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48. (1823) Instruction sur les spectacles « Préface. » pp. -

Nous ne nous dissimulons pas qu’en attaquant les spectacles, nous attaquons un abus profondément enraciné, que la raison s’efforce de justifier, que la coutume semble autoriser, et qui a autant d’apologistes qu’il y a de mondains. […] D’ailleurs on entend si souvent et si généralement vanter les théâtres, qu’il est bon et même nécessaire d’avoir à opposer à leurs apologistes des principes certains et des raisons péremptoires qui les confondent et qui les réduisent au silence. […] C’est la raison pour laquelle la pagination manque pour ces pages.

49. (1689) Le Missionnaire de l’Oratoire « [FRONTISPICE] — Chapitre » pp. 3-4

) Il faut que je vous avoue, Messieurs, que j’ai longtemps considéré devant Dieu et balancé en mon esprit si je pouvais traiter ce sujet, et que plusieurs raisons, très bonnes en apparence, se sont présentées à mon imagination pour me dissuader de cette entreprise. […] En troisième lieu, non seulement il vous est impossible de les vaincre, mais même vous ne sauriez les convaincre ; car, comme dit le même Tertullien, la sensualité des hommes est fort ingénieuse à trouver des raisons, à forger des arguments pour se maintenir en ses droits, et fort éloquente à plaider une cause qu’elle affectionne avec passion. […] C’est une vérité orthodoxe et d’importance, que les chrétiens curieux de faire leur salut se doivent abstenir de ces divertissements mondains ; ce que je montre par toutes les voies par lesquelles on peut prouver une vérité catholique, à savoir par l’Ecriture et par les Pères, par les conciles et la pratique de la primitive Église, par les exemples, par les raisons et par l’expérience.

50. (1760) Critique d’un livre contre les spectacles « JUGEMENT DE M. DE VOLTAIRE, SUR LES SPECTACLES. » pp. 78-81

Je regarde la Tragédie et la Comédie comme des leçons de vertu, de raison et de bienséance. […] La véritable Tragédie est l’école de la vertu ; et la seule différence qui soit entre les Théâtres épurés et les livres de morale, c’est que l’instruction se trouve dans la Tragédie toute en action, c’est qu’elle y est intéressante, et qu’elle se montre relevée des charmes d’un art qui ne fut inventé autrefois que pour instruire la Terre et pour bénir le Ciel, et qui par cette raison fut appelé le langage des Dieux. Rien ne rend les hommes plus sociables, n’adoucit plus les mœurs, ne perfectionne plus leur raison, que de les rassembler pour leur faire goûter ensemble les plaisirs purs de l’esprit.

51. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE II. Des Spectacles des Communautés Religieuses. » pp. 28-47

Elle avait raison, il y en a peu qui quelquefois, sans sortir du cloître, ne se donnent la comédie. […] Bien des Provinciaux, des Chapitres, des Discrétoires, les interdisent ; presque tous les Supérieurs en redoutent, avec raison, la dissipation, les embarras et les dangers. […] Ces raisons furent écoutées dans la Congrégation des Rites, et la canonisation accordée. […] A plus forte raison, dit-il, n’est-il pas permis à ces personnes respectables d’en représenter par eux-mêmes. […] Il serait aisé d’ajouter bien d’autres décisions ; mais nous parlerons ailleurs des sentiments des Casuistes, et il est aisé de sentir que ceux qui défendent la comédie à tout le monde, à plus forte raison ne la permettent pas aux Religieux.

52. (1767) Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs « Essai sur les moyens de rendre la comédie utile aux mœurs — PREMIERE PARTIE. Quelle est l’essence de la Comédie. » pp. 11-33

Je sens que je contredis ici les idées généralement adoptées touchant la nature de la Comédie ; c’est pourquoi je dois appuyer mon sentiment des raisons les plus solides. […] Si la réponse à ma question est telle que je la suppose, j’aurai donc raison d’en conclure, que le portrait d’un avare qui tombe moins sur le fond du vice, que sur les manieres du vicieux, autrement dites le ridicule, est un portrait manqué & qui n’atteint pas le but de la Comédie, qui est de corriger les hommes. […] Après la distinction que je viens de faire, je puis établir pour maxime générale, que la bonne Comédie exclut le ridicule qui tombe sur l’extérieur ou sur la maniere d’être du vice : la raison que je vais tâcher de donner de cette regle, servira de réponse à l’objection qu’on m’a faite ci-dessus. […] Le moyen le plus sûr pour y parvenir, est sans doute de leur prouver qu’ils ont tort d’être comme ils sont : la méthode la plus efficace pour faire cette preuve, est d’exposer d’après nature le vice avec ses suites funestes, & de laisser les Spectateurs les maîtres d’y ajouter le ridicule, s’ils en ont envie : j’ai donc eu raison d’établir qu’il est de l’essence de la Comédie de peindre les Mœurs d’après nature, & qu’elle s’éloigne de son but, lorsque ses traits tombent plutôt sur la maniere d’être des Mœurs, que sur le fond des Mœurs. […] Je ne compte pas parmi les avantages de la Comédie, traitée selon les regles qui constituent son essence, celui de faire cesser le cri des dévots contre les Spectacles ; car il faut convenir qu’ils n’ont eu jusqu’ici que trop de raisons de déclamer contre un Spectacle qui se prétendant institué pour corriger les Mœurs, les a peut-être rendues plus mauvaises.

53. (1662) Pédagogue des familles chrétiennes « Instruction chrétienne sur la Comédie. » pp. 443-453

Si cela se pratiquait aujourd’hui, il y aurait encore plus de mariages rompus qu’il n’y en a, quoique ce soit souvent pour de moindres raisons ? […] Cela est ainsi : car ils y ont apporté des raisons très convaincantes, avec des autorités et censures capables de contenter, et de contenir toute personne qui n’aura point perdu le Jugement. Quelles raisons y peut-on encore apporter ? Il y en a plusieurs, comme de dire que ce qu’on voit aux Comédies, est ordinairement contraire à la vertu et aux bonnes mœurs par la raison ci-devant dite. […] Il y a t-il quelque autre raison à ajouter ?

54. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [A] » pp. 297-379

J’y consens : & je vais rendre raison de la disposition de chacun de mes Articles. […] Mon ami, les lumières de la raison éclairent en Amérique comme en Europe. […] vous aviez raison : quoique femme, je décide hardiment entre M. […] Oui… vous avez raison ! […] Nicole, qui avait de la raison, aurait bien dû éclairer son ami].

55. (1588) Remontrances au roi Henri III « [Chapitre 2] » pp. 128-135

Ceux qui défendent telles choses disent une seule raison d’apparence, à savoir que tels jeux et spectacles, sont bons pour le menu peuple, afin de le détourner des berlanse et autres débauches qu’il fait lesdits jours de fêteRaisons de ceux qui défendent et soutiennent les jeux aux jours de fêtes., auquel il est oisif, et que après avoir travaillé toute la semaine en peine et tristesseRéfutation desdites raisons. […] Raisons de ceux qui défendent et soutiennent les jeux aux jours de fêtes. Réfutation desdites raisons.

56. (1758) Lettre de J. J. Rousseau à M. D’Alembert « JEAN-JACQUES ROUSSEAU. CITOYEN DE GENÈVE, A Monsieur D’ALEMBERT. » pp. 1-264

Le Barbare avait raison. […] Il n’y a que la raison qui ne soit bonne à rien sur la Scène. […] Le seul instrument qui serve à les purger est la raison, et j’ai déjà dit que la raison n’avait nul effet au Théâtre. […] Mais on pourrait trouver aisément les raisons de cette exception. 1°. […] On verra dans la suite la raison de cette différence.

57. (1759) Lettre de M. d'Alembert à M. J. J. Rousseau « Chapitre » pp. 63-156

Une autre raison m’engage à ne pas demeurer dans le silence ; c’est la reconnaissance que je vous dois des égards avec lesquels vous m’avez combattu. […] A ne regarder les spectacles que comme un amusement, cette raison seule vous paraît suffire pour les condamner. […] Il est bien rare que les meilleurs Livres de morale rendent vertueux ceux qui n’y sont pas disposés d’avance ; est-ce une raison pour proscrire ces Livres ? […] Ils considéraient Esopust par la même raison qu’ils admiraient Euripide et Sophocle. […] Mais si par malheur vous aviez raison, quelle en serait la triste cause ?

58. (1743) De la réformation du théâtre « De la réformation du théâtre — SIXIEME PARTIE. — Comédies à conserver. » pp. 276-294

Angélique est cent fois en danger de sacrifier son bien et son repos à cette passion en concluant son mariage avec le Chevalier : j’en ai tremblé pour elle en lisant la Pièce ; enfin on peut nommer l’amour d’Angélique plutôt une frénésie qu’une passion ; la raison, la délicatesse et tous les égards de la vie civile sont incapables de l’en détourner : elle veut s’embarquer quoiqu’elle coure un risque presque inévitable de périr : heureusement Angélique se sauve du naufrage ; mais ce n’est ni par raison, ni par réfléxion qu’elle se sauve, on la tire de l’abîme malgré elle ; on lui conseille d’exiger de son Amant, comme une condition de leur future mariage, qu’elle demeurera maîtresse de son bien : il ne l’accepte pas. […] dans mille autres la raison ajoutera, quoi que je m’y fusse exposée par mon imprudence : en voilà bien assez pour mortifier son amour propre, et par conséquent pour faire marcher sa punition à côté de son plaisir. […] Ariste qui donne de si bonnes Leçons aux Maris trop faibles pour leurs femmes, dans la conversation qu’il a avec son frère Chrisale, n’est pas un trait bien surprenant pour les gens du métier ; mais que Molière, pour conserver le caractère de Chrisale qui molit et qui tremble devant sa femme, ait trouvé le moyen de lui faire dire à sa femme même tout ce qu’un mari ferme par raison peut et doit dire en pareil cas, et cela par l’organe d’une autre personne telle que Martine : c’est un trait de génie incomparable, et je ne me souviens pas d’en avoir vu de pareil ni avant ni après Molière. […] Malheureusement les Poètes ont pris un autre chemin, qui sans contredit s’éloigne infiniment du but de la farce, et qui cependant réussit quelquefois, parce qu’ordinairement leurs Pièces sont pleines de traits de médisance sous le nom de critique ; Et par la raison que la passion d’amour la plus irrégulière plaît sur le Théâtre aux Spectateurs corrompus, de même la médisance ou la satyre y et applaudie et y fait rire, à cause de la méchanceté du cœur humain qui n’aime que trop à entendre déchirer son prochain.

59. (1819) La Criticomanie, (scénique), dernière cause de la décadence de la religion et des mœurs. Tome II « La criticomanie. » pp. 1-104

J ai dit que je parlerais de plusieurs autres comédies ou entreprises de réformes, qui ont concouru à notre dissolution : j’en citerai encore de préférence quelques-unes du même auteur, par la même raison qui m’a déterminé à préférer l’exemple du Tartufe. […] Quand même le séducteur ne pourrait lui dire de son mari, comme Clitandre dit de Georges Dandin, qu’il n’est pas digne de l’honneur qu’il a reçu, il pourra lui dire qu’il ne l’est pas du bonheur qu’il a eu ; et cette raison du mépris et des outrages sera trouvée aussi bonne que l’autre. […] Ce ne peut être par la raison qu’il en est un plus grand besoin pour les corriger ; il n’est pas permis de penser que les moyens ordinaires de réforme, que la persuasion, les bons exemples, surtout cette patience, cette modération, recommandées envers les fourbes et les méchants, n’agissent pas aussi efficacement sur des hommes profondément pénétrés de l’amour des vertus que sur tout autre ; on use ici de plus de rigueur, on est inconséquent, injuste, par cette raison que j’en ai donnée déjà : que ces inconséquents, ces contre-sens, ou cette forme de leçon dont les effets sont opposés à l’objet du fond est un ressort dramamatique le plus souvent nécessaire pour attacher, égayer et rappeler le public. […] Il me paraît sensible que c’est encore sans juste raison, sans nécessité et malheureusement que Molière a employé un moyen extrême, l’arme terrible du ridicule, contre le probe, le délicat et trop sensible Alceste. […] Voilà d’autres raisons de convenir que vouloir perfectionner les hommes par des moyens indirects, ou vagues et violents, est une folie, ou une erreur dangereuse, d’après laquelle on les a tant et si imprudemment tourmentés qu’on les a excédés et conduits à jeter le masque de leurs infirmités dont ils ont fait parade depuis.

60. (1675) Entretien sur les tragédies de ce temps pp. 1-152

Nous allons trop vite, vous parlez déjà des Auteurs Grecs, et je n’ai pas commencé à vous proposer mes raisons. […] Quelle raison je vous prie avons-nous maintenant de faire paraître l’Amour sur le Théâtre, quelle raison avaient-ils de le bannir ? […] N’avez-vous point d’autres raisons pour condamner les Tragédies Chrétiennes, que celles que vous venez d’apporter ? […] Je ne crois pas qu’aucun des Poètes qui travaillent aujourd’hui pour le Théâtre ait assez de courage pour passer par-dessus toutes les raisons qui les détourneront de cette entreprise. […] [NDE] C’est en particulier à cette raison que l’on attribue le succès mitigé de Suréna, en 1674.

61. (1761) Lettre à Mlle Cl[airon] « LETTRE A MLLE. CL****, ACTRICE. DE LA COMÉDIE FRANÇOISE. Au sujet d’un Ouvrage écrit pour, la défense du Théâtre. » pp. 3-32

Son Ouvrage, devenu fort rare, traite la matière à fond ; et le sage Religieux qui en est l’Auteur, a démontré par des raisons sans réplique, que le Théâtre n’a jamais été condamné par l’Eglise, et qu’en soi-même il ne peut être condamnable. Je ne vous rapporterai pas ici toutes les raisons invincibles dont il appuie son sentiment, je serais trop long ; et ce qui a été mis une fois sous les yeux du Public, n’a pas besoin d’être répété par lambeaux dans un Extrait. […] L’Archevêque de Paris porté par des raisons que personne n’ignore, pour MM. de Port-Royal, prit leur parti dans cette dispute. […] On veut avoir toujours raison ; et l’on se sert des armes les plus méprisables pour soutenir ce que l’on a indiscrètement avancé : lorsqu’on pourrait se faire bien plus d’honneur en avouant que l’on s’est trompé. […] Je crains qu’à bien des égards, elles ne pussent avoir raison.

62. (1758) Causes de la décadence du goût sur le théatre. Seconde partie « Causes de la décadence du goût sur le théatre. — Chapitre XVII. Du gouvernement & de la Police intérieure du Théâtre. » pp. 12-18

Voilà me semble la principale raison qui a élevé les Comédiens sur les débris de la fortune des Auteurs, qui, dans le droit, sont les seuls créateurs des plaisirs que le Théâtre procure. […] Mais un Théâtre ne seroit qu’un être de raison sans Poëmes, & par conséquent sans Auteurs. […] Ce préjugé soutenu par des savans, par des Poëtes du premier ordre, ne nous paroît pas difficile à détruire ; & nous nous croyons obligés de nous en charger, avec d’autant plus de raison, qu’il est impossible de rendre quelque éclat à la Scène Françoise, si on ne remet pas le Comédien à sa propre place, & les Auteurs & le public dans leurs droits.

63. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome I « De l’Art du Théatre. Livre quatriéme. — Chapitre XIII. S’il est nécessaire qu’une Pièce de Théâtre plaise autant à la lecture qu’à la représentation. » pp. 359-363

Raisons qui engagent à croire qu’il suffit qu’un Poème plaise au Théâtre. […] Ils fondent leur sistême sur des raisons assez plausibles. […] Raisons & preuves qui portent à croire qu’un Drame doit encore plaire hors du Théâtre.

64. (1694) Réfutation des Sentiments relâchés d'un nouveau théologien touchant la comédie « Réfutation des sentiments relachés d'un nouveau Théologien touchant la Comédie. » pp. 1-190

On peut donc, avec raison, conjecturer de cette première preuve que les Comédies étaient exemptes des infamies des autres Spectacles, comme vous l’allez encore mieux voir. […] Ils n’auront pas moins de raison que vous. […] Pour vous faire voir sur quel fondement je la puis tirer, je ne me sers que d’une raison qui me paraît sans réponse. […]  » Or je vous demande si on ne peut pas avec raison dire la même chose des Chrétiens de ce temps que vous voulez justifier. […] Je ne vois pas quelles raisons vous ont pu engager à prendre un si méchant parti.

65. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 3 « Chapitre III. Du Cardinal de Richelieu. » pp. 35-59

Il reste plusieurs de ces pièces, dont assurément on ne peut pas lire deux pages, mais qui pour le temps étaient des chefs-d’œuvre, étaient mieux payées, plus honorablement accueillies, et attiraient plus de monde, que celles de Corneille et Racine, ce qui est peut-être plus humiliant pour la raison humaine que pour le Poète. […] Les Historiens du temps en donnent plusieurs raisons, ou plutôt les imaginent. 1.° Les pièces composées dans le bureau de l’Eminence, et par elle en partie, étaient, comme de raison, pleine d’éloges flatteurs « du Ministre, du ministère, du pouvoir absolu des Rois, même sur leurs plus proches », la Reine douairière, le Duc d’Orléans, le Comte de Soissons, (Bibliothèq. de Sorel) : quels sons plus harmonieux pour son oreille ! […] Autre raison de cette opposition. […] que ce serait un retardement au travail du Dictionnaire, etc. » Ces raisons parurent frivoles, le Cardinal s’offensa de ces retardements, et ordonna à un de ses domestiques « de faire savoir à ces Messieurs que je les aimerai comme ils m’aimeront ». […] Si telle fut l’intention, si telle est la gloire de Richelieu, n’est-ce pas avec raison que toutes les vertus qui sont représentées à son mausolée, versent des larmes, non sur sa mort, mais sur sa vie et son ministère ?

66. (1772) Spectacles [article du Dictionnaire des sciences ecclésiastiques] « Spectacles. » pp. 150-153

Telles sont les frivoles raisons qu’on allegue communément pour justifier les spectacles. […]  14, … examinons–en la question par d’autres raisons comme de surcroît. […] qui vivoit dans un pays où l’idolâtrie ne régnoit plus, employent les mêmes raisons & d’autres semblables pour condamner les spectacles. […] Quand cela seroit, on feroit toujours mal d’y aller, parce qu’en y allant on viole les loix de Dieu & de l’Eglise, & qu’on s’expose au danger sans raison ; ce qui est toujours mal. […] La personne, à qui elle parloit ainsi, ne put s’empêcher d’en marquer de l’étonnement, & prit la liberté de lui en demander la raison.

67. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Livre second. » pp. 2-7

Les impudiques, et à plus forte raison les corrupteurs, attirent sur eux les plus terribles malédictions. […] Bossuet, interrogé par Louis XIV sur ce qu’il pensait de la comédie, lui répondit : « Il y a de grands exemples pour, et de grandes raisons contre. » L’ouvrage qu’il a composé contre, ne permet pas de douter à qui des deux il a donné la préférence. Ce mot ingénieux, qui ne condamne pas directement Louis XIV, dont cet habile courtisan ne voulait pas blesser la délicatesse, répond à toutes les objections dans l’esprit d’un homme sage qui fait apprécier les lumières de la raison, et les faiblesses de l’humanité : « Non exemplis, sed legibus judicandum », dit la loi. […] Revenons à la vérité du mot de Bossuet, « il y a de grands exemples pour, et de grandes raisons contre », que Louis XIV ne prit pas pour une insolence et un manque de respect à son autorité.

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