Défaut trop commun chez les peintres, les sculpteurs, les imprimeurs-libraires, soit parce que ces ouvrages flattent leurs passions, soit parce qu’ils se débitent mieux, & sont mieux payés que les autres. […] C’est un opéra sur la toile : matiere de scandale devenue commune, qu’on appelle ornemens typographiques.
On s’imaginoit, dit Horace, qu’elle demandoit moins de peine, parce qu’elle prend ses sujets dans la vie commune ; mais c’est la raison qui la rend plus difficile, parce qu’on ne lui fait point de grace13. […] Les bienséances les plus communes y sont sacrifiées, des images licencieuses y tiennent lieu d’ornement, & l’on y montre l’obscénité toute nue, ou enveloppée tout au plus du voile transparent de l’équivoque. […] Ces conditions étoient pour le commun des spectateurs ; mais pour les gens d’esprit, ils recherchoient soit une ressemblance parfaite de la Piece avec l’état actuel de la Grece entiere, soit d’heureuses allusions tantôt aux circonstances particulieres du temps où ils écrivoient, tantôt à eux-mêmes.
On voit en une infinité d’endroits de leurs écrits, surtout de ceux de saint Chrysostome, les marques d’un zèle Apostolique contre cette pernicieuse inclination qui commençait déjà à corrompre l’innocence des fidèles, ils les ont considéréb comme une invention du diable pour amollir le courage des soldats de Jésus-Christ, ils déplorent l’aveuglement extrême de ceux qui croient qu’on peut assister à ces représentations dont on n’a guère coutume de remporter que des imaginations honteuses, ou des desseins criminels, ils font voir l’obligation indispensable qu’on a de quitter ces occasions prochaines d’incontinence, ils appellent ces assemblées des sources publiques de lubricité, où la grande Babylone mère des fornications de la terre fait boire le vin de sa prostitution, ils les décrient comme des fêtes du diable, et obligent ceux qui y ont assisté de se purifier par la pénitence avant que de rentrer dans l’Eglise, enfin ils font des peintures si affreuses de l’état où l’on se trouve au sortir de ces divertissements profanes, qu’on ne peut les voir sans frémir et sans s’étonner de l’éffroyable aveuglement des hommes, à qui les plus grands dérèglements ne font horreur, que lorsqu’ils sont rares, mais qui cessent d’en être choqués dés qu’ils deviennent communs.
Telles sont les mesures que, les pères de la foi veulent adopter, depuis qu’ils sont poussés à bout, par les arguments irrésistibles, auxquels ils ne peuvent plus répondre, malgré le système de dénégation qu’ils ont adopté et qui leur est commun avec tous les scélérats effrontés qui paraissent sur le banc des cours d’assises.
On y voit encore des hommes incredules & mondains, prendre un sujet de scandale & de chûte de la vie austere de Jean-Baptiste, & de la vie simple & commune de Jesus-Christ ; de la pénitence & de la solitude de l’un, de la Doctrine & de la croix de l’autre. […] N’est-il donc pas bien déplorable, qu’une indecence si grande soit si commune, & qu’estant si universellement condamnée par la Religion, le monde témeraire ose entreprendre de la justifier ?
Le commun des hommes se forme une idée bien plus noble de la musique. […] Lorsqu’ils firent en commun leur prière au Dieu dont tout les assurait qu’ils étaient l’ouvrage, ils auront peut-être trouvé, sans s’en appercevoir, l’invention du chant.
le Concile 8. de Constantinople deffend auec vne aigre piqueure ces ieux, danses & masquarades : le Concile de Basle, la Pragmatique Sanction, le Concile de Coloigne, les Synodes de Salisburg & de Tournay conspirẽt & d’vn commun accord condemnent les festes des fats & des fols que l’on celebroit aux festes de Noel : & le venerable Chapitre de l’Eglise Cathedrale de ceste ville de Clairmont composé de graues personnages, par acte solemnel du 5. de Decembre 1450. les bannit à perpetuel de l’Eglise & de son diocese, & auec regretie suis contrainct de dire que quelques Eglises exemptes les retiennẽt encores au grand desauantage de l’estat Ecclesiastique. […] aussi nostre commune mere l’Eglise pour te ranger à ton deuoir & te faire ploier à ses ordonnances & employer les saincts iours en prieres & bonnes oeuures, te r’amener au chemin de salut, duquel ces folies te forlignent par les homelistes & saincts docteurs, tes peres nourriciers te represente les masques dautant plus horribles & espouuẽtables qu’ils sont reuestuz de robes de sorciers, d’heretiques & idolatres.
Ils croyoient que rien n’honore tant la Religion que de voir les Princes & les Grands confondus aux pieds des Autels avec le reste des Fideles dans les devoirs communs & extérieurs de la foi. […] Ce n’est pas merveille si la vertu reçoit & desire moins volontiers cette sorte de monnoie commune que celle qui lui est propre & particuliere ». […] Ce Livre est une espece de Roman moral, mais du genre le plus vraisemblable quant aux caracteres, aux incidens communs de la vie, & sur-tout quant à l’esprit du monde. […] Peu souvent, dit Plutarque, advient que les natures graves de ces hommes peu communs plaisent à la multitude, & soient agréables à une commune 231. […] Pourquoi donc les crimes atroces deviennent-ils plus communs ?
Pouviez-vous trouver mauvais qu’on cherchât à dissiper le prestige qui fascine les yeux du commun des Lecteurs, & à ramener les Lettres à l’objet de leur véritable institution.
La plus dangereuse est la peinture à faux, dramatique, de l’homme et de la société, ou cette infidélité des tableaux vivants qui sont censés être ceux des mœurs ou de la vie commune de tel rang, de telle corporation, ou de tel âge ou bien de telles personnes que la malignité désigne, et qui vont être décriées, flétries, peut-être mises au désespoir ; il consiste aussi dans la solennité et l’éclat des représentations, avec tous les prestiges du théâtre ; c’est encore en réunissant la fiction à la vérité, en accumulant à plaisir les vices, en les combinant et faisant supposer une liaison naturelle entre eux ; c’est l’éternelle image des passions humaines les plus honteuses sous les traits sacrés de la vertu qu’enfin on ne croit plus voir nulle part qu’en apparence, que l’on méconnaît et décourage par trop de défiance, ou qu’on insulte par malignité ; enfin, c’est en créant ainsi et faisant agir avec toute l’énergie possible, sous les yeux de la multitude des personnages monstrueux qui servent d’excuse et d’encouragement aux méchants, qui font horreur aux bons et, comme je l’ai déjà dit, portent l’agitation dans les esprits faibles, l’inquiétude ou l’animosité dans les cœurs, exaltent la tête de tous, et vont de la scène publique provoquer la persécution, porter les désordres dans les scènes privées de la vie, où toutes les passions excitées imitent la hardiesse des auteurs, cherchent à réaliser leurs chimères jusques sur la vertu la plus pure : « Là de nos voluptés l’image la plus vive ; Frappe, enlève les sens, tient une âme captive ; Le jeu des passions saisit le spectateur ; Il aime, il hait, il pleure, et lui-même est acteur. » Voilà plus clairement comme il arrive que ces critiques vantées manquent leur but, sont de nul effet contre le vice audacieux, sur l’hypocrite impudent qui atteste Dieu et la religion en faisant bonne contenance au rang des victimes nombreuses des aggressions aveugles et des calomnies effrontées.
Ce mot de spectacle, si commun du temps de S.
Une tirelire est portée par ces diables, qui vous la présentent, et ce que vous leur donnez forme une bourse commune, à laquelle le roi Hérode a droit de co-participation. […] donc que les prêtres n’ont de sacré que leur caractère, et que, du moment où ils s’oublient au point de l’avilir, ils tombent sous la loi commune, et reçoivent, comme les autres citoyens, le châtiment dû à leurs crimes ou à leurs délits. […] MM. les procureurs du roi, MM. les maires des diverses communes du royaume sont les organes des lois, les délégués du prince ; ils doivent eux-mêmes donner les marques du plus profond respect pour la religion, et de la plus grande vénération pour les ministres du culte, lorsque ceux-ci, pénétrés de la majesté de leurs fonctions, méritent, par une conduite sage et exemplaire l’estime de leurs paroissiens, mais aussi, lorsqu’ils s’en écartent, il faut que MM. les procureurs du roi, que MM. les maires aient le sentiment de leur dignité, et qu’ils aient assez de force et de courage pour rappeler à leurs devoirs les pasteurs qui s’en égareraient par une erreur quelconque.
Mais peut-être, dira quelqu’un, le Livre des Spectacles que ce grand Cardinal a composé, n’est pas commun, et tout le monde n’est pas informé de ce qu’il contient. Voyons donc dans les Ouvrages qui sont plus communs, de quelle manière il s’explique. […] C’est ainsi que l’Église est en possession d’en parler o : Je pourrais produire autant de témoins de ce que j’avance, qu’il y a de Prédicateurs qui montent dans les Chaires, puisque tous d’une commune voix s’élèvent contre ce dérèglement.
Cette censure prive des biens spirituels, que les Chrétiens, en qualité de membres de l’Eglise, ont en commun, comme la priere, les Sacremens.
On s’écriera d’une commune voix, que la Grèce les connut la prémière ; cette opinion me paraît très-mal fondée : je ne vois pas pourquoi quelque autre Peuple n’aurait pas inventé les Spectacles.
L’Evesque est ministre aussy bien que le Prestre, & ils doivent tous deux exercer leur ministere suivant les ordres du maistre commun qui est Jesus-Christ, & l’Eglise universelle.
Mais outre les raisons communes de conscience, que n’exigent pas d’eux l’élévation et les fonctions de leur état ?
On se dédommage sur le commun des hommes, dont chaque jour on se joue.
2°, Que les Religieux et les personnes constituées en dignité Ecclésiastique ne pouvant aller à la Comédie sans scandale, cela suppose même que le monde croit qu’elle ne peut s’accorder avec les maximes et la sainteté de la Religion Chrétienne, et qu’ainsi les notions communes s’accordent avec les saints Canons.
Je remarquerai encore, que des couplets sur des airs communs, sont mal placés parmi des morceaux de musique.
Si nous disions la Regina ha la febre, cette expression nous feroit rire ; mais quand nous disons, Soffre di febre assalto, cette transposition, & cette métaphore, annoblissent une maniere de parler qui cesse d’être commune & devient Poëtique.
Je réponds encore que ces punitions et ces récompenses s’opèrent toujours par des moyens si peu communs, qu’on n’attend rien de pareil dans le cours naturel des choses humaines.