Aristote a été bien éloigné de penser qu’il étoit dangereux d’exciter les Passions, puisque quand il parle de la Tragédie, il exhorte toujours les Poëtes à chercher les sujets les plus terribles, & à les traiter de la maniere la plus pathétique. […] Il ne reste donc que ces événemens qui se passent entre des personnes liées ensemble par les nœuds du sang & de l’amitié, comme par exemple lorsqu’un frere est prêt de tuer son frere, un fils son pere, une mere son fils, ou un fils sa mere, & ce sont ces événemens qu’un Poëte doit chercher. » Quand il dit qu’il faut chercher de pareils Sujets ταῦτα ζητητὲον, ne devoit-il pas ajouter de quelle maniere on les devoit traiter pour les rendre utiles ?
Un Auteur Dramatique dans une Monarchie doit un respect aveugle aux volontés du Prince, comme le reste des sujets, il ne se permettra pas de traiter des affaires d’Etat sur la scène, et ne fera parler ses Acteurs qu’avec respect des personnes qui en ont l’administration, dans une Démocratie au contraire, on peut en tous temps et en tous lieux attaquer l’inconduite des Chefs du Gouvernement. […] Vous connaissez La Double Inconstance de M. de Marivaux : il ne traite pas dans cette pièce les gens qui se battent par honneur de « bêtes féroces », mais pour les instruire et s’en faire écouter, il s’y prend bien plus joliment : voyez la scène quatrième du troisième acte de cette pièce entre Arlequin et un Seigneur qui lui apporte des lettres de Noblesse .
Comme on ne représente sur les théatres que des galanteries, des aventures romanesques & licentieuses, les femmes sont flattées des adorations qu’on y rend à leur sexe ; elles s’habituent à être traitées en Nymphes ; de là le dédain qu’elles ont de s’occuper du soin de leur ménage ; elles abandonnent au peuple ces connoissances de détail réservées aux meres de famille, & elles préferent d’exercer tous les talens séducteurs qui ne conviennent point à une femme honnête.
Si les anciens, au lieu qu’ils nous ont précédé, venoient après nous, & traduisoient nos théatres ; en voyant notre Réligion bannie de presque toutes nos piéces, tournée en ridicule dans plusieurs, & traitée si froidement dans la plupart de celles où par hazard on en parle, ils nous traiteroient d’impies, auroient-ils tort ?
Freron même qui rougit de sa licence, & souvent l’imite dans ses feuilles, ne le traite-t-il pas de grand homme ?
Sans doute les Pénitens, Directeurs de l’opéra, en sac & en corde (c’est leur habit d’ordonnance), présideront & figureront à l’orchestre, aux machines, au théatre, aux coulisses, aux foyers, pour inspirer l’esprit de pénitence qui les anime, & par leur décoration religieuse feront de l’opéra une œuvre de dévotion que quelque mauvais plaisant traitera de farce.
Ils traitent de la même manière les passions diverses, la joye, la douleur, la crainte & l’audace, l’amour & la haine : c’est une gique continuelle.
Mais ceux qui estoient éleuez & choisis par leur bonne mine, & sur l’apparence de leur force, non-seulement estoient bien traitez, mais encore bien instruits, & l’on n’epargnoit rien pour en conseruer la santé, l’embonpoint & les forces la santé, l’embonpoint & les forces qui pouvoient contribuer au plaisir public.
Athenes, quoique prise par Demétrius, & traitée si inhumainement par Sylla, reduite presque en une solitude, conserva toujours l’amour des Vers, des Danses, de la Musique, & des Disputes philosophiques.
.° La servilité de l’œuvre n’est pas douteuse pour tous les ouvriers qui travaillent au théâtre, aux décorations, aux habits, aux machines, aux chandelles, à habiller, parer les Acteurs et les Actrices les heures, les journées entières, et pour des objets qu’on ne peut certainement traiter d’absolument nécessaires ; pour tous ceux qui enseignent à chanter, à danser, à réciter, à jouer des instruments.
Bossuet, traiter avec la même sévérité les uns et les autres.
Gregoire Leti traite d’insolent, d’impertinent, de calomniateur, ceux qui ne le crurent pas. […] Ces paroles étant rapportées à Elizabeth, elle lui fit grace, & traita ses Juges de coquins.
Voilà sans doute bien de la liberté ; c’est traiter la Reine bien ouvertement de Comédienne, mais on pardonne tout aux boussons, on ne fait qu’en rire, & il y en avoit alors dans toutes les Cours. […] Les Protestans des deux Royaumes, la Reine d’Angleterre & le Roi de Navarre se soutenoient mutuellement, ils pensèrent se brouiller quand Henri se fit Catholique, la Reine en fut offensée & n’avoit pas tort, il abandonnoit ses amis & sa Religion, se mettoit dans la nécessité de les combattre, & faisoit courir un grand risque aux Protestans des deux Royaumes & de Hollande qui avoient droit de comprer sur lui ; elle le traitoit d’ingrat, de lâche, d’apostat, disoit qu’il étoit plus comédien qu’elle, qu’après avoir été long-temps à la tête du parti, il avoit renoncé à sa Religion, par crainte sous Charles IX qu’il y étoit retourné ensuite, & l’abjuroit une seconde fois par intérêt, pour se livrer bassement au Pape, elle retira ses troupes qu’elle avoit envoyées au secours d’Henri, qui dans le premier moment la traita de Comédienne.
Cyr ; de tous les Medecins, qu’à l’exemple de Moliere il rend ridicules ; des PP. la Chaise & Bourdaloue, & de tous les Jesuites, dont il blâme l’ambition, la politique, les manœuvres, & la morale relâchée, lui qui en avoit une bien sevère ; de tous les Moines, dont il se moque ; du Roi Jaques, qu’il traite de lâche, de bigot, de femmelette ; du Gouvernement, qu’il prétend foible, lâche, misérable, hors d’état de soutenir la guerre, & forcé d’acheter la paix, sur quoi il fait une équivoque fort plate pour prouver la foiblesse de la marine, Vos côtes commencent à bruler, c’est bien près du cœur. […] Quand même on pourroit traiter des sujets de l’Ecriture, il est certain, de l’aveu de tout le monde, qu’on ne devroit y prendre que des traits décens & vertueux, Esther Athalie, les Macchabées, &c.
Ce barbare tragique n’a pas sans doute oublié le langage affreux et facile de la rage et du désespoir, que l’on traite de sublime, parce qu’il attaque les Dieux et les Rois, et qui par cette même raison ne mérite que l’indignation et le mépris. […] Accoutumons des Rois la fierté despotique A traiter en égale avec la République.
peut-elle traiter son pere de tyran, pour ne l’avoir pas mariée, tandis qu’elle n’étoit pas encore nubile ?
Ce conseil est composé de trois Avocats au Parlement, un au Conseil, un Procureur au Parlement, un au Châtelet, un Commissaire & un Notaire, qui s’assemblent régulierement pour traiter des affaires graves & importantes du corps.
Quelle apparence de traiter également un Conseiller rempli de mérite, et un autre qui porte les habits d’un saltimbanque, un Magistrat enfariné à la mode (poudré) !
Et partant j’eusse enduré à mon grand regret, que leur auteur eût été chassé et forbanni de celle République, laquelle il institue : attendu principalement que mon dessein est, de traiter les préceptes d’une République heureuse.
Aussi voilà le motif qui m’a fait prendre la plume pour en avertir mes Camarades qui pourraient prendre le change, & le traiter à la premiere vue comme il le mériterait. […] Ce que j’aime dans Jean-Jacques, c’est qu’en voulant prouver une chose, il se détruise lui-même (« les discours de sagesse, d’honneur, &c. ») la Comédie traite donc la morale la plus saine, puisque les Actrices au sortir de l’avoir débité, prennent un air non nuisible à leurs intérêts. […] 56 Mais il est temps, mon cher de F******** de finir une dissertation qui, quoique brièvement traitée, te priverait de momens plus précieux.