Je regarde comme le plus grand bonheur de ma vie d’avoir été fréquemment depuis plus de douze ans dans l’occasion de savoir la plus grande partie de ces détails abrégés.
[NDA] Introduction à la vie dévote, part. 1. ch. 23.
mes Pères, dans quel repos se filait la trame de votre vie !
Ces deux qualités se touchent de si près qu’un Docteur de l’Eglise s’écriait que toutefois qu’il lisait la vie de Socrates, il était prêt à s’écrier : O saint Socrate ! […] J’avais eu dès ma plus tendre jeunesse du goût pour cette profession, mon Père m’avait mené de bonne heure à la Comédie, et je puis assurer que la premiere fois que j’ai vu le spectacle, a décidé ma vocation pour ce genre de vie. […] Il ne doit jamais douter de l’efficacité des remèdes qu’il applique, il ne doit en un mot rien hasarder même de l’aveu du malade, qui n’est pas le maître d’exposer sa vie ni sa santé ; c’est sur des preuves évidentes et sur des expériences lumineuses qui ne lui laissent aucun doute sur le parti qu’il doit prendre, qu’il lui est permis de se déterminer. […] Combien de jeunes Demoiselles victimes de l’ambition de leur famille traînent dans une prison perpétuelle une vie malheureuse, languissent dans une oisiveté préjudiciable à l’Etat, dont on pourrait faire d’excellentes Comédiennes ?
Cyprian admoneste Eucratius de retirer de ceste vilaine et deshonneste maniere de vivre, un Basteleur qui estoit parmy son peuple, pour suyvre un plus honneste estat, et mener une vie d’innocence. […] , p. 297-311, in Œuvres de Monsieur de Saint Evremond, avec la vie de l’auteur. […] Éditions modernes • in Œuvres mêlées, revues, annotées et précédées d’une histoire de la vie et des ouvrages de l’auteur par Charles Giraud, Paris, J. […] François de Sales, Introduction à la vie dévote, 1609 • Sales, François de (1567-1622 ; saint, canonisé 1665) : Introduction à la vie dévote : par François de Sales, Evesque et Prelat de Geneve, Lyon, Pierre Rigaud, 1609 (en 3 parties). […] Sanchez de Arevalo, Le Miroir de la vie humaine, 1482 • Sanchez de Arevalo, Rodrigo (1404-1470 ; évêque de Zamora, en latin Rodericus Zamorensis) : Le Miroir de la vie humaine, translaté du latin de Rodorique [par Pierre Farget], Lyon, impr. de N.
L’Excommunication publique prive un Chrétien des honneurs de la sépulture, car il est statué par les Canons, dit la Décrétale2, de ne pas communiquer avec les défunts avec lesquels nous n’avons pas été unis pendant la vie : quand donc on a retranché quelqu’un du corps des fidéles par le glaive des censures, s’il n’a pas été réconcilié avant de mourir, il ne doit pas être enterré avec les autres, & si la chose est arrivée, soit par violence ou d’une autre maniere, & que l’on puisse distinguer le lieu de sa sépulture, nous voulons qu’il soit exhumé, & que son corps soit rejetté bien loin du Cimetiere. […] Les Monarques n’ont point exigé la même immunité en faveur de leurs Sujets, ils ne se sont jamais opposés aux censures que l’Eglise a employés de tems en tems pour faire rentrer les particuliers dans les devoirs de la vie chrétienne, comprenant bien, selon la doctrine du Concile de Trente2, que le glaive spirituel est entre les mains de cette Epouse de J.
Mais alors le Poète lui donne des qualités dignes de son rang, et ajuste ses sentiments à sa situation nouvelle : il le fait abjurer ses désordres, se repentir de sa vie passée, etc. […] Cependant ces libertés paraîtraient fort étranges dans le commerce ordinaire de la vie ; lorsque surtout les personnes qu’elles offensent n’y donnent point occasion. […] Dryden ; pourquoi les bienséances de la vie civile n’y sont-elles pas observées ?
, « n’aimez point le monde ni ce qui est dans le monde ; si quel qu’un aime le monde, l’amour du Père n’est pas en lui ; car tout ce qui est dans le monde, n’est que concupiscence de la chair, ou concupiscence des yeux, ou orgueil de la vie. […] Que les pauvres, que ceux qui ont faim, qui sont haïs, chassés et maltraités dans le monde pour la justice seront bien heureux ; et qu’au contraire ceux qui sont riches, qui passent leurs vie dans les délices, sont véritablement malheureux. […] saint Charles, et quelques autres Saints, ont souffert qu’il y eût des femmes de mauvaise vie dans les grandes Villes ; mais ces malheureuses femmes étaient notées d’infamie, et l’on ne permettait pas qu’elles se trouvassent dans les assemblées de dévotion avec les femmes pieuses.
Quand les plus célébres Poëtes ont médité les principes de l’art toute leur vie ; quand ils ont passé les jours & les nuits à consulter les Anciens, à se nourrir des beautés de leurs ouvrages ; quand ils ont puisé les plus grands traits de leurs Poëmes dans ces sources ; quand après des refléxions profondes, des veilles opiniâtres, & avec un génie brillant, ils se sont à peine crus en état de porter ce noble fardeau, & n’ont proposé leurs découvertes qu’avec modestie, & que comme des doutes ; nous verrons des enfans sans principes, sans connoissances, s’abandonner à une yvresse aveugle, & se croire supérieurs à tout ce qu’exige le Théatre ?
Ce langage n’est point en la seule bouche de Moliere, c’est le refrain périodique du Théâtre ; l’original est dans l’Ecriture ; mais c’est le langage de ces impies que la Justice divine abîma en un déluge de feu, dans les délicieuses contrées de la Pentapole, puisque la1 vie est si courte, disoient-ils, & notre fin incertaine, usons des créatures, enyvrons-nous des vins exquis, que notre jeunesse ne se passe point sans en avoir cueilli la fleur ; prenons les roses du printemps pour nous en faire des couronnes, avant qu’elles se fanent ; que tous les lieux de délices retentissent de nos douces clameurs, & portent les marques de notre joie & de nos excès.
L’Empereur, comme se souciant peu de leur vie, ne leur rendit pour tout salut que deux mots & encore avec peine & dedain.
Se moquer de Dieu devant les yeux de toute une ville, exposer en risée la sainte vérité, faire que les profanes et athées se jouent audacieusement de tout ce qu’on proposera de vie et de mort éternelle, renvoyant le tout aux théâtres des jésuites : ce sera, si l’on croit ces drôles, un passetemps, un vain épouvantail, un jeu de trois jours, un spectacle remplissant les esprits mal assurés de vaines et détestables imaginations.
Ainsi, comme les Prêtres en avaient un soin particulier, qu'ils y étaient présents, et qu'ils les traitaient comme un acte de Religion, les honnêtes femmes, et mêmes les Vestales ne faisaient point de scrupule d'y assister, encore que les premières fussent d'ordinaire dans leur appartement éloigné de la société des hommes, et que les autres fussent engagés dans un état séparé du commerce de la vie civile.
D’ailleurs, est-il permis de se jeter à la mer, pour juger s’il y a un danger réel de s’y noyer, sous prétexte que tous ceux qui y tombent n’y perdent pas la vie ?
Elise lui réitére l’ordre qu’elle lui avait déjà donné de n’entrer jamais dans une chambre où elle se trouverait seule ; elle lui défend d’oser jamais lui parler à l’écart, même devant des Témoins ; enfin elle veut que si dans le terme de huit jours, il n’a pas des nouvelles de ses parents, il trouve un prétexte pour sortir de la maison : et supposé qu’il n’en sortit point, elle jure (malgré les favorables dispositions où elle est en sa faveur) de le découvrir elle-même à son père pour le faire chasser, ou de s’enfermer dans un Couvent, afin de ne le plus voir de sa vie, etc..
La vie des Courtisannes n’a jamais dû être mise sur le Théatre : elle ne l’a jamais été en Italie où elles sont tolérées ; parce que cette vie présente des objets dont on ne sauroit trop écarter l’idée. […] Ce ne sont point des Abbés, ils n’ont pas même la tonsure : ce sont des gens gagés, qui gagnent leur vie à chanter, & qu’on veut incorporer au Clergé pour lui en faire un crime. […] La vie, le crédit, le luxe des actrices sont-ils douteux ? […] Cet auteur se donna toute sa vie pour l’un des plus rigides Non-conformistes de la Grande-Bretagne : cependant son extrême sévérité ne l’empêcha pas de composer incognito huit pieces de théatre.
Rolin, ancien Recteur, et toute sa vie Professeur de l’Université, après avoir détaillé les embarras des Régents, la difficulté de composer des pièces, de trouver des écoliers propres, et de les contenir quand ils se croient nécessaires, la dépense du spectacle, le peu de succès, le risque pour la santé, la perte du temps deux ou trois mois à l’avance, l’inutilité de tant de peines, les écoliers oubliant le lendemain ce qu’ils ont appris, le soin de corriger les pièces, de les mutiler, en retranchant les rôles des femmes, ajoute fort sensément : « Il peut y avoir dans cet usage un défaut commun aux bonnes et aux mauvaises tragédies. […] Un Prédicateur ainsi formé aurait plus perdu que gagné ; il aurait perdu cette grâce, ces lumières, cette inspiration du ciel, qui seules peuvent mettre sur la langue ces paroles de vie dignes de la sainteté de nos mystères, « dabo vobis os et sapientiam » ; cette force, cette élévation, cette profondeur divine, qui peuvent seules la rendre efficace dans les auditeurs ; cette douceur, cette onction, cette piété, qui seules peuvent inspirer le goût et persuader la pratique de la vertu, sans laquelle on n’est qu’un airain sonnant, et une cymbale retentissante.
Qu’on bâtisse de superbes maisons, qu’on les meuble magnifiquement, qu’on fasse de grands repas, qu’on joue nuit et jour, qu’on chante et qu’on danse de tous côtés, que les théâtres soient ouverts, que les femmes de mauvaise vie soient en grand nombre. Ceux qui vous procureraient cette vie, seraient vos véritables Dieux, etc.
Tel est par exemple en France le préjugé sur le point d’honneur, qui oblige quiconque a reçu une injure, de risquer sa vie pour en obtenir la réparation, sous peine d’être à jamais deshonoré & méprisé de ses semblables : folie étrange dont il est surprenant qu’on ne soit pas encore revenu !
Après avoir apprécié, dans sa raison, ce phosphore qu’on nomme l’Esprit, ce rien qu’on appelle la Renommée, ce moment qu’on nomme la Vie, qu’il interroge la Religion qui doit lui parler comme à moi ; qu’il contemple fixement la mort ; qu’il regarde au-delà, & qu’il me juge.