sentiment, lorsque parlant des Théâtres Romains dans son Histoire, il s'écrie par digression.
Il semble, dirent-ils, que les Romains n'aient ni femme, ni enfants, et qu'ainsi ils aient été contraints de s'aller divertir hors de chez eux; voulant montrer par là qu'il n'y a point de plaisir plus doux à un homme sage et réglé, que celui qu'il reçoit de la société d'une honnête femme, et de celle de ses enfants.
Voilà les véritables causes qui produisirent de si grands schismes en Europe, et forcèrent des gouvernements guidés par la dignité de leur indépendance et effrayés par les prétentions ultramontaines, à se séparer de la communion de l’église romaine.
Avançons. « On se croiroit, à votre décision, aussi ridicule d’adopter les vertus des Héros Tragiques que de parler en vers et; d’endosser un habit à la Romaine. » Exceptez-moi, s’il vous plait, du nombre de ceux à qui vous prêtez cette façon de penser. […] On voudroit que la fille du plus grand des Romains eût pû résister à l’amour qui l’enflâme pour un monstre qui ne respire que l’assasinat de son Pere. […] Ne diroit-on pas que vous vous destinez à la conquête du monde, ou que semblables aux Romains, vous allez disposer des Couronnes ? […] « Les Romains les chérirent, les enrichirent. […] Ces graves Romains étoient liés avec les Acteurs d’un commerce étroit ; Ciceron, ce pere de la Patrie, étant Consul, passoit une partie du tems que ses importantes occupations lui laissoient, avec Esope et; Roscius ses amis ; il publie que c’est d’eux qu’il a appris l’art de parler en public.
L’esprit républicain devient grandeur d’ame ; la fierté Romaine gasconnade ; le goût du siécle, le caractère des Nations, le style des auteurs donnent à Melpomene & à Thalie des airs, un accent, une phisionomie différente. […] Donner cette idée pour une grande découverte, s’applaudir d’avoir ouvert cette nouvelle & brillante carriere, dire avec assurance qu’on entre dans un champ plus étendu, qu’on brave l’ingratitude des contemporains, & l’oubli de la postérité ; c’est une vaine fanfaronnade, dictée par un amour propre aveugle, enivré de ses productions, qui ne connoit, qui n’estime que soi ; appeller son talent & son genre, le tragique par excellence, lui donner le privilege exclusif, croire que tout le reste n’en mérite pas le nom, que les Grecs & les Anglois seuls, ont seulement, dans quelques scénes, exposé ces magnifiques tableaux, & ce tragique vigoureux, qu’on a seul la hardiesse de dire tout haut, ce que les autres ne disent que tout bas, parce qu’on préfére la vérité à des timides convenances, que le grand Corneille n’a pas atteint le but tragique, que ses maximes, ses raisonnemens, ses projets, ses idées de la grandeur Romaine s’éloignent de l’essence du poëme théatral ; qu’il n’a de parfait que le cinquieme acte de Rodogune, parce que ce n’est que là qu’on éprouve ce bouleversement du sens, cet orage, cette mer soulevée, ce flux & ce reflux de mouvemens ; que Racine n’a jamais la majesté du tragique, (idée fausse, le terrible n’est pas majestueux, la vraye majesté n’est pas terrible) qu’il ne produit point de secousse violente, & ne déchire pas, car Mr.
S’ils veulent peindre le sublime amour de la liberté, c’est dans les républiques anciennes, chez les Grecs et chez les Romains qu’ils doivent puiser leur sujet ; et s’ils veulent exposer toutes les injustices et les atrocités d’un gouvernement despotique, ils ne peuvent guère offrir au spectateur que des Musulmans. […] C’est envain qu’on objecte l’exemple des Grecs et des Romains ; il est une foule de preuves, que chez eux la censure dramatique n’existoit pas26.
Aussi les Romains les mettaient-ils au même degré que les Prêtres. […] Polybius loue extrêmement les Romains de leur piété à l’égard des Dieux,Lib. 6.
Je répéterai ici, qu’on a vu des papes et des cardinaux, instituer des théâtres, tant à Rome qu’en Italie, et en France : on a vu un abbé directeur de notre opéra, à Paris ; on a vu des capucins, des cordeliers, des augustins, demander l’aumône par placet, aux sociétés théâtrales, et la recevoir de nos comédiens bienfaisants : on a vu des religieux et des prêtres de l’église apostolique et romaine, prier Dieu pour la prospérité de la compagnie des comédiens.
qui, au rapport de Tertullien, voyant que les Censeurs Romains avoient fait abattre plusieurs fois les théâtres, parce qu’ils corrompaient les mœurs du peuple, et voulant empêcher qu’ils ne détruisissent celui qu’il avait fait élever dans Rome, y fit dresser un autel qu’il dédia à Vénus, et appela cet édifice, non pas le théâtre, mais le temple de Vénus. « De sorte dit Tertullien, qu’en donnant ce titre spécieux à cet ouvrage, qui ne méritait que d’être condamné, il éluda par cette superstition les règlements que les Censeurs eussent pu faire pour le faire abattre.
LES Romains avoient des jeux séculaires, c’est à-dire, qui revenoient chaque siécle, où les hérauts crioient, en y invitant ; venez voir ce que vous n’avez jamais vu, & ce que vous ne verrez jamais. […] Ainsi les Magistrats Romains, & ensuite les Empéreurs donnoient des jeux au peuple.
7, rapporte que la peste ravageant la ville de Rome, les Romains, qui avoient inutilement essayé bien des remedes, s’aviserent d’instituer des Jeux scéniques, jusqu’alors inconnus, pour appaiser les Dieux, c’est-à-dire les Démons selon le Prophete : Omnes Dii gentium Dæmonia ; belle maniere d’obtenir des miracles. […] Les Démons, dit-il, inspirerent aux Romains la pensée d’introduire chez eux le théatre, pour faire succéder à la peste, qui tuoit les corps, une peste bien plus funeste aux ames, & pernicieuse aux bonnes mœurs, moyen bien sûr de perpétuer son culte : Astutia Dæmonum longè graviorem pestilentium ex hâc occasione non corporibus, sed moribus curavit immittere.
Tel étoit celui des Comédiens Romains, dont les Empereurs ont souvent réprimé les folies. […] Corneille, esprit fier, républicain, indépendant, a peint les Héros chez les Romains, & en a rendu les sentimens : son style, formé par Lucain, en a copié l’enflure.
D’où il est facile de juger que ce saint Docteur ne condamne pas absolument les danses, les chants, les Opéras et les Comédies, mais seulement les Spectacles qui représentaient les fables en la manière lascive des Grecs et des Romains, et qui se célébraient en l’honneur des Idoles. » Il n’y a rien de fidèle ni de juste dans tout ce que le Docteur pose ici de saint Cyprien : il erre dans le fait ; et il pèche dans le raisonnement qu’il fait faire à saint Cyprien, ou plutôt qu’il fait lui-même. […] Mais il ne s’ensuit pas pour cela que saint Cyprien approuve « les Opéras et les Comédies d’aujourd’hui, et qu’il ne condamne que les Spectacles qui représentaient les fables en la manière lascive des Grecs et des Romains, et qui se célébraient en l’honneur des Idoles », ainsi que l’assure le Docteur. […] Il faut donc faire voir à notre Docteur qu’il y a un milieu défendu entre la danse de David et les Spectacles honteux de la gentilité Grecque et Romaine. […] Que notre Docteur cesse donc de dire, « Que saint Cyprien n’a condamné que les Spectacles qui représentaient les fables en la manière lascive des Grecs et des Romains, et qui se célébraient en l’honneur des Idoles » ; puisqu’il s’explique si nettement au contraire.
Marseille fut autrefois célebre par la sévérité de ses mœurs, & singuliérement par l’éloignement du théatre, qu’elle a pendant plusieurs siécles réfusé de recevoir, malgré la fureur qu’avoient pour lui, les Grecs d’où elle tiroit son origine, & les Romains qui étoit devenus ses maîtres, parce qu’elle le régardoit comme l’école du vice, funeste sur-tout à la jeunesse, à laquelle ses loix l’avoient absolument interdit.
) rapporte qu’un Ambassadeur de quelque peuple barbare ayant assisté aux spectacles, & vû la fureur avec laquelle les Romains y couroient, demanda fort sérieusement : Ces hommes n’ont-ils point des femmes, des enfans, des amis, des maisons de campagne, des exercices du corps, qui puissent les amuser, sans recourir à ces objets imaginaires ?
Des barbares s’étant trouvés un jour au théatre, dirent une parole digne des plus grands Philosophes : Les Romains n’ont-ils point des femmes & des enfans, pour aller chercher ces frivoles & honteuses voluptés ?
Tite-Live rapporte ainsi l’origine de la Comédie parmi les Romains : Dec. 1. […] Au regard des Romains, Cicéron dit : Lib. 4. de Rep. cit. à D. […] » En effet, saint Augustin loue les Romains de ce qu’ils excluaient les Comédiens du Droit de Bourgeoisie ;L. 2. de Civ. […] Pour revenir au Théâtre Anglais ; si nos symphonies sont moins condamnables que celles des Romains, nous perdons assez par le chant ce faible avantage que nous avons sur eux.
Hérode craignant l’indignation du peuple, crut l’appaiser en ôtant du temple ces sacrileges ornements ; mais il laissa sur la porte du Temple les aigles Romaines qu’il y avoit arborées, pour marquer sa soumission à l’Empire.
Les Romains en sentiment peu-à-peu l’importance.
Comment donc pouvez-vous mettre au rang des saintes puissances du Ciel ces Dieux qui se plaisent à recevoir un culte, qui rend indignes parmi vous ceux qui le rendent, d'être mis au nombre des Citoyens Romains ?