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458. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE I. Faut-il permettre aux femmes d’aller à la Comédie ? » pp. 4-29

on a du moins le plaisir d’entendre les protestations & de s’en voir l’objet. […] Les femmes sont paresseuses : c’est ici le regne de l’oisiveté, il ne faut que voir & entendre ; on parle, on entend parler de tout sans gêne, sans fatigue, sans embarras.

459. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE IV. Suite des Masques. » pp. 82-109

Cependant quelqu’un, qui avoit entendu donner cet ordre, en avertit le Pape & les Cardinaux. […] Et a semblé à la Cour le temps d’une heure suffisant pour donner à entendre leur vouloir & affection à la Damoiselle.

460. (1668) Idée des spectacles anciens et nouveaux « Idée des spectacles anciens et nouveavx. — Des anciens Spectacles. Livre premier. — Chapitre III. Du Triomphe. » pp. 112-160

Par tout où il passoit on iettoit des bouquets & des Couronnes de fleurs, & l’on n’entendoit que Chœurs de Musique,* que Poëtes qui chantoient les loüanges du Triomphateur, & que les acclamations du Peuple qui benissoit sa Valeur & sa Victoire, en ces termes que nostre langue ne peut rendre bien fidellement dans leur iuste & plein sens. […] Il arriva pourtant quelquefois que le Senat se rendit separément au Capitole, & que les Captifs affranchis & sauvez suivoient le Char, sans chaînes & sans crainte d’estre immolez à la gloire du Vainqueur comme les autres : Mais ils en estoient distinguez, seulement par leurs testes rasées & couvertes d’une espece de bonnet & de chapeau, comme pour donner à entendre qu’ils estoient à couvert des souffrances de la servitude.

461. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre IV. De la Pastorale Dramatique. » pp. 59-77

N’oublions pas, encore une fois, que la musique, lorsqu’elle est adaptée à un Drame, fait partie de l’illusion théâtrale, ainsi que ce qu’on voit sur la Scène : or les accords mélodieux d’un violon, ou les sons délicats d’une flûte, ne sont pas trop bien placés dans une campagne, au milieu d’une troupe de Paysans ; il me semble que je devrais plutôt entendre un chalumeau ou une musette ; ou du moins les sons qui me frappent doivent avoir de l’analogie avec ceux des instrumens champêtres.

462. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVII. Que les danses sont condamnées dans l’Ecriture, et par les Pères. » pp. 119-141

Pleræque enim earum, tamquam in numerosa multitudine diebus festis, cum adveniunt audituræ verbum Dei, per inscitiam lætitiæ spiritualis, se dedunt inhonestis disciplinis. » c’est-à-dire, de femmes et de filles Chrétiennes, qui par une indiscrète et fausse joie, qu’elles appellent spirituelle, dansent aussi d’une manière honteuse les jours des Fêtes, et dans le temps même qu’elles viennent dans les Eglises pour entendre la parole de Dieu.

463. (1705) Sermon contre la comédie et le bal « II. Point. » pp. 201-218

Mais j’entends ici plusieurs personnes qui protestent qu’elles ne se sentent point émues à la comédie, et qu’elles n’ont jamais reçu aucune atteinte, aucune impression maligne de ces sortes d’images.

464. (1607) Prologue de La Porte, Comédien

Mais, diront-ils, vos représentations, qui ne touchent que les Rois, les Princes et les monarques, élevant tantôt un et déprimant tantôt l’autre, [ne] sont-elles point de mauvaise odeur au nez de leurs semblables qui les voient et entendent représenter ?

465. (1753) Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies et les mascarades [Missionnaire paroissial, II] « Treiziéme conférence. Sur les danses, les comédies & les mascarades. » pp. 268-287

Par le mot danser, on entend ordinairement, sauter de joie, marcher, se tourner, se plier & se relever en cadence.

466. (1698) Théologie du cœur et de l’esprit « Théologie du cœur et de l’esprit » pp. 252-267

Ce qui rend la Comedie plus dangereuse, c’est qu’elle éloigne tous les remedes qui peuvent empêcher les mauvaises impressions qu’elle fait sur nous : car aprés avoir amolli notre cœur, elle enyvre si fort notre esprit de toutes les folies qu’elle lui represente, qu’elle nous met hors d’état d’avoir la vigilance nécessaire pour résister aux mauvaises idées qui nous restent de ce que nous avons vu & entendu.

467. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. —  CHAPITRE V. Tribunal des Comédiens. » pp. 128-140

Une vaste sale qui mugit, des Orateurs qui tiennent tout en suspens, rendent tout problématique, excitent toutes les passions ; enfin un morne silence, & un oracle qui se fait entendre ; il décida des biens de l’honneur de la vie.

468. (1666) Dissertation sur la condemnation des théâtres « Disseration sur la Condemnation, des Théâtres. — Chapitre I. Que les Spectacles des Anciens ont fait partie de la Religion Païenne. » pp. 2-35

Aussi croyaient-ils que ces Dieux présidaient invisiblement aux Jeux qui leur étaient dédiés ; comme nous le voyons en termes précis chez Denis d'Halicarnasse, et chez Philostrate qui dit que Mercure vint du Ciel couronner Hercule ; quand il défit Antée à la Lutte, parce qu'il l'avait honoré en ce combat comme père de la Lutte ; et Platon appelle les Dieux Présidents des Jeux selon Pollux ; mais j'estime qu'il entend seulement Bacchus et les Muses.

469. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — CINQUIEME PARTIE. — Tragédies à rejeter. » pp. 235-265

Racine ajoute ensuite : « Tout s’y doit ressentir de cette tristesse majestueuse qui fait le plaisir de la Tragédie. » C’est encore cette majesté que je ne trouve pas dans la tristesse de Bérénice ; car, en écoutant les plaintes qui lui échappent, loin d’y reconnaître la douleur d’une Reine, je n’ai cru entendre qu’une jeune fille abandonnée de son Amant.

470. (1789) La liberté du théâtre pp. 1-45

Quand on dit que des loix coercitives doivent prononcer sur tous les cas, on entend sur tous les cas où il y a délit. […] Cependant, comme il n’étoit pas possible que des hommes plus éclairés que le reste de la Nation, n’eussent pas des momens d’énergie, la raison a fait entendre, sur le Théâtre & dans les Livres, une voix timide, il est vrai, mais puissante ; car c’étoit-la voix de la raison.

471. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « Résumé et moyens de réformation. » pp. 105-200

Depuis qu’il existe des théâtres, les criticomanes ont harcelé les procureurs au point que cette dénomination était si avilie et devenue si odieuse qu’on a cru devoir la changer et y substituer celle d’avoué, pour tâcher de faire entendre qu’il y avait eu à leur égard régénération ou épuration ; que les nouveaux ne ressemblaient pas aux anciens, qui étaient désavoués ; ils étaient effectivement traités de fripons, de voleurs tous indistinctement, et cela, je le dis pour la centième fois, parce qu’on les jouait indistinctement, de cette manière vague et indéterminée qui atteint les bons comme les méchants ; les probes qu’elle empêché de faire le bien, comme les fripons qu’elle n’empêche pas de faire le mal, qui se cachent même plus adroitement derrière les autres, se perdent dans la foule où ils se montrent moins affectés des traits de la satire que les plus délicats. […] Mais puisque ces vampires ne sont pas chimériques, qu’ils existent trop réellement, que tout le monde est convaincu de leur brigandage, et qu’une multitude de faibles victimes sans argent, sans interprètes, dont les plaintes isolées ne sont pas entendues, en peut fournir des preuves incontestables, pourquoi des écrivains sensibles, amis de l’ordre et protecteurs énergiques des opprimés, n’en pourraient-ils prendre fait et cause ?

472. (1769) Réflexions sur le théâtre, vol 8 « Réflexions sur le théâtre, vol 8 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE HUITIEME. — CHAPITRE VII. Du Père Porée. » pp. 149-177

La scène perdroit son agrément sans cet artifice ; elle languit, si elle n’excite les passions ; on veut être ému, & on ne pardonne pas aux Acteurs qui ne savent pas troubler notre repos & altérer notre innocence ; tout y concourt à séduire l’ame & à l’amollir ; le cœur, conduit par les yeux & par les oreilles, s’attache ; la raison suspendue se tait ; la religion n’est plus entendue dans un si grand fracas de plaisirs. […] La satisfaction des sens étouffe la délicatesse de la conscience, les remords s’émoussent à force de piquer inutilement ; leur voix peut-elle se faire entendre dans le tumulte des spectacles ?

473. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

Tout leur mérite consiste dans un petit nombre de bons mots & de traits de bonté de ce Prince, qu’on entend répéter avec plaisir, parce qu’on aime ce caractere de franchise, de cordialité, de familiarité, inconnu dans les Cours. […] Un orchestre caché derriere le théatre joue tous les airs militaires propres aux évolutions & aux manœuvres de deux armées ; on bat la générale, la marche, le bouteselle, la charge ; on entend les tambours, les trompettes, le canon, la mousquéterie ; on croit entendre les cris des combattans, les gémissemens des blessés, la joie des vainqueurs, comme si on écoutoit à quelque distance du champ de bataille ; le bruit tantôt s’approche, tantôt s’éloigne, se renforce, se ralentit, se distingue, se confond ; &, quoique la scène soit vuide, jamais par l’adresse du musicien elle n’a été mieux remplie, jamais le spectateur n’a été plus occupé, plus agité, plus attendri, plus effrayé ; on fait parler le silence même & la solitude.

474. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

La fable de Melanie a paru un chef-d’œuvre aux cotteries qui en ont entendu la lecture. […] Vous entendrez de moi la simple vérité, n’espérez rien de plus. […] Son père ne doit-il pas la destiner aux petites maisons, lorsqu’il l’entend dire : Votre cœur dès-longtemps a banni la nature, Et j’apris de vous seul, à ne la pas sentir.

475. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Suite du Clergé Comédien, » pp. 52-67

Si vous vouliez l’entendre, Ah !

476. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre prémier. Le sujet. » pp. 160-182

En leur fournissant des matériaux pour composer quelques Drames du nouveau genre, je leur enseigne plus fortement ce que j’entends par des Sujets convenables à notre Opéra.

477. (1825) Encore des comédiens et du clergé « CHAPITRE IX. Des entreprises de la puissance spirituelle ecclésiastique, contre la puissance temporelle séculière. » pp. 149-173

Il faudrait être sourd et aveugle, pour n’avoir pas vu et entendu le parti religieux proclamer leurs prétentions exorbitantes.

478. (1768) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre douzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et litteraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 37-67

Qui peut trouver un amusement avec des crimes, à entendre des impietés, à se dire, à se montrer coupable ? […] Qu’il s’en amuse ; personne ne troublera ses plaisirs atroces ; mais qu’il ne trouble pas les plaisirs plus des doux autres, en voulant que tous les instrumens de l’orchestre fassent entendre les mêmes sons, sous peine de n’avoir point de musique.

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