Les Comédiens François crurent avoir trouvé le moment favorable, & présentèrent au Roi une requête tendante à obtenir l’état de citoyen, & à faire confirmer les lettres patentes de Louis XIII, qu’ils disoient le leur avoir accordé. […] C’est pourtant un Comédien célèbre, qui pendant quarante ans a fait le métier avec applaudissement, qui déclare qu’il ne parle que d’après l’expérience, & avoue de bonne foi qu’en montant sur la scène il a toujours gémi de son indécence & désiré de la quitter, qu’il seroit à propos qu’on supprimât tout-à-fait le théatre ; mais que ne pouvant l’espérer, il faut du moins travailler à sa réformation, qu’il juge absolument nécessaire.
Ces mêmes Magistrats qui donnent des spectacles au peuple, dégradent un métier dont ils font tant de cas, déclarent infâme, chassent du Sénat, du barreau, de la tribune, de l'ordre équestre, privent de tous les honneurs, les Comédiens, Gladiateurs, Athlètes, qu'ils aiment éperduement, auxquels ils se livrent par des crimes qu'eux-mêmes punissent. […] Les Acteurs tragiques pousseront alors des cris plus perçants que sur le théâtre, les Comédiens seront comme dissous par la force du feu plus que par la dissolution de leurs mœurs et de leurs gestes.
Cette Prose a une mesure conforme u ton de la conversation, & l’on m’a assuré qu’une ancienne & célebre Comédienne disoit qu’elle aimoit mieux jouer dans toute autre Piéce, que dans une Piéce en Prose de Moliere, parce que quand sa mémoire ne lui fournissoit pas les mêmes mots, & qu’elle vouloit dire la même chose en d’autres termes, elle perdoit aussitôt le ton naturel, quelle avoit peine à reprendre.
Ce grand jour devoit être annoncé par toutes les cloches des Eglises, par le canon de la Bastille & des Invalides, par les fanfares de l’hôtel de-ville ; mais les Curés, les Echevins, les Gouverneurs ont la mauvaise humeur de s’y réfuser ; ils ne sont ni comédiens ni Voltairistes. […] Ce jour à jamais mémorable étant venu, tout le corps illustre des comédiens fut en mouvement, les trois théatres se réunirent, danseurs, danseuses, musiciens, musiciennes, officiers, jusqu’au moucheur des chandelles, le grave conseil en robe, tous les acteurs dans leurs plus beaux habits, & leurs plus riches parures ; la plus élégante toillette avoit prodigué ses trésors, la décoration étoit la plus brillante, & les amateurs sans nombre, tous s’écrioient en chœur : Grand Voltaire ce jour est un grand jour pour vous.
Ce n’est pas que tous les Comédiens ne soient de la plus haute noblesse. […] Parmi nous cette décoration théatrale seroit sans conséquence, on ne feroit que rire des comédiens ; mais Pompée n’étoit pas un homme à caresser des breloques.
Un des motifs qui fait que les Comédiens jouent rarement cette pièce c’est qu’ils savent que la plupart des Spectateurs sont révoltés si fort de l’horrible cruauté d’Atrée, qu’ils ne peuvent que rarement soutenir une seconde représentation de cette pièce. […] Je suis donc bien éloigné d’attaquer ses ouvrages sous prétexte du bien public, et n’est-il pas honteux, pour un Philosophe comme vous, qu’un Comédien lui donne l’exemple de la probité ?
Les Comédiens Français commencent à donner l’éxemple.
Mais si les Ministres de l’Évangile se taisent, en se plaignant peut-être, qu’ils n’ont pas la liberté prophétique de tout dire : La Providence a permis que la liberté comédienne et satirique y ait suppléé ; et que le siècle ne passât point, sans se voir reprocher publiquement sa corruption toute entière.
[NDE] Taconet, ou Taconnet, est un auteur dramatique, un comédien et enfin un personnage vulgaire et violent de comédies et de farces.
On n’oseroit paroitre dans le monde, si on n’est coëffé en Comédien ; aussi les Baigneurs & les Coëffeuses vont assidument au spectacle, & par libertinage, & par intérêt, pour prendre des leçons de leurs bonnes amies, car personne ne porte plus loin la finesse de l’art, & les coups de maître. […] Sénateur à la moderne, plus femme que homme, habitant de toilette, plus que citoyen Romain, & de tous ces vils esclaves, qui exerçoient à Rome le métier de Friseur, de Calamistreur, que nous honorons, ainsi que les Comédiens, qui n’étoient, la plupart, que des esclaves, & qui tous étoient infâmes, par des loix expresses.
Les comédiens en ont plusieurs dans leurs archives, les empiriques de la beauté ne sont rien moins qu’inventeurs, ils ne débitent que ce qu’ils ont trouvé, ils lui donnent un nom singulier, le débitent avec assurance, comme si c’étoit leur ouvrage. […] Sa mere qui ne valoit pas mieux qu’elle, & qui avoit été sa maîtresse de libertinage, eut une fin aussi tragique ; elle s’étoit abondonnée au comédien Mnester.
2. comme d’une troupe de Comédiens, ce qu’elle a été pendant plusieurs années, & qu’elle a cessé d’être depuis qu’on en a réprimé les excès. […] Vos masques peuvent-ils lui plaire, disoit Tertullien, aux Comédiens ?
ignorez-vous encore qu’un comédien n’est point un prédicateur et que ce n’est que dans les chaires des églises où l’on montre, les larmes aux yeux, l’horreur que nous devons avoir pour le péché ?
Un Prince n’oserait faire le Comédien, un simple Bourgeois croit qu’il y a des divertissements indignes de sa condition : un Religieux se rendrait infâme en se divertissant comme la plus grande partie des Chrétiens ; et un Chrétien se persuade qu’il n’y a rien de messéant à un si grand nom, il n’a point de honte de se divertir en Païen.
Mais de quelque beauté que brille ce chef-d’œuvre de Jean-Jacques, ma réponse sera toujours celle-ci : le même volume qui renferme sa lettre contre les théâtres, contient également ses pièces de théâtre ; et on lit à la note 66 de cette même lettre les paroles suivantes échappées à l’auteur du devin du village : « Je n’ai jamais manqué volontairement une représentation de Molière… J’aime la comédie à la passion… » Qu’en pensez-vous, M. le Laïc, et que diriez-vous si un personnage auguste s’était chargé de me fournir, par le courrier d’aujourd’hui, un argument de plus : lisez l’ordonnance du Roi du 8 décemb. 1824, qui a pour but de favoriser l’art dramatique et de procurer aux jeunes comédiens les avantages d’une instruction graduée.
Ainsi la Poësie de style est au Poëte, combinant les idées, ce que le Comédien est au tragique.
Une femme occupée des adorations qu’elle a vu rendre sur le théâtre à des personnes de son sexe, se rebutte de son mari, qui n’a point pour elle des maniéres comédiennes.
Les Comédiens, sans argent & sans crédit, abandonnerent cette terre maudite : le trône de Thalie fut renversé à Stockholm, & ne fut rétabli que foiblement long-temps après.
Elles étoient faites à l’honneur des Dieux, dans les grands jours de Fêtes ; les Sujets intéressoient la Religion, les Acteurs avoient sur leurs têtes des couronnes, & tout homme qui portoit une couronne, étoit comme sacré ; c’est pour cette raison que la profession de Comédien ne fut point regardée dabord à Athenes, comme méprisable.
Mais il ne prend pas garde qu’il augmente sa gloire en même temps qu’il croit la diminuer, puisqu’il avoue qu’il est bon comédien, et que cette qualité n’est pas suffisante pour prouver, comme il le prétend, qu’il est méchant auteur.
Elle fut de nouveau abandonnée, quand le Roi alla à Versailles ; on l’a depuis donné à l’opera, quand la sale du Palais Royal fut brulée ; depuis qu’elle a été rebâtie, on la livrée aux Comédiens Français, qui par ce moyen superbement logés dans une Maison Royale sont déchargés de l’entrétien de leur sale, & des embellissements qu’il y faudroit faire, & qui sont sur le compte du Roi. […] On fit de grandes dépenses pour la décoration, les ballets, les danses, la musique ce qui fit doubler les entrées, & valut beaucoup aux comédiens Mais ce qui attira le plus de monde, ce furent les amours de Bacon & de la Chammelé.
…… Et les interprètes de nos poètes dramatiques, les malheureux comédiens en un mot ! […] … (Il y a déjà loin de ces temps à notre époque) notre Molière, poète et comédien, descendant presque mourant de la scène, aurait appelé en vain un prêtre auprès de son fauteuil de mort.