C’est une ruse et finesse du diable, de changer les choses bonnes et saintes en mauvaises et profanes.
En vain, Prince, prétendez-vous accabler ce peuple par la force de vos armes, et par les superstitieuses malédictions d’un Prophète, forcé à se démentir, et à changer en bénédictions les anathèmes que vous vouliez lui faire lancer ; pour vaincre sûrement vos ennemis, rendez-les voluptueux, envoyez dans leur camp des femmes Madianites, belles, parées, faciles, séduisantes (des Comédiennes) ; que par leur chant, leur danse, leurs fêtes, leurs jeux, (les spectacles), elles excitent les passions et fassent pécher Israël, la victoire est à vous : « Balaam docebat Balac mittere scandalum in Israel. » (Apoc.
Le nouveau ton où l’on se monte, la nouvelle éducation qu’on croit du bel air de donner à la jeunesse, le débordement de danseurs, chanteurs, joueurs d’instruments, Peintres, Poètes, baigneurs, coiffeuses, etc. dont tout est plein, et qu’entraîne la comédie, et qui sont autant d’amis, de compagnons, d’exemples, de confidents, de corrupteurs ; tout cela, j’ose le dire, a changé la face de la nation.
Changez les noms ; ajoutez quelque circonstance, distribuez différemment les rôles, nuancez les caractères, vous ferez vingt pièces de la même étoffe. […] En effet, il faut au théâtre passer les bornes de la nature, changer les portraits, outrer les passions, forcer sa voix, parce que tout étant vu dans le lointain, il faut par une sorte de perspective que tout soit au-dessus de la grandeur naturelle, pour arriver à l’œil du spectateur dans son point de vue.
Que les choses ont changé de face depuis l’établissement de la Salle des Comédiens Mirmidons ! […] Nous devons tenir pour certain, que l’esprit peut quelquefois être assez borné, pour ne pas saisir le véritable sens de telle ou telle idée ; il est facile alors de se rendre inintelligible, mais le cœur toujours trop-tôt infermit par les passions qui le dominent, ne prend jamais le change, & c’est à lui qu’il est impossible d’en imposer : Ce que l’esprit ne comprend pas, Le cœur aisement le devineDans Jeannot & Jeannette, Opéra Comique de Madame Favart, de MM. […] Mais si cette douceur, cette honnêteté tant rebattues, ne sont que des mors vagues, des expressions parasites, qui ne signifient rien à force d’être répétées sans cesse ; si par malheur les mœurs publiques sont corrompues, si les mœurs particulieres sont détestables, les notions du bien & du mal, changées, la Religion tournée en ridicule, la nature traitée de chimere, on n’a plus à chercher la cause de tant de forfaits multipliés, on la reconnaît dans ses effets. […] , à faire ce qu’on voit & ce qu’on entend, & si le plaisir de voir mal faire se change en habitude, que cette habitude devienne une seconde nature, alors tout est perdu.
Or ès jeux dont est question, il n’y a rien si ordinaire que ce déguisement, et cette confusion de sexe quant aux habits,47 La loi de Dieu qui condamne cela comme une abomination, ne fait point d’exception : et s’il y en avait quelqu’une, il faudrait qu’elle fût tirée de la nécessité, laquelle ne peut avoir lieu en cela, comme elle aurait en celui, où celles qui changeraient d’habits pour sauver leur vie. […] Lorsque nous sommes appelés au sac et à la cendre3, nous nous chargeons d’or et de pierreries, et comme si nous nous voulions moquer de la croix de Christ, nous la changeons en une croix d’orfèvrerie, pour parer le corps, de ceux qui ne pensent à rien moins qu’à charger sur eux la croix du Seigneur, renoncer à eux-mêmes et le suivre. […] nous changeons par nos iniquités la nature des choses : et ce que Dieu a fait bon par le don de sa miséricorde, nous le faisons être mauvais, par la perversité de nos mœursgz. […] Il ne faut que changer le nom, et nous trouverons qu’il parle à ceux de notre temps : et nous avertit sagement92, « que nous nous sauvions de cette génération perverse ».
Que si la sainte Escriture n’a pas le pouuoir de desabuser vn Chrestiẽ, qu’au moins la honte d’auoir esté si long temps abusé le fasse reconnaistre ; & qu’il ne prophane plus l’Escriture, parce qu’elle est prudente ; elle s’accommode comme vne mere bien auisée à nos infirmitez ; elle donne quelquefois des commãdemens, quelquefois de simples conseils : & souuent ce qu’elle veut défendre est mieux défendu par son silence que par sa voix, quand sa modestie le veut ainsi ; si la verité y paroissoit tousiours nüe, elle auroit changé de nature, ayãt ses nourrissons en si mauuais estime.
Outre les voies criminelles, inconnues, que ces écrivains possédés par la passion de faire preuve d’imagination, de donner du neuf, du fort, des scènes à effet révélèrent continuellement aux méchants et aux fourbes, ils les obligèrent à en chercher aussi eux-mêmes ; c’est-à-dire à changer leurs stratagemes, à rafiner leurs moyens, à user de plus d’industrie dans leurs fourberies, laquelle industrie, toujours secondée et excitée de la même manière, se lègue, ou se perpétue en augmentant, reste avec ses découvertes dans la société qu’elle infecte et désole de plus en plus.
Parmi ces promesses qu’il croit impossibles ou déshonnêtes, il met celle de changer de religion ou de garder la continence .
Sémiramis fit élever en l’air des jardins immenses par des colonnes énormes, les empereurs de la Chine firent environner leur empire d’une muraille de quatre cens lieues, Auguste changea la ville de Rome & la bâtit toute de marbre.
Car non-seulement dans toutes les Entrées il y a diversité de figures, mais encore on en change maintenant à chaque cadance. […] Aussi la figure d’une Entrée paroît avec plus de grace quand elle dure quelques momens, & qu’elle donne le loisir d’en apercevoir les graces ou les deffauts : Il est donc d’une extrême importance, de n’en point changer que de demy-couplet à demi-couplet ; & encore de couplet à couplet, sur tout dans des matieres ou tristes ou serieuses, ou dedans des Entrées Royales. […] Les Danceus communs ont diverses chambres où ils peuvent placer seurement leurs Manes & leurs habits, & où ils peuvent changer selon les diverses Entrées, qu’ils peuvent dancer sans crainte, & sans embarras, & sans souffrir de froid.
Je m’instruis moi-même par ces réflexions : peut-être serai-je assez heureuse pour changer un jour mes préceptes en exemple. […] N’est-ce point nous accoutumer à prendre souvent le change en fait de grandeur d’ame ? […] Leur nom change, s’ils sont heureux. […] L’instabilité, l’agitation de tout ce qui l’environne ne sçauroit ébranler un homme qui craint Dieu : tout change, & il ne change pas. […] J’ai reconnu l’erreur où j’étois en voulant engager cet ami à changer de sentiment ; & j’ai eu la satisfaction de voir le Public ratifier le jugement que j’avois porté de cet Ouvrage.
Le théatre n’est qu’une gaze qui couvre la débauche ; mais personne ne prend le change & elles seroient bien fâchées que la bonne opinion qu’on pourroit former de leur vertu, éloignât les Marchands, & fit languir le commerce, & mit au rabais le prix de leurs grâces & de leurs talens. […] M. de Narbonne Lara, alors Évêque, l’ayant appris, proposa à la ville de changer cette souscription en une œuvre plus utile, & offrit de donner, de son côté, une pareille somme.
Jugeons en par l’état dans lequel elle était le siècle passé, & qui ne parait point devoir changer de sitôt.
On entend un peché mortel que l’on s’est accoutumé de commettre par beaucoup d’actions qu’on en a faites, en sorte qu’on se trouve dans une tres-grande difficulté, & dans une impuissance morale de s’empescher de le commettre, à moins que le cœur ne soit fort changé, & qu’on ne se soit beaucoup combattu.
Mais comme dit le grand Evêque que je viens de citer : « Pour changer leurs mœurs et régler leur raison, Les Chrétiens ont l'Eglise, et non pas le théâtre. » L'amour n'est pas le seul défaut de la Comédie, la vengeance et l'ambition n'y sont pas traitées d'une manière moins dangereuse.
Il prétend prouver en alléguant l’antiquité, que les Comédiens sont notés d’infamie, selon les lois et constitutions Ecclésiastiques ; j’avoue avec lui que la Comédie à sa naissance, a été condamnée de l’Eglise primitive, et des Pères Orthodoxes, en ce qu’elle était une fondrière de tous vices : Mais comme les temps perfectionnent les hommes, et changent de mal en bien l’être des choses, elle s’est tellement rendue agréable par la pureté de son innocence, qu’il ne lui reste rien pour ajouter à son mérite, et qu’autant qu’elle a été pernicieuse en son principe, elle s’est montrée recommandable en la fleur de son printemps.
Très peu allaient à la comédie, la fréquentation du théâtre a tout changé.
Jourdain, un maître à danser, à chanter, les bretteurs, les grammairiens ; et la chute d’un Marquis qui redevient maître Jacques, et qui comme lui ne fait que changer d’habit, pour être tantôt valet, tantôt Prince, ne le céderait pas au Mufti.
Voyons en quoi consiste l’honnête liberté que ce galant homme laisse non pas à sa femme, (M.F. change ici les traits du tableau) mais à une jeune fille dont la conduite et l’éducation lui ont été confiées par son père en mourant, qui, à la vérité lui a permis d’en faire un jour sa femme. […] A l’analyse qu’en fait M.F. on ne croirait pas, si on ne la connaissait, que sous le vain prétexte de réprimer la mauvaise foi et la séduction, elle fournit à chaque pas des armes à l’impureté ; qu’elle en fait des images si séduisantes, que les gradations en sont si imperceptibles et si adroites, ses progrès si rapides, qu’elle est toute entière dans les cœurs, avant qu’on l’ait, pour ainsi dire, sentie s’y introduire ; en un mot qu’elle porte à chaque phrase l’esprit, malgré lui-même, sur des idées sur lesquelles il n’est pas possible de prendre le change. […] M.F. a pris le change.
Qu’importe, le Théatre est si puissant qu’il renverse toutes les loix, qu’il change toutes les idées, décide tous les interêts.
On est encore forcé de changer d’avis ; le pronom la, qui est dans l’avant dernier Vers, montre qu’on n’entend plus parler que d’une Fille ; car s’il s’agissait toujours d’un oiseau, il faudrait dire, zeste, on le voit disparaître.