qui s’envole : écoutons le son de la trompette qui va bientôt nous appeler, la voix de l’Ange qui se fait entendre pour nous animer au combat ; les martyrs nous tendent les mains et nous présentent leurs couronnes.

247. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

Ils en célébraient la dernière année de chacun des siècles.

248. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. »

Permet aux Comédiennes de quitter le Théâtre, 136 Juvénal désapprouve les Spectacles, 75. 140 L Lactance s’élève contre la volupté des yeux, 155 Langue Provençale, on se piquait de la parler dans toutes les Cours de l’Europe, depuis le dixième siècle, 204 S.

249. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

en quel malheureux siècle sommes-nous, on ne commet pas seulement le crime ; mais on l’enseigne ?

250. (1742) VIII. Conférence. De la Comédie, contraire aux promesses du Batême [Conférences théologiques et morales, IV] « X. Conference sur les sacremens. » pp. 223-247

Saint Jean Chrysostome dans le IV. siècle, assure en son homélie 6. sur saint Matthieu, que ceux qui vont à la comédie, & qui témoignent y prendre tant de plaisir, sont en un sens plus coupables que les comédiens mêmes, tout infâmes qu’ils sont ; Non enim tam ille delinquit qui illa simulat, quàm tu præ illo, qui hoc fieri jubes. […] Nous avons des Edits de nos Rois, nommément du Roi Philippe le Bel, & de Saint Louis, par lesquels tous les comédiens furent chassés du Royaume : & le Parlement de Paris, au seiziéme siècle, rendit plusieurs Arrêts contre eux.

251. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

Ainsi ceux qui aiment les jeux, le bal, la comédie, et qui suivent le luxe et les vanités du siècle, ne veulent point entendre traiter chrétiennement ces matières, afin de pécher plus librement et sans inquiétude, et comme leur goût est dépravé, ils trouvent de l’amertume dans les viandes les plus douces. […] C’est ainsi, dit le Prophète Royalg, en se plaignant de ces excès, que l’on ajuste, et que l’on pare les Filles du siècle, que l’on veut produire, et que l’on souhaite de faire paraître au grand jour : en sorte, dit-il, qu’elles sont en état de tenir la place d’une Idole au milieu d’un Temple, pour recevoir les encens, les adorations et tous les honneurs, qui ne sont dus qu’a Dieu seul.

252. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

C’est ainsi qu’un esprit sage sait s’accommoder aux vices de son siècle. […] Il est encore bon d’avertir ceux qui liront cet écrit, que quand en des traités semblables on fait voir que des Comédies anciennes étaient moins condamnables que celles de ce siècle, on ne prétend pas pourtant qu’elles soient excusables en elles-mêmes, et par rapport à leur représentation sur le théâtre, mais seulement qu’on peut les lire avec moins de danger que les notres, étant même souvent une nécessité de le faire à ceux qui veulent bien apprendre les langues Grecque et Latine.

253. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VI. De la Religion sur le Théâtre. » pp. 120-142

Les siècles grossiers, avec plus de simplicité et de droiture, allaient au spectacle, mais convenaient qu’on faisait mal d’y aller ; ils y mêlaient les mystères à leur mode, la déshonoraient, il est vrai, parce que le théâtre est inalliablem avec la religion, mais ne s’avisaient pas d’être les défenseurs et les panégyristes de l’anéantissement de toutes les idées de la piété. […] que penser, dans un siècle où les apparitions des morts, les possessions du Démon, les flammes de l’enfer passent pour des rêveries, bonnes, comme dit Boileau, pour amuser des enfants et des femmes, que penser d’un revenant affublé d’un linceul, que Molière fait venir sur le théâtre parler à son athée, et l’inviter à souper avec lui dans l’autre monde ?

254. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59

« L’envie et la flatterie étaient deux motifs puissants. » Sarrafin, un des beaux esprits du siècle, fut chargé d’en faire l’éloge, et s’en acquitta en Courtisan et en Auteur bien payé. […] Depuis un siècle le royaume avait été agité des guerres civiles du Calvinisme, de la Ligue, etc.

255. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE II. Le Théâtre purge-t-il les passions ? » pp. 33-54

Les antiquaires dans deux siècles la prendront pour une tête d'Impératrice, et disputeront si c'est Messaline ou Faustine. […] [NDE] On pourrait penser que La Tour mélange Sextus Julius Frontinus, auteur romain des Stratagemata ou Stratagèmes militaires, et Frontin, le valet du 18e siècle, rusé et malin, qui est devenu presque un personnage type dans la lignée de Scapin, etc.

256. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

C’étoit un phénomène fort singulier, & comme une aurore boréale dans un climat & dans un siècle fort peu éclairé, qu’une jeune Reine des Goths fit cas de la science, se piquât d’être savante, & sut en effet quelque chose au milieu des neiges du pole ; les annales de la Suède n’offroient rien de pareil depuis le déluge, il en coûta cher à Descartes que cette Princesse voulut apprendre la philosophie des tourbillons, elle voulut très-gothiquement recevoir ses leçons à cinq heures du matin ; où le froid se fait vivement sentir. […] Elle fut reçue en France avec les plus grandes démonstrations, elle étoit femme & Reine, c’est le goût, l’usage, le style françois ; on s’épuise en apparences, plus pour soi-même que pour celui qu’on paroît honorer ; on veut étaler son esprit dans les éloges, son bon goût dans les repas, sa magnificence dans les Fêtes, sa fécondité dans les décorations : Princes & Princesses de toutes les nations y ont fait faire des profusions excessives, on a trouvé dans ces derniers siècles l’expédient de l’incognito sous un nom supposé, ce qui débarrasse de la géne du céremonial & des excès de la dépense. […] S. ne s’est pas servi de cette méthode, elle ne doit pas être la meilleure ; croyez-vous que ce soit à présent le temps de convertir les Huguenots, & de les rendre bons Catholiques dans un siècle où l’on fait des attentats si visibles en France contre le respect & la soumission qui sont dûs à l’Église Romaine, qui est l’unique & l’inébranlable fondement de notre Religion ; puisque c’est à elle que N. 

257. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

L’Auteur rappelle d’abord qu’au commencement de ce siècle la Russie éclairée voyoit avec plaisir les grands de l’Empire jouer la comédie, & qu’il ne manquoit plus à la Pologne que de suivre cet exemple & de prendre des leçons de ses magnats travestis en baladins. […] Qui ignore que dans le siècle passé Armand de Bourbon, Prince aussi distingué par ses vertus & ses lumières, que par ses dignités & sa naissance, se déclara hautement contre elle par un ouvrage immortel ; les sentimens héréditaires dans son auguste famille doivent à jamais fermer au spectacle les portes d’une maison où ils ont été si solennellement condamnés. […] Le commerce des courtisannes n’est que toléré, & n’a pas encore été mis en parti, il le sera bientôt sans doute, on est trop adroit dans ce siècle pour ne pas mettre tout à profit ; il est vrai quelles payent quelque chose à la Police pour obtenir leur privilège, mais cet argent n’entre point dans le trésor royal, il est employé à payer les frais de l’entretien de leur maison, de la garde & de la sûreté de leur personne ; le surplus est distribué en bonnes œuvres.

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