De là des danses de toute espèce, légères, graves, majestueuses, badines, bouffonnes, etc. qui peignent les mouvements de l'âme, des danses de Guerriers, de Bergers, de Paysans, de Furies, de Dieux, de Démons, de Cyclopes, d'Indiens, de Sauvages, de Mores, de Turcs, qui caractérisent les professions et les peuples ; de là ces mouvements compassés de la tête, des pieds, des bras, des mains, etc. qui tous doivent se réunir de concert pour former les traits du tableau ; de là tous les divers habits et parures analogues à ce qu'on veut représenter, mais qui tous élégants, dégagés, propres, conservent et rendent saillante la taille et la forme du corps, qu'ils laissent admirer ; de là cette souplesse moelleuse, cette mobilité coulante, cette marche gracieuse, cette symmétrie des pas, ces figures entrelaçées, cette espèce de labyrinthe où à tout moment on se perd et on se retrouve ; de là ces innombrables combinaisons de plusieurs danseurs qui se cherchent, se fuient, s'embarrassent, se dégagent, se parlent par gestes, varient à tous les moments la scène, mais qui dans tous leurs mouvements les plus compliqués, toujours soumis au coup d'archet, semblent n'agir que par la même impulsion.
Etre également prêt, suivant les occasions, à refuser un cartel, ou à forcer un rempart et un retranchement, c’est ce qui forme le Héros, dont le caractère doit être, quoi qu’il lui en puisse coûter, de ne jamais reculer sur aucun devoir.
Les oreilles n’ont droit qu’aux seconds plaisirs : & tout ce que le Spectateur ne peut voir exprimé dans les pas, dans le personnage & dans les autres Jeus du Spectacle, tout cela dis-je, n’est point une matiere de Balet, & ne peut que malaisément estre revêtu d’une raisonnable forme. […] L’un & l’autre sont trop graves, & la grande diversité des cordes que l’on touche, & des accords que l’on forme à la fois à force de charmer l’oreille, ne fait qu’embaraser les pieds. […] Pour la forme ; de la neteté du moule, & de la parfaite ressemblance avec l’Idée du Poëte, & avec l’objet de cette Idée.
Cependant la bonne déclamation tâche d’effacer ce méchanisme, en prononçant les vers comme la prose : ce qui forme une contradiction ridicule. […] L’infamie que les loix ont attaché à ces bergers de théatre, forme bien une autre dérogation aux yeux de la vertu.
» Ne sembleroit-il pas que la forme du Gouvernement, et; les Constitutions de l’État vont changer, parce que nos Actrices ont sçu dire aux hommes qu’ils devoient éviter tel et; tel mal, pour pratiquer tel et; tel bien ? […] Troisiemement, on ne souffriroit pas qu’aucun Acteur vécut avec une Actrice sans avoir de bons extraits de mariage en forme, et; il faudroit ne point fermer les yeux sur ce chapitre. […] Pour une querelle passagére qu’il cause, il forme cent attachemens durables…. […] 13 Quand la forme du Gouvernement de ces fameux Républicains changea, les Rois répandirent à pleines mains les honneurs et; les récompenses sur les Acteurs. […] Ce n’est que sous le Regne de Louis XIII. que le Théâtre prit une forme honnête en France, voilà l’époque des vrais Comédiens dans ce Royaume.
Toute censure étant une peine ecclésiastique suppose toujours un délit : Or, on péche ou contre la foi, ou dans l’ordre des mœurs ; l’Excommunication est infligée dans l’un & dans l’autre cas : les Hérétiques & les Pécheurs sont frappés d’anathême, non par le seul fait, mais lorsque les premiers ont renoncé publiquement à la foi, & les seconds, dès qu’ils sont dénoncés, selon les formes ordinaires, ou bien aussi-tôt qu’ils sont tombés en l’une de ces fautes griéves auxquelles l’Excommunication est de droit annexée.
Les anciens, voulant donc instruire les peuples, et la forme de leur culte n'admettant que des sacrifices, et des cérémonies sans aucune exposition, ni interprétation de leur religion, qui n'avait point de dogmes certains: ils les assemblaient dans les places publiques (car ils n'avaient pas encore l'usage des théâtres, qui ne furent même inventés qu'après qu'on se fut servi quelque temps de chariots pour faire que les Acteurs fussent vus de plus loin) et ils leur inspiraient par le moyen des spectacles les sentiments qu'ils prétendaient leur donner, croyant avec raison qu'ils étaient plus susceptibles de recevoir une impression forte, par l'expression réelle d'une personne considérable, que par toutes les instructions qu'ils eussent pu recevoir d'une autre manière plus simple et moins vive.
Page 186 Du refus de sépulture fait aux comédiens, considéré comme un délit, sous le rapport des lois ecclésiastiques, qui veulent que l’excommunication soit appliquée aux excommuniés dénoncés dans les formes.
qui s’en repentit, étoit perdu de débauches, avoit usé de violence sous les yeux des Etats, faisant massacrer, sas aucune forme de justice, le Duc & le Cardinal de Guise, idoles de la France. […] Ce détail est étranger à cet ouvrage : mais ce qui n’est pas étranger, c’est le procès de la Princesse douairiere de Condé, qui, après avoir demandé pardon à la Reine de la révolte de sa famille, lui fit un procès en forme.
Mais enfin, le Poëte Dramatique en seroit-il moins sensé, à votre avis, parce qu’il ne nous assiegeroit pas dans les formes, parce qu’il s’y prendroit d’une maniere un peu moins vive pour nous ramener sans effort au goût de la vertu & de la verité ? […] en quoi il s’éloigne de vous : car il devient en quelque sorte Historien, comme vous venez de le voir Philosophe ; & par l’heureux accord de deux Ecoles differentes, il en forme une troisiéme plus efficace pour faire agir les deux ressorts, je veux dire, pour éclairer & pour toucher. […] Son idée assez moderne & tout à fait singuliere, forme par un mélange bisarre de spectacles réünis, un spectacle universel & unique en son espece.
Voltaire qui nous l’apprend au même endroit : Jamais chez lui la Passion de l’Amour n’est épisodique ; elle est le fondement de toutes ses Piéces, elle en forme le principal intérêt.
Le prétexte du mariage est bien développé par la remarque solide ; que le remède des réflexions ou du Mariage vient trop tard, que déjà le faible du cœur est attaqué s’il n’est vaincu, et que l’union conjugale est trop grave et trop sérieuse pour passionner un Spectateur qui ne cherche que le plaisir ; que le Mariage n’est la fin des Comédies que par façon et pour la forme.
Racine n’ait pas écrit sa Tragédie d’Esther dans la forme ordinaire.
[NDE] La référence au Moine bourru est dans la même scène (III, 1) mais n’apparaît que dans l’édition de 1683, et sous une forme différente.
& que les événemens des siécles passés ne puissent être traités par la Poësie, dans la forme Dramatique, comme dans l’Epique. La forme Dramatique donne, dira-t-on, une trop grande vivacité aux Passions.
Le Misanthrope et le Tartuffe n’auraient pas essuyé tant de satires et de persécutions, nous verrions encore subsister sous la forme qu’ils avaient alors, les défauts, les vices et les ridicules que Molière a joués avec tant de naïveté et si peu de ménagement. […] Les ridicules lassés de voir rire à leur dépens, les vices fatigués d’être contrariés ont pu prendre une autre forme et se cacher sous un autre déguisement : c’est l’affaire des Auteurs du siècle, d’imiter Molière et de leur arracher le nouveau masque qui les déguise.
L’histoire de l’Opéra, du Théatre Italien, de celui de la foire, forme encore plusieurs volumes, sans compter tant de théatres des villes de France, dont les anecdotes, si on daignoit les recueillir, feroient une suite immense.
Il a pour elle de la dévotion, elle forme en lui de la foi, &c.
C’est assez de sentir combien les jeux plaisans, les propos facétieux, sont éloignés de la comédie dans l’état où nous la voyons, où tout tend à exciter les passions, où tous les objets sont dangereux, où l’assemblage artisé de tous les dangers imaginables forme une totalité de tentation à laquelle on ne résiste pas, dont les effets sont aussi funestes qu’inévitables.
La Rime dans sa Prose serait une faute impardonnable ; ce n’est que dans les Vers qu’on lui permet de paraître, encore prend-elle tant de formes diverses, qu’on la voit toujours avec un nouveau plaisir.
si le Spectacle forme la Jeunesse, & réjouit le Vieillard ?
Dans tous les grands Collèges, la Flêche, Toulouse, Lyon, Rouen, etc. on y bâtit des théâtres à demeure, pour y représenter régulièrement tous les ans, on y forme des magasins d'habits.