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97. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE II. Du Mariage. » pp. 30-54

C’est une erreur, on prend le change. […] Il y avoit un autre trait de malignité : on y jouoit en entier un homme de Paris nommé Dandin, dont on avoit même pris le nom. […] Pour un jeune homme qui prend le froc, il y en a mille qui prennent une maîtresse au spectacle ; pour une fille religieuse, le spectacle forme mille coquettes, & en les jetant dans l’incontinence, les dégoûte d’un établissement légitime, & leur en fait trouver les peines insupportables. […] allez au théatre, prenez au hasard, vous ne vous méprendrez pas ; ou menez-y la vôtre, elle sera bien-tôt formée de main de maître. Les leçons qu’elle entendra, les modelles qu’elle verra, les sentimens qu’elle prendra, en feront un chef-d’œuvre de vertu, de décence, de travail.

98. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE II. Des Masques. » pp. 28-54

Le Prélat pris au trébuchet ne put s’en dédire ; il vit jouer la piece, s’en consola sans peine, & racontoit de bonne grace le tour qu’on lui avoit joué. […] Ce Prince en prit le goût, & se seroit toujours habillé en femme, si sa dignité le lui eût permis ; mais les Princes sont emprisonnés dans leur grandeur. […] Dans cet état on court les rues, on va au spectacle, on monte à cheval, on prend des leçons à l’Académie, on conduit un cabriolet, &c. […] Au contraire les femmes prennent un air hardi, effronté, décidé, étourdi, sans pudeur, jurent, boivent, &c. comme des Grenadiers, ont des baigneurs, des coëffeurs, des accoucheurs, des valets de chambre. […] Un parfait Comédien est un vrai Prothée, un menteur achevé ; il a un masque universel qu’il prend & quitte dans l’instant, & qui trompe par une parfaite ressemblance.

99. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

Aussi voilà le motif qui m’a fait prendre la plume pour en avertir mes Camarades qui pourraient prendre le change, & le traiter à la premiere vue comme il le mériterait. […] Le Poète prit cette route dangéreuse pour accroître sa faveur, & cette complaisance criminelle jetta la Comédie dans l’avilissement. […] Je ne m’y suis jamais trompé, j’ai pris souvent plaisir à les faire connaître, ennemi juré de la canaille, & je le prouve. […] c’est à sa présomption insupportable qu’il doit s’en prendre. […] Il prit la défense de ce dernier contre Fannius dans le beau discours intitulé Pro Roscio.

100. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VI. Machiavel. » pp. 198-214

A-t-on besoin de prendre des précautions, quand on a la garantie d’un tel livre ? […] Malheureusement ce n’étoit pas un jeu : les américains avoient pris ce moment pour attaquer la garde, & l’avoient forcée. […] Ayant pris prisonnier Louis Sforce, duc de Milan, il l’enferma dans une cage de fer pendant dix ans : tourment plus cruel que de lui faire trancher la tête. […] L’ambition, l’amour, la jalousie, la colere dirigent tout, prennent tous les moyens, se couvrent de tous les masques. […] Ces théatres furent détruits par les barbares ; les ruines qui en resterent furent prises dans la suite pour un amphithéatre ou pour quelques temples des dieux.

101. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « CHAPITRE IV. Apologie des Dames. » pp. 119-155

Les coquettes jalouses se garderont bien de lui conseiller la façon de s’y prendre, pour plaire à la manière du jour. […] Vous dites que les « imbéciles Spectateurs vont bonnement apprendre des femmes ce qu’ils ont pris soin de leur dicter »eh  : à prendre vos mots à la lettre, on croirait vous entendre dire que tous les Spectateurs ont participé à la composition de l’ouvrage qu’ils vont entendre, et qu’ils sont des imbéciles parce qu’ils vont admirer dans la bouche d’une femme les vers qu’ils ont eu la peine de composer. […] O hommes, que vous êtes imbéciles de ne pas prendre la quenouille et le fuseau, de ne pas vous dorloter comme on dit, pendant que vos femmes iraient se battre pour vous ! […] Le Renard dédaignait les beaux raisins qu’il ne pouvait atteindreet : si cela est, prenez de moi l’exemple de la bonne foi. […] , p. 160 : « La blanche colombe va suivant pas à pas son bien-aimé, et prend chasse elle-même aussitôt qu’il se retourne.

102. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE IV. Des Pièces pieuses. » pp. 68-95

Il faut convenir que les pièces dont le sujet est pris des livres saints ont eu le suffrage de plusieurs personnes respectables. […] Ils ont exigé des précautions qu’il faut croire que Racine prenait avec ses élèves, et que l’on prend dans les communautés et les collèges, mais que certainement ne connaissent pas sur le théâtre les gens sans mœurs qui les donnent à des spectateurs, dont la plupart n’en ont pas davantage, et avec des accompagnements qui les feraient perdre à ceux qui les auraient les plus pures. […] Qu’un Peintre s’avise de prendre un théâtre pour le fond de son tableau, et qu’il y peigne le sacrifice d’Abraham, la passion de Jésus-Christ, quelle indécence, dira-t-on, quelle folie ! […] Je sais qu’un Comédien, comme un caméléon, prend toutes les couleurs, entre dans tous les sentiments, exprime toutes les pensées. […] Ils ont beau tâcher de s’y naturaliser, c’est l’accent, l’air, la couleur du pays, qu’on ne prend et qu’on ne perd jamais, qui les trahit malgré eux.

103. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE V. De la Parure. » pp. 107-137

Les Holophernes pris aux pieges d’une beauté parée sont-ils rares ? […] On veut s’établir, on cherche un époux, & c’est par là qu’ils se prennent. […] à moins que ce ne soit un Comédien peu délicat sur la décence qui se laisse prendre à cet appât, ou quelqu’un de ces maris de commande qui font le dénouement de la comédie. […] ne semble-t-il pas qu’on prenne le démon pour médiateur ? […] Mais puisqu’on les voit au théatre, on ne sera pas surpris de leur en voir prendre l’esprit & le ton.

104. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — X. Ses impressions sont réelles, quoique non apperçues. » p. 22

Il est donc vrai que les leçons qu’on prend au Théâtre font des impressions réelles, quoiqu’elles ne soient pas toujours apperçues. […] Chrysostome à son peuple, des personnes qui blasphêment, vous n’y prenez pas de plaisir ; vous frémissez au contraire, &c vous vous bouchez les oreilles.

105. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V. Le but des auteurs et des acteurs dramatiques est d’exciter toutes les passions, de rendre aimables et de faire aimer les plus criminelles. » pp. 51-75

Les hommes se font honorer par tout ce qui les rend dignes de mépris ; et ce renversement des saines opinions est l’infaillible effet des leçons qu’on va prendre au théâtre. […] Une si douce image amollit insensiblement le cœur : on prend de la passion ce qui mène au plaisir, on en laisse ce qui tourmente. […] Prenons le théâtre comique dans sa perfection, c’est-à-dire, dans sa naissance. […] Ayant à plaire au public, il a consulté le goût le plus général de ceux qui le composent ; sur ce goût il s’est formé un modèle, et sur ce modèle un tableau des défauts contraires, dans lesquels il a pris ces caractères comiques, et dont il a distribué les divers traits dans ses pièces. […] dites-nous donc, depuis plus d’un siècle que nous prenons de vos leçons, avons-nous fait bien des progrès dans le chemin de la vertu ?

106. (1665) Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre « Observations sur une comédie de Molière intitulée Le Festin de Pierre » pp. 1-48

L’impie qui est l’organe du Démon, tient les mêmes maximes ; il insinue d’abord quelque proposition libertine, il corrompt les mœurs, et raille ensuite des Mystères, il tourne en ridicule le Paradis et l’Enfer, il décrie la dévotion sous le nom d’hypocrisie, il prend Dieu à parti, et fait gloire de son impiété à la vue de tout un peuple. […] Où en serions-nous, si Molière voulait faire des Versions de tous les mauvais Livres Italiens, et s’il introduisait dans Paris toutes les pernicieuses coutumes des Pays Etrangers : et de même qu’un homme qui se noie, se prend à tout, il ne se soucie pas de mettre en compromis l’honneur de l’Église pour se sauver, et il semble à l’entendre parler qu’il ait un Bref particulier du Pape pour jouer des Pièces ridicules, et que Monsieur le Légat ne soit venu en France, que pour leur donner son approbationf. […] Molière s’en prend au « curé de... », en lui reprochant de lancer les pires accusations sans même connaître ce qu’il attaque : « ma comédie, sans l’avoir vue, est diabolique, et diabolique mon cerveau ». […] Molière s’en prend au « curé de... », en lui reprochant de lancer les pires accusations sans même connaître ce qu’il attaque : « ma comédie, sans l’avoir vue, est diabolique, et diabolique mon cerveau ». […] Le fauteuil est la réaction de Don Juan aux remontrances de son père, « Monsieur, si vous étiez assis, vous en seriez mieux pour parler » que Don Louis prend à juste titre pour une insolence.

107. (1855) Discours sur le théatre, prononcé dans l’assemblée publique de l’Académie de Pau, où se trouvoient les Députés des Etats du Béarn et les Dames de la ville pp. 1532-1553

Le grand prince que j’ose prendre pour modèle s’unit encore avec l’empire. […] Prenons-là depuis Corneille jusqu’à nos jours. […] La poésie et surtout le théâtre prend toujours la teinte des passions régnantes. […] Ceux qui les fréquentent, ne prennent pas moins leur ton de privauté que leur goût de libertinage. […] Point de comédie où on ne prenne la même licence contre son père, son maître, son mari.

108. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XI. Du jeu des Acteurs. » pp. 345-354

Sans les soins qu’ils prennent de faire valoir bien des Drames, le moment de leur naissance serait souvent celui de leur mort : & cependant aucun des habitans du Parnasse ne veut avouer les services que lui rendent les talens des Acteurs. […] Mais la plupart des Comédiens croyent qu’ils n’ont autre chose à faire qu’à débiter leur role avec feu ; ils mettent du sentiment dans ce qu’ils doivent dire, & n’en mettent pas dans ce qu’ils écoutent ; comme s’il était naturel qu’on ne prit nul intérêt aux discours que l’on nous tient, sur-tout lorsqu’ils contiennent des choses qui nous touchent vivement. […] Une partie des Acteurs de notre Spectacle ne prennent point assez de part à ce qu’on leur dit dans une Ariette. […] C’est avec raison que j’employe le terme peindre, puisque la plupart des Auteurs de Poètique appellent un Drame un tableau : le Poète n’est donc que le Peintre, & le Comédien prend réellement la ressemblance des objets qu’on lui indique.

109. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV. Christine de Suede. » pp. 111-153

Ce caractère jovial, cette fécondité d’historiettes inconnues en Suede y parurent un prodige & firent sa fortune, il plut à la Reine par ses folies même, elle étoit trop frivole elle-même pour ne pas en être enivrée ; son père lui avoit fait faire ses classes & prendre le petit colet, il l’envoya à Paris auprès d’un oncle, qui exerçoit la médecine, cet oncle qui n’avoit pas d’enfans, le prit en affection, le fit étudier & prendre le bonnet de Docteur en médecine. […] il fallut prendre le parti de se retirer ; c’étoit le seul qu’elle eut à prendre. […] Charles assis sur une chaise basse à côté, & loin du trône comme le moindre des sujets, proteste qu’il n’en veut point, elle descend, & va le prendre par la main, pour le forcer d’y monter. […] Christine avoit raison de dédaigner ce frivole encens, c’étoit pour elle une ironie, elle n’avoit ni dans le corps ni dans l’esprit ces grâces qui attirent les hommes, elle avoit pris sagement le parti de ne pas accepter des hommages qu’elle sentoit ne pas meriter. […] En voici un extrait : Rien n’est plus louable que le dessein de convertir les Hérétiques, mais la manière dont on s’y prend est fort nouvelle, puisque N. 

110. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre II. De deux sortes de Danses, dont il est parlé dans l’Ecriture Sainte. » pp. 6-13

et qu’elle n'avait pris aucune part à leurs divertissements profanes. […] Si nous parlions donc rigoureusement, et dans l’exactitude des Jurisconsultes, ne considérant que ce qui se rencontre le plus souvent dans la pratique ordinaire de ces danses profanes, qui ont pris naissance de la corruption des mœurs des Hébreux, et des observances superstitieuses des Païens ; nous pourrions dire que tous ces exercices qui ne vont qu’au contentement des sens sont absolument mauvais ; parce que les vices s’y mêlent, et le péché s’y trouve très fréquemment, et que suivant la règle des Jurisconsultes,L. 3. et 4. ff. de leg. […] Néanmoins comme on ne peut point nier qu’on ne puisse prendre innocemment quelque sorte de récréation, pour délasser l’esprit par le Chant, ou par le son des Instruments, et par le mouvement même mesuré du corps, nous ne prétendons pas conclure par ce que nous avons dit, que la Danse soit d’elle-même criminelle.

111. (1697) Essais de sermons « POUR LE VINGT-TROISIÈME DIMANCHE D’APRÈS LA PENTECÔTE. » pp. 461-469

Comme il lui fallait remettre la dévotion en toutes sortes de conditions, et la faire entrer dans l’âme de ceux qui vivaient à la Cour, aussi bien que de ceux qui vivaient dans les Cloîtres ; pour insinuer cette piété dans l’âme de ceux qui vivaient dans le monde, il lui fallait prendre des mesures de douceur, il fallait user de tolérance, de crainte que la sévérité n’écartât ceux qu’il voulait attirer, et que la pensée d’une malheureuse impossibilité ne les empéchât de venir à lui. […] Dans le temps que j’étais au bal et à la comédie, il y avait dans l’enfer un nombre infini de personnes, qui n’y sont que pour avoir pris les divertissements que j’ai pris, et que je viens de quitter. […] S’il arrive qu’une Dame Chrétienne se trouve engagée dans cette occasion, et ne puisse par bienséance s’en dispenser, il faut qu’elle prenne cela comme une épreuve de sa vertu. […] une fille Chrétienne qui aura vécu dans la modestie, croyant qu’il lui est permis de prendre quelque chose d’extraordinaire, se met au hasard de se perdre.

112. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [B] » pp. 380-390

C’est alors que la Comédie nouvelle cessa d’être une satyre, & prit la forme honnête & décente qu’elle a conservée depuis. […] Les Comédies designées par le nom de Prétextates, où le sujet & les Personnages étaient pris dans l’état de la Noblesse, & de ceux qui avaient droit de porter la Toge-prétexte. 6. […] Les Comédies appelées d’un nom qui répond a notre bas-comique ; dont les Sujets & les Personnages étaient pris du bas-peuple, & tirés des tavernes : (tels sont plusieurs de nos Opéras-comiques) : les Acteurs y jouaient en robes longues, sans manteaux à la Grecque. […] Le Tartufe est un chef-d’œuvre plus surprenant encore dans l’art des contrastes : dans cette intrigue si comique, aucun des principaux Personnages ne le serait, pris séparément ; ils le deviennent tous par leur opposition. […] La vanité, qui a pris dans la Bourgeoisie un ton plus haut qu’autrefois, traite de grossier tout ce qui n’a pas l’air du beau-monde.

113. (1675) Traité de la comédie « X.  » pp. 286-287

Quand il serait vrai que la Comédie ne ferait aucun mauvais effet sur certains esprits, ils ne pourraient pourtant pas la prendre pour un divertissement innocent, ni croire qu'ils ne sont point coupables en y assistant. […] Les personnes du monde sur qui on ne prend point exemple, ne sont presque coupables que de leurs propres péchés : mais ceux qui veulent passer pour vertueux, et qui pratiquent en effet quelques bonnes œuvres, sont coupables de leurs propres péchés et de ceux des autres ; et non seulement ils perdent le mérite de leurs bonnes actions, mais ils les empoisonnent en quelque sorte, en les faisant servir à engager les autres dans le péché.

114. (1639) Instruction chrétienne pp. -132

Considération de la fin des spectacles comiques et tragiques, et du plaisir qu’on y prend. […] Le même appelle la volupté, l’appât et l’amorce du mal, pource que par elle, les hommes sont pris, comme le poisson par l’hameçon. […] Car il vaut mieux, que la maladie ne prenne point racine, que de l’arracher étant enracinée. […] « Prendre l’affirmative pour » = se déclarer en faveur de. […] Scandale : est à prendre ici au double sens d’indignation publique et d’incitation au péché.

115. (1647) Traité des théâtres pp. -

Du mal qui y est, à les prendre à notre égard. […] Tout cela, à le bien prendre, est abominable. […] C’était faire un très mauvais jugement de ces passe-temps, puisqu’ils s’en prenaient aux lieux mêmes. […] Car là les Vices se glissent par le plaisir qu’on y prend. […] Vincent prend peut-être ici le mot à la fois au sens religieux (occasion d'erreur et de péché) et au sens actuel, déjà attesté.

116. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre III. Origine des Théâtres. » pp. 22-49

Ils pourraient bien alors avoir raison ; encore serait-il facile de prouver qu’ils ne prennent pas d’assez loin l’origine de la Tragédie. […] Elle prit dans peu une forme moins sauvage, & un certain éclat. […] Le genre Dramatique prit chez eux une nouvelle forme ; ils le tirèrent par dégrés de l’avilissement où il paraissait devoir rester toujours, & le portèrent enfin au comble de la perfection. […] Aussi lui laissa-t-on prendre d’abord toutes sortes de licences. […] On pense pourtant qu’elle ne prit une certaine forme qu’à la fin du quinzième siècle.

117. (1667) Traité de la comédie et des spectacles « Sentiments des Pères de l'Eglise sur la comédie et les spectacles — 5. SIECLE. » pp. 147-179

N'est ce point qu'encore que l'homme ne prenne pas plaisir à être dans la misère, il prend plaisir néanmoins à être touché de miséricorde ; et qu'à cause qu'il ne peut être touché de ce mouvement sans en ressentir de la douleur, il arrive par une suite nécessaire qu'il chérit et qu'il aime ces douleurs ? […] pourquoi présente-t-il tant de vanités et d'infâmes plaisirs, qui ne sont que folie, et qu'illusion ; sinon afin de prendre ceux qui l'avaient abandonné, et pour se réjouir d'avoir trouvé ceux qu'il avait perdus ? […] Fuyez donc ce premier dérèglement, pour ne pas tomber dans l'autre ; car il est plus facile de détruire le vice avant qu'il soit enraciné, que de l'arracher après qu'il a pris de profondes racines; ce qui est très difficile, et quelques-uns même l'estiment impossible. […] Ce fut peut-être pour cela que Dieu voulut naître ici-bas comme un homme, et qu'il daigna prendre notre honte et notre bassesse en naissant comme nous ? […] Il semble que nous ne prenions les Sacrements du Christianisme, que pour nous rendre plus coupables par le mépris que mépris en faisons.

118. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VIII. Comédie du Tartuffe. » pp. 161-179

Mais Moliere, qui avoit la bassesse de se laisser gouverner par la sienne, a pris des sottises pour des gentillesses. […] Il le prend chez lui avec son garçon, l’y garde malgré sa famille, lui donne sa fille & tout son bien ; au préjudice de son fils unique, chasse pour lui son fils de sa maison, se laisse gourmander par sa servante, &c. […] Ce soin que nous prenons de notre renommée Répond de toute chose à la personne aimée. […] Je prends le mal sur moi, je vous réponds de tout. […] La femme a beau dire, on est dupe de ce qu’on aime ; ce n’est ni si promptement, ni dans un si grand intérêt, ni après avoir été pris, ni dans un homme si arrificieux.

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