Je veux qu’il y eûtt quelque mal à la voir, ou à la représenter, je demande si c’est par le moyen de ses injures qu’il espère l’abolir, et nous priver de ce divertissement, ou si c’est par la chaine de ses calomnies qu’il croit garrotter nos consciences, s’il était aussi soigneux de lire S.
Ajoutons que bien loin que les paroles sales pussent plaire à la Noblesse Romaine, elles étaient un moyen sûr de l’offenser. […] Que de moyens jusqu’à nos jours, inconnus !
Mais le parti contraire en éludoit la plûpart au moyen d’un leger détour, qui les faisoit retomber sur la licence, ou l’idolatrie des Spectacles anciens. […] Pourroit-il déplaire, si e trouve un moyen propre, ce semble, à raprocher insensiblement les amateurs du vrai ? […] Le moyen de n’être pas discoureur !
Si l’on n’a point d’autres raisons pour mépriser notre Opéra que la bassesse de son stile, on a grand tort de le voir de mauvais œil ; il faut revenir au plutôt d’une telle erreur, & se joindre à la nombreuse foule de ses partisans : voici sur quoi je me fonde ; les moyens pour le justifier ne me manqueront pas, je ne suis embarrassé que du choix : mais commençons.
Sans prétendre que ce moyen soit bien propre à opérer cet effet, on ne peut disconvenir qu’il n’était pas moins attentif à inspirer l’esprit de piété que l’amour des belles lettres. » Ce double aveu de l’inutilité des pièces de collège, et du mérite d’un Jésuite, est un triomphe de la force de la vérité.
Je n’ai pu lire sans surprise dans la Préface de la Tragédie de Judith, qu’un Chrétien y ose dire que la Comédie par cette Pièce se fait honneur à elle-meme, en faisant honneur à la Religion, et que les Comédiens ont par là un moyen sûr et glorieux, pour confondre ceux qui s’obstinent sans cesse à décrier leur profession.
Martelli, Italien : c’est une étude digne d’un homme d’esprit et de goût, que de comparer à l’original Grec les imitations des deux Poètes que je viens de nommer, et d’examiner l’art avec lequel chacun d’eux a tourné, selon son génie, la Tragédie d’Euripide : pour moi j’admire également tous les deux ; car, en suivant des routes très différentes, chacun d’eux a réussi parfaitement, et a trouvé moyen d’ajouter des beautés nouvelles à l’original Grec : cet examen et les remarques qu’il ferait naître fourniraient aisément matière à une dissertation très curieuse, et surtout utile pour les Poètes ; mais je reviens à mon sujet.
Emouvoir, étonner, ravir un Spectateur, soit par les passions, soit par ce qui devroit les corriger, & qu’il trouve le moyen de nous faire jouir dans la même piece, des plaisirs du vice, & de ceux de la vertu. […] Peindre les vices pour nous en montrer le péril, & nous en faire craindre les suites malheureuses, émouvoir notre ame pour l’affermir, & comme pour l’endurcir par cette émotion même, en lui donnant une trempe plus forte & plus vigoureuse, c’est le moyen de rendre la Poësie utile.
L’objet de la plupart des drames même les plus estimés, n’est-il pas de nous peindre sans cesse des intrigues amoureuses, des vices que l’on s’efforce de rendre aimables, des désordres faits pour séduire la jeunesse inconsidérée, des fourberies capables de suggérer les moyens de mal faire ?
La Garde du Prince, & les Soldats de l’Hôtel-de-ville, qui s’y étoient joints, se mêlèrent aux Pénitens, & se distribuerent dans la procession, qui se trouva par ce moyen mi-partie de Pénitens & de Soldats, de bourdons & de mousquets, chacun son uniforme.
On le prend aujourd’hui sur un ton différent & tres-artificieux ; on fait l’éloge de ce saint état, on en porte la sainteté, les rigueurs à l’excès, pour faire entendre que cette perfection est impraticable ; que ceux qui s’y sont engagés, la plupart malgré eux, par force ou par désespoir, y gémissent sous la haire & le cilice, dans des combats perpétuels, sans pouvoir vaincre les passions qu’ils y ont apportées ; que l’impossibilité de les satisfaire les rend malheureux toute leur vie, & la sainteté de leurs vœux, toujours coupables ; que l’état, tout saint qu’il est, ne fournit pas des moyens suffisans pour éteindre ces feux criminels ; qu’au contraire il en augmente la vivacité par les obstacles.
Car par mespris ils armerent leurs Gladiateurs à la maniere de leurs ennemis sçavoir d’un écu plus large par le haut que par le bas, & leur donnerent les autres armes plus bisares que considerables dont leurs enemis se servoient, pour en diffamer la brovoure, ou pour instruire le Peuple & leur enseigner le moyen de les combatre.
J’avoue que toutes les femmes réduites à nous faire sentir le despotisme, n’y ont pas employé des moyens dignes d’enchaîner des hommes : mais ce mal, cet outrage, si vous voulez, est très peu de chose en lui-même ; car vous voyez que ce ne sont pas les plus soumis qui se plaignent le plus.
Comme ces deux passions ne passent dans l’esprit de ceux qui ne se conduisent pas par les règles de l’Evangile, que pour de nobles maladies de l’âme, surtout quand on ne se sert pour les contenter que des moyens que le monde trouve honnêtes : les Poètes se rendant d’abord les esclaves de ces maximes pernicieuses, en composent tout le mérite de leurs Héros.
Il a fait même tout le contraire : mais il a bien trouvé le moyen de favoriser le Calvinisme, d’amasser beaucoup d’argent, d’enrichir une foule de maîtresses, de faire la paix avec l’Espagne, de favoriser la révolte de la Hollande & les Protestans d’Allemagne, d’avoir une cour brillante, de faire de grandes dépenses, &c. […] Henri mit en œuvre toutes sortes de moyens, souvent ridicules, pour gagner la Princesse.
est-ce bien le moyen d’en faire sentir le danger & le crime, & d’en éloigner ses auditeurs, que de donner pour le prodige de son siecle, l’honneur de la patrie, les délices de la société, le modelle du Christianisme, celui dont on y joue les pieces, qui a le plus contribué à rendre la scene & dangereuse & criminelle ? […] On ne peut douter que Fenelon ne condamne le théatre, & ne blâme Corneille d’avoir introduit des épisodes d’amont dans ses pieces, Racine d’en avoir fait le corps des siennes, Moliere surtout de sa licence, de ses bouffonneries, de sa mauvaise morale, & cependant il propose à l’Académie le projet d’un traité de la tragédie & de la comédie, & en trace le plan & les regles ; & dans le temps qu’il proteste ne pas souhaiter qu’on perfectionne le théatre, qu’il se réjouit d’y voir des défauts, parce que le poison en est moins dangereux, il donne les moyens de le perfectionner & d’en ôter le poison en corrigeant les défauts qui l’affoiblissent.
La passion du Duc pour les spectacles étoit si connue à la Cour de France, que toutes les fois qu’il y vint négocier quelque affaire, ce qui arriva souvent, on ne crut pas trouver des meilleurs moyens pour le gagner, ou pour lui marquer sa satisfaction, après le traité, que de lui donner la comédie.
Le pauvre Comte d’Estrades voudroit bien pouvoir chasser dans les plaisirs de N. mais il n’y a pas moyen, il a fallu décamper d’auprès de la Raisin.
Il est certain que si l’on n’empêche pas tous les désordres, ce qui est impossible & commun à tous les états, du moins l’Eglise prend les plus grandes précautions pour les prévenir, & emploie tous les moyens de les réparer, & qu’en effet la plus grande & incomparablement plus grande partie des Religieuses embrasse librement son état, remplit exactement ses devoirs, & que l’éloignement du monde, les exercices de piété, les bons exemples, la pratique de la mortification, la fréquentation des sacremens sont de très-grands secours pour conserver une vertu fragile, dont la privation dans le monde laisse tomber dans les plus grands désordres.
On a trouvé le moyen d’écrire cet immense détail, & ces règles innombrables.
Je souhaiterais donc qu’entre Æmilie et Cinna il n’y eût que des sentiments d’une véritable amitié et d’une parfaite confiance ; ces sentiments suffiraient pour les unir dans le choix des moyens d’assurer et de hâter leur vengeance ; puisqu’ils ont également tous les deux le même sujet d’être irrités contre Auguste.