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212. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre I. Est-il à propos que la Noblesse fréquente la Comédie ? » pp. 3-19

Nos Philosophes, moins austères, ne se privent d’aucun plaisir.

213. (1754) Considerations sur l’art du théâtre. D*** à M. Jean-Jacques Rousseau, citoyen de Geneve « Considérations sur l’art du Théâtre. » pp. 5-82

Je ne l’attendois pas d’un Philosophe, d’un homme persuadé qu’on ne peut être vertueux sans religion, d’un homme qui dans le commencement de son ouvrage justifie avec tant d’aigreur les Ministres de Geneve, de l’imputation de Socinianisme. […] Avoir recours au préjugé pour avilir une profession, c’est se servir d’une arme si fragile & si deshonorante, que je n’aurois jamais soupçonné un Philosophe de l’appeller au secours de son raisonnement.

214. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE VI. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Romains. » pp. 145-175

Un Philosophe eût regardé avec plus d’attention que les Jeux, un Peuple attentif à ces sottises, Spectaret populum ludis attentiùs ipsis.

215. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IX. Défauts que les Etrangers ont coutume de reprocher à notre Tragédie. » pp. 231-259

L’Espagnol qui a traduit Cinna, a si parfaitement rendu tous les sentimens & les expressions de son Original, que suivant l’Approbation du Docteur Espagnol qui est à la tête de cette Traduction, Si le Systême des Philosophes Payens sur la métempsycose étoit vraisemblable, on pourroit croire que l’ame de Corneille a été la même que celle de son Traducteur.

216. (1666) Réponse à la lettre adressée à l'auteur des Hérésies Imaginaires « Ce I. avril 1666. » pp. 1-12

Ainsi nous voyons que ceux qui cherchent à s’agrandir dans le monde, ne s’offensent point des injures que leur disent les Philosophes contemplatifs qui prêchent la vie retirée : ils les regardent dans un ordre dont ils ne sont pas, et où l’on juge autrement des choses.

217. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

Sulpice, qu’on a longtemps accusé de pousser l’éloignement du monde jusqu’à la misanthropie, la simplicité des habits jusqu’à la malpropreté, l’exactitude aux exercices de piété jusqu’à la minutie, et qui cependant dans les temps heureux de sa plus grande ferveur, au grand et au petit Séminaire, à la Communauté des philosophes, à celle de Lisieux, avait dans chacune de ses maisons de campagne des théâtres toujours dressés, qu’en termes d’argot on appelait le moulin, et où pendant tout le temps des vacances, sous les yeux de leurs graves Supérieurs, spectateurs, approbateurs, souvent instigateurs, les Séminaristes exerçaient, représentaient, composaient à loisir et in promptu les pièces les plus comiques, soit imprimées, soit de leur façon ?

218. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE III. Des Pièces de Collège. » pp. 48-67

Les personnages de femme, qu’on exclut absolument de la comédie pour plusieurs raisons, entre autres pour éviter les déguisements, condamnés même par les philosophes, la réduisent à si peu de sujets, qui encore se trouveraient infiniment éloignés de l’esprit des comédies d’aujourd’hui, qu’elles tomberaient d’elles-mêmes, si on les renfermait dans ces règles. » Je laisse à la conscience de cette savante et zélée Compagnie, et à celles des autres Principaux de collège, d’examiner si dans la multiplicité des pièces qui se représentent, on a toujours suivi les règles de ce vénérable Institut, à la faveur desquelles M. 

219. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre VI. Du Cardinal Mazarin. » pp. 89-108

Quelque philosophe qu’on soit, il est impossible d’aller à l’opéra sans ressentir des mouvements que la plus héroïque vertu ne saurait étouffer. » Dès 1581 un Italien, nommé Balthazarini, qui prit le nom de Beaujoyeux, accompagné d’une bande de violons dont il était le chef, fut employé par Catherine de Médicis pour donner des ballets à la Cour.

220. (1697) Histoire de la Comédie et de l’Opéra « HISTOIRE ET ABREGE DES OUVRAGES LATIN, ITALIEN ET FRANCAIS, POUR ET CONTRE LA COMÉDIE ET L’OPERA — CHAPITRE IV. » pp. 78-112

L’Auteur y parle en Philosophe moral, qui s’applique particulièrement à examiner les effets dangereux que la Comédie peut causer dans l’esprit et dans le cœur.

221. (1715) Dictionnaire de cas de conscience « COMEDIE. » pp. 739740-750

 » Ce sont les termes de ce Concile ; et il n’y a pas lieu de s’étonner de cette ancienne sévérité de l’Eglise à l’égard des Comédiens, et de ceux qui assistaient, ou qui participaient à leurs spectacles ; puisque les Païens mêmes, comme Sénèque, ont regardé les Comédies, comme la chose la plus contraire aux bonnes mœurs : « Nihil tam moribus alienum, dit ce Philosophe, quam in spectaculo detineri » ; et qu’il y eut même quelques Empereurs, du nombre desquels est Domitien, qui chassèrent de Rome tous les Comédiens, comme autant de gens, dont il regardait la profession, comme pernicieuse au bon Gouvernement de ses Etats : en quoi certainement il ne se trompait pas dans cette pensée.

222. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

La corruption des mœurs d’Athenes, si l’on en croit les Philosophes de cette Ville, fut causée par celle de la Musique, à laquelle le Théâtre avoit fait perdre son ancienne simplicité.

223. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Le théâtre était pourtant alors très épuré depuis les lois de Constantin et de ses enfants, qui avaient par là signalé leur zèle pour le christianisme, et ce Prince philosophe le croit encore opposé à la sainteté même du paganisme.

224. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Tels les présendus Philosophes qui tolérent tout, s’accommodent à tout, & dans le fonds sans religion, sine Deo in hoc mundo . […] On ne comprend pas que des Philosophes qui abhorrent l’inquisition & prêchent par-tout la tolérance, qui font un crime de la fermeté à maintenir la Religion, élèvent jusqu’au ciel une femme qui toute sa vie a persécuté les Catholiques avec fureur ; tout ce qui ne voulut pas se soumettre à l’Eglise Anglicane fut déponillé, chassé, tourmenté, mis à mort jusqu’à violer le droit naturel & le droit des gens ; elle maltraita, fit emprisonner, accuser & comparoître en justice l’Ambassadeur d’Espagne, parce qu’il étoit Evêque, & disoit la messe chez lui.

225. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

On fait un éloge outré de Zoroastre, auteur de la religion des Guebres ; on n’en diroit pas davantage du Messie, Zoaoastre (ou les Zoroastres, car on en distingue plusieurs) ancien & célebre Philosophe Persan, Roi des Bactriens, & Chef des Magels, dont Platon fait l’éloge, pour avoir été un grand homme ; mais on n’en sait rien d’assuré. […] Autre piece singuliere que je n’ai point vue, que la gazette d’Avignon, 17 décembre 1765, a annoncée en ces termes : On a donné le Philosophe sans le savoir, comédie en prose du sieur Sedaine, Auteur d’autres pieces aux Italiens.

226. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

C’est cependant un Philosophe qui ne cesse de crier : Le patriotisme !

227. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

Le Glorieux, le Philosophe Marié de Destouche, Son Ingrat, son Dissipateur, sa Fausse Agnès, la Métromanie de Piron, la Coquette Corrigée de la Noue, la Gouvernante, le Préjugé à la Mode de la Chaussée, le Méchant de Gresset, l’homme du Jour de Boissy, la Pupille de Fagan, Turcaret de le Sage, & tant d’autres productions immortelles, qui autrefois faisaient nos délices, sont aujourd’hui livrées à un abandon, qui j’ose le dire, ne fait point honneur à notre goût dominant. […] J’ai avancé ci-devant, d’après le sentiment du Panégyriste de Moliere, une vérité certaine pour les Philosophes & les Politiques, c’est que les Spectacles ont la plus grande influence sur les mœurs ; les mœurs, sur la police des Etats ; la police des Etats, sur leur prospérité ; leur prospérité, sur leur durée : ainsi vous voyez, Monsieur, que de conséquence en conséquence ; un mal qui paraît, à peine, fait pour attirer l’attention dans son origine, produit des catastrophes, des bouleversemens effrayans. […] Cicéron, le plus sage des Philosophes & l’ami le plus sûr de la Jeunesse, nous dit que la nature exige de nous une conduite grave & serieuse, & nous appelle à des occupations plus importantes que les Jeux & les Divertissemens.

228. (1694) Lettre d’un Docteur de Sorbonne à une personne de Qualité, sur le sujet de la Comédie « letter » pp. 3-127

Il faut observer d’abord que saint Thomas dans sa Somme, n’a pas traité la matière des jeux et des farces en Théologien ; c’est-à-dire, en ne raisonnant que sur des principes révélés et pris de la Tradition ou de l’Ecriture, dont il ne dit pas un mot : mais il a parlé des jeux et des farces en Philosophe, en raisonnant sur les principes d’une morale toute naturelle, et sur le témoignage de quelques Philosophes anciens qu’il allègue, et qui ont reconnu dans les Jeux une espèce de vertu, peu recommandée néanmoins dans les Conciles et chez les Pères. […] Mais quand ce qu’il dit serait vrai, cela ne suffirait pas pour canoniser un Comédien, non plus qu’on ne canonisera pas certaines femmes qui font les béates dans les Eglises, et qui sont effectivement des enragées dans leur famille ; « Bonum ex integra causa», disent les Philosophes : les hauts et les bas ne se souffrent point particulièrement dans la vie d’un Chrétien qui doit être toute unie ; et la règle qui doit l’unir, c’est l’Evangile de Jésus-Christ.

229. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Car il se trouve plusieurs personnes, qui semblent bien instruites d’ailleursk, lesquelles exercent leur esprit à dresser des Apologies pour cela, tantôt par la comparaison de plus grands péchés ; tantôt par la négation d’une expresse défense en la parole de Dieu ; tantôt par une prétention d’utilité, jusques à vouloir faire telles gens Ministres de vertu, instructeurs de sapience, et destructeurs des vices ; enfin convertir les bateleurs en Prédicateurs et Philosophes : et les Théâtres, en écoles de sagesse : sans crainte de cette sentence du Prophète,9 «  Malheur sur ceux qui appellent le mal bien, et le bien mal : qui font les ténèbres lumière, et la lumière ténèbres : qui font l’amer doux, et le doux amer. […] Mais pource que les Philosophes qui traitent de la morale, semblent n’accuser d’incontinence et intempérance, sinon ceux qui se laissent surmonter par les appétits désordonnés de l’attouchement et du goût : et qui s’adonnent aux couches illégitimes, ou s’emportent aux délices et excès du boire et du manger ; il y en a peu qui mettent au rang des intempérants, ceux qui se plaisent à voir ou à ouïr les choses vaines, ou folles, ou même peu honnêtes ; et qui en l’ouïe, ou en la vue de telles choses, ne tiennent point de mesure. […] Et le Philosophe Aristides27 a tâché de le dissuader, remontrant que les comédies n’étaient point convenables aux fêtes des Dieux, pource qu’en icelles il faut toujours dire choses bonnes et honnêtes, et que puisqu’il n’est pas permis d’offrir ès sacrifices, ce que la loi défend, il a aussi jugé que les Dieux ne peuvent être honorés par l’art et l’industrie de ceux qui sont destitués de toute probité, comme sont les comédiens et bateleurs.

230. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

Elles se sont une fausse gloire de marcher au milieu des pierreries, de fouler aux pieds les trésors ; encore si c’étoit pour en marquer leur mépris en Philosophe, mais non, c’est par ostentation, pour étaler leur opulence, & faire briller leur beauté : Soleis addunt margaritas, gestare non est satis, nisi calcent & per uniones ambulent.

231. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Le Philosophe Zenon dans une assemblée s’étant apperçu que quelqu’un étoit parfumé, dit plaisamment : Nous ne sommes pas tous des hommes, il y a ici quelqu’un déguisé qui sent la femme, il se décèle par ses odeurs.

232. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

Les philosophes ne se respectent pas mieux eux-mêmes.

233. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE III. Suite du Mariage. » pp. 55-79

On le donne pour un philosophe, un sage : en voilà la preuve.

234. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Nous a-t-il rendus meilleurs que nos pères moins philosophes ?

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