» Je le dis hautement, le Théâtre est perdu ; les Comédiens ne veulent point faire de frais de mémoire, ils s’en tiennent à leur ancien fonds, & se contentent d’avoir douze mille livres de rente chacun.
y eut de leur temps un Sempronius Philosophe, qui répudia sa femme pour avoir été à ces jeux et spectacles publics, dont la Comédie a toujours tenu le premier rang, et les Empereurs ont aussi permis le divorce pour pareille cause.
Je ne me tins pas assuré du succès, en entendant leurs acclamations ; mais seulement lorsque je fus témoin de leurs larmes.
Cette fille le fait admirablement : elle conte comment « il tient le haut de la table aux repas » ; comment « il est servi le premier de tout ce qu’il y a de meilleur » ; comment « le maître de la maison et lui ne se traitent que de frère ». […] À peine ont-ils parlé quelque temps de leurs affaires communes, que le mari arrive avec un papier en sa main, disant qu’« il tient de quoi les faire tous enrager ». […] Le mari placé dans sa cachette, et les autres sortis, elle reste seule avec lui et lui tient à peu près ce discours : qu’« elle va faire un étrange personnage et peu ordinaire à une femme de bien ; mais qu’elle y est contrainte, et que ce n’est qu’après avoir tenté en vain tous les autres remèdes ; qu’il va entendre un langage assez dur à souffrir à un mari dans la bouche d’une femme, mais que c’est sa faute ; qu’au reste l’affaire n’ira qu’aussi loin qu’il voudra, et que c’est à lui de l’interrompre où il jugera à propos ». […] Or ces premiers instants sont de grande considération dans ces manières, et font presque tout l’effet que ferait une extrême durée ; parce qu’ils rompent toujours la chaîne de la passion et le cours de l’imagination, qui doit tenir l’âme attachée dès le commencement jusqu’au bout d’une entreprise amoureuse, afin qu’elle réussisse : et parce que le sentiment du Ridicule, étant le plus froid de tous, amortit et éteint absolument cette agréable émotion et cette douce et bénigne chaleur qui doit animer l’âme dans ces occasions.
La conduite que tient l’Eglise à l’égard des spectacles & autres dangereux divertissemens. […] Mais êtes-vous de bonne foi, quand vous tenez ce langage ? […] qui peut tenir ce langage ? […] La conduite que tient l’Eglise à l’égard des spectacles & autres dangereux divertissemens. […] qui peut tenir ce langage ?
L’Eglise refuse encore aujourd’hui la sépulture aux Comédiens, qui meurent, sans avoir renoncé à leur profession, elle les tient encore dans les liens de l’excommunication, elle n’a jamais varié sur cet objet. […] Personne n’ignore, dit Mr. l’Evêque d’Amiens, dans son Mandement publié le jour de Pâques, dans tout son Diocése, l’année 1781, « personne n’ignore, que parmi les mauvais livres, dont la France est inondée… beaucoup d’ouvrages du Sieur Voltaire tiennent le prémier rang, & ont opéré une affreuse corruption. […] Vous vous plaignez avec chaleur, de ce qu’une fille ne tient point compte d’une défense non motivée, & vous prétendrez être innocente, en méprisant celle de l’Eglise, qui vous interdit les spectacles, en vous en disant même les raisons ? […] Les spectacles se donnent sans exception, pour tous ceux qui forment & augmentent l’assemblée des spectateurs … & pour tous ceux, qui payent le droit d’y assister … Faites votre devoir, n’y paroissez plus … Que le plus grand nombre en fassent de même ; le Théatre sera bientôt abandonné… Vous sçavez, que dans telles & telles compagnies, on n’entend que des sarcasmes contre la Réligion, & contre ceux, qui se font gloire d’en avoir ; vous n’ignorez pas, qu’on y tient sans cesse, des propos de la derniere indécence, & qu’on n’y chante que des chansons équivoques &c. […] Parce qu’ils nuisent aux forts, aux foibles, & à ceux qui tiennent le milieu.
Le Conistra était le parterre : le Bouleuticon, la place des Magistrats : les Diazoma, des corridors ; les Gradins, de petits escaliers, pour monter d’un rang à l’autre ; le Cercys, l’endroit le plus élevé, destiné pour les femmes ; l’Ephébicon, l’endroit où se plaçaient tous les Citoyens dès qu’ils avaient atteint dix-neuf ans : les Echæa, étaient des vases d’airain soutenus dans de petites cellules par des coins de fer, sans toucher à la muraille, & disposés de sorte, que la voix sortant de la bouche des Acteurs comme d’un centre, se portait circulairement vers les corridors ou paliers, & venait frapper la concavité des vaisseaux, qui renvoyaient le son plus fort & plus clair : il y avait jusqu’à trois rangs de 26 Echœa dans les grands Théâtres : l’Orquestre était destiné aux Danses chez les Grecs, aux Spectateurs qualifiés chez les Romains ; l’Hyposcénion (Sous-Scène) était un réduit pratiqué dans l’Orquestre, pour la commodité des Joueurs d’instrumens & des Personnages du Logéon, qui s’y tenaient, jusqu’à ce que l’exécution de leurs Rôles les obligeât à monter sur le Logéon, ou lieu de la Scène : l’Agyéus était un Autel consacré à Apollon ; car, dans les anciennes Religions, les Dieux présidaient à tous les plaisirs des hommes ; doctrine admirable… L’Odéon était le lieu de la Musique ; le Podion, la balustrade qui séparait le Proscénion de la Scène du Théâtre Romain ; l’Episcénion n’était autre chose que le plus haut rang de colonnes, lorsqu’il y en avait trois l’un sur l’autre : le Sciadion se nommait Umbella chez les Romains : c’est notre Parasol.
Je ne sais pas, Monsieur, si je m’en tiendrai là, et si, après avoir mis la main à la plume, je pourrai m’empêcher de combattre quelques endroits dont je crois ne vous pas avoir assez parlé dans ma lettre.
Telles étaient ces fêtes qui avaient lieu lorsque nos rois tenaient leurs cours plénières.
Ainsi tous les jours les actrices accordent leurs faveurs au plus offrant ; leur fidélité ne tient pas contre les attraits tout-puissans de la bourse. […] Il y a deux autres Arétins différens, Charles & François, qui tiennent au théatre. […] Il n’en fut pas moins la victime de l’infortune, qui le dérange a si fort que, malgré des talens & des lumieres fort au-dessus du commun, ses traits d’esprit & de raison ne sont que des éclairs rapides qui percent dans les sombres ténebres d’une mélancolie qui tient à la folie.
Cependant les lois de la modestie sont si sévères à l’égard des femmes, que ce leur est presque un crime d’apercevoir trop qu’elles sont mal observées : elles ne peuvent quelquefois témoigner sur cela leur répugnance ni changer de visage, sans qu’il en naisse quelque sentiment désavantageux à leur vertu : pour peu qu’elles paraissent comprendre en ces occasions, c’est dans l’esprit des autres comme si elles avaient part au mauvais discours qui se tient, ou comme si elles dissimulaient mal qu’elles y entendent finesse. […] Pasicompa tient des discours trop libres avec Lysimachus aussi bien que l’Esclave SophroclidiscaPersa. […] Au regard des bonnes mœurs, Eschyle est sur cela d’une attention qui tient du scrupule : il comprenait qu’on ne saurait rendre un plus mauvais service à l’Etat que de corrompre les hommes ; et que la ruine publique a le plus souvent sa racine dans la dissolution des peuples.
Si je les eusse connus, je les eusse connus, je les aurois empêché d’entrer dans l’Eglise : Ut eos à sacris vestibulis arceam ; non pas cependant pour les en tenir toujours exclus ; mais pour leur faire sentir la griéveté de leur faute, les faire rentrer en eux-mêmes, & les recevoir ensuite, après qu’ils se seront corrigés : Non ut perpetuò soris maneant, sed tu correcti denuò redeant. […] Et un Chrétien, qui sait que le glaive suspendu sur sa tête ne tient qu’à un fil, un simple fil prêt à se rompre, un Chrétien qui sait que son Juge l’épie comme un voleur pour le surprendre, ce Chrétien s’expose de sang froid sur un endroit où il craint de mourir !
Des personnes dévouées à la piété, détrompées des illusions du monde ; des gens pour qui les farces mimiques n’ont jamais eu d’attraits, n’ont pu tenir contre le plaisir de voir l’innocence devenir, comme parle St. […] Quelle justesse de rapports avec ces qualités n’a pas la vie de comédien, qu’une farce suffit pour enrichir ; dont le travail le plus pénible se réduit à quelques récits d’amours ou de fureurs, et dont les mœurs ne se font remarquer, que lorsqu’elles tiennent encore quelque chose de la décence !
La dépravation est si grande, que les courtisannes & les actrices tiennent un rang distingué, & méprisent l’indigente bourgeoisie, & celle-ci n’a ni assez de courage pour leur disputer le pas, ni assez de vertu pour ne pas envier leur sort. […] Dans le temple de la fortune, joli conte de M. la Dixmerie, il est dit qu’Aglaé jeune & jolie fille, & fort coquette, mais pauvre, se présente à la fortune & lui demande du bien pour faire briller ses charmes, & la route qu’il faut tenir pour y parvenir.
Le goût dominant est la volupté, le plus sur moyen de plaire, est d’irriter les mouvemens de la sensualité ; par conséquens de fortifier, d’embellir, de conserver la couleur, la fraîcheur, la délicatesse du teint, c’est à-dire, la carnation naturelle, ce sont les Lys & les Roses, & non les paillettes d’or, qui vont au cœur ; l’or au contraire, au lieu de se fondre & de s’incorporer avec les couleurs naturelles, douces & tendres, tranche, tenir, donne un air rude, un ton livide, annonce la magnificence, mais n’allume point la passion, on le répandra sur les habits, par vanité, jamais sur le coloris par volupté. […] les cheveux serpentent, & entrelacés de furies forment le plus parfait contraste avec les ondulations des cheveux flottans de l’amour : en saisissant les nuances attachées aux différents genres, on reconnoît la main d’un habile artiste ; l’art du Coëffeur des Dames tient donc au génie , c’est un art libre & libéral.
Tous les Conciles, les statuts des dioceses, les constitutions monastiques tiennent le même langage, ne connoissant que la bonne odeur de J. […] Tous les Peres tiennent le même langage ; S.
Il ne tint qu’à lui d’épouser la Duchesse, & tout le monde s’y attendoit : ce qui l’auroit rendu paisible possesseur de la Courlande, & l’auroit dans la suite approché du trône de la Russie : le vice est trop aveugle pour connoître ses intérêts même temporels Au lieu de lui marquer son amour & sa reconnaissance, il viola les loix sacrées de l’hospitalité, & l’offensa mortellement en débauchant sous ses yeux quatre de ses filles d’honneur, des premieres maisons du pays. […] Enfin elle accepta une fête à qu’il lui donna à Mauricebourg Le bal, la comédie, les repas, les présens, les parures, qui peut tenir contre d’ennemis ligués qui attaquent en même-temps un cœur ?
A la cour, à la ville, on l’a tant blasonné, Hué, sifflé, berné, brocardé, chansonné, Qu’enfin ne pouvant plus tenir tête à l’orage, Avec sa Penelope il a plié bagage. […] Il ne tient pas à lui que le mariage ne soit pas indissoluble, par-tout il montre des femmes séparées, ou désirant de l’être, & des maris indifférens à la séparation, ou plûtôt charmés qu’elle se fasse.
Mais il ne put la tenir, il prit le parti d’aller dans une province, où n’étant point connu, il pourroit à son aise & sans risque faire la belle, sous le nom de la Comtesse des Barres. […] Personne ne pourroit tenir à cette fatigue, si le carême ne venoit à propos calmer ces fureurs.
Il promit tout, et tint parole en partie, il acheta un office d’Auditeur des Comptes ; mais sous prétexte de servir aux divertissements du Roi, il éluda l’autre, en quittant le théâtre de la Comédie Française pour s’appliquer à l’Opéra, où il se mit aux gages de Lully, et s’y fit une brillante réputation. […] Il promit tout, et tint parole ; mais le mariage ne fut pas sans difficulté.