/ 318
245. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De la Musique Française & Italienne. » pp. 252-286

Je vais citer tout de suite un assez long passage d’un Auteur Français, qui achèvera de prouver que le Citoyen de Genève s’est beaucoup trompé dans les morceaux que je viens de rapporter, & qui achèvera de faire entendre au Lecteur en quoi les deux musiques différent l’une de l’autre. « On ne peut s’empêcher, dit l’Auteur dont je vais transcrire les paroles(62) ; « On ne peut s’empêcher d’admirer dans les Musiciens d’Italie les desseins nouveaux de leurs figures si bien imaginées, la vivacité pétillante de leurs imitations redoublées & de leurs modes enchaînés ; mais si nous leur cédons la science, ne doivent-ils pas nous céder le naturel, & l’éxécution tendre & noble, sur-tout pour l’harmonie des instrumens ?

246. (1752) Traité sur la poésie dramatique « Traité sur la poésie dramatique — CHAPITRE II. Histoire de la Poësie Dramatique chez les Grecs. » pp. 17-48

Toute la gloire de Thespis consiste à avoir imaginé de promener de Village en Village dans une charette, les Musiciens qui chantoient dans les Fêtes de Bacchus des Dithyrambes pour honorer le Dieu dont ils étoient bien remplis.

247. (1744) Dissertation épistolaire sur la Comedie « Dissertation Epistolaire sur la Comedie. — Reponse à la Lettre précedente. » pp. 19-42

« On ne peut pas aimer le peril, & n’y pas périr. » C’est une illusion : car c’est se trop flâter, que de s’imaginer, qu’étant dans un lieu glissant sur le bord d’un precipice on se soûtiendra, lorsque tout ce qui nous environne, nous pousse.

248. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE V. Des Jésuites. » pp. 108-127

Il a passé des Collèges dans les Monastères : aucune Communauté Religieuse avant eux n'avait imaginé ni n'aurait osé jouer des comédies.

249. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Suites des Mélanges. » pp. 68-117

Il a plu à M. de Saint-Lambert d’imaginer qu’Apelles l’avoit autrefois connue, l’avoit aimée, & s’en étoit fait aimer ; qu’elle lui avoit été enlevée, & qu’ils se trouverent & rallumerent leurs feux Ce que Pline ne dit pas ni Elien qui en parle : ce qui diminueroit l’héroïsme d’Alexandre. […] Le sieur Gardes, autre faiseur de ballet, piqué de la préférence donnée à son concurrent Noverre, & qui a consigné ses plaintes dans les journaux, annonce un ballet de sa façon intitulé Enée & Didon, où, rassemblant & animant tout ce qui en a été dit dans Virgile, à l’opéra, au théatre, peignant les amours & la mort de Didon, sa chasse & sur-tout sa grotte, & tout ce qu’il lui plaira d’imaginer de licencieux.

250. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE II. Melanie. » pp. 29-71

Dans ce moment tout est en mouvement, dans un couvent tout a les yeux sur la Novice & sur sa famille, tout l’assiege, tout s’empresse autour d’elle, un Clergé nombreux, un Officiant distingué, ordinairement le Supérieur de la maison, une assemblée choisie & nombreuse, des domestiques empressés, un peuple curieux ; l’intérieur plus agité encore, une fête brillante, un évenement intéressant, la Novice plus agitée que personne, dans un moment qui décide de sa vie ; comment imaginer un parloir tranquille, inaccessible, où personne ne paroisse, où le père & la mère tiennent leur fille, envoyent chercher un Curé, que ce Curé parle en particulier à la Novice, & fort long-temps, rende compte de son entretien, qu’elle entre & sorte cinq ou six fois toute troublée, sans que personne s’en apperçoive, elle dont tout s’occupe, que son amant s’y glisse, & sans doute force l’entrée, car il faut bien que pour agir en repos on ait consigné la porte, qu’il y fasse des folies, & qu’enfin cette fille vienne s’empoisonner & mourir sans que personne se montre ? […] Trouve-t-on quelque goût à augmenter le désordre de la passion par une idée d’inceste, comme le fameux & licentieux conte & comédie d’Annette & Lubin, qu’on fait cousins germains, sans nécessité, & que jamais ni églogue, ni roman, ni drame pastoral, n’avoit imaginé, pour avoir occasion de blâmer la loi qui défend ces mariages, & de donner du ridicule aux dispenses que l’Eglise en accorde.

251. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE IV. Pieces singulieres. » pp. 107-153

Tel est l’enthousiasme dramatique ; un Poëte, plein de son sujet, s’imagine que tout en est, tout en a été, tout en sera aussi occupé que lui & tient dans l’univers la même place que dans son imagination. […] On a imaginé de mettre à la place de la toile qui forme le théatre, & qu’on leve au commencement de la piece, un grand papier huilé, bien tendu, qui demeure en place, à travers duquel on voit obscurement & on entend assez aisément les Acteurs, comme des figures noires, qui se remuent, & que le spectateur aura la bonté d’appeler des ombres.

252. (1772) Réflexions sur le théâtre, vol 9 « Réflexions sur le théâtre, vol 9 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE NEUVIEME. — CHAPITRE V. Eloge de Moliere. » pp. 154-202

Il faut que les Écrivains soient bien injustes de s’imaginer que l’irréligion est un titre sur les suffrages de l’Académie, qui fera passer des ouvrages très-médiocres, tel que celui qui a remporté le prix, qui sans prévention n’est qu’une déclamation d’Écolier. […] Mais il a un mérite de plus, qui n’a pas trouvé grace aux yeux du Conseil, il déclame ouvertement contre la loi de la continence imposée au Clergé & aux Religieux, dont il s’imagine que l’ame tendre & sensible de l’Archevêque de Cambrai sur la victime, & qu’il éleve jusqu’aux cieux, comme un prodige fort au-dessus de l’homme.

253. (1694) Lettre d’un théologien « Lettre d'un théologien » pp. 1-62

Imaginez-vous, Monsieur, si ce pouvait être de belles choses, puisque 1’Infâme Héliogabale en était l’Auteur. […] car ne vous imaginez pas qu’on n’y dit que des ordures.

254. (1845) Des spectacles ou des représentations scéniques [Moechialogie, I, II, 7] pp. 246-276

n’est-il pas à craindre qu’elle ne soit de celles des sages du monde, qui ne savent s’ils sont chrétiens ou non, et qui s’imaginent, comme dit encore Bossuet, avoir rempli tous les devoirs de la vertu, lorsqu’ils vivent en gens d’honneur, sans tromper personne, pendant qu’ils se trompent eux-mêmes en donnant tout à leurs plaisirs et à leurs passions ?

255. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 10 « Réflexions sur le théâtre, vol 10 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE DIXIEME. — CHAPITRE IV. Spectacles singuliers. » pp. 106-127

Ici tout étoit réel : tout cela, dit Fréron, s’est sait à Manheim, à la Cour de l’Electeur Palatin, avec une dépense qu’on ne peut imaginer, pour la fête de Madame l’Electrice, le jour de Ste. 

256. (1767) Réflexions sur le théâtre, vol 6 « Réflexions sur le théâtre, vol 6 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SIXIÈME. — CHAPITRE VI. Ericie, ou les Vestales. » pp. 138-159

Il est pourtant vrai qu’il y a peu de Religieuses forcées, & peu qui s’oublient sur le vœu de chasteté ; que les railleries & les accusations si ordinaires dans le monde ne sont que le langage d’un cœur corrompu, qui ne jugeant des autres que par lui-même, s’imagine & voudroit persuader que tout est vicieux comme lui.

257. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE II. De la Danse. » pp. 30-51

Dans une piece où elle dansoit, elle imagina, & eut l’art de placer une action épisodique d’un Sultan dans son serrail (il faut que cette Sallé ait l’imagination bien lascive pour créer & placer de pareils épisodes).

258. (1781) Lettre à M. *** sur les Spectacles des Boulevards. Par M. Rousseau pp. 1-83

En effet, tout ce que la prudence humaine peut faire, est de fournir des expédiens & de s’accorder, autant qu’il est possible, avec le vice & la folie, employant la raison à agir, même contre ses propres principes, & nous enseignant, pour ainsi dire, à déraisonner avec sagesse & bon sens, ce qui, en beaucoup d’occasions, n’est pas aussi paradoxe qu’on se l’est imaginé. […] Je me propose, Monsieur, de vous entretenir de ces objets, plus intéressans qu’on ne se l’imagine peut-être, dans un autre moment. […] Qu’on ne s’imagine pas que la nature soit épuisée, qu’on est venu trop tard.

259. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre IV [III]. La Grange & Destouches. » pp. 90-114

En revanche il éleve bien haut Thomas Corneille, frere du grand : Il est infiniment plus estimable qu’on ne l’imagine.

260. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quatorzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littérairesn sur le théatre. — Chapitre V [IV]. De la Chaussure du Théâtre. » pp. 115-141

Les Historiens se sont prêtés à ces ruses de vanité, ou aux vues de la piété qui a voulu écarter le scandale, & ils ont imaginé des histoires pour l’illustrer.

261. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Cependant il a plu à un fameux Distillateur & Parfumeur de les réaliser, il a imaginé un orgue savoureux & odorant, semblable au clavecin oculaire ; d’abord il a découvert par un calcul algébrique auquel Bernoulli n’avoit jamais pensé, qu’il y a sept saveurs primitives qui répondent aux sept tons de la Musique, sur lesquelles il a formé sa gamme & son clavier ; l’acide répond à l’ut, le fade au re, le doux au mi, l’amer au fa, l’aigre doux au sol, l’austère au la, le piquant au si.

262. (1766) Réflexions sur le théâtre, vol 5 « Réflexions sur le théâtre, vol 5 — REFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE CINQUIÈME. — CHAPITRE VII. Suite de l’Indécence. » pp. 138-160

S’il est au monde quelqu’un qui cherche à plaire, si quelqu’un a du goût, de l’adresse, de l’exercice, de la fécondité, pour imaginer, choisir, arranger ce qui peut plaire, c’est une Actrice.

263. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre III. De l’Indécence. » pp. 21-58

Elle a la taille fine, Et même j’imagine… C’est grand dommage que la bonne intention de Rosalie soit sans éffet, & qu’elle ne puisse apprendre à la petite Fanchette ce que l’on entend en disant, « que les filles de Pantin & de Bagnolet n’ont besoin que d’un simple flageolet pour danser, tandis que celles de je ne sçais quel hameau ne dansent qu’au son des trompettes ».

264. (1687) Instruction chrétienne pour l’éducation des filles « CHAPITRE XIII. Des jeux, des spectacles, et des bals, qui sont défendus aux Filles Chrétiennes. » pp. 274-320

J’ai de la confusion de les imaginer, et vous en devez avoir d’y penser seulement sans les voir : le Royaume de Dieu, comme vous savez, est au-dedans de nous.

/ 318