« Que les tragédies et les comédies qui ne doivent être faites qu’en latin, et dont l’usage doit être très rare, aient un sujet saint et pieux : que les intermèdes des actes soient tous latins et n’aient rien qui s’éloigne de la bienséance, et qu’on n’y introduise aucun personnage de femme ni jamais l’habit de ce sexe. » En passant, on trouve cent traits de cette sagesse dans les règlements de ce vénérable institut : et on voit en particulier sur le sujet des pièces de théâtre qu’avec toutes les précautions qu’on y apporte pour éloigner tous les abus de semblables représentations, le meilleur est, après tout, qu’elles soient très rares. […] C’est aussi pour cette raison, que parmi tant de graves invectives des saints pères contre le théâtre, on ne trouve pas que jamais ils soient entrés dans l’expédient de le réformer. […] Saint Charles qu’on allègue comme un de ceux, dont la charitable condescendance entra pour un peu de temps dans le dessein de corriger la comédie, en perdit bientôt l’espérance ; et dans les soins qu’il prit de mettre à couvert des corruptions du théâtre, au moins le carême et les saints jours, il ne cesse d’en inspirer un dégoût universel, en appelant la comédie « un reste de gentilité »Act. p. 4. inst. praed. edit. 1599. p.485. […] Voilà les saintes maximes de la religion chrétienne sur la comédie.
Bernard, mais l’une et l’autre de ces vertus est néanmoins très grande, et pour faire que notre sanctification soit parfaite et achevée il faut nécessairement que nous apprenions du Saint des Saints la douceur et l’humilité.
Ceux qui ont voulu faire paraître des saints sur la scène ont été contraints de leur donner un air de fierté incompatible avec l’humilité chrétienne, et de leur mettre dans la bouche des discours plus propres à des héros de l’ancienne Rome qu’à des saints et à des martyrs.
X/1a/4914 (ff. 80r-82r) ès Jours de décembre mille cinq cent quarante et un Jeudi VIIIe Vendredi IXe Samedi Xe Dimanche XIe Lundi XIIe St. […] Et même les chantres ou chapelains de la sainte chapelle de ce palais, tant que lesdits jeux ont duré, ont dit vêpres les jours de fêtes à l’heure de midi, et encore les disaient en poste et à la légère pour aller auxdits jeux, chose indécente non accoutumée et de mauvais exemple et contre les saints conciles de l’église, même contre le concile de Carthage in capitulo qui die de consecratione, distinctio 1ª, où est dit § qui die solemni praetermisso ecclesiae convenctu ad spectacula vadit excommunicetur y. […] Et tant les entrepreneurs que les joueurs sont gens ignares non lettrés qui ne savent ni a ni b qui n’ont intelligence non seulement de la sainte écriture immo z ni d’écritures profanes. […] Quarto, ils mêlent le plus souvent des farces et autres jeux impudiques, lascifs ou dérisoires, qu’ils jouent en la fin ou au commencement, pour attirer le commun peuple à y retourner, qui ne demande que telles voluptés et folies, qui sont choses défendues par tous les saints conciles de l’église de mêler farces et comédies dérisoires avec les mystères ecclésiastiques, ainsi qu’il est traité par tous les docteurs in capitulo ‘Cum decorem’, ‘De vita et honestate Clericorum’, et per hoc in summo eodem titulo distinctio ex quibus usis ; Item ‘ludi theatrales’ ae. […] [NDE] Les illettrés comprendront mieux l’écriture sainte par la version théâtrale que par une version orale (la lecture).
Comme ceux qui aiment sincèrement la parole de Dieu et trouvent leur joie dans la méditation de ses saintes Ecritures, ont un souverain mépris de ces fadaises, et ces folies pleines de mensonges, ceux aussi qui courent après elles conçoivent de l’éloignement de la parole de Dieu, et n’ont aucun attrait pour la lecture de ses divins oracles. […] Elle fait encore un effet plus malin sur le cœur que sur l’esprit, car si elle gâte ce dernier, elle corrompt l’autre en y excitant les passions et les remuant avec d’autant plus de promptitude et de vivacité, qu’elle y trouve de correspondance, c’est là son but et sa fin principale, c’est ce qui lui attire les applaudissements des spectateurs, la plupart acteurs secrets dans la pièce ; autrement ils s’ennuient, ils languissent, ils s’endorment, et comme dans la lecture ou le chant des Psaumes, on entre dans tous les mouvements et les saintes passions du chantre sacré, qu’on prie avec lui, qu’on gémit, qu’on se réjouit, qu’on passe de l’espérance à la crainte, de la tristesse à la joie, des plaintes aux remerciements, de la frayeur à l’assurance, du trouble à la paix, ici on entre encore plus naturellement dans les divers mouvements des acteurs introduits sur la Scène, le lecteur ou le spectateur est transporté hors de lui-même, tantôt il se sent le cœur plein d’un feu martial, et s’imagine combattre, tantôt agité de mouvements plus doux, il est amoureux, il estime, il craint, il désire, il n’y a point de passion dont il ne sente les atteintes et les émotions. […] Sainte Thérèse nous apprend dans l’histoire qu’elle a écrite elle-même de sa vie, que la lecture des comédies et des livres de chevalerie (que eût-ce été de la représentation effective) refroidit tellement en elle la piété et les bons sentiments dont le Seigneur l’avait prévenue, que sans une grâce spéciale elle se fût engagée dans la voie de perdition où marche le plus grand nombre des hommes. Quoi une sainte, pure comme un Ange, qui avait reçu de Dieu un esprit solide et une horreur extrême de tout ce qui blesse la pudeur faillit à se perdre sans retour, si Dieu ne l’eût regardée des yeux de sa miséricorde, et n’eût ouvert les siens sur l’abîme où elle se précipitait, et vous qui êtes plus faibles que des roseaux, plus fragiles que du verre, vous prétendez que vôtre chasteté ne court aucun risque en vous enivrant de ces folies. […] Jean est suffisant pour en inspirer de l’horreur, car qui donna occasion à ce meurtre horrible, à ce crime l’un des plus énormes qui ait jamais été commis après l’attentat des Juifs sur la personne du Saint des Saints, ce fut la danse de la fille d’Hérodias, elle plut tellement à Hérode, que s’étant indiscrètement engagé avec serment de lui donner tout ce qu’elle voudrait, il crut ne lui pouvoir refuser la tête de Jean-Baptiste dans un bassin, ainsi la tête du précurseur du Messie, de l’ami de l’Epoux, du plus grand d’entre les enfants des hommes, fut le prix de quelques pas en cadence d’une baladine.
Les saints Ecrivains Latins n’étaient pas plus favorables aux spectacles. […] C. et attirer sur les fidèles l’Esprit Saint ; ceux dont la tête et les mains sont consacrées à Dieu par l’onction sainte, afin qu’ils conservent tous leurs organes exempts de toute souillure. […] Nous observerons en passant que c’était principalement le jour de la Fête des Saints Innocents qu’on créait ces faux Evêques. […] La corruption du monde oblige quelquefois de tolérer des choses qui font gémir les Saints. […] L’Ecriture Sainte, les Conciles et les Pères le défendent.
Descartes fut enterré comme un autre, & son corps par les soins de l’Ambassadeur de France a été transporté à Paris, & déposé dans l’Église de Sainte Geneviéve. […] Ce contraste seul en est une, mais à la honte de la Religion aussi déplorable que risible ; un Religieux la complimentant crut beaucoup la louer en lui disant qu’elle seroit mise entre les Saints à côté de Sainte Brigitte, Reine de Suède ; comme elle se moqua de cet éloge assez peu convenable en effet : J’aime mieux , lui dit-elle, être parmi les sages que parmi les Saints. […] La vraie sagesse est la sainteté, il n’y a que les Saints vraiment sages ; les sages du temps ne sont que des insensés, peut-être faisoit-elle allusion aux révélations de Sainte Brigitte, qu’elle taxoit de folie ; car elle tenoit sur la Religion, les Ministres, les Saints, les pratiques, les cérémonies, les discours les plus libres, elle n’eut point à changer de style, elle ne pensoit pas plus mal étant Luthérienne. […] Sa conversion fut bien tardive pour une Sainte, une Martyre qui sacrifie une couronne à la foi. […] Conduite bien différente de celle de St.
N’est-ce pas vous qui, dans les conférences du soir, avez soutenu une controverse d’autant plus pénible que vous défendiez, au moins en apparence, la cause la plus faible, celle de l’incrédulité ; controverse d’autant plus difficile encore, que vous étiez réduit à des questions extrêmement laconiques, et que, par les longs développemens, auxquels se livrait le saint homme chargé de faire entendre la parole de Dieu, vous étiez réduit au silence et obligé de reconnaître qu’il n’avait jamais tort ? […] C’est le fils aîné de l’église qui a rendu cette ordonnance et elle est contresignée par Mgr. le comte de Corbière, un des ministres qui protègent le plus notre sainte religion. […] Si nous en croyons un chanoine de Paris, l’abbé Bergier (dans un ouvrage imprimé en 1788 avec approbation et privilège du Roi), lorsque David fit transporter l’arche sainte de la maison d’Obédedom dans sa ville, il dansait de toutes ses forces devant le Seigneur. Le même auteur nous apprend, quoiqu’il soit opposé à la danse, que dans plusieurs villes les fidèles passaient une partie de la nuit, la veille des fêtes, à chanter des cantiques et à danser devant les portes des églises ; qu’on dansait à Limoges dans l’église de St.-Martial ; et que le père Ménétrier a vu dans plusieurs cathédrales « les chanoines danser avec les enfans de chœur le jour de Pâques. » Il y a plus, Monsieur, et ce seul exemple devrait suffire, relisez les lettres de St.
Les Poètes ont souvent mis sur le Théâtre des sujets graves tirés de toutes sortes d'Histoires, et même de nos Ecritures Saintes, et des persécutions de nos Martyrs ; elles font encore aujourd'hui comme autrefois l'exercice de la jeunesse studieuse, et les Maîtres des Sciences qui tiennent la plus belle Ecole de doctrine et de piété, ne feignent point de composer une infinité de ces Poèmes, et d'en donner publiquement le récit par le ministère de leurs Disciples, les plus modestes et les plus illustres. […] Quand on renouvela ce divertissement dans l'Europe, il commença par des Satires aigres et mordantes qui tirèrent bientôt après elles le libertinage, et cela fut corrigé par les Histoires Saintes que l'on y fit représenter ; et les personnes de piété en prenaient tant de soin, que l'on forma cette Confrérie de la Passion, qui possède encore l'Hôtel de Bourgogne, où l'on représentait des Histoires Saintes ; et où maintenant on en représente encore de toutes sortes.
Nous allons donc voir, s’il est expressément défendu de danser les jours des Fêtes ; parce que suivant la maxime des Casuistes mêmes, ce que les lois défendent de faire les jours des Fêtes, est contraire à la révérence avec laquelle on les doit célébrer, et par conséquent celui qui fait dans ces saints jours les choses qui sont défendues par les lois, viole le précepte de la sanctification des Fêtes. […] Et plus bas : « Mais quoique nous défendions toutes ces œuvres serviles par la considération de ces jours, qui sont si saints, et si pleins de religion, et qui doivent être célébrés dans le repos de l’esprit ; nous ne souffrirons pas néanmoins qu’aucun s’adonne à la recherche des plaisirs terrestres, et des voluptés sensuelles. […] Amissionem militiæ, proscriptionemque patrimonii sustinebit, si quis umquam hoc die festo spectaculis interesse, vel cujuscunque Judicis apparitor, prætextu negotii publici, vel privati, quæ hac lege statuta sunt, crediderit temeranda. » On voit bien dans ces Constitutions pieuses et Chrétiennes, quels ont été les sentiments des Princes touchant l’observance des Fêtes, et des autres jours qui demandent une particulière application à Dieu, et à la prière, puisqu’ils ont défendu en ces saints jours, sous des peines très rigoureuses, tout ce qui sert à la volupté.
» Quelle application d’un passage de saint Paul ; d’une instruction toute sainte à une leçon de libertinage ? […] De son explication des saintes Lettres notre Théologien passe à celle de la Liturgie. […] Il va d’un crime à un autre ; de la censure des ouvrages de Dieu à la profanation de sa sainte parole. […] verra-t-on sans s’émouvoir, les saintes Lettres profanées, et le Christianisme chargé d’opprobres ? […] Les saintes Lettres ne seront-elles qu’un amusement semblable aux Champs Elysées d’Homère et à la Théogonie d’Hésiode ?
Donc il faut nécessairement conclure que ce serait abuser de ces exemples, qui sont Saints, et dignes de vénération, de vouloir s’en servir pour excuser les usages de ce Siècle corrompu, et qu’on ne peut point les alléguer pour autoriser ces pratiques séculières ; « de peur, comme dit S. […] qu’il ne semble que nous voulions justifier nos vices par les saintes Ecritures ; ce qui serait les profaner d’une manière très indigne ».
Ce sont ces saintes délices qui font monter les âmes chrétiennes du désert de ce monde jusqu'à Dieu, selon cette parole du Cantique : « Quae est ista quae ascendit de deserto deliciis affluens ? […] Esprit inspire à tous ceux à qui il donne de l'amour pour sa sainte parole.
Enfin nous citerons encore le témoignage non d’un docteur, d’un Père de l’Église ou d’un saint évèque, mais celui d’un pair de France, d’un homme peu suspect d’ascétisme, de M. […] Car peut-on, sans faire une injure atroce à ce saint, lui imputer une doctrine contraire à celle des conciles et des Pères de tous les siècles ? […] On voit que ces saints docteurs ne croyaient point que les acteurs, les comédiens fussent excommuniés ». Il est vrai, ces saints docteurs parlent sur la comédie, comme saint Thomas, et dans le même sens et aux mêmes conditions que saint Thomas ; mais ils ne parlent que de la comédie et non des comédiens, et par conséquent ils ne disent pas s’ils sont excommuniés ou non ; ou, s’ils parlent des comédiens, c’est pour déclarer, avec tous les théologiens et conséquemment avec Mgr Gousset lui-même, qu’on ne peut absoudre un comédien même à l’article de la mort, s’il ne renonce à sa profession. […] La société peut subir certaines mutations dans sa constitution, et les goûts et les passions des hommes peuvent suivre ces phases sociales et revêtir des formes nouvelles : mais la doctrine ou les saintes maximes de l’Église ne varient pas ; leur application seule peut varier et se modifier suivant les circonstances des mœurs, des temps et des lieux.
» Cela étant ainsi, nous pouvons donc assurer, comme une chose constante, que c’est avec raison que les Comédiens, et tous autres gens de cette trempe, dont l’emploi est d’exciter ou d’entretenir l’amour mondain et profane, sont privés de la participation des choses saintes ; et il n’est pas moins certain, que l’on ne peut sans péché assister à leurs spectacles. […] Car l’Eglise a condamné les jeux de théâtre dans tous les siècles, ainsi qu’il paraît par les Ecrits des Saints Pères, qui ont invectivé contre ces vains et pernicieux amusements. […] De sorte qu’on peut dire avec les Saints Pères, que les spectacles, sont, principalement pour les jeunes gens, une école d’impureté et de libertinage : « Privatum consistorium impudicitiæ ». […] Car peut-on sans faire une injure atroce à ce Saint, lui imputer une doctrine contraire à celle des Conciles et des Pères de tous les siècles ? […] Vnde a tali inspectione omnes se arcere debent. » Voilà quel est le sentiment de ce Saint sur les Comédies, telles qu’on les représente aujourd’hui : après quoi il ajoute… « Quædam vero spectacula sunt de rebus utilibus et ad vitam necessariis, sicut sunt venationes et cætera hujusmodi : et talia spectacula distrahunt animum.
On l’a fait en action de graces & par religion dans les fêtes & les cérémonies les plus saintes, non-seulement chez les Payens, qui célébroient leurs faux Dieux par des danses religieuses, mais chez les Juifs. […] Je crois même très-déplacé de mêler des danses aux pieces saintes du nouveau Testament, comme Polieucte, &c. […] Je crois même que le respect pour le lieu saint doit éloigner les danseurs des lieux circonvoisins des Eglises. […] A même temps qu’ils reçurent l’onction du saint chrême, que la croix fut arborée sur leur front, le Saint Esprit dans la confirmation prit possession de leur ame : qu’on cherche dans ce bal les dons du Saint Esprit, & à travers l’impudence & la folie l’onction sainte & le signe de la croix. […] Les Saints font de la danse une image plus affreuse, ils disent qu’elle tourne en dérision la passion de Jesus-Christ.
On les passe à la sainte Table comme des pécheurs publics : on les exclud des ordres sacrés comme des persones infâmes : par une suite infaillible la sépulture Ecclésiastique leur est déniée. […] & que les loix de la Cité sainte & celles du monde étoient différentes.
Depuis qu’on a quitté la manière toute simple de traiter les matières de Théologie par l’Ecriture Sainte et par les Pères de l’Eglise, pour ne plus suivre que les vaines subtilités d’un raisonnement humain et philosophique ; il s’est fait peu à peu un si étrange changement dans la morale Chrétienne ; que les notions les plus communes de plusieurs vérités capitales, sur lesquelles la Discipline de l’Eglise était fondée, se sont insensiblement anéanties et éteintes. […] L’on a déja fait à la vérité plusieurs excellents écrits sur le sujet de la Comédie, qui sont comme autant de flambeaux capables de dissiper les ténèbres de ceux qui aiment ce vain amusement ; mais comme les goûts des hommes sont différents, j’espère que celui-ci, ne laissera pas d’être utile, d’autant qu’il peut servir de Décision sur cette matière, puisqu’il est fondé sur l’Ecriture Sainte, les Conciles et les Pères de l’Eglise ; C’est pourquoi il y a tout lieu de croire que Dieu y répandra sa bénédiction.
Le Théâtre recommença par les représentations saintes ou morales : Peu de temps après, la corruption y mêla du profane, et le Public les goûta davantage. Par succession de temps, le profane s’empara entièrement de la Scène, et les représentations saintes cessèrent.
Plusieurs autres Pieces nous representent des Histoires saintes de l’ancien & du nouveau Testament ; ces images parlantes de la sainteté ne sont pas plus dignes des foudres de l’Eglise, que les images muëtes, qui n’entretiennent que les yeux : & ce seroit un caprice bien injuste de respecter les dernieres, & de condamner les premieres ; l’Eglise n’est pas capable de cette conduite bizarre, & opposée au respect qu’elle nous ordonne de rendre aux images de Jesus-Christ, & des Saints. Quand nous remarquerions quelques passions criminelles dans les plus religieuses Comedies, elles n’y paroissent que dans un état qui en fait concevoir de l’horreur : & elles ne sont non plus contraires au respect que nous devons à ces images parlantes, que les bourreaux qui dans un tableau font mourir Jesus-Christ, ou les Saints, ne sont pas opposez à la veneration que nous devons à cette representation de la Passion de Jesus-Christ, & du martyre des Saints. Ces bourreaux bien loin de diminuer le respect que nous devons à ces tableaux, en sont en partie, les causes, & nous honorons ces representations en partie, parceque nous y voyons crucifier Jesus-Christ, ou martyriser les Saints. […] ce sont les satisfactions du Chretien, ce sont des spectacles saints, perpetuels & gratuits. […] Est-il plus ortodoxe & plus saint que les Peres de l’Eglise dont les Conciles ordonnent de revoir & de confronter les ouvrages ?
Tout s’éleve contre les prétentions du Seigneur : le caractere du saint fondateur, la nature de la pieuse fondation, l’intérêt public & une possession immémoriale. […] Comment assortir une action sainte avec le spectacle le plus licencieux ? […] Les choses saintes sont si étrangeres au théatre, qu’on n’ose même en prononcer le nom : on ne donne à S. […] Est-ce le titre qu’on donne aux saints ? Il leur seroit commun avec bien d’autres qui ne sont pas saints.