parce que les femmes sont le piège dont le diable se sert souvent pour perdre les hommes. […] Dieu ne vous a donné la vie, qu’afin que vous le serviez.
J’ai appris dans ce Catéchisme qui nous vient de Rome, au rapport de M. de Voltaire, comme dans celui de Paris et dans tous les autres de l’Univers, que notre vie appartient à Dieu et à la Patrie ; que nous en sommes seulement les dépositaires ; que le véritable honneur consiste à les bien servir ; que le courage est moins dans le mépris de la mort, que dans le motif qui l’inspire ; que la vengeance est un crime, l’homicide un forfait, le suicide une extravagance qui ne peut partir que d’un cerveau troublé par de noires fumées. […] Ne serait-ce pas encore une nouvelle preuve que nous ne cherchons, n’aimons, ne suivons de Spectacles que ceux qui flattent nos passions les plus répréhensibles, et vers lesquelles nous avons plus de pente ; qui les entretiennent ces passions, qui les échauffent, qui les animent ; dégoûtés de ceux qui nous apprendraient à les calmer, à en tirer un parti raisonnable ou à les vaincre : en un mot, que tout Théâtre où l’on se proposera de redresser les mœurs, restera désert, et que les chambrées, pour me servir du terme consacré que vous m’avez appris, ne seront bonnes qu’autant qu’on aura employé plus d’art pour les renverser de fond en comble ?
2 Les siécles qui servent d’époque à la décadence du goût, abondent en principes, & manquent de bons ouvrages.
Il chercha à en imposer à la Religion, en fit taire les sages Loix, en l’intéressant, pour ainsi dire, dans les jeux qu’il préparoit au Peuple ; car en France, comme dans la Grèce, ce ne fut que lui que le Théâtre envisagea d’abord ; son ignorance, ses goûts grossiers & bisarres, sa piété même, toujours mal-entendue, & toujours mêlée de superstitions, furent les premiers moyens dont l’esprit humain se servit pour exécuter ses projets.
Or, quel doit être la surprise des Spectateurs, chaque fois qu’on la représente, de voir arriver Mercure, de n’entendre parler que de Jupiter, tandis que l’action parait être moderne, & que les habits, les discours même des Acteurs, servent à nous en convaincre ?
Ce que je vais de dire sert à prouver la vérité de cette maxime, sur laquelle les Savans ont tant disserté & nous indique peut-être à quoi son Auteur l’appliquait particulièrement.
Les Ouvriers qui buvaient le Dimanche, quelquefois le Lundi, & qui par-là se trouvaient hors d’état de travailler le Mardi, vont aujourd’hui à la Comédie : ils en retirent cet avantage, que lorsqu’ils buvaient, ils perdaient tout le jour ; au lieu qu’à présent, ils travaillent courageusement le matin, & ne donnent au Spectacle que quelques heures de l’après-midi ; temps le moins précieux, sur-tout en hiver, où l’on est obligé de se servir de chandelle.
Son exemple et sa doctrine nous apprennent à quoi est propre la comédie : combien elle sert à entretenir ces secrètes disposition du cœur humain, soit qu’il ait déjà enfanté l’amour sensuel, soit que ce mauvais fruit ne soit pas encore éclos.
Tous les Pages de Nabuchodonosor étaient obligés de manger les viandes, qui avaient été servies à la table du Monarque.
Ce sont, dit-il, des gens qui ne servent qu’à flatter et à nourrir les voluptés et la fainéantise ; et à remplir les esprits oiseux de vaines chimères, qui les gâtent, et qui causent dans les cœurs des mouvements déreglés que la sagesse et la religion commandent si fort d’étouffer.
Fleury dans son troisième discours sur l’histoire ecclésiastique v, servit encore de prétexte pour en imposer à la royauté.
Vous avez beau désapprouver secrètement leurs pièces, votre présence leur sert d’applaudissement et est un suffrage de plus que vous leur donnez ; votre présence au théâtre est un sujet de scandale pour vos frères à qui vous donnez l’exemple d’une dureté barbare envers les malheureux.
Pour aller au même but, les Italiens n’ont pas fait comme les Français : ils ne se sont pas servis de Valets, ni de suivantes pour tendre des pièges à l’innocence, ou pour seconder la débauche des amants de Théâtre ; mais ils ont substitué, aux Esclaves, des hommes et de vieilles femmes, qui font le métier de séduire la jeunesse ; et, en cela, quoique le mal soit toujours le même, du moins les mœurs du temps ont été plus régulièrement suivies par les Italiens, que par les Français : D’ailleurs, s’il se trouve quelquefois des suivantes peu délicates sur l’honneur de leurs maîtresses, ce vice, par bonheur, est assez rare ; d’où il suit qu’il est extrêmement pernicieux d’en produire des exemples qui ne peuvent qu’inspirer des idées de corruption à celles qui ne la connaissent pas.
Je me vois obligé, dit-il, de servir l’ignorance. […] Le public est mon maître, il faut bien le servir, il faut, pour son argent, lui donner ce qu’il aime. […] Je ne blâme pas ce portrait qui est très-juste ; mais je vois avec peine qu’on profane le nom du Prince, pour le faire servir de cadre. […] où se sont commises les plus grandes débauches : il est juste qu’il serve à expier la débauche).
Ecoutons-le : c’est un Pere Chrétien, qui veut instruire son fils, & faire servir à son instruction, les écueils, dont il connoissoit le danger. […] Bossuet se sert du témoignage de Racine lui-même, pour prouver que ses piéces, & celles de Corneille, sont pernicieuses à la pudeur. […] Il est vrai, que dans quelques nouvelles piéces, on se sert d’expressions moins grossieres ; mais en revanche, l’esprit de corruption n’y est-il pas répandu d’une maniere plus piquante ? […] Ceci peut servir d’instruction à bien des peres & meres, qui répondront à Dieu de la perte de leurs enfans. […] Enfin, par les raisons mêmes, dont les partisans de la Comédie se servent pour l’innocenter.
Elles y ajoutent une défense aux Comédiens de jamais se servir d’habits ecclésiastiques ou religieux ; pourquoi ne pas leur défendre aussi d’y recevoir des Religieux et des Ecclésiastiques ? […] L’ecclésiastique n’aurait aucune part à l’irréligion qui se servirait de la robe ; mais est-il excusable de composer pour le théâtre, et d’y faire jouer ses pièces, lui qui est obligé de le combattre ?
Une place distinguée ne servirait qu’à montrer leur faiblesse. […] N’ont-ils pas un Dieu à servir, une âme à sauver, une éternité à craindre ?
C’est bien à une Actrice qu’ils payent pour servir à leurs plaisirs, qui est la première à les corrompre, qui vit des passions qu’elle inspire, c’est bien à elle à prêcher la réforme ? […] bien différent du Mentor de Télémaque, qui ne se sert de son crédit que pour combattre les faiblesses du fils d’Ulysse, et l’arracher des bras de Calypso, jusqu’à le précipiter dans la mer.
Charles ; car ne pouvant abolir les spectacles, il fit ordonner au 3e Concile Provincial21, que les Prédicateurs reprendraient avec force le dérèglement de ces plaisirs publics que les hommes séduits par une coutume dépravée mettaient au nombre des bagatelles où il n’y a point de mal : qu’ils décrieraient avec exécration les spectacles, les jeux, les bouffonneries du Théâtre et les autres divertissements semblables qui tirent leur origine des mœurs des Gentils et qui sont contraires à l’Esprit du Christianisme : Qu’ils se serviraient de tout ce qui a été dit de plus pressant sur ce point par Tertullien, S. […] qu’il se serve du péché de ces Prélats, pour prouver qu’il ne peut y avoir aucun mal d’aller à la Comédie.
Que ne servent-ils d’exemple aux hommes timides qui rampent dans le cercle étroit des bienséances serviles, & qui osent écrire quand ils craignent de penser ! […] Dorat vient d’en donner un second qui ne vaut pas mieux, ou plutôt une nouvelle Edition où il y à inséré quelque piece fugitive composé depuis, il est intitulé, mes Torts, ou nouveau Mêlange de Poésie pour servir de suite à mes fantaisies. […] Après ce préliminaire qui sert de préface, on peut lui demander pour qui écrivez-vous donc ?
Dryden ne prétende que le Paganisme et le Christianisme ne diffèrent point l’un de l’autre, les autorités qu’il allègue ne sauraient servir à le justifier. […] Quelques exemples des mœurs de notre Théâtre par rapport à la poésie et à la politesse serviront de conclusion à ce Chapitre. […] Le Relaps raffine sur la méthode de ses confrères, et se sert du ministère même des femmes pour les forcer contre la vraisemblance à médire de tout leur sexe.
« Ouvrez, Comédiens, ouvrez vos portes & vos Théatres à ces essains de jeunes athlétes, qui la plûpart n’ont besoin, pour se distinguer dans la carriere, que de la connoître : servez d’appui à ces tendres plantes, à qui la culture donnera de nouvelles forces, & fera porter des fruits excellens.
Une stérile profession de foi ne vous servira de rien, sans les œuvres du Christianisme ; que dis-je !