Au lieu d’avouer qu’il avoit jusques-là admiré des sottises, & protegé de médiocres Poëtes, le Cardinal se ligua, dit Boileau, contre le Cid, c’est-à-dire, contre le Poëte, que les Muses faisoient naître pour l’honneur de la France, & même de l’Europe, puisque jusqu’à lui on n’avoit encore vû sur aucun Théâtre paroître la Raison.
» A la bonne heure, ne nous laissons pas gagner de franchise, rendons de bonne grâce les armes à un coupable qui avoue de bonne foi ses torts.
Bitaubé avoue de bonne foi la défaite de son héros, dont tous les jours ce mauvais goût flétrit les lauriers. […] Le Journal de Trévoux, dans l’endroit même où il vante & admire avec le plus d’enthousiasme la scène de l’avare où le pere se trouve l’usurier de son fils, il avoue ingénument que cette scène, presque divine, est prise de la belle plaideuse, de Boisrobert.
Si les Opéras-Bouffons & les Comédies-mêlées d’Ariettes péchent dans plusieurs de leurs dénouemens, il faut avouer aussi que leurs Auteurs se rendent presqu’éxcusables d’un si grand défaut, en fesant arriver le dénouement avec une promptitude admirable.
Il prétend prouver en alléguant l’antiquité, que les Comédiens sont notés d’infamie, selon les lois et constitutions Ecclésiastiques ; j’avoue avec lui que la Comédie à sa naissance, a été condamnée de l’Eglise primitive, et des Pères Orthodoxes, en ce qu’elle était une fondrière de tous vices : Mais comme les temps perfectionnent les hommes, et changent de mal en bien l’être des choses, elle s’est tellement rendue agréable par la pureté de son innocence, qu’il ne lui reste rien pour ajouter à son mérite, et qu’autant qu’elle a été pernicieuse en son principe, elle s’est montrée recommandable en la fleur de son printemps.
J’avoue à leur gloire, que si Caton revenait, il ne pourrait se mesurer avec ces Magistrats petits-maîtres pour la délicatesse, le goût fin, et l’élégance de la parure.
Je vous avoue que malgré la profonde vénération que je m’efforce de vous conserver, je vous demande la permission de condamner sans ménagement ce parallele indécent. […] Vous avouez que personnellement vous avez tout lieu de vous louer des Comédiens, & que l’amitié du seul d’entre eux, que vous avez connu particulierement, ne peut qu’honorer un honnête homme.
Phèdre à la vérité déclare ouvertement sa passion, elle en avoue la violence, et est bien moins sage dans Sénèque que dans Euripide. […] J’avoue néanmoins que l’intérêt de la vertu n’a pas toujours été l’objet de leur plume : mais au regard de Fletcher en particulier, il me suffit que ses derniers Ouvrages soient les plus honnêtes ; c’est une preuve ou que ce Poète s’est corrigé, ou que les endroits répréhensibles dans ses Comédies étaient de la façon de Beaumont, lequel mourut avant Fletcher.
J’avoue que la plupart prétendent n’y ressentir aucune mauvaise impression. […] Je vous avoue, Monsieur, que le témoignage d’un si grand Praticien m’a fort prévenu contre ce Spectacle. […] Il nous avoue aussi que tous ceux qui vont aux Spectacles l’avoient assuré que si Zaïre n’avoit été que convertie, elle auroit peu intéressé ; mais elle est amoureuse de la meilleure foi du monde : voilà ce qui a fait sa fortune. […] Mais ces personnes refuseroient-elles d’avouer que si le remede dont elles usent n’altere point leur vertu, il n’en est pas moins pour le plus grand nombre un poison funeste ? […] « J’avoue, dit-il, que la majesté de l’Ecriture m’étonne ; la sainteté de l’Evangile parle à mon cœur.
Quand j’avoue de bonne-foi que les Pièces de notre Opéra ne sont pas trop bien écrites, on doit me savoir gré de ma franchise.
Mais pour parvenir à relever le genre de l’Ariette, il faut qu’ils le croient susceptible de nouveaux ornemens, & qu’ils avouent s’être quelquefois trompés dans tout ce qui le concerne : il faut s’armer d’une attention scrupuleuse, & n’être point éffrayé de la difficulté du travail.
Si le Romain, malgré sa passion pour la Poësie, n’a pu égaler les Grecs, dont il suivoit les traces, sa sincérité du moins est admirable, il l’a toujours avoué.
Si ce n’est là tout le contraire de l’Évangile, j’avoue que je ne m’y connais pas ; et il faut entendre la religion comme Desmarets entend l’apocalypse, pour trouver mauvais qu’un chrétien et un théologien étant obligé de parler sur cette matière, appelle ces gens-là des « empoisonneurs publics », et tâche de donner aux chrétiens de l’horreur pour leurs ouvragese.
Ce Saint était accoutumé à de pareilles scènes : toutes les nuits il les renouvelait et se mettait tout en sang. » J’avoue que quelque mauvaise humeur qu’on puisse avoir contre la comédie, je ne voudrais pas interdire cette espèce de pièce, et je ne crains pas que les Comédiens abusent de cette permission.
« Si ce moyen était mis en usage avec bonne foi et candeur, si l’on s’appliquait à faire sur son propre cœur cette fidèle épreuve, si l’on s’accoutumait à se livrer à cet examen consciencieux, avouons-le, nos salles de spectacles, et ces salons brillants qui offrent à la beauté un théâtre plus choisi, mais non moins dangereux, ne verraient pas, chaque soir, une affluence jusqu’alors inouïe dans les annales du plaisir.
Ce n’est pas que j’ignore que mon Lecteur, s’il a retenu tout ce qu’il a lu jusqu’à présent, ne soit en droit de me regarder comme l’ennemi déclaré de la passion d’amour sur la Scène ; et j’avoue sans peine qu’il aura raison : cependant, autant que je suis contraire à cette passion, lorsque la représentation en est nuisible, et qu’au lieu de guérir une maladie, elle ne fait que la rendre plus dangereuse ; autant suis-je éloigné de l’exclure du Théâtre, toutes les fois qu’elle y pourra paraître avec utilité, et d’une manière qui tende à en corriger les inconvénients.
Toûjours notre pudeur combat dans ces momens, On trouve à l’avouer toûjours un peu de honte ; On s’en défend d’abord, mais de l’air qu’on s’y prend, On fait connoître assez que notre cœur se rend ; Qu’à nos vœux par honneur notre bouche s’oppose, Et que de tels refus promettent toute chose.
Maître de mon sort, de mes goûts, à la face du ciel m’avouer ton époux.
Il faut avouer que de pareils mots, jésuites et Henri IV, hurlent d’effroi de se trouver ensemble.
Avouons de bonne foi que sans rien perdre de sa gloire ni de celle de son chef, la Compagnie de Jésus aurait pu ignorer et paraître ignorer un art si étranger à son état.
Ceux-ci, trop amateurs du Théatre, pour en avouer la condamnation par la bouche de leur Héros, avoient d’ailleurs à ménager des Juges qui n’en sont pas moins partisans, & qui n’auroient pu décemment couronner un détracteur de ce qu’ils avoient canonisé dans Moliere. […] Mais en même temps rappelé par sa religion & sa conscience, il avoue que ce Poëte est très-pernicieux pour les mœurs, licentieux, sans pudeur, nec magis castus & severus, scurriliter jocosus, in amorum corruptatis frequens.
Et l’on avouera qu’à peine on est affecté de ce qui se passe sous nos yeux ; tandis qu’avec les secours de l’art, tout frappe au contraire & tout étonne. […] Avouez donc que le Commerce est bien précieux à nos récréations.
La religion avoue-t-elle le principe ? […] Je n’avouerai jamais un Tyran pour mon père.