Une hypothèse où l’on supposeroit d’un coté un homme, qui ne voudroit que penser, & de l’autre un homme, qui ne seroit occupé qu’à rendre ses pensées, seroit au moins ridicule. […] Dans un pareil esprit, les idées coulent rapidement, & ne lui laissent pas le tems de s’occuper du style qui suit naturellement l’impulsion du génie. […] Le Poëte en tant qu’occupé de l’expression, n’est que le copiste du Poëte penseur.
On ne peut la contester à ceux qui exercent les arts libéraux ; mais comme il est arrivé de grandes révolutions dans les autres, depuis trois siécles ; il y en a plusieurs qui ont pris place à côté des beaux arts, & ceux qui s’en occupent jouissent de la même dénomination. […] Les Anciens, m’objectera-t-on, après avoir occupé les premieres places dans les armées, venoient jouer leurs Poëmes sur le Théatre d’Athènes. […] C’est ainsi qu’ils avoient limité chez eux l’effet des Spectacles, & marqué la place que les Comédiens devoient occuper dans l’opinion publique.
Une femme occupée des adorations qu’elle a vu rendre sur le théâtre à des personnes de son sexe, se rebutte de son mari, qui n’a point pour elle des maniéres comédiennes. […] Ceux qui se sont occupez à des ouvrages exterieurs, n’ont pas besoin de divertissemens pour réparer leurs forces, ils ont besoin seulement de cesser leur travail pendant un temps. […] Elle est une assemblée, dont le Démon fait le centre, & dont la circonference est environnée de plusieurs autres Démons, tous occupez à suggerer aux spectateurs mille pensées sales, mille desirs criminels.
Voilà donc des personnages qui viennent occuper la Sçène sans blesser en rien la vraisemblance. […] On peut fort bien en supposer quelques-uns qui apperçoivent en passant ceux qui occupent la Scène, & les abordent afin de s’entretenir avec eux : alors il faut que le lieu de l’action soit une rue, ou bien un endroit public. […] On se sert d’un autre moyen qui facilite beaucoup les Poètes, mais qu’il faut craindre de répéter : celui qu’on introduit sur la Scène, souvent sans aucune raison, rend son entrée éxcusable, en disant à l’Acteur qui occupe le Théâtre, je vous cherchais, ou bien, si la Scène est vuide, je cherche un tel.
Nous quittons le manger, nous abandonnons notre maison, nous négligeons nos affaires importantes, pour nous occuper à ces vanités, et à ces infâmes divertissements; et nous ne voulons pas demeurer une heure dans l'Eglise pour vaquer à la prière, et à la lecture, et pour nous tenir en la présence de Dieu: Nous nous hâtons d'en sortir aussi vite que si nous nous retirions d'un embrasement: Si la Prédication de l'Evangile dure un peu trop, nous faisons éclater notre indignation, et notre impatience : Si le Prêtre fait des prières un peu longues, nous sommes sans goût, et sans attention : Si celui qui offre le sacrifice non sanglant tarde tant soit peu, nous nous ennuyons, et nous regardons la prière comme un procès dont nous voudrions avoir une prompte expédition ; et cependant suivant les mouvements du Diable, nous nous emportons dans les vanités, et dans les voluptés.
D’ailleurs les pièces comiques étant occupées des folies et des passions de la jeunesse, il y avait une raison particulière de les rejeter ; « de peur, disait-il, qu’on ne tombât dans l’amour vulgaire »De Rep. 10.
Ceux qui sont occupés aux travaux extérieurs n'ont besoin que d'une simple cessation de leur travail.
Ceux qui sont occupés aux travaux extérieurs n'ont besoin que d'une simple cessation de leur travail.
Basile (que je n’ai pu trouver) qui représente, dit Cahusac, les Anges toujours occupés dans le ciel à l’exercice de la da danse, & nous exhorte à les imiter : Quid beatius potest esse in terra quàm tripudium Angelorum imitari ? […] La religion est trop sérieuse pour s’occuper de ces frivoles agitations, & croire qu’on honore Dieu en sautant en cadence. […] Il choisit la danse, la mit à la mode, feignit de l’aimer, & fit venir les deux plus habiles danseurs qui eussent jamais paru ; tout s’en occupa, Rome ne tourna plus ses regards sur le gouvernement qu’on lui avoit ravi, & subit le joug : politique fine, qui étoit dans son caractère. […] Elle imagina fêtes sur fêtes pour lui faire perdre de vue le seul objet dont elle auroit toujours dû l’occuper. […] Il a une idée, que je crois fausse ; il prétend que le chant ou les instrumens n’ont été mêlés à la danse que par la honte du vice, pour y faire diversion, afin que l’ame occupée par l’oreille, les yeux s’offensent moins de l’indécence des mouvemens.
Deux objets l’occupent également ; le soin d’attirer les regards, & celui de se procurer des amis & un état. […] L’une plus occupée à toucher le cœur qu’à recréer l’esprit, a sçu répandre d’un bout à l’autre de sa pièce un intérêt si vif, si bien ménagé, qu’on se plaît dans le trouble & dans les allarmes où elle jette.
Au bruit d’un Chœur composé de Musique vocale & instrumentale, il exprimait avec vérité le sens de toutes sortes de Poèmes : Il excellait dans la Danse Tragique, s’occupait même de la Comique & de la Satyrique, & se distingua dans tous les genres. […] L’émulation était si grande entre ces deux Acteurs, qu’Auguste, a qui elle donnait quelquefois de l’embarras, crut qu’il devait en parler à Pylade, & l’exhorter à bien vivre avec son concurrent, que Mécène protégeait : Pylade se contenta de lui répondre, « Que ce qui pouvait arriver de mieux à l’Empereur, c’était que le Peuple s’occupât de Bathylle & de Pylade. » On croit bien qu’Auguste ne trouva point à propos de repliquer à cette réponse.
La première, de demander que par le respect qui était dû à la véritable Religion, qui était aussi dès ce temps-là la religion des Empereurs, les spectacles cessassent absolument lorsque l'Eglise était occupée à honorer Dieu, pendant les grandes solennités. […] Nous défendons aux Peuples dans toutes les Villes de notre Empire les divertissements des Théâtres, et du Cirque le Dimanche, qui est le premier jour de la semaine, le jour de la Naissance de notre Sauveur Jésus-Christ, le jour de l'Epiphanie, les jours de Pasques, et de la Pentecôte, tant qu'on porte les habits blancs, qui par leur blancheur, comme par des rayons célestes figurent la nouvelle lumière qu'on reçoit au Baptême; Comme aussi les jours qu'on célèbre, avec grande raison la mémoire du martyre des Apôtres, qui sont les Maîtres de tous les Chrétiens; afin que les fidèles occupent tout leur cœur et tout leur esprit au service de Dieu, et que s'il y a encore des personnes qui suivent l'impiété des Juifs, ou l'erreur et la folie des Païens, ils reconnaissent que le temps des prières est bien différent du temps du divertissement, et des plaisirs, et afin que nul ne s'imagine qu'il est obligé d'assister aux Spectacles, ou de les représenter à notre honneur, par la vénération et le respect qu'il doit à la Majesté Impériale, sans avoir même égard au culte qu'on doit à Dieu, de peur de nous offenser en faisant paraître moins d'affection envers nous, qu'il n'avait accoutumé de faire; Nous voulons que tout le monde soit persuadé que le plus grand honneur que nous puissions recevoir des hommes, est que toute la terre rende à Dieu tout-puissant la soumission, et le service qui est dû à sa grandeur.
Je ne me range point parmi les accusateurs de M. le curé de Saint-Germain l’Auxerrois ; mais de deux choses l’une, ou ce curé est coupable et il est indigne du poste qu’il occupe, ou il est innocent et alors son caractère sacré lui impose l’obligation de prouver publiquement et authentiquement son innocence, de la manière et sous telle forme que le jugeront convenables ses supérieurs. En attendant il doit s’éloigner de son emploi, sous peine d’être violemment soupçonné du crime de faux ; telle est la conduite qui devrait lui être imposée tant que l’accusation d’imposture pèsera sur son front ridé, qui jusqu’alors repousse la vénération et le respect qui sont dus au poste qu’il occupe.
Tous les hommes ont naturellement l’ambition de régner ; c’est le grand sujet qui fait le plus de bruit dans le monde, qui tient les peuples en alarme, qui occupe le conseil des Princes, qui cause les guerres et les alliances, enfin l’on rapporte toutes choses à cette gloire, comme si c’était le souverain bien. […] Ce n’est pas un amour purement brutal et sensible, qui fait les grands désordres dans le monde ; c’est cet autre amour qui tient de l’esprit, qui se repaît de ses idées ; qui ne veut pour prix que des complaisances, qui se figure quelque choses de divin en son objet, et qui lui croit aussi rendre des respects fort innocents ; c’est cet amour qui met les soupirs au cœur, les larmes aux yeux, la pâleur sur le visage, qui occupe jour et nuit toutes les pensées, qui porte l’extravagance et à la fureur, et voilà l’amour que les plus chastes théâtres mettent dans les cœurs.
On s’y occupe presque toutes les Fêtes, même publiquement, et à la campagne, et dans les villes ; et ce qui est plus insupportable, c’est dans ce saint temps, qui est depuis la fête de Noël jusques au Carême, qu’on s’y abandonne avec plus d’excès.
Un Seigneur l’occupa à 40 sous par jour à transcrire de vieux actes ; il s’en lassa, revint au théatre. […] C’est dans ces années critiques qu’il eut le bonheur de s’occuper de son salut. […] Mais, supposant avec lui que tout languit, que tout est triste sans les femmes, que le souverain bonheur est cette jouissance physique, & dans le fonds il est vrai que cet amour pur est bien rare, quoique les apologistes du Théatre nous aient quelquefois bercé de cette chimere, puisqu’en effet les femmes ne plaisent & ne cherchent à plaire que par les sensations, & qu’elles excitent les plus vives, surtout au Théatre, qui est le regne du seul plaisir physique, dont tous ses amateurs sont épris, que c’est leur vie, leur béatitude, qui les jette dans l’ivresse & le délire ; est-il moins vrai, dans les principes de la Religion, qu’il n’est pas permis d’exciter, de goûter, de désirer, d’attendre ce plaisir physique, d’y penser même volontairement, hors d’un légitime mariage ; par conséquent que le Théatre, où tout le fait naître, où tout s’en occupe, où tout s’en repaît, est le lieu du monde le plus dangereux pour la vertu, & où se commet le plus de péchés ? […] Cette traduction demande un loisir que n’eut jamais un comédien uniquement occupé du Théatre, & une capacité que ne peut avoir un écolier qui n’a été qu’en troisieme, ou n’a fait que courir les tréteaux des provinces, avec une actrice sa maîtresse.
Quand les Lettres reprirent naissance en Europe, on n’y étoit occupé de tous côtés, que des Romans de Chevalerie, productions de l’ignorance, & de l’amour du Merveilleux. […] Corneille qui mit de l’Amour dans toutes ses Tragédies, même dans les Saintes, même dans Œdippe, ne lui donna pas à la vérité la premiere place, il établit même pour régle qu’il ne devoit occuper que la seconde : en quoi il se trompoit, puisque cette Passion étant froide, quand elle n’est qu’à la seconde Place, il faut ou qu’elle n’en ait aucune dans la Tragédie, ou qu’elle occupe la premiere ; il faut ou qu’elle ne paroisse point ou qu’elle regne. […] Il n’est pas étonnant qu’on l’accuse en Italie d’avoir mis à la mode dans notre Tragédie, le langage amoureux, puisque dans le pays où il doit être mieux connu, tant de Personnes s’imaginent que ce langage étoit toujours le sien, qu’il ne faisoit ses Tragédies que pour faire valoir une Actrice, dont il étoit l’esclave, Actrice cependant qui n’eut jamais (comme j’en suis certain) aucun empire sur lui, & qu’on se représente parlant d’Amour parmi les femmes, un homme qui uniquement occupé de l’étude de son Art, passa avec les Poëtes Grecs le tems de la vie où les passions sont les plus vives.
Une si basse vengeance et une si puérile sensibilité sont indignes d’un grand cœur ; combien sont-elles au-dessous d’un grand Prince, qui tout occupé des grands intérêts de l’Etat, doit ignorer les bas artifices de l’amour propre ? […] Le Roi, tout occupé de danses, de musique, de jeu, de spectacles, le laissa maître absolu jusqu’à sa mort ; il en profita pour amasser jusqu’à deux cent millions qu’on trouva dans ses coffres. Ces frivoles amusements occupèrent si bien ce Prince, qu’il n’eut pas même l’éducation convenable, et ne dut qu’à son génie les grandes choses qu’il fit durant son règne. […] il remonte jusqu’au Pape, qu’il prétend amateur et approbateur de la comédie, et par un trait d’érudition qu’on ne soupçonnerait pas en lui, jusqu’au Pape Alexandre III, qu’il dit avoir eu chez lui un théâtre dont il faisait les honneurs, et où, comme de raison, il occupait la première place.
Mais s’ils ne doublent point l’action principale puisqu’ils sont comme détachés, ils détournent trop l’attention du Spectateur de ce qui devrait l’occuper, & semblent former deux petites Pièces dans une, ainsi que je le prouverai ailleurs. […] Un rien lui suffira pour occuper la Scène. […] Cette Pièce prouverait que des Riens nous plaisent & nous occupent.
Les fonctions des Pâques et du Jubilé, Monsieur, qui m’ont occupé jusques ici, m’ont empêché de vous remercier plutôt du soin que vous avez pris de m’écrire et de m’envoyer quelques ouvrages qui paraissent depuis peu sur la scène.