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377. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

Tous les Auteurs, tous les Comédiens ne sont pas également effrontés ; quelques-uns ont de l’éducation & de la politesse, ils ont reçu des principes de religion & de vertu, qui se perdent bien-tôt, à la vérité, mais qui pourtant, comme l’accent, le ton de voix, la démarche, laissent échapper quelque nuance de modestie. […] Le spectateur, par quelque faux jour, par l’éloignement, l’embarras de la foule, en perdît-il quelque trait, l’Acteur qui joue avec elle, saisit tout, il est obligé par son rôle de se repaître de cet objet, de lui marquer la plus vive passion.

378. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Riccoboni. » pp. 4-27

L’amour le plus pur perd sur le théatre son innocence, en faisant naître des idées corrompues dans le spectateur le plus indifférent. […] De quinze à vingt, maîtres de leurs actions, ils se perdent eux-mêmes.

379. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VII. De l’infamie canonique des Comédiens. » pp. 153-175

.° A combien plus forte raison, si quelque Ecclésiastique déshonore la dignité de son état, jusqu’à se faire Comédien, il devient infâme et perd tout privilège clérical : « Cleri qui clericalis ordinis dignitati non modicum detrahentes, se joculatores seu gaillardos faciunt, aut buffones, ipso jure careant omni privilegio clericali. » (C. […] Gervais, Chantre de l’Opéra, ayant perdu sa première femme, et s’étant dégoûté d’une autre qu’il entretenait, devient amoureux de la Boon, appelée la belle Tourneuse, danseuse du théâtre de la Foire, la gagne et l’épouse.

380. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

) porte l’excommunication bien plus loin ; il veut qu’on avertisse les Princes et les Magistrats qui se sont obligés de chasser de leurs terres tous les Comédiens, ces hommes perdus : « Histriones, perditos homines, de suis finibus Principes et Magistratus ejiciant. » Il ne faut pas s’attendre qu’il y ait dans chaque diocèse une excommunication particulière portée contre les Comédiens, comme il y a partout une défense d’aller à la comédie, parce que des gens de tout diocèse peuvent aller au spectacle, et qu’on ne voit des troupes réglées de Comédiens avoir un théâtre que dans les grandes villes. […] Cyprien, (plus scrupuleux que nos Régents), mais persister dans l’ignominie ; c’est perdre plutôt qu’instruire la jeunesse, de lui enseigner ce qu’elle ne doit jamais apprendre, et qu’on n’aurait jamais dû savoir ; c’est offenser la Majesté divine, blesser la morale évangélique, et déshonorer l’Eglise par un si honteux et infâme commerce.

381. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Cette imagination volage nous perd souvent, en nous promenant sur des objets tendres, les peignant vivement, les fardant, les assaisonnant à notre goût, les approchant de nous, les offrant à la jouissance, et nous entraînant par un plaisir imaginaire, mais qui n'est qu'un péché trop réel. […] Le théâtre présente à des yeux Chrétiens un second spectacle plus ridicule que la comédie, et bien tragique pour ceux qui comptent la mort de l'âme pour quelque chose : une foule de personnes assemblées pour s'oublier et se perdre elles-mêmes, méprisant leur principe et leur fin, la raison et la vertu, pour se repaître de chimères ; détruire le langage et les sentiments de la religion, pour ne parler que celui de la passion ; au lieu de travailler à corriger leurs vices, ne faire qu'en rire, et étudier l'art de les augmenter.

382. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre III. Autre continuation des Mêlanges. » pp. 45-87

C’est bien de la peine perdue. […] Il se tue à déchivrer ce manuscrit, à faire des notes, à remplir des lacunes, à donner un sens raisonnable à un écrit presque inintelligible, sans ordre, sans suite, sans goût, fait assez peu de cas de son temps pour y perdre deux années à rajeunir cette guenille. […] Les actrices s’armeront ainsi contre la foudre, & en seront maîtresses comme Jupiter ; elle descendra le long de ce fil d’archal, & ira se perdre dans la terre.

383. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Mais comment se résoudre à perdre le fruit d’un si énorme travail ? […] Il a donc manqué son but & perdu son objet de vue, jusqu’au sieur du Belloi, qui l’a redressé par son Siége de Calais. […] C’est-à-dire, de savourer à longs traits tout ce qui allume le feu de l’impureté ; & cependant encore on dit fierement qu’on suit les loix de la décence, parce qu’on s’abstient de termes grossiers, quoiqu’on fasse les peintures les plus voluptueuses, les descriptions les plus lascives, & qu’on ne perde pas de vue les objets les plus indécens.

384. (1733) Traité contre les spectacles « TRAITÉ CONTRE LES SPECTACLES. » pp. 145-246

On trouve en effet mille gens, qui s’éloignent de la religion chrétienne, plutôt par la crainte d’être privés des divertissements, que par la crainte de perdre la vie. […] Celui qui veut qu’on expose chaque assassin à un lion furieux, demande qu’on donne à un barbare gladiateur la liberté pour récompense, s’il sort victorieux du combat ; mais s’il vient à y perdre la vie, le voilà regretté avec des démonstrations de compassion et de tendresse par celui même qui l’a fait exposer à la mort, et qui reconnaît de près avec satisfaction ce malheureux, auquel il a voulu de loin ôter la vie ; en cela d’autant plus cruel, qu’il devait être auparavant plus humain. […] Il y a cent exemples semblables de personnes qui ont perdu le Seigneur pour avoir communiqué avec le démon dans les spectacles.

385. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — SECONDE PARTIE. Si les Comédies Françoises ont atteint le vrai but que se propose la Comédie. » pp. 34-56

Rien en cela que de naturel : dira-t-on que quelques propos bizarres d’Alceste forment le fond du caractere du misanthrope, tels que ceux-ci : « J’ai un procès, je crois avoir raison, je voudrois pour la beauté du fait perdre ma cause… » & celui-ci, « Votre sonnet ne vaut rien, j’aime bien mieux la chanson, si le Roi m’avoit donné Paris sa grand’ville, &c.. » & cet autre, lorsqu’il est près d’être conduit chez les Maréchaux de France, pour l’injure qu’Oronte le faiseur du sonnet, prétendoit avoir reçue de lui : « Je n’en démordrai point, les vers sont exécrables ; » & plusieurs autres endroits de même nature que je pourrois citer ; croira-t-on, dis-je, que quelques petits ridicules prêtés à Alceste, soit dans ses manieres, soit dans ses paroles, donnent beaucoup d’éloignement pour son caractere ?

386. (1664) Traité contre les danses et les comédies « LETTRE DE L’EVEQUE D’AGNANI, Pour la défense d’une Ordonnance Synodale, par laquelle il avait défendu de danser les jours des Fêtes. Au très Saint et très Bienheureux Père Paul V. Souverain Pontife. Antoine Evêque d’Agnani, éternelle félicite. » pp. 154-176

Saint Chrysologue veut même que tous les Chrétiens contribuent au salut du prochain, et que chacun fasse ce qu’il pourra pour retirer de l’égarement les âmes qui se perdent et qui s’écartent de Dieu pour suivre le siècle.

387. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

Cela est ainsi : car ils y ont apporté des raisons très convaincantes, avec des autorités et censures capables de contenter, et de contenir toute personne qui n’aura point perdu le Jugement.

388. (1782) Le Pour et Contre des Spectacles « Seconde lettre contre les spectacles. » pp. 60-145

Quelque irréguliere que tuisse être la conduite de quelques-uns de mes Ministres, nous dit ce Divin Maître ; la Doctrine qu’ils vous enseignent, ne doit rien perdre par leur vie scandaleuse. […] Une personne réellement pieuse, ne s’accommode point de mille frivolités, & d’une vie, dont la principale occupation est de n’en avoir aucune, & dont la plus grande inquiétude est d’imaginer, à quoi on pourra tuer le tems ; passez moi le terme ; mais touchée de ses infidélités passées, elle profite avec empressement, de tous les instans présens, pour racheter ceux qu’elle a malheureusement perdus, ou criminellement employés : redimentes tempus, quoniam dies mali sunt. […] Ne perdez point, par votre exemple, celui, pour qui J. […] Evrémont, paroit toujours à la plupart des spectateurs, perdre de son agrément dans la représentation des choses Saintes, & les Saintes perdent du respect qu’on leur doit, quand on les représente sur le Théatre. » Dans ses œuvres tom. 3.

389. (1722) Chocquet, Louis [article du Supplément au Dictionnaire Historique et Critique] « article » pp. 42-44

» Fier Belyal procureur des enfers » Si tu ne fais ung faulx traict desuoyable » Nous perdons tout le genre humain saluable » Et demourons seuls enchaynez en fers.

390. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre troisiéme. — Chapitre VI. De ce qu’un Poète dramatique doit sçavoir pour être en état de travailler dans le nouveau genre. » pp. 142-158

Térence voyageait, puisqu’il perdit dans une tempête la meilleure partie de ses Ouvrages, ce qui le fit, dit-on, mourir de chagrin.

391. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

Voilà le droit des Académies ; ç’a été longtemps celui des Comédiens, mais ils l’ont perdu, et sont à présent soumis à un pouvoir arbitraire qui a pris force peu à peu.

392. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. L’Arétin, le Tasse, l’Arioste. » pp. 38-79

Le théatre perdit un homme illustre, un beau génie, qui avoit de très-belles qualités. […] Goût frivole & dangereux qui perd l’académicien, égare le public, & d’une Société littéraire n’en fait qu’une coterie de plaisir & d’amusement. […] Heureux si l’amour & le theatre n’avoit tout perdu en lui.

393. (1788) Sermons sur les spectacles (2) « Sermons sur les spectacles (2) » pp. 6-50

Mais ce reproche, ne pouvons-nous pas l’adresser à une infinité de demi-Chrétiens qui veulent concilier Jésus-Christ & le monde, & jouir tout-à-la-fois des divertissemens du siècle, & des consolations de la piété ; à ces personnes de l’un & de l’autre sexe que l’on voit, tantôt prosternées aux pieds des saints Autels, priant avec des démonstrations de piété & de ferveur, écoutant avec respect la parole du salut ; & tantôt confondues dans la foule des mondains, imitant leur luxe & leurs vaines parures, prêtant l’oreille à leurs fausses maximes, partageant leurs plaisirs les plus frivoles & les plus dangereux ; à ces personnes, par exemple, qui, après avoir satisfait aux devoirs extérieurs de la piété, ne croient point en perdre le fruit & le mérite, en assistant aux Spectacles du théâtre ; & qui regardent comme permis & innocent, ce que l’Eglise a toujours condamné avec tant de sévérité ? […] Vous en concluez l’innocence de ce divertissement ; & moi je devrois peut-être en conclure la corruption de votre cœur ; je devrois peut-être vous dire que si vous n’y avez pas perdu votre innocence, c’est que vous ne l’y aviez pas portée ; que si des objets si séduisans n’ont point allumé dans votre cœur le feu des passions, c’est qu’il en étoit déja tout consumé ; qu’enfin si le démon ne s’est pas servi de ce moyen pour vous attirer dans ses piéges, c’est qu’il étoit déja assuré de vous y tenir.

394. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IIbis. Autre suite du Fard. » pp. 61-89

Cette Princesse idolâtre, qu’Achab Roi d’Israël épousa, contre la défense de la loi de Dieu, acheva de perdre la religion dans ce royaume. […] Enfin il étoit tombé dans la plus grande pauvreté, ayant tout perdu manquant de tout ; il nage dans l’abondance, Dieu a doublé tous ses biens, il peut se donner jusqu’aux rafinemens du luxe que s’accordent les personnes les plus riches : Tertia Cornustibii .

395. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Suite d’Anecdotes Ecclésiastiques. » pp. 106-132

Les David, les Salomons s’y sont perdus. […] Quoiqu’on puisse s’y sanctifier par miracle, on s’y perd tous les jours par foiblesse ; & comme nous sommes plus foibles que miraculeux, nous devons chercher notre sureté dans la suite.

396. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

Les Ecclésiastiques trouvés déguisés en habit laïque perdent leur privilège. […] Sans doute les exercices militaires ne leur conviennent point ; elles ne pourroient que déranger, amollir, intimider les armées, comme Cléopatre fit perdre à Antoine la bataille d’Actium.

397. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Neantmoins ces retardemens ne luy firent rien perdre de ce qui estoit dû à ses services ; & les factions calmées, sa vertu fut des premieres recompensée par le Pontificat, & par le Consulat qu’il obtint, & enfin par le Triomphe qui luy fut accordé pour avoir gaigné trois Batailles contre les Parthes. […] Fabius apres avoir defait les Veyens, se contenta de sa seule Victoire, à cause qui’l avoit perdu au Combat.

398. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique —  CHAPITRE XII. De la Déclamation Théatrale des Anciens. » pp. 336-381

Des Acteurs qui dans leur jeu éprouvoient la vérité des Passions qu’ils imitoient, n’étoient pas occupés de tons de Musique : ce n’étoit pas en chantant que celui qui représentoit la douleur d’Electre, prit l’urne où étoient les cendres du Fils qu’il venoit de perdre, & ce n’étoit pas en chantant qu’Esopus représentant les fureurs d’Atrée, tua un Esclave qui s’approcha de lui imprudemment. […] Quintilien [L. 9.] nous dit qu’un leger changement dans l’arrangement des mots d’une phrase de Cicéron suffit pour en faire perdre toute la force & la beauté.

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