C’est le vœu d’un homme qui, tourmenté par l’idée de tout ce qui peut vous nuire, a cru devoir chercher ce qui pouvait vous convenir ; d’un citoyen qui, porté à s’occuper des intérêts de la société, a vu qu’elle gagnerait beaucoup à lire vos écrits ingénieux, profonds et sublimes ; à vous connaître, à vous entendre ; si l’on parvenait à détruire la cause de vos maux, qui sont les siens, quand vous l’abandonnez.
Il déshonore ses écrits par des principes anarchiques en politique et par des doctrines dangereuses pour la religion chrétienne, dont il ébranle, dont il renverse tous les supports et détruit toutes les preuves.
Jerusalem est tombée, le Royaume de Juda est détruit ; malheur à leurs ames, parce que Dieu leur a rendu une partie des maux qu’ils ont merité par leurs pechez, que par les mains d’un tyran il s’est vangé en partie de la revolte & des outrages de ce peuple infidelle, & qu’il reserve aux ames de ces perfides des châtimens plus cruels que ces desolations publiques, dont elles sont les principales causes par leurs pechez. […] Les personnes de vertu ne voudroient pas aller aux Comedies que tout le monde connoist pour impudiques & pour impies, elles fuyent le theatre où on les represente comme un échaffaut où les vertus sont sacrifiées par des paroles plus funestes pour l’innocence que les épées ; puisque les épées bien loin de la faire perir, assurent au contraire ses triomphes, & que ces paroles la dépoüillent de tous ses droits, & la détruisent elle-mesme.
Il faloit donc détruire en Angleterre son autorité, & faire un schisme. […] Ils s’assirent sur un trône chancelant ; la premiere y monta sans obstacle, & n’eut qu’à s’y maintenir contre un parti foible, qu’elle amusa, & détruisit peu à peu ; le second conquit ses Etats, malgré une foule d’ennemis, toute la puissance & les trésors de l’Espagne, qui dominoit dans le centre du Royaume ; les armées des Pays-bas, qui pénétrerent jusqu’à Paris ; les foudres de trois Papes, alors tout-puissants ; la puissance de trois Rois de France ses prédécesseurs zelés contre sa religion ; presque tout son royaume ligué contre les Protestans, qui n’en faisoient pas la vingtieme partie ; toute la Cour & les grands de l’Etat, qu’il falut gagner ; la Capitale, dont il falut faire le siége.
le Batteux, qui dans le fonds n’approuve point les représentations théatrales dans les colléges, ajoute en les tolérant, ad duritiam cordis, comme Moïse en permettant le divorce & la pluralité des femmes, un conseil qui, bien examiné, détruit la tolérance même sur la distribution des rôles. […] Ces troupes innombrables de barbares attaquent la vertu comme le débordement des visigots, vandales, lombards inonderent & détruisirent l’Empire romain.
Mais on affecte de mettre cette action sur le compte des Protestans, qui n’y ont eu aucune part, & dont les dogmes n’y influent pas plus que ceux du Papisme, qui au contraire en détruisent le mérite, en détruisant le libre arbitre, & faisant de l’homme une sorte de machine entraînée par le ressort invincible d’une grace nécessitante ; & on veut oublier que depuis quatre cents ans il existe dans l’Eglise Catholique deux Ordres Religieux très-nombreux, dévoués à la rédemption des captifs, qui font tous les ans pour des étrangers ce qu’on dit qu’un Protestant a fait une fois pour son pere, qui au dépens de leurs biens, au risque de leur vie, vont au delà des mers, dans les pays infidèles racheter les captifs, s’y obligent par vœu pour toute leur vie, jusqu’à demeurer en ôtage pour ces malheureux, comme leur fondateur S. […] Il n’y a pas jusqu’au titre de la piece qui n’en soit une apologie ; il n’y a ni crime honête, ni honête criminel : l’un détruit l’autre.
Le couvent des Cordeliers a été détruit mais il subsiste son église, Saint Bonaventure ; le collège jésuite est celui de la Trinité, qui est l’actuel Lycée Ampère ; les portes ont disparu, mais la Rue Neuve existe toujours.
Les Italiens au contraire par leur imprudence et les obscénités qu’ils avaient commencé de mêler dans leurs Scènes, ont été chassés et leur théâtre détruit ; en sorte qu’il ne reste plus présentement à Paris que l’Opéra et la seule Troupe des Comédiens Français.
Le christianisme est l’idole bisarre qu’il a voulu détruire.
Je crois fermement dans l’esprit que l’Homme n’est qu’une matiere qui végête & se détruit.
Ils sont même tous deux législateurs : chacun a fait son code, pour assurer la paix, les droits, la propriété, le bonheur des hommes ; & ces Salomons du Nord, ces amis de l’humanité & de la liberté, qui veulent si bien conserver à chacun son champ & sa vigne, envahissent les provinces, établissent des subsides, détruisent le commerce des villes voisines pour le transporter dans leurs états.
II, une procession ridicule, il détruit la Doctrine Gallicane.
Au lieu qu’en l’avilissant, on détruit cette espèce de vénération que l’homme a toujours pour l’objet de ses desirs, & qui en fait le charme le plus doux.
Avouez donc que ce Royaume est détruit, et que cette gloire est éclipsée dans les personnes, qui fréquentent le bal, où il ne se trouve qu’ambition, qu’orgueil, qu’impureté, médisance, vaine gloire, et amour de recherche de soi-même.
« Je dois régir en Dieu l’Univers prévenu ; Mon Empire est détruit, si l’homme est reconnu. » ch Vous me siffleriez sans doute d’avoir ajouté un trait noir de plus au caractère de Mahomet ; mais si l’Auteur et le Public m’applaudissaient, croyez-vous que je ferais beaucoup d’attention à votre mauvaise humeur ?
Elle nous fait voir, dit-on, que c’est depuis peu de temps seulement que les Ministres de l’Eglise usent envers la société d’une autorité arbitraire. » Enfin on tire une fausse conséquence de cette maxime vraie en matière criminelle « non bis in idem : Si l’Acteur et l’Auteur, dit-on, sont infâmes dans l’ordre des lois, il résulte de cette peine d’infamie, que la peine de la loi contre un délit détruit toute autre peine, parce qu’on ne doit jamais punir deux fois pour le même délit. ».
La nouvelle comédie ne recueillit que ce qui fit détruire l’ancienne ; toute sa ressemblance avec elle ne consiste que dans l’imitation de ses défauts.
Car les attaques successives que cet Empire eut à essuyer, & qui enfin dans le cinquieme siecle le détruisirent dans l’Occident, firent cesser des jeux qui ne pouvoient se concilier avec les fréquentes inondations des Barbares22, c’est-à-dire, des Vandales dans l’Afrique, des Visigoths dans l’Espagne, des Saxons dans la Grande-Bretagne, des Hérules, & ensuite des Ostrogoths dans l’Italie, enfin des Francs ou Teuthons dans les Gaules. […] Dans les Etats les moins policés, on punit du dernier supplice un seul homicide, un seul larcin ; & on laisseroit impunis des Auteurs qui, se faisant gloire d’être sans religion, & se croyant honorés de la réputation d’hommes licencieux & sans pudeur, se permettent insolemment & de ravager & d’empoisonner ; qui, cherchant moins à se satisfaire par le plaisir qui accompagne le crime, qu’à détruire la vertu, & à en étouffer toutes les semences, font publiquement des leçons de débauche, & s’applaudissent de leurs succès ?
Et pour le faire avec ordre, il faut supposer, disent-ils, que le Théâtre est l’école de l’homme, dans laquelle les Poètes, qui étaient les Théologiens du paganisme, ont prétendu purger la volonté des passions par la Tragédie, et guérir l’entendement des opinions erronées par la Comédie : que pour arriver à ce but, ils ont cru que le plus sûr moyen était de proposer les exemples des vices qu’ils voulaient détruire ; s’imaginant, et avec raison, qu’il était plus à propos, pour rendre les hommes sages, de montrer ce qu’il leur fallait éviter, que ce qu’ils devaient imiter. […] C’est pourtant là qu’elles doivent paraître ; c’est dans les lieux plus profanes, dans les places publiques, les tribunaux, les palais des Grands seulement, que se trouve la matière de leur triomphe : et comme elles ne sont, à proprement parler, Vérité et Raison, que quand elles convainquent les esprits, et qu’elles en chassent les ténèbres de l’erreur et de l’ignorance, par leur lumière toute divine, on peut dire que leur essence consiste dans leur action ; que ces lieux où leur opération est le plus nécessaire, sont leurs lieux naturels ; et qu’ainsi c’est les détruire en quelque façon, que les réduire à ne paraître que parmi leurs Adorateurs.
Il y aurait ici un livre à faire pour montrer en détail combien le théâtre moderne est propre à détruire dans les cœurs des fidèles chrétiens la foi catholique.
On verroit des milliers de citoyens détruits par la chute subite des édifices consacrés au mimisme, ou enveloppés dans les flammes qui les consument, ou massacrés dans les querelles meurtrières qui les désolent : point d’années, point de mois dans l’année qui ne soient marqués par quelque catastrophe de ce genre.
Couleur que la volupté, & la fureur ne manquent jamais de produire ; sur quoi Benoît Sinibalde, fameux Médecin, qui traite cette matiere, fait une réflexion judicieuse : les femmes qui se fardent connoissent mal leurs intérêts, & ménagent peu leur réputation, en se chargeant des livrées du vice ; elles détruisent aussi l’aimable rougeur de la modestie, qui leur feroit bien plus d’honneur ; en effaçant par des couleurs étrangeres, qui n’annoncent que l’impudence, elles se rendent méprisables même à leurs amans, dit l’Ecriture : Pinxisti stibio oculos tuos, & ornata es monili aureo frustra component contempserunt te amatores tui.
On peut en dire autant de la déclamation théatrale : tous vos gestes sont des sentimens ; on le peut dire des ornemens, des parures, mouches, fard, boucles de cheveux, draperie, de tout l’appareil de la scéne : ce sont des sentimens ; c’est un scandale de les ramasser, les combiner, les étaler pour produire cet effet dans le cœur ; c’est un péché de s’y exposer : peut-on mieux faire le procès au théatre, & détruire toutes ses apologies, que par l’éloge qu’en font les amateurs même.