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370. (1664) Traité contre les danses et les comédies « Chapitre XVI. Des périls auxquels on s’expose en allant au bal. » pp. 97-118

Qu’on ne nous croie donc point trop sévères, si dans un siècle si corrompu, et dans l’état où sont les bals, et les danses de ce temps, nous n’osons point excuser de péché ceux qui les fréquentent, puis qu’Alexandre de Halès Auteur célèbre, Parte 4. citat.

371. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II. Suite d’Elisabeth d’Angleterre. » pp. 33-82

Roquesens, Gouverneur des Pays-Bas étoit Sujet aussi, & Sujet du Roi d’Espagne, double titre d’exclusion ; le Duc de Savoye étoit alors un fort petit Prince, c’étoit un fameux guerrier ; l’Angleterre qui ne vouloit pas de guerre craignoit qu’il en suscitât, son petit état aux pieds des Alpes, étoit si éloigné & pauvre, quel secours en espérer ? […] Ce Prélat, homme du plus grand mérite, au jugement même des Protestans, en mourut de chagrin dans sa prison ; elle fit porter une loi injurieuse à la nation & contraire à l’humanité ; cette loi défendoit de parler en faveur de ceux qui étoient accusés de crimes d’état, dont le plus grand étoit le Papisme, & de travailler à les délivrer sous peine d’être eux mêmes réputés coupables de haute trahison, comme si on pouvoit empêcher un fils de faire voir l’innocence de son père, & de travailler à sa liberté ; jamais l’inquisition contre laquelle on crie tant ; ne fut si barbare. […] La crainte d’une invasion n’étoit pas son plus grand crime ; Elisabeth la craignoit peu, elle se voyoit bien affermie sur son trône ; l’Ecosse seule n’étoit pas en état de faire la guerre, & la France depuis la mort de François II sans enfans, n’y prenoit plus d’intérêt ; mais un principe secret & plus vif de son inimitié étoit la jalousie de beauté Marie étoit incomparablement plus belle, plus aimable, & même plus savante, mais moins rusée, moins dissimulée, moins politique, moins hautaine. […] Grégoire Leti appelle son état un délire, peu de temps avant sa mort elle voulut danser & jouer du clavessin, & demandoit qui dansoit & jouoit mieux qu’elle ?

372. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre IV. Henri IV. » pp. 121-168

L’état où il se voit en le servant n’a rien d’héroïque. […] La plupart des armories composées de pieces roturieres, d’animaux, d’outils de métiers, &c. attestent l’état de celui qui les a le premier arborées, & ternissent l’éclat du cimier & des supports dont on affuble l’écusson, comme le plâtre & le vermillon décelent la pâleur & les rides du visage qui se recrépit & s’enlumine. […] Au lieu de s’assurer de sa personne, le ministre de Philippe va lui faire confidence de ce secret d’état. […] Personne qui, dans son état, ne forme de projet de toute espece : mais les rêves d’un homme de bien, comme ceux de l’Abbé de Saint-Pierre, ne firent jamais un grand homme.

373. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre premier. De la Musique. » pp. 125-183

Son harmonie lui parut l’image du bon ordre de l’état ; il crut qu’en la conservant toujours telle qu’elle était, on conserverait toujours l’ordre & la police dont il était si jaloux. […] La musique resta, pour ainsi dire, dans cet état d’anéantissement jusques au siècle de Louis XIV. […] Tandis que la Grèce l’adorait comme la source du bonheur & de la sagesse, les Egyptiens ne la souffraient que parce qu’on la regardait comme une preuve de la grandeur & des richesses d’un état.

374. (1715) La critique du théâtre anglais « CHAPITRE II. L’Impiété du Théâtre Anglais. » pp. 93-168

Juvénal n’est pas supportable dans quelques-unes de ses Satires : souvent il coule de sa plume des traits si libres que c’est encore une question ; si l’état des mœurs de Rome, ou le reproche de ces mœurs, si le siècle d’alors ou le satirique du siècle étaient plus licencieux : ce Poète prêche le vice même contre lequel il devrait invectiver, et parle moins en nourrisson des Muses qu’en partisan de la débauche. […] Plaute est beaucoup plus hardi : mais communément il impute ses saillies en ce genre à des esclaves et à des scélérats par état. […] Ainsi, les Poètes Anglais donnent encore sur ce point le paroliac et à tous les autres et à Sénèque : les impies de celui-ci ne sont tels que dans un état de gêne, de douleur, de dépit, d’impatience, de désespoir ; au lieu que ceux des autres le sont sans trouble, sans sujet apparent, sans prétexte, et blasphèment par forme de divertissement.

375. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE IV. Spectacles singuliers. » pp. 106-127

C’est un appas pour engager à venir au spectacle, ceux dont l’état leur en interdit l’entrée, ou plutôt un piege pour se mocquer d’eux quand ils y viennent ; car malgré les grilles, c’est le secret de la Comédie, qu’on a un goût singugier de publier sur les toits. […] Tout cela est bien dans le génie Anglois ; cependant la fierté de Garrik, la supériorité de ses talens, l’estime, l’amitié générale du public, la maniere de regarder l’état des comédiens qui sont sur le pied de citoyens distingués, la vengeance même, ou la punition qu’on lui avoit déjà fait subir, en démolissant la moitié de son théâtre ; tout cela me fait croire cette circonstance fausse.

376. (1774) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre seizieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre II. Charles IV & Charles V. » pp. 38-59

Les Dames de qualité, qui ne sont plus en état de faire les dépenses des habits convenables, craignent de se déshonorer en se montrant à ces spectacles. […] Cependant la femme de campagne craignant avec raison pour son état, engagea son prétendu mari à faire casser son premier mariage.

377. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE IV. Extrait des Lettres de M. Clément. » pp. 85-106

Rien n’affecte dans une piece par l’intérêt de l’état, mais par quelque personnage qu’on a rendu ou cher ou odieux. […] L’expression, dit-il, est l’adresse (ce terme n’est pas juste) avec laquelle on fait sentir au spectateur les mouvemens dont on paroît pénétré ; mais si on a le malheur de ressentir véritablement ce qu’on veut exprimer, on est hors d’état de jouer.

378. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

Les Comédiens François crurent avoir trouvé le moment favorable, & présentèrent au Roi une requête tendante à obtenir l’état de citoyen, & à faire confirmer les lettres patentes de Louis XIII, qu’ils disoient le leur avoir accordé. […] De là un nombre infini de danses, pour toutes les passions, l’amour, la tendresse, la colère, la fureur, la joie, la tristesse, le désespoir ; pour toutes les nations, Turcs, Chinois, Sauvages, Maures, Indiens ; pour tous les états, les sexes, les âges, les enfans, les vieillards, les femmes, Soldats, Matelots, Esclaves, Bergers.

379. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IX. Sentiments de Tertullien. » pp. 180-200

Vous, Païens, dit-il, avez aboli les lois les plus sages, dont vos ancêtres étaient scrupuleux observateurs, telles que les lois somptuaires, qui défendaient tous les excès du luxe et de l'intempérance ; celles qui distinguaient les états, en interdisant au peuple les habits des gens de condition, et aux honnêtes femmes les parures des courtisanes ; celles qui prescrivaient aux femmes la modestie et la sobriété, jusqu'à leur défendre de boire du vin, et de porter de l'or sur leurs habits ; en particulier les lois qui proscrivaient le théâtre, et le faisaient partout détruire, comme le corrupteur des bonnes mœurs : « Leges quæ theatra stuprandis moribus orientia destruebant. […] Les nudités des Actrices sont ici d'autant plus criminelles, que sans distinction d'âge, d'état et de sexe, elles se montrent à tout le public.

380. (1697) Essais de sermons « POUR LE VINGT-TROISIÈME DIMANCHE D’APRÈS LA PENTECÔTE. » pp. 461-469

Mais savez-vous ce qu’il faut faire il faut maintenant considérer l’état où vous êtes, et le péril que vous avez évité, et ce que vous deviendrez.

381. (1759) L.-H. Dancourt, arlequin de Berlin, à M. J.-J. Rousseau, citoyen de Genève « L. H. Dancourt, Arlequin de Berlin, à Mr. J. J. Rousseau, citoyen de Genève. » pp. 1-12

En troisième lieu les Comédiens sont des gens sans mœurs, il n’est pas possible qu’ils en aient, leur état s’y oppose, et vous ne seriez pas surpris qu’ils fussent des fripons parce qu’ils en jouent souvent le rôle au Théâtre.

382. (1731) Discours sur la comédie « TABLE DES MATIERES CONTENUES DANS CE VOLUME. »

Il faut s’en nourrir dans l’Eglise, 343 Eglise, son état sous Constantin, 99.

383. (1694) La conduite du vrai chrétien « ARTICLE V.  » pp. 415-435

Je ne puis pas accuser de péché ceux qui y assistent, à moins que leur état et leur condition ne les en dût empêcher.

384. (1733) Theatrum sit ne, vel esse possit schola informandis moribus idonea « Theatrum sit ne, vel esse possit schola, informandis moribus idonea. Oratio,  » pp. -211

Elle peint de toute la vivacité de ses couleurs, la rudesse dans le commerce du monde, l’affectation dans le langage, la rusticité dans les manieres, la singularité dans les habits, l’indécence, l’impolitesse, la bizarrerie, le faux goût dans tout âge & dans tout état. […] C’est aux Spectateurs respectables de tout état à prononcer. […] Ont-ils compris que dans tout état bien policé on ne doit donner aucun spectacle qui ne soit la censure du vice, où l’éloge de la vertu ? […] Quoi, vous vous arrogez le droit de juger souverainement de la Poësie & de l’Action, que vous n’avez pas le malheur d’approfondir par état, & que plusieurs de vous ignorent. […] Hommes, & contens de l’être, nous sentons la dignité de notre état, & la honte d’en dégénérer.

385. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

On n’approchoit les Rois que dans cet état d’humiliation. […] Il ajoute très-irréligieusement : Elle alla en cet état à la procession, & je vous jure que nous perdimes nos dévotions, (la perte est legere) pour nous ravir plus que le service divin, (il n’a pas besoin d’en jurer) & ne pensions faire aucun péché.

386. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Il donna le gouvernement à un autre ; on dit la même chose de Saint Ambroise : un jeune homme s’étant présenté à l’ordination en cet état, il le renvoya : Je ne fais pas, dit-il, de tels Prêtres, les choses saintes seroient en mauvaises mains. […] 4.° Le livre d’Esther fait un détail singulier du goût extrême qu’avoit pour les odeurs le voluptueux Roi de Perse ; on ramassoit dans ses vastes États les plus belles filles, mais avant de paroître devant lui, elles passoient une année entière à se parfumer, comme si on eut voulu leur incorporer les parfums : les premiers six mois se passoient à se baigner dans l’huile de myrrhe pour amollir la chair, ouvrir les pores & les mettre en état de recevoir les aromates dont on les parfumoit les autres fix mois, sex mensibus oleo ungebatur myrrhino, & aliis sex mensibus, unguentis & aromatibus utebantur .

387. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE I. Réformation de Moliere. » pp. 4-28

(Le Théâtre va de pair avec la rédemption du Verbe, il a rétabli l’état d’innocence, ne diroit-on pas mieux qu’il l’en feroit déchoir ? […] Mali mores quasi herba iniqua succrescunt uberrimè, disoit Plaute, en parlant de l’état & des effets du Théatre de Rome ; il le diroit de ceux de Paris.

388. (1694) Sentiments de l’Eglise et des Pères « CHAPITRE III. Des Comédies de ce temps, si elles sont moins mauvaises et moins condamnables que celles du temps passé. » pp. 55-81

des Comédiens établis pour donner aux hommes une récréation honnête, n’a rien, selon moi, qui mérite d’être défendu ; et je ne les crois pas en état de péché, pourvu qu’ils n’usent de cette sorte de jeu qu’avec modération : c’est-à-dire, qu’ils ne disent et ne fassent rien d’illicite, qu’ils ne mêlent point, comme on dit, le sacré au profane, et qu’ils ne jouent point en un temps défendu. » Réponse. […] Requit que les Entrepreneurs fussent tenus de leur gain procédant desdits jeux, donner mille livres aux pauvres ; sauf après avoir vu l’état de leurs frais et de leur gain, être ordonné plus grande somme.

389. (1666) Réponse à l'auteur de la lettre « letter » pp. 1-12

Au moins apprenez-moi comme il faut agir avec vous, car je vois qu’on vous fâche quand on dit que les Poètes empoisonnent, et je crois qu’on vous fâcherait encore davantage, si l’on vous disait que vous n’empoisonnez point, que votre muse est une innocente, qu’elle n’est pas capable de faire aucun mal, qu’elle ne donne pas la moindre tentation, qu’elle ne touche pas seulement le cœur, et qu’elle le laisse dans le même état où elle le trouvef. […] Vous ne craignez point de mourir comme eux, après avoir vécu comme eux, et vous ne pensez pas au misérable état de ces malheureux génies que vous regardez avec tant d’envie et d’admiration.

390. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

Cette chute est inévitable : la véritable joie est le sentiment du bien-être, le spectacle n'est qu'une agitation passagère qui attire l'âme hors d'elle-même, et ne lui dit rien de son propre état. […] C'est un état de modération, de sagesse et de calme, où l'homme se possede, ne se laisse point vivement affecter, agit avec réflexion, donne à chaque chose son juste prix.

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