Delà il conclut que la Comédie est permise, & que les Comédiens font une profession honnête, dès qu’ils ne sont ni Religieux ni Prêtres, qu’ils ne jouent que lorsque le Service divin est achevé, & qu’ils ne jouent point dans les lieux saints. […] Louis, qui chasserent les Farceurs ; & les Arrêts du Parlement, qui défendirent à des Comédiens de jouer dans Paris. […] Tel est à Rome l’usage de faire jouer les rôles de femmes par des hommes dégradés par une opération inhumaine, qu’un Empereur Payen, & lequel ! […] On vit l’Ecriture-sainte tournée en ridicule, la vertu méprisée, & la Religion publiquement jouée sur les Théatres de Londres ». […] « Sang farouche, dans l’Astrologue joué, [The mock-Astrologer] souleve hardiment l’étendard de la débauche, & se déclare contre un légitime Mariage.
Alexandre, cruel tiran de Phérès, ville de Thessalie, voyant jouer l’Hécube d’Euripide ; sentit son cœur barbare s’attendrir malgré lui.
Ils sont également obligés de ne jouer qu’un rôle équivoque dans l’importante révolution de la Grèce, qui doit amener de si grands résultats dans la politique de l’Europe.
Arouet & ses amis pourroient y jouer les plus jolis rôles ; on y enchasseroit fort naturellement une analise, & un éloge de toutes les productions de ce grand littérateur. […] On m’a instruit, mon cher ami, du beau tour que vous m’avez joué, il m’est impossible de vous rémercier dignement, & d’autant plus impossible, que je suis assez malade, il ne faut pas vous témoigner sa reconnoissance en mauvais vers, cela ne seroit pas juste ; mais je vous dirai ce que je pense, en prose très-sincere : c’est qu’une telle bonté de votre part, & de celle de Mlle.
La queue voltige alors avec une grace toute celeste, ce sont des aîles qui l’aident à planer dans les airs, les zephirs se jouent, les amours se nichent dans ses plis ; c’est l’écharpe d’Iris, c’est un nuage doré, qui en recevant & refléchissant les rayons du soleil, forme pour le télescope de l’Observatoire des arc-en-ciels, des pathélies, des aurores boréales. […] Les longues queues sont rares, elles ne subsistent qu’au Palais, dans le haut Clergé, dans les grandes cérémonies, processions, funérailles, entrées, mariages, couronnement des Princes, où elles jouent un long rôle, dans les écussons, où l’on voit une foule de queues de toute espece, & sur le théatre dont elles sont une décoration.
Joseph à y venir, et dans la vérité un Capucin à la comédie n’y jouerait pas le rôle le moins comique. […] je ne puis pas me soutenir moi-même. » Le Cardinal aurait déclaré la guerre à un Prince qui l’aurait ainsi joué.
L’auteur de la Lettre n’a guère mieux réussi en prétendant que ce grand Archevêque de Milan lui était favorable, et qu’il avait permis qu’on jouât des Comédies dans cette grande Ville, puisque nous voyons qu’il a fait tout le contraire. […] OBJECTION « Si l’on blâme les Comédies ; il n’en faudrait donc plus jouer dans les Collèges. […] Défendons aux Supérieurs, Sénieurs, Principaux, et Régents, de faire et permettre aux Ecoliers ou autres quelconques de jouer Farces, Tragédies, Comédies, Fables ni autres jeux en Latin ou en Français, contenant lascivetés, injures et invectives sur peine de prison, et punition corporelle.
Il est vrai que Varron dérive ce terme du verbe ludere, jouer, c’est-à-dire, badiner, se divertir ; comme on disait autrefois les jeux Luperciens, parce que la jeunesse les célébrait d’une manière folâtre : ce qui n’empêche pas que l’auteur n’attribue l’origine de ces jeux et de ces divertissements à la célébration de quelque fête, à la dédicace de quelque temple, ou à quelque autre semblable motif de religion. […] Non content même de rendre ainsi sa face semblable à celle de Saturne, de Bacchus, et d’Isis, il reçoit sur la joue tant de soufflets, qu’il semble vouloir insulter au précepte de nôtre Seigneur. […] c’est que le diable l’instruit à présenter la joue gauche, lorsqu’on l’a frappé sur l’autre.
S’il joue bien, on l’applaudira, de sorte qu’il appercevra que c’est lui plus que la piéce.
Leur Orchestre ne se fesait point scrupule de jouer autrefois dans les entre-Actes d’une Tragédie des airs extrêmement gais, & dans ceux d’une Comédie, des Symphonies nobles & sérieuses ; mais depuis quelque tems, tout ce qu’il éxécute est lié au genre & même au sujet de la Pièce représentée, autant que la vraisemblance le permet.
230 Article vingt, Jouer à la Cour.
Quoiqu’il ne nous soit demeuré qu’une Tragédie de cette dernière espèce, (l’Octavie, qui passe sous le nom de Sénèque) nous savons néanmoins que les Romains en avaient un grand nombre ; telles étaient le Brutus qui chassa les Tarquins, & le Décius du Poète Attius ; & telle était encore le Caton d’Utique de Curiatus Maternus ; mais nous ne savons pas si cette dernière a jamais été jouée.
On devient bientôt acteur secret dans la tragédie ; on y joue sa propre passion. […] Vous savez ce que je vous ai dit des opéras et des comédies, on doit en jouer à Marley : le roi et la cour savent le scrupule que je me fais d’y aller, et ils auraient une mauvaise opinion de vous, si vous aviez si peu d’égard pour mes sentiments.
On verroit des familles respectables rougir de l’opprobre que la contagion du théâtre a répandu dans leur sein ; des enfans élevés dans les leçons de la vertu, perdre tout sentiment du devoir pour fournir à l’entretien d’une comédienne, dissiper la fortune de leurs pères, usurper l’héritage de leurs frères, se jouer de la confiance publique et envahir la possession de l’Etat13, porter par une société toujours funeste avec les histrions, dans l’enceinte d’une maison vertueuse et paisible tous les effets du vice et de la plus incorrigible licence. […] Jules-César regardoit comme un chef-d’œuvre de politique l’invention de faire jouer sur le théâtre les chevaliers romains16.
Une possession paisible de douze siecles devoit assurer le repos des Salenciens : malheureusement le théatre s’est emparé de leur pieuse fête, l’a parodiée, & en a formé une fête galante, que le Sieur Favard en 1769, & le Sieur de Pezai en 1774, ont fait jouer sur le théatre de l’Opéra-Comique, dont ils l’ont rendue très-digne. […] Ce bal champêtre, ces filles, ces rubans en baudrier, ces garçons qui les tiennent par la main, cette Rosiere poudrée, frisée à cheveux flottans en grosses boucles, toute cette décoration théatrale imaginée par Favart, pour contenter ses actrices, fut en effet exécutée sur la scène italienne, lorsqu’on y joua la Rosiere.
C’est mal jouer son rôle, même pour le monde. […] Quel rôle plus facile à apprendre & à jouer ?
Le véritable mot Latin pour exprimer le masque de théatre, c’est persona, personatus, qui marque le visage qu’on prend pour jouer un rôle, & tendre la personne, le personnage qu’on joue. […] Quand ils entreront dans la chambre, s’il y a des Damoiselles qui jouent, elles laisseront le jeu, pour danser & deviser avec les Masqués ; si elles sont en perte, & que les Masqués vousissent les rembourser, elles seront tenues de quitter pour eux ; si elles gagnent, elles pourront quitter pour deviser avec eux, sans être réputés couper la queue.
Mais ce ressort est un des plus difficiles à faire jouer avec vraisemblance.
N’oublions pas que le Berger fidèle, tout agréable, tout célèbre qu’il est, glace souvent ses Spectateurs, lorsqu’on le joue en Italie, parce qu’il occupe trop long-tems le Théâtre.
Et ce qui est encore de remarquable c’est qu’en la plupart des villes la moitié du salaire que l’on donne pour assister à ces Représentations va à l’hôpital et l’autre est pour ceux qui les jouent.
N’est-ce pas se jouer de notre Religion que de donner au public de pareilles scènes ?