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97. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I.  » pp. 3-35

Falloit-il achêter un nouveau degré de celébrité par des pieges rendus à l’innocence ? […] Cette décoration qui rend si bien la vérité, n’eut point de contradiction. […] On a des Annales de Toulouse, très-estimées, exactes, remplies de faits curieux, rendus avec fidélité. […] Leur suffrage n’est compté pour rien, mais ce n’étoit pas à eux à lui rendre des insultes pour des politesses. […] Pour rendre la relation authentique, il la présente sous le nom d’un Greffier.

98. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre I. De la Pudeur. » pp. 4-35

Ce qu’elles dérobent aux yeux leur est rendu par la libéralité de l’imagination. […] Adorons ces mysteres sans les fonder, ils sont impénétrables ; & loin de les éclaircir, le flambeau de la foi les rend infiniment plus obscurs. […] Une actrice n’a garde de s’en rendre coupable. […] Elle rend la conduite suspecte : Scrupulos suggerit de vita. […] C’est celle de César, celle du monde ; rendez donc à César, rendez au monde ce qui est au monde, & à Dieu ce qui est à Dieu.

99. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre II. L’Exposition, le Nœud & le Dénouement. » pp. 183-210

C’est une lumière qu’on ne doit point rendre trop brillante. […] D’ailleurs, les différents genres qu’il embrasse le rendent éxcusable de pècher dans quelques-uns. […] Il serait plutôt permis de tripler l’action dans une Comédie, que de la rendre un peu confuse dans un Poème du nouveau genre. […] Il n’appartient qu’à la Tragédie de rendre tout-à-fait malheureux quelques uns de ses personnages. […] Je voudrais qu’on s’appliquât d’avantage à les rendre imprévus.

100. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [K] » pp. 421-424

Toutes les expressions d’un homme passioné nous affectent bien ; mais les signes de la passion qui se rendent sensibles sur son visage, nous affectent beaucoup plus que les signes de la passion qui se rendent sensibles par le moyen de son geste, & par la voix. Cependant les Comédiens des Anciens ne pouvaient pas rendre sensibles sur leur visage les signes des passions. […] Un grand avantage des masques, c’était de cacher absolument l’Acteur, de le rendre absolument méconnaissable ; en un mot de ne montrer que le Personnage.

101. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. […] Mais, pour les rendre plus expressives, il faut qu’elles lui reviennent avec tous leurs agréments empoisonnés et toutes leurs grâces trompeuses » : il faut même qu’il les excite en lui-même, que son âme se les imprime pour pouvoir les exprimer extérieurement par les gestes et par les paroles. […] « C’est au milieu de cet imposant appareil, si propre à élever et remuer l’âme, que les acteurs, animés du même zèle, partageaient, selon leurs talents, les honneurs rendus aux vainqueurs des jeux, souvent aux premiers hommes de la nation. […] Elles ne la déshonoraient point ; elles rendaient seulement authentique le déshonneur qui en est inséparable : car jamais les bonnes lois ne changent la nature des choses ; elles ne font que la suivre ; et celles-là seules sont observées. […] un mélange de bassesse, de faussetés, de ridicule orgueil et d’indigne avilissement, qui le rend propre à toutes sortes de personnages, hors le plus noble de tous, celui d’homme qu’il abandonne.

102. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE VIII. De la Comédie les jours de fête. » pp. 159-179

Mais à quoi bon, dira-t-on, citer ces ordonnances rendues il y a mille ans, et ces raisons de mysticité dont notre siècle se moque ? […] la rend-il meilleure ? […] quel service rend-elle aux malades ? […] Celui qui forme le péché s’en rend esclave : Servus est peccati. […] A quoi vous servira l’abstinence, si le dédommagement de la volupté vous rend criminel ?

103. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Madame de Longueville. » pp. 40-83

Dans ce rendez-vous des beaux esprits, on lisoit des ouvrages, on traitoit des questions de littératures & de morale. […] Il obtint du Roi d’Espagne, intéressé à le ménager, des ordres de lui rendre les plus grands honneurs. […] Le Duc se rend la nuit chez le Cardinal par une porte de derriere, & monte à son cabinet par un escalier dérobé. […] Mais le départ des Princes changea toute la scène, & la rendit moins amusante. […] L’inconstance le lui rendit.

104. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Le changement de quelque mot rend inutile le zèle de la religion. […] Ceux qui ont la dégoûtante habitude de s’en servir, ne se rendent-ils pas méprisables ? […] que lui rend on ? […] Son état seul rend la corruption nécessaire. […] Nous a-t-il rendus meilleurs que nos pères moins philosophes ?

105. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

Toute la piece a rapport à ce point, & forme un total de portrait achevé, comme dans un tableau, où le jour, les ombres, les nuances, les accompagnemens se rapportent à bien rendre l’action principale. […] La réforme des mœurs opérée par le Théatre est fort bien rendue dans le livre de l’Histoire de la Prédication. […] Voltaire, en introduisant la philosophie sur la scène, l’a rendue plus instructive ; mais après avoir pleuré sur le Héros qui s’immole à son devoir, le spectateur trahit le sien le même jour. […] Le ridicule n’est pas sublime, quelque finement qu’on le rende. […] Cette écorce de pudeur, ce fard de retenue n’en rend que plus redoutables les leçons de péché.

106. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre prémier. Le sujet. » pp. 160-182

Des qu’ils sont fondés sur l’impossible, le Spectateur se révolte, indigné qu’on veuille le rendre trop credule. […] Autant qu’il est nécessaire de chercher un sujet facile, bas & sans intrigue, autant est on obligé de le rendre court & précis une fois qu’on a eû le bonheur de le rencontrer. […] Que les Poètes Tragiques ne craignent donc point de puiser dans nos annales, qu’ils ayent même la hardiesse de nous retracer des faits presque nouveaux, n’est-ce donc que la seule l’Antiquité qui rend les sujets vraiment tragiques ? […] Cependant, comme il est de gens qui ne se rendent qu’à force de raisons, je vais m’éfforcer de leur en dire quelques unes. […] De même que vous vous amusez à contempler les différentes manières de jouer des Acteurs qui montent tour-à tour sur le Théâtre, de même vous jouirez du plaisir de voir de quelle façon cet Auteur traitera tel sujet bien ou mal rendu par ses prédécesseurs ; vous goûterez la douceur maligne de la comparaison.

107. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre III. Que les anciens Pères de l'Eglise défendirent aux Chrétiens d'assister aux Jeux du Théâtre, parce que c'était participer à l'Idolâtrie. » pp. 57-89

Et ce qu'il y avait de plus au Théâtre, était un plaisir et une satisfaction publique, qui par un charme secret tirait du fond des cœurs et du battement des mains une approbation volontaire et manifeste de l'honneur qu'on y rendait aux Ministres de l'Enfer. […] rendre raison aux Païens pourquoi les Fidèles refusaient d'assister à leurs Spectacles, il dit en un mot. […] Comment approuve-t-il contre l'intérêt de Dieu tant de superstitions, qu'il aime sans doute, puis qu'il s'en rende Spectateur ? […] Et c'est pour cela qu'il a fait dresser des Théâtres dans les Villes où tu te rends coupable en commandant ces Spectacles, en applaudissant à ceux qui les font, et en appuyant et favorisant ces ouvrages du Diable. » Il appelle encore les Jeux de Théâtre des Pompes, des Conciles et des Sociétés diaboliques, et poursuit. […] Les Spectacles ont deux grands maux ; l'homme se rend lui-même l'auteur de sa perte, et Dieu s'y trouve grièvement offensé ; l'homme y cherche des divertissements honteux qui le font déchoir du salut éternel des Chrétiens, et la Majesté Divine est outragée par des superstitions sacrilèges : Il ne faut point douter que Dieu n'en soit grièvement offensé, puis qu'elles sont consacrées aux Idoles.

108. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXI. Si les Comédiens épurent les mœurs. Des bienséances qu’ils prétendent avoir introduites sur le Théatre » pp. 86-103

Les hommages que nous rendons quelquefois à la vertu, ne détruisent pas les passions que nous avons flattées. […] L’habitude, qui le familiarise avec tout, lui rend insuportable le tableau de ses penchants, tandis que la pratique lui en fait une source de délices. […] S’il ne peut nous rendre vertueux, il exige du moins que nous ne nous montrions qu’avec les apparences de la vertu. […] en vous accordant tout ce que vous demandez, vous n’êtes parvenus qu’à les rendre plus faux. […] Qu’une expression à qui l’on pourra donner un double sens, soit la seule propre à rendre une belle idée, & fournisse une rime riche.

109. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Livre second. » pp. 2-7

Mais rendons-leur justice. Les jeux publics étaient chez eux des actes de religion que leur superstition leur rendait aussi nécessaires que la sainteté de notre morale nous les fait regarder comme dangereux ; car pour les pièces dramatiques qui n’étaient que de pur amusement, elles furent toujours, comme remarque Tertullien, blâmées par les Censeurs et par le Sénat. […] L’ivresse du peuple pour ces jeux a rendu tous leurs efforts inutiles. […] Le vice, toujours plus fort que la loi, a su se maintenir contre elle, et sans pouvoir jamais la fléchir, a rendu ses coups inutiles.

110. (1731) Discours sur la comédie « Lettre Française et Latine du Révérend Père François Caffaro, Théatin ; à Monseigneur L’Archevêque de Paris. Imprimée à Paris en 1694. in-quarto. » pp. -

C’est, Monseigneur, ce qui me fait prendre la liberté d’écrire à VOTRE GRANDEUR vous reconnassant pour mon Juge né et d’institution divine en matière de Doctrine, comme vous l’êtes aussi de tout le Troupeau qui vous est confié, dont je me fais honneur d’être, et auquel le saint Esprit vous a donné pour Pasteur, établi par Jésus-Christ même, et me tenant par cette raison obligé de faire cette déclaration de mes sentiments entre vos mains, pour la rendre publique sous votre autorité, si vous le jugez convenable. […] Grandeur, ainsi que l’illustre Monsieur Pirot, qui l’a vu depuis peu par votre ordre vous en peut rendre témoignage, aussi bien que de la différence d’expression qu’il y a entre la Lettre et mon écrit au sujet des Rituels, que la Lettre semble traiter d’un air qui ne marque pas d’assez grands égards pour des Livres aussi dignes de respect que le sont des Rituels, en parlant de cette manière, certains Rituels, au lieu que je dis simplement dans mon écrit, quelques Rituels : Nonnulla Ritualia aliquarum Diœceseum. Je ne puis disconvenir qu’à comparer la Lettre avec mon écrit, il ne soit visible qu’elle en est tirée presque de mot à mot, et que par là ce que j’ai fait avec précipitation a donné malheureusement et contre mon dessein, ouverture à cette Lettre; Je n’ai jamais fait état d’imprimer mon écrit : il n’était pas composé avec assez d’exactitude pour prétendre le rendre public ; je ne m’étais pas assez instruit du sujet que j’y traitais, ni des autorités que j’apportais ou pour ou contre, entre autres de celle de S. […] C’est ce manque d’attention et de réflexion qui m’avait engagé à prendre dans mon écrit particulier, et que je n’ai jamais voulu rendre public, la défense de la Comédie.

111. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Idée des spectacles novveavx. Livre II. — Chapitre III. Du Bal. » pp. 178-183

Comme cette affeterie dont ie parle, n’est qu’vne espece d’air & de tour que l’on donne à ce que l’on fait ; c’est une violence à la nature, & un desordre d’intention, quand elle passe plus outre ; & loing de rendre la Danse gracieuse, elle la rend grimaciere & contrefaite. […] Il est bien plus raisonnable d’attendre, qu’on vous appelle aussi-bien dans la Courante que dans les Bransles, & que l’enchaînure & la continuation du Bal dure de cette maniere, & avec ce petit soin de rendre & de reprendre ceux qui nous ont pris, & qui nous ont fait cet honneur.

112. (1772) Sermon sur les spectacles. Pour le Jeudi de la III. Semaine de Caresme [Sermons pour le Carême] « Sermon sur les spectacles » pp. 174-217

Mais j’abandonne tout l’avantage que je pourrois tirer de ce principe, & je veux bien examiner en eux-mêmes les motifs par où l’on prétend rendre le théâtre licite. […] Qu’est-ce que sensibilité, si tout cela ne rend pas sensible ? […] Assailli de tant de côtés, tantôt par adresse & tantôt par force, je défie le cœur le plus dur de ne pas se rendre à l’impression de la passion qui est représentée. […] Mais c’est assez raisonner ; le monde ne se rend guere à de pareils raisonnements ; sans rien répondre, il se retranche sur son expérience. […] mes chers Freres, rendez grace à Dieu, que vous êtes heureux !

113. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Autres Anecdotes du Théatre. » pp. 43-70

Son ministère étant libre, il peut & doit rendre la cause dont il s’est chargé sans le savoir, & ne pas s’exposer à l’odieux dénouement de ruiner la personne qu’il aime, ou se rendre suspect à sa partie, si elle vient à connoître l’intrigue. […]  12. fait sans pudeur, l’histoire des ses amours, avec une femme mariée ; il dit qu’ayant su qu’elle devoit aller à la comédie, il s’y rendit, s’approcha d’elle, comme par hazard, s’assit à son côté, il se lia si bien avec elle, qu’il en vint au dernier crime. […] L’auteur l’avoit retirée, & publiée, dit-il ; il l’a fait représenter sur le théatre de société, elle y a réussi, (cela n’est pas doureux), & quoique ce fût un jour de Palais, grand nombre de Conseillers & d’Avocats préférant leur plaisir à leur fonction, s’y rendirent ; ils ont été surpris de voir la verve poétique réunie au talent de l’orateur, même à ceux de l’acteur ; car il y joua aussi très-parfaitement. […] On a laissé les actrices à la direction de leurs amans ; mais pour récompenser les importants services que l’opéra rend au public, Francœur a eu dix mille livres de pension de retraite, & Revel six mille, comme de bons officiers couverts de blessures, après quarante ans de service. […] Ne peut-on pas dire aussi, il faudroit fermer les yeux, & n’ouvrir que les oreilles ; l’un & l’autre est vrai, & faux à divers égards : le pas pantomime ne rend que la moitié de l’action ; on sent bien mieux quand on entend les paroles, si les gestes, les mouvements, l’attitude, les yeux, la phisionomie rendent la pensée & les sentiments ; combien de tableaux de nuance perdus ou incertains, si la parole ne donnne le mot de l’énigme, aussi le ton, l’inflexion de la voix, la lenteur & la rapidité de la diction ajoutent les traits les plus vifs, ce sont les couleurs de l’oreille, pour ainsi dire.

114. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

Il a ses Ingénieurs, nous sommes Ingénieurs en cette partie, avec un croissant avantageusement placé, il est bien difficile que l’ennemi ne se rende. […] Sabatier dans son Dictionnaire, prétend que les Dames & les petits maîtres de Rome, se servoient du safran pour rendre leur cheveux blonds, cependant le safran rend plutôt jaune que blond, car le blond est une couleur d’efféminé ; les cheveux noirs conviennent mieux aux hommes. […] C’étoit par magnificence qu’ils employoient cette poudre, l’or ne donne point de couleurs, & il falloit pour les cheveux des pommades colorées, mais il rend brillant comme les diamans, & les pierres précieuses qui ne donnent pas de la couleur, mais ternissent le teint, qui n’augmente pas la beauté, mais l’effacent en éblouissant. […] On avoit des secrets pour leur donner toute sorte de couleur, selon le goût ou la fantaisie ; noirs, blancs, blonds, chatains, gris ; l’Evangile dit expressément, vous ne pouvez rendre vos cheveux blancs ou noirs. […] Ce seroit une aumône considérable, de donner ce qui rend méprisable.

115. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Heliogabale des Tygres, & ensuite des Chiens, les uns pour le rendre plus conforme à Bacchus, les autres pour n’avoir rien de commun, & pour en paroistre tout extraordinaireAel. […] Ainsi chacun faisant ses efforts en faveur de sa gloire, metoit en parade tout ce qu’il pouvoit avoir de plus rare & de plus curieux, pour rendre plus celebre & plus extraordinaires la magnificence de son Triomphe. […] Adrian opiniastra de faire Triompher Trajan, & de luy faire rendre apres sa mort les mesmes honneurs que s’il eust esté en vie. […] Quelquefois mesme, comme dans cette espece de reconnoissance de la vertu des Generaux, on se piquoit plutost de rendre Iustice au merite, que d’exceder en de vaines Pompes. […] Æmilius Paulus, il ne se contente pas de le rendre remarquable par la consideration, & par la prise de Persée qui estoit un grand Roy, par les richesses de la Macedoine, qu’il en avoit raportées & qui estoient fort grandes, mais par la seule magnificence & par la liberalité du Vainqueur.

116. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — II. Ce qui rend à irriter la concupiscence combat directement cette fin. » p. 7

Ce qui rend à irriter la concupiscence combat directement cette fin. […] se répand dans l’homme tout entier, & coule, pour ainsi parler, dans toutes les veines, pénétre jusqu’à la moëlle des os ; que tout ce qui rend le monde plus redoutable ou plus séduisant ; qui accrédite ses maximes, & donne plus d’éclat à ses pompes ; que tout cela, dis-je, attaque de front l’Evangile, & ne tend qu’à éteindre le feu que Jesus-Christ est venu jetter sur la terre.

117. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VIII. Sentimens de S. Chrisostome. » pp. 180-195

Ne cherchassiez-vous que votre satisfaction, c’est à l’Eglise qu’il faudroit se rendre. […] En regardant ces impures représentations, vous avez commis un péché, vous vous rendrez les esclaves d’une Actrice. […] Je ne me tairai point jusqu’à ce que j’aie détruit ce théatre diabolique, & rendu à la pureté ceux qui composent nos assemblées. […] De quel œil verrez-vous chez vous votre femme, après avoir vu au théatre outrager & rendre son sexe méprisable ? […] Vous ne sauriez trop gémir de tous ces désordres ; je vous en parle vivement, afin qu’enfonçant le fer plus profondément, je puisse plus parfaitement arracher de votre amé la pourriture qui la perd, & lui rendre la santé.

118. (1667) Traité de la comédie « Traité de la comédie — II.  »

Or le principal frein qui sert à l'arrêter est une certaine horreur que la coutume et la bonne éducation en impriment ; et rien ne diminue davantage cette horreur que la Comédie; parce que cette passion y paraît avec honneur et d'une manière qui, au lieu de la rendre horrible est capable au contraire de la rendre aimable.

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