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338. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « II. PARTIE. Où l’on répond aux Objections de l’Auteur de la Lettre. » pp. 89-140

Or l’Evangile nous apprend que l’horreur que nous devons avoir du péché, nous doit porter à éviter avec grand soin les moindres occasions d’offenser Dieu, jusqu’à nous arracher l’œil, et nous couper la main droite, s’ils nous sont une occasion de chûte. […] Où se trouvent les livres saints, et les lectures sacrées ; là se trouve la joie des Justes ; et le salut de ceux qui les écoutent, joint à la confusion du diable ; mais où sont les Guitares, les danses et les battements des mains, là sont les ténèbres de l’homme, la perdition des femmes, la tristesse des Anges, et la fête du démon. […] Vos bras et vos mains perdront leur force, vos yeux s’obscurciront, votre langue ne pourra plus se remuer, et votre voix peu articulée viendra tout d’un coup à vous manquer.

339. (1725) Mr. de Moliere [article des Jugemens des savans] « Mr. de Moliere, » pp. 339-352

L’autre, fougueux Marquis, lui déclarant la guerre, Vouloit vanger la Cour immolée au Parterre, Mais si-tôt que d’un trait de ses fatales mains La Parque l’eût rayé du nombre des Humains, On reconnut le prix de sa Muse éclipsée.

340. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XXIV. Le sentiment, juge plus sûr que le goût. Celui-ci préféré au premier. Pourquoi ? Amour du Théatre, funestes à ses progrès. Honneurs avilis en devenant trop communs. Cabales. Leurs effets, & les moyens qu’on employe pour les éluder.  » pp. 129-150

Que seroit-ce, si cette multitude de Livres, qui traitent des principes du Drame, tomboit entre les mains du public ?

341. (1777) Il est temps de parler [Lettre au public sur la mort de Messieurs de Crébillon, Gresset, Parfaict] « Il est tems de parler. » pp. 27-36

Après avoir démontré tous les risques qu’il y a de charger un Comédien d’examiner votre Drame, pour savoir s’il est digne d’être lû à l’assemblée générale, cet Auteur profond dit : « C’est dans ses mains, que votre sort est remis ; il peut à son gré vous fermer ou vous ouvrir les premieres avenues du Temple de Mémoire : reste à savoir s’il est assez éclairé pour juger de l’effet que la Piéce peut produire au Théâtre, si elle est dans le genre qu’il aime, &c. » Et plus bas il ajoute.

342. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre VI. Des Actes ou des divisions nécessaires au Poème dramatique. » pp. 90-106

Quand le sujet que vous traitez s’agrandit sous vos mains ou que ses différentes parties demandent un champ vaste, alors composez trois Actes.

343. (1707) Lettres sur la comédie « Réponse à la Lettre de Monsieur Despreaux. » pp. 276-292

Ils conviennent ces hommes illustres que la manne délicieuse de l’Evangile ne fructifie guère entre leurs mains par l’endurcissement de certains Auditeurs.

344. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre prémier. — Chapitre IV. Histoire de l’Opéra-Bouffon, autrefois Opéra-Comique & ses progrès. » pp. 50-66

Si quelqu’un doutait de ce que j’écris ici, j’ai des preuves en main qui convaincraient les plus incrédules.

345. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

Il est fâcheux de mettre sa cause entre les mains de pareils Défenseurs ; car de fausses assertions une fois décelées en décréditant l’Orateur, préviennent contre la Cause même.

346. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Mais si ces deux inconciliables ennemis ne peuvent faire de conquête qu’aux dépens l’un de l’autre ; si leur gloire simultanée est un monstre dans l’ordre des choses possibles ; que deviendra, à moins d’une révolution imprévue et subite, cette religion antique qui a couvert le globe de ses branches et de ses fruits, qu’un philosophe, qui ne l’aimoit pas, a nommée le foyer de toutes les vertus, la philosophie de tous les âges, la base des mœurs publiques ; le ressort le plus puissant qui soit dans la main des législateurs, plus fort que l’intérêt, plus universel que l’honneur, plus actif que l’amour de la patrie ; le garant le plus sûr que les rois puissent avoir de la fidélité de leurs peuples et les peuples de la justice de leurs rois ; la consolation des malheureux, le pacte de Dieu avec les hommes, et pour employer une image d’Homère, la chaîne d’or qui suspend la terre au trône de l’éternel. […] Ne permettez pas qu’une destructive frivolité abolisse dans nos villes, dans les campagnes qui les environnent, ces retraites champêtres et solitaires où par des promenades et des divertissemens honnêtes se nourrit l’esprit de société et d’amitié, où la pensée trouve un asyle ; où l’homme se repose de ses travaux ; se remet de l’étourdissement des affaires, se détrompe des illusions essuyées dans le commerce du monde22 ; où l’air infecté et réellement létifère des spectacles23 est remplacé par un air bien-faisant, travaillé des mains de la nature ; où au lieu des émanations morbifiques de toute espèce concentrées dans un espace étroit24, on ne respire que le parfum des plantes salutaires.

347. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre IX. Sentiments de S. Cyprien et de quelques autres Pères. » pp. 175-201

Il est du moins certain que c’est un ouvrage des premiers siècles, et d’une main très respectable. […] » En voyant avec plaisir le tableau du crime, on perd la pudeur, on s’enhardit, on apprend à faire ce qu’on s’est accoutumé à regarder : « Qui oblectatur simulacris libidinis, deposita verecundia fit audacior ad crimina, discit facere quod consuescit videre. » Là un Acteur dissolu, plus efféminé qu’une femme (un pantomime), parle avec les mains : « Vir ultra muliebrem mollitiem dissolutus. » Toute une ville s’agite pour un personnage dont on ne sait s’il est homme ou femme ; on aime ce qui est défendu, et on rappelle les égaremens de la jeunesse que l’âge aurait dû faire oublier.

348. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Mais MONSEIGNEVR, ie suis tres persuadé qu’ils prendront infiniment plus de plaisir à contempler le portrait que ie tascheray de leur faire icy de nôtre Excellence, & qu’ils áuoüront qu’encore qu’il parte d’vne main tremblante, & qu’il ne soit qu’ebauché, ils y auront decouuert des traits admirables de l’original, qu’on ne sçauroit parfaitement imiter. […] Sans venir aux mains, la guerre produit assez d’autres maux, & la marche d’vne armée desole souuent tous les lieux où elle passe. […] Quelquefois les Comediens payent l’ouurage contant, iusques à deux cens pistoles, & au-delà en le prenant des mains de l’Autheur, & au hazard du succez. […] Le Contrôleur est present aux comptes, & écrit de sa main sur le Registre ce qui se tire d’argent pour le cofre de la Communauté, qui demeure entre les mains du Secretaire ou du Tresorier. […] Et en cas de contrauention, enjoint aux Commissaires du quartier de se transporter sur les lieux, & aux Bourgeois de leur prester main forte, mesme de Nous informer sur le champ desdits desordres, afin qu’il y soit aussi dês l’instant pourueu, & que ceux qui s’en trouueront estre les autheurs ou complices, de quelque cõdition qu’ils soient, puissent estre saisis & arrestez, & leur procez fait & parfait selon la rigueur des Ordonnances.

349. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XX. Suite des prétendus talents du Comédien & de la Déclamation théatralle. » pp. 63-85

De la vivacité, une certaine volubilité de langue, un air familier, un goût d’intrigue, voilà où se réduisent les grands talents d’une soubrette : avec cela elle pourra être dans le particulier ennuyeuse & ridicule ; les actions qui détraquent la machine pourront ne lui pas causer la moindre émotion, ne lui pas faire tomber la navette des mains.

350. (1770) Des Spectacles [Code de la religion et des mœurs, II] « Titre XXVIII. Des Spectacles. » pp. 368-381

faisons… défenses… à tous Comédiens de représenter aucunes actions malhonnêtes, ni d’user d’aucunes paroles lascives ou à double-entente, qui puissent blesser l’honnêteté publique, & sur peines d’être déclarés infâmes, & autres peines qu’il écheoira : enjoignons à nos Juges, chacun en son district, de tenir la main à ce que notre volonté soit religieusement exécutée ; & en cas que lesdits Comédiens contreviennent à notre présente Déclaration, nous voulons & entendons que nosdits Juges leur interdisent le théâtrea, & procédent contr’eux par telles voies qu’ils aviseront à propos, selon la qualité de l’action, sans néanmoins qu’ils puissent ordonner plus grandes peines que l’amende ou le bannissement : & en cas que lesdits Comédiens règlent tellement les actions du théâtre qu’elles soient du tout exemptes d’impureté, nous voulons que leur exercice, qui peut innocemment divertir nos peuples de diverses occupations mauvaises, ne puisse leur être imputé à blâme, ni préjudicier à leur réputation dans le commerce public ; ce que nous faisons afin que le desir qu’ils auront d’éviter le reproche qu’on leur a fait jusqu’ici, leur donne autant de sujet de se contenir dans les termes de leur devoir des représentations publiques qu’ils feront, que la crainte des peines qui leur seroient inévitables, s’ils contrevenoient à la présente Déclaration.

351. (1665) Réponse aux observations touchant Le Festin de Pierre de M. de Molière « Chapitre » pp. 3-32

où en serions-nous, si les contritions et les pénitences ne pouvaient désarmer la main de Dieu et que ce fût pour nous une nécessité indispensable d’en venir à la punition au sortir de l’offense ?

352. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

Y a-t-il à balancer, Chrétiens mes frères, et chercherez-vous encore de vaines excuses et des prétextes déplorables, le meilleur moyen de vous justifier est de fuir cette fournaise de Babylone, de vous éloigner des attraits de l’Egyptienne, et s’il est nécessaire, de quitter plutôt votre manteau, comme fit Joseph, pour vous tirer des mains de cette prostituée, qu’enfin tout ce qui est véritable et honnête, tout ce qui est saint et édifiant, tout ce qui est vertueux et louable dans le règlement des mœurs, soit l’entretien de vos penséesPhil. 4.

353. (1833) Discours sur les spectacles « [Discours sur les spectacles] » pp. 3-16

Laissez nos princes ecclésiarquess exploiter à leur gré le théâtre, ils trouveront que tout ce qui s’y joue est à la plus grande gloire de Dieu ; mais n’espérez point de salut, tant que vous n’en remettrez pas la direction entre leurs mains.

354. (1777) Des divertissements du Carnaval « Des divertissements du Carnaval. » pp. 92-109

Une main invisible jettera l’effroi au milieu de ces cercles et de ces bals, une mort précipitée et toujours imprevue, dissipera ces assemblées.

355. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XIV. La fréquentation des spectacles ne peut se concilier avec la vie et les sentiments d’un véritable chrétien. » pp. 118-132

C’est là que, s’accoutumant à regarder un chimérique honneur comme le bien le plus précieux, il apprend à tout sacrifier pour se le conserver ou le réparer, sans égard pour les droits même les plus inviolables du sang et de l’amitié ; et il l’apprend d’autant plus volontiers que c’est un père barbare qui met lui-même un fer assassin entre les mains de son fils, et lui ordonne de tuer ou de mourir.

356. (1759) Remarques sur le Discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie « Remarques sur le discours qui a pour titre : De l’Imitation par rapport à la Tragédie. » pp. 350-387

Je vais encore plus loin, & il me semble que dans ce plaisir, je reconnois la main & la bonté du Créateur qui a voulu que tout ce qui est parfait, ou qui approche de la perfection, répandit dans notre ame une satisfaction sensible pour nous en inspirer le respect, la vénération, l’amour, & afin, si j’ose hazarder ici cette pensée, que nous pûssions connoître la Vertu par un sentiment d’admiration, comme nous découvrons la Vérité par ce repos d’esprit qui accompagne l’évidence. […] J’entends par ces termes appliqués à la Tragédie, cet art du Poëte Tragique, par lequel il construit si habilement toutes les parties de son Poëme, qu’elles se tiennent comme par la main, & que les divers événements qu’il y fait entrer, conspirent l’un avec l’autre, & tendent tous à la même fin. […] Racine mit la derniere main au Poëme de la Grace.

357. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE IV. La Tragédie est-elle utile ? Platon condamne toute Poesie qui excite les Passions. » pp. 63-130

Bien examiner le parti qu’on doit prendre alors, voir si comme les habiles joueurs nous pourrons rectifier par notre bonne conduite le mauvais coup que le dé nous a amené, & ne pas faire comme les enfans qui étant tombés, perdent le temps à crier en portant la main à l’endroit où ils se sont blessés ; mais au contraire accoutumer notre ame à appliquer promptement des remedes à la playe, sans s’amuser à se lamenter. […] Je vais choisir quatre principaux endroits de sa Poëtique, que je rapporterai traduits de la main dont est traduit le passage de Platon que j’ai rapporté. […] Il avance que les Poëtes Tragiques animerent chez les Grecs cette valeur qui les rendit victorieux à Salamine, & à Marathon ; que le Cardinal de Richelieu travaillant en même tems à l’agrandissement de notre Monarchie & à la gloire de notre Théâtre, d’une main tenoit les rênes de l’Etat, & de l’autre écrivoit des Tragédies, enfin que les François doivent leurs conquêtes à leurs grands Poëtes.

358. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre III. De la Fable Tragique. » pp. 39-63

L’inquiétude même où ce tendre pere étoit de savoir si sa fille abandonnoit une fausse Religion pour la vraie, y auroit encore contribué ; mais on vient de voir un Prince rassuré sur la foi de sa fille, exciter ses amis à partager sa fermété, remettre son sort & celui de ses enfans entre les mains de son Dieu ; & tout-à-coup ce Héros oublie son intrépidité, succombe à sa joie, & expire.

359. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVIII. Prétention des Comédiens au titre d’homme à talens, mal fondée. » pp. 19-44

Mais ceux-là seuls ont droit de prendre le titre d’Homme à talents ; parce qu’on ne doit appeler ainsi que ceux qui, sans aucun assujettissement, sans nulle contrainte, exercent un art où l’imagination & le génie en font plus que la main.

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