La comédie doit être un miroir qui mette sous nos yeux nos foiblesses, nos erreurs & nos passions, non pour les favoriser, mais pour les corriger par le ridicule.
Cependant l’erreur où vivent la plupart des personnes du monde sur ce point, me paraît si pernicieuse à l’Eglise et au salut des particuliers, qu’on ne doit rien oublier pour les désabuser.
Ne dirait-on pas enfin que le Public vous ait fait le dépositaire de ses intérêts ; et que prévenu pour vos lumières il ait renoncé à se servir des siennes, et qu’il ait mis sur votre conscience toutes les erreurs dans lesquelles il peut tomber, en matière de goût ou de sentiment ?
La Sorbonne dirait assurément que c’est une erreur, mais pour moi je dis seulement que c’est une mauvaise raillerie, et peut-être que vous serez plus touché d’avoir fait un mensonge ridicule, que d’avoir outragé la vérité.
Il est donc bien inutile à leurs défenseurs de se répandre en invectives, en erreurs, en mensonges, en faux-fuyants, contre l’excommunication des Comédiens.
Toutes les hérésies ont usé de cet artifice, pour s'insinuer dans l'esprit des simples ; elles ont arboré un air de réforme, débité une morale sévère, voilé les erreurs de quelques vérités, enveloppé d'un air de sagesse des principes pernicieux.
» Lui à qui le Sage déclare qu'il vaut mieux aller dans une maison de deuil que dans une partie de plaisir, parce que dans l'une l'homme y apprend sa fin et celle des choses de la terre, et dans l'autre il en perd l'idée : « J'ai regardé le ris comme une erreur, et j'ai dit à la joie, pourquoi me trompez-vous ?
Quelle idée peut-elle avoir du vrai bonheur, quand amusée ainsi par des objets frivoles, elle y place toute sa félicité ; & qu’au lieu d’appaiser sa faim par une nourriture solide, elle s’empoisonne par le mensonge & l’erreur ? […] J’assiste à tous les spectacles, dit-on, & j’en sors toujours innocent : quelle erreur ! […] J’assiste à tous les spectacles, dit-on, & j’en sors toujours innocent : quelle erreur !
Erreur. […] Erreur ! […] J’ai toujours cru que ce n’était pas le but de la poésie dramatique d’appuyer les faux préjugés, et les mauvaises coutumes ; de fomenter les caprices et les erreurs des hommes.
Trop fière de sa dignité, pour se compromettre avec les erreurs dominantes, avec la fougue entraînante des préjugés, avec la loi absurde de l’usage, elle n’a garde d’attaquer dans ce temps de vertige et de déraison, l’existence même des spectacles, tels qu’ils sont généralement établis parmi nous.
C’est, mes Frères, le reproche que faisoit le Prophète Elie à ces foibles Israélites, qui tantôt sembloient vouloir retenir la religion des Saints Patriarches de qui ils tiroient leur origine ; & tantôt prostituoient leur culte & leurs hommages aux vaines idoles que Jeroboam avoit établies, ou adoroient sous le nom de Baal l’esprit d’erreur & de mensonge qui les avoit séduits.
Ce seroit une erreur de penser qu’on fit dissoudre l’or, pour entrer dans la teinture un or portable qui se répandit comme la teinture ordinaire, comme une pommade est une chimere, & seroit une dépense énorme.)
L’esprit qu’on aprête est sans grace, Dans ses erreurs il nous retrace, Sa foiblesse & son embarras.
L’ignorance grossiere du tems lui procura des écoliers, des partisans & des ennemis : la gloire mourut avec lui, il n’étoit plus connu que dans les écoles, par ses subtilités, ses erreurs & sa condamnation, à laquelle on dit qu’il se fournit.
Cette objection a plus de malignité que de force, elle ne tend qu’à mettre aux prises la piété & l’autorité, l’Église & le sceptre, & à fermer la bouche aux Ministres par la crainte & le respect : artifice ordinaire au vice, comme à l’erreur, qui ont intérêt de s’étayer par la division des deux puissances.
C’est une erreur, on prend le change.
Mais quelle erreur plus funeste que de regarder comme sans conséquence pour la jeunesse la familiarité avec les Acteurs & Actrices !
On pourroit impunément les heures entieres avoir l’esprit & le cœur attaché à des intrigues amoureuses, toujours souillé par des images, ému par les sentimens les plus vifs, l’imagination toujours remplie de beauté, de plaisir, d’obstacles, de succès, l’oreille frappée de discours galans, & de sons tendres & harmonieux, toute l’ame occupée de situations attendrissantes & délicieuses, & au milieu de tous ces pieges, les objets les plus immodestes continuellement sous les yeux, sans être séduit par l’erreur, & entraîné par la passion, sans apprendre à cette école à mépriser, à braver la pudeur qui retient, la loi qui défend, le remords qui trouble, le péché qui effraie, en entendant cent fois dire & redire, chanter avec grace, débiter avec assurance, déclamer avec feu, exécuter avec goût cette morale anti-chrétienne, si conforme à la nature, canonisée dans le monde, si agréable à un cœur corrompu, qui fait du crime un mérite, de la résistance un ridicule, de la volupté un besoin, de la passion une nécessité !
Ce seroit une erreur grossiere.
La plus grande raison du bien public, c’est d’écarter les dangers innombrables & l’extrême facilité de commettre toute sorte de crimes, sur-tout d’impureté, qu’occasionne, ou plutôt qu’assure par les méprises, les erreurs, le secret, la licence, l’impunité, les attraits confondus des deux sexes, un état où l’on n’est connu de personne, dit S.
plaignons-les, chaque siècle a ses erreurs.