La toilette sera bientôt faite, si le monde triomphe, ou ne finira point : la poudre, les frisures, le rouge, le blanc occuperont des heures entières, & enfin conduiront en enfer, & les malheureux esclaves qu’elle aura entrainé, & la funeste beauté qui aura ourdi leurs chaînes.
La musique, la danse, la décoration sont plus difficiles, & demandent chacune dans son genre plus de génie que la poësie : elles y dominent, & font la beauté du Spectacle où l’on s’occupe peu des vers.
On seroit étonné de voir la sainteté d’une si vénérable assemblée si peu respectée, si on ne savoit que les Comédiens ne respectent rien ; mais on auroit tort de tirer avantage de son silence, pour autoriser le théatre, soit dans le mystère donné à l’Empereur, auquel vrai-semblablement grand nombre de Prélats assistèrent, parce que ce spectacle, jusqu’alors inconnu, fut regardé dans les idées du siecle comme un acte de religion, soit pour les Batteleurs & les Courtisannes, qu’on ne le soupçonnera pas sans doute d’avoir approuvé, parce que ces saintes assemblées, uniquement occupées des affaires de religion, n’ont jamais prétendu avoir inspection sur la police.
les gazes légères, les nudités du sein, le fard, les parures recherchées, l’attitude, les gestes, les chants lascifs, &c. sont des choses indifférentes, dont on s’occupe sans risque.
» Que si une Damoiselle ainsi élevée vient à se marier, elle est tellement occupée d’elle-même, qu’elle néglige le soin de sa famille et l’éducation de ses enfants.
Judith met en prières tout le peuple, qui jusqu’aux enfants se prosterne devant Dieu : c’est trop de sérieux et de piété pour le théâtre, il faut quelque chose de plus amusant ; toute cette dévotion se change en un colloque de Judith avec son amant, elle n’est occupée qu’à calmer ses transports, son dépit, sa jalousie, et au moment même qu’elle achève l’œuvre de Dieu, où le Saint Esprit dit qu’elle était seule avec sa servante, son Mizaël s’y trouve encore.
Ces deux appels comme d’abus, dont la seule proposition devait pour tout jugement faire envoyer les appelants en prison, occupèrent le temps précieux des Avocats et des Juges, et furent terminés par deux arrêts confirmatifs des deux mariages ; et pour punition de l’attentat, on crut qu’il suffirait de condamner ces séducteurs à vivre avec ce qu’ils avaient aimé.
Un Chrétien, c’est un homme qui, renonçant du fond de son cœur à tout ce qui flatte les sens, ne doit s’occuper qu’à les mortifier ; c’est un homme qui, ayant fait, comme le saint homme Job, un pacte avec ses yeux, pour ne les point arrêter sur aucun objet qui puisse corrompre la pureté de son ame, doit vivre en Ange dans la maison d’argile qu’il habite : un Chrétien est un homme dont les oreilles ne doivent entendre que ce qui est bon & édifiant ; qui tout céleste dans ses pensées, tout spirituel dans ses actions, ne vit que selon Dieu & pour Dieu : un Chrétien est un Disciple de Jesus-Christ, qui tout occupé de ce divin Modéle, doit le retracer en lui tout entier, qui adopte la Croix pour son partage, qui goûte une vraie joie & une vraie consolation dans les larmes de la pénitence ; qui toujours armé du glaive de la mortification pour soumettre la chair à l’esprit, doit combattre sans-cesse ses inclinations, réprimer ses penchans : un Chrétien est un homme qui, convaincu que tout ce qui est dans le monde, n’est, selon saint Jean, que concupiscence de la chair, concupiscence des yeux & orgueil de la vie, ne voit dans ces assemblées que périls, dans ces plaisirs que crimes ; un homme qui en marchant au travers des créatures, doit craindre d’en être souillé : enfin un Chrétien est un autre Jesus-Christ, qui le représente, qui l’imite dans toutes ses actions, qui pense comme lui, qui agisse comme lui ; qui non-seulement s’est engagé à marcher sur ses traces, mais qui a juré de ne s’en écarter jamais. […] Ce monde, tout cet Univers enflammé, réduit en poudre, l’étonnement, l’effroi des Nations, un Juge rayonnant de gloire, porté sur les nues, les Anges qui lui font cortége : dites-nous, quelle place alors voulez-vous occuper ?
Dites-nous quelle place alors vous voulez occuper.
Les Prélats apprendront de Saint Charles, comment par des pratiques de piété, ils doivent occuper saintement les peuples, & faire une utile diversion à la comédie.
Je défie de déviner l’un des crimes atroces qu’elle leur impute ; c’est qu’aucun ne pouvoit souffrir le jeu, le bal, le spectacle ; je ne sais de quel Historien elle a tiré ce fait si intéressant, les grands événemens de ce siècle ont trop occupé leur plume pour s’embarrasser de la comédie ; & ces hommes célèbres eux-mêmes s’en occupoient trop pour perdre le temps à ces frivolités, ni avoir aucun goût pour elles, le théatre étoit dès-lors inconnu en Hollande, où on ne pensoit qu’à établir la république & le commerce ; elle ne faisoit que de naître en Angleterre & en France où on n’avoit encore vu que les confrères de la passion.
La frivolité & la licence dont ils s’occupe les rendent funestes.
Il y a apparence que cette comédie a été faite en France & envoyée à Rome, Le Sacré Collége, qui, tout occupé de la grande affaire de l’élection d’un Pape, auroit dû la mépriser, comme il avoit méprisé les Gangagnellines, a paru y prendre le plus vif intérêt ; &, à la sollicitation de l’Eminence françoise, a agi avec la plus grande rigueur.
Il y a bien plus de contradiction entre les anathêmes prononcés contre les bâtards & les femmes qui se laissent séduire, & la considération où ils sont l’un & l’autre dans le grand monde, qui se croit plus éclairé & qui est plus aveugle que le peuple, chez qui le fruit, les auteurs, les complices du crime n’occupent que la place qui leur est due.
Elle ne connoît ni jeu, ni amans, ni compagnies frivoles ; elle n’est occupée ni de sa parure ni de sa beauté, elle fait la gloire de son mari, il se félicite de la posséder, tout le monde applaudit à son bonheur.
Jamais on ne s’étoit avisé d’en occuper le public par la voie des Journaux ou des Gazettes.
Des Acteurs qui dans leur jeu éprouvoient la vérité des Passions qu’ils imitoient, n’étoient pas occupés de tons de Musique : ce n’étoit pas en chantant que celui qui représentoit la douleur d’Electre, prit l’urne où étoient les cendres du Fils qu’il venoit de perdre, & ce n’étoit pas en chantant qu’Esopus représentant les fureurs d’Atrée, tua un Esclave qui s’approcha de lui imprudemment.
C’est donc pour cela que les Spectacles ont été introduits avec mille autres apprentissages de vanité, dans lesquels on trouve une espèce d’occupation bien plus pernicieuse qu’une entière oisiveté, il valait bien mieux demeurer oisif que de s’occuper d’une manière honteuse ». […] S’il n’est pas permis d’aller à la Comédie, au moins quelquefois, dira-t-on, il ne reste presque plus de divertissement dans une grande Ville comme Paris, où il y a beaucoup de gens qui sont occupés à des travaux purement d’esprit.
Une autre fois, revenant bien avant dans la nuit, elle trouva sa cassette ouverte, & ses lettres enlevées, elle court chez le Capitoul, qui la croyant différemment occupée, fut fort surpris de la voir à cette heure ; je viens vous demander justice, dit-elle, on m’a enlevé mes papiers, mais on n’a pas touché à mon argent ; je soupçonne ma femme de chambre.
On saisit tous les sens par les objets de la volupté, l’esprit y est occupé de folies, le cœur rempli de sentimens ; & on se flatte que Dieu fera des miracles pour nous sauver, que nous n’aimons que Dieu, que nous lui plairons, le servirons, obtiendrons ses récompenses : Stultorum infinitus est numerus.