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101. (1709) Mandement de M. L’Evêque de Nîmes contre les Spectacles pp. 3-8

Nous voyons avec douleur depuis quelque temps, l’affection et l’empressement que vous avez pour les Spectacles, que nous avons souvent déclarés contraires à l’esprit du Christianisme, pernicieux aux bonnes mœurs, et féconds en mauvais exemples, où, sous prétexte de représentations et de musiques innocentes par elles-mêmes, on excite les passions les plus dangereuses ; et par des récits profanes et des manières indécentes, on offense la vertu des uns, et l’on corrompt celle des autres. Nous crûmes la première fois, que ce n’était qu’une curiosité passagère d’un divertissement inconnu, dont vous vouliez vous désabuser, et nous eûmes quelque légère condescendance : mais puisque c’est une habitude de plaisir, et une espèce de libertinage qui se renouvelle tous les ans, nous connaissons que ce n’est plus le temps de se taire, et qu’un plus long silence pourrait vous donner lieu de penser que nous tolé- rons ce que l’Eglise condamne, et que nous condamnons avec l’Eglise. […] Ceux qui sont nés dans les lumières de la foi et de la Religion Catholique, ne rougissent-ils pas d’avoir part à ces œuvres de ténèbres : mais vous, Mes très-chers Frères, qui êtes sortis du sein de l’hérésie, quand ce ne serait qu’en apparence, dans le temps qued vous viviez dans le libre exercice de vos erreurs, osiez-vous, ou par crainte, ou par conscience, approcher de ces spectacles que vous fréquentez aujourd’hui ? […] Les spectacles, quand ils seraient innocents, ne doivent-ils  :pas être défendus dans ces temps de tribulation ?

102. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Henault, que nous n’ayons dans peu de temps tout Mezerai en pieces de Théâtre. […] Il fut fort heureux d’avoir paru dans un temps où étonnés du crime de Damiens, & de la suppression des Jesuites, les esprits étoient montés & tournés singulierement du côté de la fidélité dûe au Prince, comme Corneille fut en partie redevable de ses succès à la situation des esprits, montés & tournés de son temps vers l’indépendance, par les mouvemens de la ligue & de la fronde. […] Sur chaque rôle il y a des étiquettes qui donnent une notice du titre, des dates, du nom des parties, faite dans le temps, chaque année. Il y a quelque temps qu’on recueillit ces étiquettes. […] Ainsi ce Héros si vanté n’est qu’un homme ordinaire qui s’accommode au tems, & sert tour-à-tour la France & l’Angleterre.

103. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PREMIERE PARTIE. — CHAPITRE IV. Des Femmes de Théâtre. » pp. 42-48

Si donc de tout temps elles ont été exemptes de ces travaux et de ces exercices qui demandent de la force et de la fatigue ; et si le fuseau et l’aiguille ont toujours été leur partage, je crois que ce fut moins pour s’accommoder à la délicatesse de leur constitution, que pour ne point blesser cette pudeur, qui doit être l’âme de toutes leurs actions. […] Sans chercher une époque plus éloignée, tout le monde sait que, depuis l’Empire des Perses jusqu’aux derniers temps de l’Empire Romain, et dans les premiers siècles du Christianisme, la profession de Danseuse et de Chanteuse n’était exercée que par des filles de mauvaises mœurs : aussi voit-on que les Chanteuses et les Danseuses étaient au même rang que les Courtisanes. […] Je conviens, sans peine, qu’il y a eu des temps où les mœurs étaient moins respectées sur le Théâtre qu’elles ne le sont à présent dans nos Comédies ; mais il n’est pas moins vrai, pour cela, que dans le Théâtre, tel qu’il est actuellement, il reste encore bien de la corruption.

104. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — PLAN. DU THEATRE. et autres Règlements, Qui sont la suite de ce qu’on a déjà vu, page 106 de l’Ouvrage. » pp. 329-337

Les Acteurs de même seraient aussi placés ou pensionnés ; et quand aux fonds nécessaires pour ces pensions passagères, et même pour l’entretien du Bâtiment et les réparations du Théâtre dans la suite des temps, on les trouverait ou dans une Loterie, ou dans telle autre sorte d’imposition que les Magistrats jugeraient moins à charge au Peuple, ou plus aisée à lever. Les Acteurs et les Actrices du Théâtre de la Réforme seraient logées, comme nous avons déjà dit, et jouiraient chacun d’une pension proportionnée à leurs services : ils conserveraient leur pension et leur logement même en se retirant ; bien entendu cependant que dans le temps qu’ils exerceraient, la pension serait plus forte, et qu’en quittant elle serait moindre : de même si par accident ou par maladie quelqu’un des Acteurs devenait hors d’état de travailler, on lui donnerait la pension et le logement comme s’il avait servi le temps prescrit.

105. (1643) La discipline des Eglises prétenduement réformées « Chapitre XIV. Des règlements ou avertissements particuliers » pp. 381-625

Et les Magistrats Chrétiens exhortés de ne les souffrir, d’autant que cela entretient la curiosité, et apporte de la dépense, et perte de temps. Ne sera loisible aux Fidèles d’assister aux Comédies, Tragédies, Farces, Moralités, et autres jeux joués en public ou en particulier, vu que de tout temps cela a été défendu entre les Chrétiens, comme apportant corruption de bonnes mœurs, mais surtout quand l'Ecriture Sainte y est profanée. […] Tous jeux défendus par les Edits du Roi, comme cartes, dés, et autres jeux de hasard, et ceux où il y aura avarice, impudicité, perte notoire de temps, ou scandale, seront réprimés, et les personnes reprises, et admonestées au Consistoire, et censurées selon les circonstances.

106. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre V. Du Luxe des coëffures. » pp. 115-142

Les Coëffeurs & les Coëffeuses qui voudront s’en rendre l’usage familier, trouveront toute la facilité dans la politesse & le zéle patriotique pour le bien public, dont le Grand César Daillion est rempli, ils abrégeront beaucoup leurs ouvrages, & gagneront au moins une heure de tems, sur chaque tête à coëffer ; tant pis, ils seront moins employés, moins payés ; il faudra moins de Coëfeurs, on y mettra moins de tems. […] Le Valet de Chambre suffira à Madame, & le sage Cesar Daillion n’aura bientôt plus de pratique, il ne sera accueilli que de quelque Philosophe misantrope, ou de que qu’homme de lettres avare du tems, qui regardent une heure comme la vingt-quatrieme partie d’un jour, & la huitieme du tems qu’on passe hors du lit. […] Tandis que dans le même tems l’histoire lance des anathêmes sur les excès de Cléopatre, en Egypte, d’Hérode à Jérusalem, de Neron & de Poppée, de Caligula, de Caracala, de Commode, d’Heliogabale, &c. […] Dans tous les tems, l’esprit de Théatre les passions, les vices portés à l’excès ont fait la célébrité des hommes. […] Ce récit du livre des Rois renferme bien de difficultés, dont les interprêtes s’occupent ; étoit-ce tous les ans, comme dit la vulgate, qu’on les coupoit, ou selon d’autres versions tous les mois, ou de tems en tems, selon le besoin ?

107. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre VIII.  » pp. 195-221

L’ignorance grossiere du tems lui procura des écoliers, des partisans & des ennemis : la gloire mourut avec lui, il n’étoit plus connu que dans les écoles, par ses subtilités, ses erreurs & sa condamnation, à laquelle on dit qu’il se fournit. […] L’écrivain amateur, & plein du théatre, a parlé naturellement son langage, sans songer qu’il auroit du faire parler Abaillard, comme on parloit de son tems 2°. […] La représentation dans le même tems, & la même Eglise où l’on donnoit l’Oraison de quarante heures, est absurde. […] De tems en tems, sur-tout la veille des ordinations, on examinoit rigoureusement tout le monde sur l’Heautontimorumenos, c’est ce qui décidoit du mérite de l’aspirant, du suffrage du Grand-Vicaire, de la faveur de l’Evêque & de l’ordination. […] Les passions exagerent tout en bien & en mal, les passions de tous les tems se répetent, & le monde est son propre écho.

108. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III. Aveux importans. » pp. 83-110

Ce mot qui chez les Catholiques marque un degré de ferveur & une sorte de misticité extraordinaire que Jurieu combattit dans un livre exprès, ne signifie chez lui qu’une piété commune nécessaire à tout le monde pour être sauvé ; on ne peut le soupçonner de rigorisme, la morale des Protestans en est si éloignée ; que dans le même temps M. […] Combien de femmes qui veulent tenir bon contre le temps, & qui s’accrochent à tout pour n’être pas emportées par le torrent ? […] Pierre Viret étoit habile, éloquent, grand Orateur pour le temps, laborieux, Ecrivain, a fait berucoup d’ouvrages, & donné entr’autres un corps de morale considérable en dialogue, où il explique les commandemens de Dieu, l’oraison dominicale, & le symbole des Apôtres ; sa morale est pure, & même sévère, ce qui lui donna du crédit, ce livre seroit utile s’il se fût borné à la morale, mais il y a mêlé toutes les erreurs de sa secte, son langage gothique a de la force, & lui acquit une réputation singulière ; on ne parloit pas mieux alors ; il pensoit comme les Catholiques sur la danse, le fard, le luxe, le jeu ; en voici quelques traits sur le sixième commandement dans le style marotique du temps. […] Avant sa conversion il fréquentoit l’hôtel de Rambouillet, alors le rendez-vous des beaux esprits ; un génie aisé, un caractère aimable, une conversation amusante, beaucoup de facilité à faire des vers l’y firent goûter Voiture un des beaux esprits du temps en fut jaloux, & crut voir en lui un rival, & ne le traita pas bien. […] Son style plut de son temps, comme Regnier, Rabelais qui valoient mieux que lui, quoiqu’aussi pervers pour les mœurs.

109. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre VII. Autre suite de diversités curieuses. » pp. 173-202

C’est un usage qu’à la mort du Roi, de la Reine, du Dauphin, on ferme les spectacles dans tout le royaume, plus ou moins de temps ; ce que l’étiquette n’a pas encore réglé, par rapport à cette espece de deuil, & par-tout on chicane pour abréger ce temps arbitraire. […] Son génie fut favorablement secondé par l’excès auquel les ridicules étoient portés de son temps. […] La flatterie & la calomnie peuvent toujours hasarder ; elles se répandent pendant un temps, & seront reçues de plusieurs personnes. […] L’Auteur les a traduits dans le mauvais François de son temps. […] Après s’être quelque temps embarrassés avec un air de surprise, ils se divisent en plusieurs pelotons ; chacun s’en va de son côté pour chercher une nouvelle terre.

110. (1694) Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie « Réponse à la lettre du théologien, défenseur de la comédie. » pp. 1-45

Elle convient à la personne, au temps, et au lieu … Si elle excite les passions, c’est par hasard. […] Si, dis-je, le Théologien avait pensé à cela, il aurait eu honte de prétendre excuser la Comédie par les circonstances des temps, des lieux, et des personnes. […] Tous ont été rachetés du même Sang, ils en ont été également arrosés, tous doivent donc produire les mêmes fruits et en tous temps, et en tous lieux. […] , qu’il consent qu’on modère un peu l’usage des Spectacles, parce que ce temps étant destiné aux larmes, la Musique alors ne fait pas un si bon effet, comme s’il ne savait pas que toute la vie d’un Chrétien est un temps de pénitence, et que l’institution du Carême ne tend qu’à nous en faire souvenir, et à nous ranimer dans notre pèlerinage. […] Se trouvaient-elles dans les Spectacles du temps des Pères ?

111. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre XII. Des Machines & du merveilleux. » pp. 179-203

En expliquant succintement les effets de ces ressorts magiques, nous marquerons en même tems les abus qu’on en fait. […] Voilà pourquoi l’impression que cause l’agnition, est moins profonde après un tems. […] Il vaut mieux s’en priver quelque tems que de les employer sans succès. […] Lincée qui avoit perdu le tems à demander sa femme, qu’on ne lui refusoit pas, est dans une inquiétude mortelle qu’il exprime en très-beaux vers. […] Sa garde qui jusques-là n’avoit été que froide spectatrice, parce qu’il n’étoit pas encore tems qu’elle agît, fait enfin quelques efforts pour son maître, & est dissipee par le peuple en armes.

112. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre VII. De la Vraisemblance. » pp. 277-286

Que le Poète ait donc grand soin de ne pas s’en écarter un instant, il courrait risque autrement de perdre le fruit de ses peines, & de voir tomber un Ouvrage qui lui aurait coûté beaucoup de tems & de travail. […] Le Bailli est fait sur le modèle des Baillis actuels : rien ne nous avertit dans cette Pièce que le tems de son action remonte jusqu’à la plus haute antiquité. […] On s’écriera peut-être, que ce que je reprends, prouve que l’action est supposée se passer dans le tems qu’on ne connaissait que les Dieux du Paganisme : s’il était ainsi, j’avouerais que je n’y comprends rien, & qu’on se serait plû à contredire l’Histoire, la raison & le sens commun. […] Il est clair que l’action est tout-à-fait modernes ; ainsi l’on fait agir Mercure, Jupiter, dans un tems où l’on ne connait que la Religion Chrétienne, que le culte du vrai Dieu : il est aussi comique d’avoir fait une telle faute, que si l’on fesait paraître un des Saints de la Légende au grand Aléxandre, ou bien à un des anciens Rois de Perses.

113. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Charles IV & Charles V. » pp. 38-59

Il fut que cette fille & sa mere étoient invitées à un repas chez un de leurs amis ; il s’y rendit, & demanda tout haut à la mere de parler tête à tête à sa fille, seulement pendant le temps qu’il pourrait tenir un charbon ardent dans sa main. […] Quelque temps après M. de Cantecroix mourut de la peste. Quoique sa femme, ses domestiques, toute sa maison, en fussent infectés, le Duc brava tous les risques, il a visita assidument, & la gagna si bien, que méprisant toutes les loix de la bienséance, elle l’épousa peu de temps après la mort de son mari. […] Le Roi fit éver l’enfant, & quelque temps après le reconnut pour son fils naturel. […] Malgré le peu de temps qu’il fut à Madrid, & les affaires importantes qui l’appeloient ailleurs, il forma une intrigue avec la fille d’un Grand d’Espagne, dont il devint subitement amoureux.

114. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Ce vice ne respecte rien, ni le lieu, ni le temps, ni l’état, ni la personne, & malgré les lumieres de la raison & de la conscience, il sacrifie tour à ses transports. […] Mais dans des temps si éloignés, qu’on appelle avec raison, des temps fabuleux, dont un si grand nombre de circonstances ajoutées, toutes ridicules & sans vraisemblance qui le défigurent, c’est faire beaucoup d’honneur à Hésiode, à Ovide, & aux autres Historiens du Parnasse de faire des recherches, & former des conjectures pour lui donner un air de vérité. […] Les Prophetes en parlent souvent, & en font des reproches aux femmes galantes de leurs tems & aux idolâtres, & ne l’attribuent qu’aux femmes de mauvaise vie. […] Le fard est de la plus haute antiquité, les folies sont de tous les tems. […] & devient plus beau peu de tems après qu’on l’a appliqué.

115. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Cet homme unique avoit dans sa jeunesse aimé les spectacles & tous les plaisirs, il fut même Poëte, médiocre à la vérité, mais bon pour le temps. […] Parmi ces fêtes innombrables, en voici une singulière rapportée par Langalerie dans ses Mémoires, & la Beaumelle dans la vie de Madame de Maintenon, d’après le Mercure & les Gazettes du temps, qui même en faisoient honneur au Roi. […] On eut même l’imprudence de les faire dans un temps que le Roi dangereusement malade, venoit de souffrir l’opération de la fistule ; étoit-ce le temps de donner des fêtes ? […] La loi qui fait tout vendre d’autorité publique, n’étoit pas encore portée au temps d’Ulpien, il n’y a pas même parmi nous d’ordonnance qui le prescrive, & nous en sommes, quoique Chrétiens, au terme de la République, quoique Payenne. […] X, an. 1669, rapporte ce trait du Gazetier du temps.

116. (1760) Sur l’atrocité des paradoxes « Sur l’atrocité des paradoxes —  J.J.L.B. CITOYEN DE MARSEILLE, A SON AMI, Sur l’atrocité des Paradoxes du Contemptible J.J. Rousseau. » pp. 1-128

N’est-ce pas chez nous que, de tems immémorial, fleurissent les beaux Arts dont la France est la patrie ? […] Un nom supposé les cèle quelque temps, mais leur conduite dissolue les démasque. […] Je vois cet usage assez généralement suivi ; ô temps ! […] Le temps de leur captivité expiré, ils furent chassés du Royaume. […] Thomas porte sur les Histrions de son temps un jugement bien différent de celui que les pères des premiers siècles avaient porté sur les Histrions de leur temps, lorsqu’ils parlaient des Comédies régulières des Payens : il disait [Art. de Spect.

117. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Les dames se garantissoient du froid & du vent avec des masques de velours noirs, qui s’appelloient du temps d’Henri III. […] Il a paru dans le même temps un nouveau drame, la Dame de charité, la Sœur grise. […] Si, au contraire, ils sont des obstacles à la sainteté, s’ils empêchent de gagner les indulgences, & de mettre à profit ce temps de grace, pourquoi le permettre en aucun temps ? […] Mais cette défense étoit bien sévere, puisque le temps du jubilé dure six mois. […] L’Eglise dans tous les temps a proscrit le théatre.

118. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

Ces mêmes horreurs subsistant encore du temps de S.  […] Chrysostome des spectacles de son temps. […] Le degré de corruption qui régnait de leur temps sur la scène leur imposait le devoir de les proscrire, et comment ne l’auraient-ils pas fait ? Voyez ce que dit Tertullien : « N'allons point au Théâtre qui est une assemblée particulière d’impudicité où l’on n’approuve rien que l’on n’improuve ailleurs, de sorte que ce que l’on y trouve beau, est pour l’ordinaire ce qui est de plus vilain et de plus infâme ; de ce qu’un Comédien par exemple y joue avec les gestes les plus honteux et les plus naturels ; de ce que des femmes oubliant la pudeur du sexe, osent faire sur un Théâtre et à la vue de tout le monde, ce qu’elles auraient honte de commettre dans leurs maisons ; de ce qu’on y voit un jeune homme s’y bien former et souffrir en son corps toutes sortes d’abominations dans l’espérance qu’à son tour, il deviendra maître en cet art détestable etc . »d Croyez-vous Monsieur que si les spectacles du temps de ces Saints hommes eussent ressemblé à ceux d’aujourd’hui ils se seraient élevés si fort contre eux et qu’ils n’auraient pas été de l’avis de S.  […] Ce spectacle est adopté en Allemagne comme en France, d’abord pour contribuer à l’éducation de la jeunesse ; en second lieu pour occuper pendant deux ou trois heures du jour des libertins qui pourraient employer mal le temps qu’ils donnent à cet amusement ; en troisième lieu pour procurer un amusement honnête à des gens sages qui, fatigués de l’application que leurs emplois exigent, ont besoin de ranimer les forces de leur esprit par un délassement utile à l’esprit même.

119. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Extrait du Privilège du Roi. » pp. -1

S.A.D.M.E.D.C.A.E.P.O.D.S.M. de faire imprimer, vendre et débiter par tel Imprimeur ou Libraire qu'il avisera bon être, un Livre intitulé, Dissertation sur la condamnation des Théâtres, pendant le temps de cinq ans, à commencer du jour que ledit livre sera achevé d'imprimer. […] Pepingué, Imprimeur et Marchand Libraire à Paris, pour en jouir le temps porté par celui.

120. (1694) Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie, avec une réfutation des Sentiments relachés d’un nouveau Théologien, sur le même sujet « Décision faite en Sorbonne touchant la Comédie. » pp. 1-132

L’on voit tant par la fin que se propose Saint Thomas, que par les paroles qu’il rapporte de Saint Chrysostome, qu’il parle de la Comédie dans la pratique et comme elle se représentait de son temps ; l’on montrera encore ceci davantage, lorsque dans la suite on parlera de Saint Louis qui chassa les Comédiens de son Royaume, du vivant duquel était Saint Thomas. […] On ne peut pas douter que du temps de saint Bernard on n’ait condamné les Comédies. […]  » L’on pourra peut-être croire qu’en approchant plus près du siècle présent, les Théâtres se sont purifiés et ont beaucoup changé, mais on en peut juger par ce qui s’est passé du temps de saint Charles, et depuis lui jusqu’à présent. […] Et quand il en serait question, cela ne prouverait pas que la Comédie fut permise les autres jours ; mais seulement que c’est un plus grand péché d’y assister ou de la représenter aux jours et heures particulièrement consacrés par l’Eglise pour honorer Dieu, qu’en un autre temps ; et c’est pour cette raison particulière qu’ils sont plutôt excommuniés. […] Mais ils en sont relevés pour l’avenir, sous cette condition, que dans les Comédies qu’ils joueront il n’y ait rien qui blesse l’honnêteté publique par une parole même à double entente : ce sont les termes de la Déclaration, d’où l’on peut inférer qu’on a cru en ce temps-là, qu’on pouvait jouer la Comédie sans péché.

121. (1753) Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies et les mascarades [Missionnaire paroissial, II] « Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies & les mascarades. » pp. 268-287

Que ce soit seulement dans le temps d’une joie convenable, comme d’une réjouissance publique : Ut sit tempore lætitiæ, ut liberationis gratiâ, vel in nuptiis & hujusmodi. […] Que l’honnêteté y soit régulièrement observée à l’égard des chansons, des gestes, du lieu, du temps & des autres circonstances qui l’accompagnent. […] C’est pourqoui ni la longueur du temps, ni l’autorité des personnes, ni les priviléges des nations, n’ont pas la force de rendre légitime une mauvaise coûtume. […] Mais pour les danses, elles sont encore plus défendues les jours de Dimanches & de Fêtes, que dans un autre temps. […] Augustin : D’ailleurs ces sortes de déguisements portent aisément à faire des actions qui blessent la pudeur & l’honnêteté chrétienne, sur-tout dans un temps de débauche, de libertinage & de plaisirs, tel qu’est celui du carnaval, où quantité de Chrétiens s’abandonne à des excès criminels, sans que presque personne s’y oppose.

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