On pourroit aussi, par une parodie, en composer un Drame comique. […] Muni des sceaux de l’autorité publique de l’emoire des lettres, le Sieur Collin présente aux Dames son rouge végétal, qui n’a rien de préjudiciable à la santé, comme il est affirmé par les Commissaires de l’Académie Royale des Sciences, envoyés à la toilette des Dames pour examiner la boite au rouge, scene comique, d’un nouveau goût.
Il ne faut pas d’autres spectacles, celui qu’on y donne est un spectacle national, les Acteurs en sont excellens ; il y a du comique & du tragique, on reconnoît sans peine parmi eux les Arlequins, les Scaramouches, les Pantalons, &c de la grande troupe & les valent bien : sous ces noms ils désignent parfaitement & caractérisent clairement tous les Seigneurs qui composent cette assemblée ; les Ministres des Puissances co-partageantes la grande affaire de la division du Royaume, les Peuples qui en sont la victime ; rien de plus piquant pour les Polonois, il l’est moins pour nous qui ne connoissons pas les personnages ; mais rien de plus vrai & de plus juste, le Roi de Prusse y joue un grand rôle. […] Rien de plus comique que la Reine régente & le premier Ministre faire la Cour à cette créature, & le Gouverneur traîné en lesse adorer ses charmes ; la Clairon n’en a pas tant fait, elle jouoit assez bien son rôle, sur-tout pour ses intérêts ; car avec toutes ses ridicules scènes elle fit une fortune de deux millions, tout s’évanouit à la mort de son amant ; les héritiers du Duc ne se firent aucun scrupule de la dépouiller de tout, prétendant qu’ils ne faisoient que reprendre leur bien, elle rentra dans la poussière d’où le vice l’avoit tirée.
L’assortiment des graces des filles avec le Service divin est admirable aux yeux d’un poëte comique : il forme une scène. […] (Le théatre,) amour philosophie, là les Turcs amoureux soupirent les maximes, débitent galamment ; Seneque, mis en rimes, fût-il Scithe ou Chinois dans un traité sans titre, converse galamment par geste & par chapitre, le plus sourd chansonnier de l’opera comique, prête à son Apollon un air philosophique.
Dryden ; et quand il serait vrai que ce Comique Païen le surpasse, j’ai déjà paré cette objection. […] Je joins ensemble ces deux témoignages, afin que si celui du Grand Apôtre ne plaît pas à nos profanes, celui d’un Comique leur fasse leçon sur leur devoir. […] Pourquoi le vrai et le fabuleux, le sacré et le profane, le saint et l’impur, le sérieux et le comique, le Paganisme et le Christianisme ramassés ensemble en un seul objet de divertissement ? […] Quoiqu’il en soit, un pareil spectacle doit produire de terribles effets sur des libertins et des incrédules qui voient changer la face de l’enfer en une Scène comique.
: • « Les Pitagoriens » (nº 59, p. 386-389) ; • « Du loisir » (nº 67, p. 417-419) ; • « Des accidens comiques » (nº 68, p. 420-423) ; • « En faveur de la comedie » (nº 78, p. 455-458) ; • « En faveur de la scene » (nº 94, p. 503-504) ; • « En faveur de la comedie du monde » (nº 105, p. 549-554). […] III, 1753, p. 669-671, ARTFL) ; • « Comique » (Marmontel, t. […] Tilenus, Traité des jeux comiques et tragiques, 1600 • [Tilenus, Daniel (1563-1633)] : Traité des jeux comiques et tragiques, contenant instruction et résolution de la Question : assavoir si tels esbats et passe temps sont permis aux Chrestiens, Sedan, Jacob Salesse, 1600, 8º, 62 p. (1f.). […] Quatrième partie : Supplément 1585-1643, Genève Droz, 1985, p. 101) mentionne un exemplaire à Caen : Traité des Jeux Comiques et Tragiques.
Ariste du Méchant ne témoigne pas moins à votre désavantage dans le Comique. […] « Tout en est mauvais et; pernicieux, tout tire à conséquence pour les Spectateurs, et; le plaisir même du comique étant fondé sur un vice du cœur humain, c’est une suite de ce principe, que plus la Comédie est agréable et; parfaite, plus son effet est funeste aux mœurs. » Vous nous apporterez sans doute sur la Comédie d’aussi bonnes raisons que celles dont vous avez fait usage contre la Tragédie. En attendant l’examen que j’en ferai, je commence par nier tout net (à votre exemple) qu’il soit vrai que l’effet de la Comédie soit funeste aux mœurs, parceque le plaisir du comique est fondé sur un vice du cœur. […] Le plaisir du Comique est fondé sur un vice du cœur. […] Vous avez donc tort de dire, que le plaisir du Comique est fondé sur un vice du cœur, puisque le cœur n’en a jamais éprouvé lorsque la bonne foi, la simplicité, ou quelqu’autre caractère vertueux que ce soit, a été la dupe d’un vaurien, ou tourné en ridicule par un mauvais plaisant.
Le sieur de la M** avoit d’autres principes dans la tête quand il a composé son Mémoire : Au milieu de votre troupe, Mademoiselle (que je crois copiée d’après celle dont Scarron raconte les Aventures dans le Roman Comique) je me représente le vénérable Jurisconsulte que vous introduisez, pour y faire trophée de son sçavoir contre les censures qui vous lient : il triomphe à peu de frais, aucun des Auditeurs n’est en état de le contredire ; il peut sans aucun risque avancer autant de contre-sens, d’Anachronismes1, de citations fausses, qu’il lui plaira : c’est assez qu’il débite force loix pour éblouir, qu’il vomisse du Latin à grands flots, & s’exprime en bons termes de Palais, avec un déluge de paroles : Dans ce cercle de Sénateurs de nouvelle fabrique, feu M. de Noailles, Auteur prétendu de leur Excommunication, est fort maltraité ; le Clergé de France, surtout les Auteurs de la réclamation, n’ont pas eu beau jeu ; enfin on a concédé à l’Apologiste, sans la moindre repugnance, le titre de Docteur de l’Eglise : on l’a proclamé l’Interpréte des Loix, l’appui de l’État, la lumiere du monde entier, tandis qu’il érigeoit la troupe en Académie Royale, la faisant marcher de pair avec les premiers Académiciens de l’europe.
Le plaisir du Comique est fondé sur un vice du cœur humain ; plus la Comedie est parfaite, plus son effet est funeste aux mœurs. […] Sur toutes les imperfections, qui sont les sujets ordinaires des plaisanteries comiques.
Je vais citer un Vers qui me semble tout-à-fait comique.
Le Comédien ne respire que la licence et le plaisir ; le Pasteur des âmes, et le défenseur de la veuve, se réservent la justice et la piété : le langage comique répand partout le sel de la satire, l’amertume de la malignité ; le langage évangélique ne fait couler que le lait et le miel de la charité : les regards, les paroles, les démarches annoncent la dissolution et la frivolité des acteurs et des spectateurs ; et d’un autre côté peignent le recueillement et la religion de l’orateur et de l’auditeur chrétien, l’équité, la fermeté, la sagesse de l’oracle des lois.
aucun de nos comiques n’est aussi honnête que lui.
Le devot Abbé de Brantome conclud son dévot discours par un trait de sa propre dévotion fort comique. […] Appendre avec humilité & dévotion une offrande aux pieds de Cathérine de Medicis, comme d’une grande Sainte, ce n’est pas la scene la moins comique de la farce.
Mrs. les Encyclopédistes avouent eux-mêmes, en 1753, que le comique demeura dans une licence grossiére, jusqu’au commencement du siécle de Louis XIV , c’est-à-dire jusqu’au commencement du dix-septieme siécle. […] C’est , dit-il, ce qui fait le dessein formel de ceux qui les composent, de ceux qui les récitent, & de ceux qui les écoutent Le prémier principe, sur lequel agissent les Poëtes tragiques & comiques, c’est qu’il faut intéresser le spectateur.
Ce n’est pas tout : lisez encore ce qu’ils disent des nôtres : le Comique obscêne est encore souffert sur nos Théatres, par une sorte de prescription. […] Depuis quand regarde-t-on comme utiles, & même nécessaires à la patrie, les organes de la lubricité, & du Comique obscene &c ? […] Dalembert, « & on le sentira chaque jour davantage, que Moliere est le plus parfait Auteur comique, dont les ouvrages nous soient connus ; mais qui peut disconvenir aussi, que le Théatre » &c.
Poëte Comique qui vivoit du tems de Jules César.
Jamais Corneille, Racine, Voltaire, n’ont fait tenir ce langage à leurs amans ; Moliere même & les autres comiques ne le font tenir qu’à des valets ou des pay sans.
Jamais Poëte Comique ne fut si hardi à attaquer les Dieux & les Hommes, si fertile en obscénités, ni si honoré : ce qui n’a pu arriver que dans une République dont le Peuple leger aimoit que sur le Théâtre on plaisantât de son Gouvernement, qu’on lui donnât des conseils dont il ne profitoit pas, & même qu’on le tournât en ridicule.
avez-vous du goût pour le ridicule, et voulez-vous fournir la matière de quelque scène comique ?
Sa prudence dans l’Eloge qu’il fit de M. l’Abbé de Voisenon, à l’Académie Françoise, a, 428 Boissy (Louis de), Poëte comique, de l’Académie Françoise. […] Son sentiment sur l’objet moral de nos Drames comiques, 423.
L’histoire de France lui a fait voir plusieurs évenemens tragiques & comiques qui peuvent fournir la matiere d’un drame régulier. […] On eut recours aux Supérieurs militaires pour venger Thalie, tous deux amateurs déclarés, & grands acteurs, l’un dans le tragique, & l’autre dans le comique.
Comment pouvoir approuver la corruption réduite en maximes dans une foule d’opéras et d’opéras comiques, avec toutes les trompeuses et perfides invitations à tous les plaisirs ?