/ 262
57. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Grand soin des Comediens à faire leur Cour au Roy & aux Princes. […] Leurs Predecesseurs sont sortis de la Grece, & ayant passé en Italie se sont depuis répandus dans les autres Prouinces de l’Europe, où ils ont áquis de la reputation, & l’ápuy de tous les Princes. […] Premierement ils sont ácoûtumez à representer des Roys & des Princes, à demesler des intrigues de Cour, & vn Estat Republiquain n’en peut fournir degalantes. […] Grand soin des Comediens à faire leur Cour au Roy & aux Princes. […] Les Comediens qui representent à toute heure des Roys, & des Princes, & méme qui hors du Theâtre sont souuent auec les Princes & bien venus à la Cour, ne meritent pas pour la gloire de leur Corps vne comparaison moins noble que celle là, & les deux Estats qu’ils composent aujourd’huy peuuent dans le sens que je l’ay pris entrer fort bien en paralelle auec les Villes de Sparte & d’Athenes.

58. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

Ces Princes devenoient tous des Dieux, & leurs successeurs ne manquoient pas de leur accorder la Déification, Fontenelle, Histoire des Oracles, c. […] D’où peut venir cette outrecuidance dans les Poëtes, ces hommes communement bas, adulateurs, de se mettre de niveau avec les Princes ? […] Il en envoya aux Princes & aux Princesses, qui s’en amusoient. […] Les Princes y venoient, & pleuroient à chaudes larmes. […] C’est qu’il n’y a plus de Princesse qui joue, des Princes qui pleurent, des Courtisans qui battent des mains.

59. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

C’est la même raison dans les conversations tragiques : les princes ne parlent pas plus en vers que les bourgeois, & jamais les passions, ni des grands, ni des petits, n’ont emprunté le langage des muses. […] Les nôtres, il est vrai, ne sont pas si divines ; mais ce sont toujours des héros, des princes, qu’il faut aussi faire parler le plus noblement qu’on peut. […] Désormais l’acteur, loin de trancher du ton du prince, sans air protecteur, recevra le modeste auteur. […] On ne retrouve gueres à ces traits un prince qui, dans son apologie & son testament, se donne pour un homme très-pieux. […] Ces héros, ces dieux, ces princes de la scène ne sont pas indifférens à la recette : ils ont fait un procès à des morceaux de bois.

60. (1754) La Comédie contraire aux principes de la morale chrétienne « La comédie contraire aux Principes de la Morale Chétienne. — XI. Son opposition à l’Evangile. » pp. 23-24

exhorter les Princes & les Magistrats à chasser les Comédiens, les Baladins, les Joueurs de Farces & autres pestes publiques, comme gens perdus & corrupteurs des bonnes mœurs, Conc.

61. (1603) La première atteinte contre ceux qui accusent les comédies « A Mlle de Guise » pp. -1

Mignarde main, mon ciel, ma flamme Soleil de glace qui enflamme Les Héros, les Princes, les Cieux : Si le chaste feu de Cyprine N’a jamais atteint ta poitrine, Pourquoi donc s’embrasent les Dieux ?

62. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

En effet il est ridicule : à peine alors la poudre étoit-elle connue ; & les plus puissans Princes avoient à peine trois ou quatre canons dans leurs armées, & un Duc en auroit eu déjà les remparts de sa ville garnis. […] Le Théatre, sans qu’on y pense, entraîne les plus grands partisans de la Monarchie : Des sujets tels que vous valent les plus grands Princes, Des fureurs de mon Roi je gémis plus que vous. […] Jamais les Princes Chrétiens n’ont sévi que pour des crimes, ils n’ont jamais gêné ni pu gêner la pensée & la conscience, ils n’y ont aucun intérêt, pourvu que l’extérieur soit tranquille ; il n’y a que l’Eglise qui puisse exiger la foi intérieure, qui l’a toujours exigée, & ne peut en dispenser. […] L’Auteur sans doute en veut aux Suisses, qui vendent leur service aux Princes qui veulent les soudoyer ; car voudroit-il condamner toute sorte de guerre, & tous les soldats qui reçoivent la solde ? […] Cette contradiction donne prise, on en a profité, on s’est pourvu au Conseil en cassation, tout le parti protestant a pris fait & cause, les Princes protestans s’y sont intéressés, ont fait agit leurs Ambassadeurs, & par condescendance l’arrêt de condamnation a été cassé, ce qui ne fait mal à personne.

63. (1825) Encore des comédiens et du clergé « NOTICE SUR LE MINISTERE FRANÇAIS EN 1825. » pp. 87-100

En effet, indépendamment des préjugés qui leur sont propres et auxquels ils ne sont que trop souvent asservis, ils doivent encore caresser ceux des différents partis qu’ils ont promis de servir et auxquels ils doivent leur élévation ; ils sont de plus obligés de respecter, jusqu’à l’adulation même, les opinions du prince qui leur accorde sa confiance et qui seul a droit de les nommer et de les renvoyer selon son bon plaisir. […] Les ministres peuvent donc conclure qu’il est d’une indispensable nécessité de leur laisser partager avec le prince, l’irresponsabilité, qui cependant ne devrait être que l’attribut de la souveraineté.

64. (1705) Traité de la police « Chapitre premier. Des Spectacles anciens, leur origine, leur division, leurs dérèglements, et les Lois qui ont été faites pour les réformer. » pp. 434-435

purger ainsi de ce qu’il avait de mauvais, c’était véritablement l’interdire ; car tout ce qu’il y avait de plus sale et de plus honteux, en faisait l’essentiel : il parut néanmoins en vertu de cette Loi, mais toujours accompagné de ces mêmes ordures ; ce qui le fit enfin totalement abolir par une Loi des mêmes Princes, du mois d’Octobre 399. […] Théodoric Roi des Goths s’étant rendu le Maître de l’Italie l’an 493. y abolit les combats cruels, et sanglants du cirque, tous les autres Princes Chrétiens en ont fait autant dans leurs Etats ; et de ces spectacles des Anciens ; il n’est plus resté que ceux du Théâtre.

65. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre onzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VIII. Anecdotes illustres du Théatre. » pp. 186-214

Henri IV moins délicat ne s’embarrassoit guere de l’honneur des femmes, & rioit de tous les bons mots qu’on disoit d’elles, & de lui ; tout est changé au théatre, on y est plus respectueux pour les Princes, qui sont moins tolerans ; & moins respectueux pour les Dames, qui sont plus indulgentes, & intéréssées à l’être. […] La République aujourd’hui plus sage ne souffre pas que son théatre attaque des Têtes couronnées ; il est vrai aussi qu’aujourd’hui les Princes moins sensibles à ces insultes, les mépriseroient avec raison, s’ils en étoient instruits. […] Bien de tragédies offensent d’anciens Princes étrangers, aucun Ambassadeur ne s’en embarasse ; il meprise les comédiens. […] Tant ces deux Princes avoient peur qu’on ne devint bête, faute de danse, tant ils avoient envie de rendre agréable aux Catholiques une Eglise qui danse par principe de Religion & de soumission aux Loix. […] Ce détail a quelque chose de singulier ; on ne bruloit pas ordinairement les morts chez les Juifs, on embaumoit les corps des Princes, il est vrai, & sans doute on repandoit des parfums, & par honneur, & pour empêcher la mauvaise odeur, qui s’exhale d’un corps mort.

66. (1590) De l’institution de la république « QUATORZIEME TITRE. Du Théâtre et Scène. » pp. 507-508

Ce qui fut de tel estime, que les Architectes attirés par gros loyers, que les Rois et Princes leur donnaient, ont écrit fort doctement des livres touchant la dimension et ordonnance des1.

67. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre IV.  » pp. 113-155

C’étoit le goût des Medicis, dont la somptuosité effaçoit tous les Princes, surtout de Henri III, son fils bien aimé & son image (Charles IX étoit moins prodigue). […] François II, échappa à la corruption, parce que heureusement pour lui pendant 18 mois que dura son mariage, il fut éperduement amoureux de sa femme Marie Stuart, Reine d’Ecosse, & conduit par les Princes Lorrains. […] Il est ordinaire dans les Cours de tenter la vertu des Princes, & d’abuser de leur foiblesse par le poison de la volupté. […] Il est ordinaire encore que pour regner plus long-temps sans obstacle on éleve les jeunes Princes dans la molesse & la dissipation, & même dans le désordre. […] Dieu envoie quelquefois au monde de mauvais Princes pour punir les péchés des hommes.

68. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Du Législateur de Sans–souci. » pp. 93-109

L’histoire est pleine d’exemples de Princes promis longtemps avant cet âge, & même entre particuliers. […] Mais au-delà du Rhin que pensera de la philosophie Prussienne le College des Electeurs & le College des Princes ? […] Même parmi les Protestans les Princes n’ont jamais été jaloux de ce détail, ils l’ont toujours laissé aux Ministres Ecclésiastiques.

69. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-neuvieme. — Chapitre I. Continuation des Mêlanges. » pp. 7-31

Un Ambassadeur de Spire est fort indifférent à l’Etat : cependant comme il est dangereux de permettre qu’un Sujet soit attaché à un Prince étranger ; ce qui dans bien des occasions, & de la part de plusieurs Princes pourroit tirer à conséquence, le Roi a déclaré qu’il ne vouloit pas que dorénavant aucun de ses Sujets représentât en France un Prince étranger. […] Il applique cette morale à l’Histoire, & elle est ici plus recevable : il veut en élaguer les méchans princes & les mauvaises actions, & ne présenter aux enfans que de bons exemples. […] Dans l’Histoire, qu’il appelle le Théatre des Mœurs, on voit , dit-il, Néron à côté de Titus, Domitien & Trajan, Ciceron & Catilina, les monstres & les héros, l’opprobre & la gloire de l’humanité y paroissent dans le même rang ; &, ce qui est plus déplorable, c’est que ceux qui ont écrit pour les jeunes princes l’Histoire des Rois, se sont appesantis sur leurs vices, & ont insisté avec force sur le tableau de leurs crimes, sous prétexte d’en inspirer de l’horreur ; au lieu d’en détourner les yeux du lecteur. […] Autre paradoxe : il veut, malgré toutes les regles, qu’on prenne dans la Tragédie les leçons & les exemples des princes, & dans la Comédie ceux des particuliers, pour inspirer l’horreur & le mépris du vice, à l’exception du libertinage, qu’on n’évite que par la fuite, & pour lequel le Spectacle est le plus grand danger.

70. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VI. De l’indécence du Théatre. » pp. 114-137

Si dans le tragique & le haut comique on ne jette pas un si gros sel, ce n’est pas par respect pour les mœurs, c’est que le genre même l’exclud ; les Princes, les honnêtes gens ne parlent pas comme des poissardes. […] Quelques Princes, qui y sont en grand nombre, ont daigné monter sur le théatre pour jouer, & tailler leur plume pour composer, ce qui fait plus d’honneur au théatre qu’au trône, & qui aparemment n’ira pas loin. […] est-ce sous le règne des Empereurs Payens jusqu’à l’établissement du christianisme, ou sous le règne des Princes Chrétiens depuis Constantin ? […] Mais depuis Constantin, sans même excepter le regne fort court de Julien l’Apostat, tout ce qui est monté sur le trône des Césars n’a plus mérité de pareils reproches, tout au contraire a employé son autorité avec zèle, jusqu’aux Princes Wisigots, pour purger les spectacles.

71. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Première partie « Causes de la décadence du goût sur le théâtre. — Chapitre VIII. Des caractères & des Mœurs Tragiques. » pp. 131-152

Cependant vers la fin de la piéce, elle imagine de demander aux deux Princes, ses amans, qu’ils la vengent, en égorgeant leur mere, de la mort de leur pere. […] Cette adresse du Poëte la dispense de répondre précisément sur le choix que ces Princes la pressent de faire de l’un d’eux, & amène cette belle Scène, où ces freres disputent de générosité, s’abandonnent réciproquement le droit d’aînesse & le Trône.

72. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « XXIII. Première et seconde réflexion sur la doctrine de Saint Thomas. » pp. 82-84

[NDUL] Sur cet incident de la vie de saint Paphnuce, voir, en particulier, l’abbé d’Aubignac (Dissertation sur la condamnation des théâtres, p. 249 et 250) et Jos. de Voisin, (Défense du traité de Monseigneur le prince de Conti, p. 363 et suiv.).

73. (1722) Chocquet, Louis [article du Supplément au Dictionnaire Historique et Critique] « article » pp. 42-44

Ces Spectacles de pieté parurent si beaux dans ces siecles ignorans, que l’on en faisoit les principaux ornemens des receptions des Princes quand ils entroient dans les Villes, & comme on chantoit Noël Noël, au lieu des cris de Vive le Roi, on representoit dans les ruës la Samaritaine, le mauvais Riche, la Passion de Jesus-Christ, & plusieurs autres Mysteres, pour recevoir nos Rois. […] On alloit en Procession au devant de ces Princes avec les Bannieres des Eglises : on chantoit à leur loüange des Cantiques composez de divers Passages de l’Ecriture liez ensemble, pour faire des allusions sur les actions principales de leurs Regnes.

74. (1665) Lettre sur les observations d’une comédie du sieur Molière intitulée Le Festin de Pierre « APOSTILLE » pp. 33-57

Le roi, qui fait tant de choses avantageuses pour la religion, comme il l’avoue lui-même, ce monarque qui occupe tous ses soins pour la maintenir, ce prince sous qui l’on peut dire avec assurance que l’hérésie est aux abois et qu’elle tire continuellement à la fin, ce grand roi qui n’a point donné de relâche ni de trêve à l’impiété, qui l’a poursuivie partout et ne lui a laissé aucun lieu de retraite, vient enfin de connaître que Molière est vraiment diabolique, que diabolique est son cerveaul, et que c’est un diable incarné ; et, pour le punir comme il le mérite, il vient d’ajouter une nouvelle pension à celle qu’il lui faisait l’honneur de lui donner comme auteur, lui ayant donné cette seconde, et à toute sa troupe, comme à ses comédiens. […] Il faut bien, en effet, qu’il ne soit pas coupable, puisqu’on lui permet de jouer sa pièce à la face du Louvre, dans la maison d’un prince chrétien et à la vue de tous nos sages magistrats, si zélés pour les intérêts de Dieu, et sous le règne du plus religieux monarque du monde.

75. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

Cette conduite était digne d’un prince dont la corruption n’eut pas de bornes. […] « Nous le faisons, dit ce prince, afin que le désir qu’ils auront d’éviter le reproche qu’on leur a fait jusqu’ici, leur donne autant de sujet de se contenir dans les termes de leur devoir, que la crainte des peines qui leur seraient inévitables. » Mais il s’en faut bien qu’ils aient rempli la condition que Louis XIII leur a imposée ; puisqu’on a depuis cette époque une tradition non interrompue de plaintes sur la licence de leur profession.

76. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre XXII. Le repentir de quelques auteurs dramatiques d’avoir travaillé pour les théâtres doit nous engager à éviter ces divertissements. » pp. 183-186

Racine ayant reçu une éducation toute sainte se relâcha bientôt de sa première ferveur : devenu sans peine, mais malheureusement pour lui, le prince des poètes tragiques, il fit longtemps retentir le théâtre des applaudissements que l’on y donnait à ses pièces.

77. (1781) Réflexions sur les dangers des spectacles pp. 364-386

Princes qui étendez une domination éclairée et prévoyante sur cette belle partie du monde, menacée de perdre des avantages long-temps si marqués, sur le reste du globe, ne souffrez pas que l’ivresse des spectacles dévore une des grandes ressources de votre puissance ? […] « Princes, leur dira un de ces hommes courageux dans l’enthousiasme d’une bienfaisance réelle, jamais je n’ai mis en problème que dans un gouvernement sagement dirigé, il faille des jeux, des spectacles à la multitude. […] Les nations ont imaginé toutes sortes de titres pour illustrer la mémoire des héros ; il en est un jusqu’ici inconnu, destiné au nouvel Alcide qui abattra le mimisme ; celui de restaurateur de l’espèce humaine. » Tel est, s’il m’est permis de lever un moment le voile de l’avenir, le discours que quelque puissant ami de l’humanité adressera un jour à un prince que la réforme des grands abus n’effraie pas. […] Il n’y a pas long-temps qu’un prince souverain (de Hesse-Darmstadt, le 17. 

/ 262