D’où dépend le bonheur de l’homme ? […] Devoirs de ceux qui sont chargés de gouverner les hommes, 325. […] Quelle est la vie du cœur de l’homme, a, 2. […] Auteur de l’Homme du monde éclairé, b, 458. […] Peinture des égaremens de l’homme, 301.
Il ferait à souhaiter pour la gloire de l’Opéra-Bouffon que ce grand homme vécut de notre tems, ou que son prodigieux sçavoir se trouva logé dans une tête Française. […] On ne les connaissait pas du tems d’Aristote, puis qu’il dit dans sa Poétique ; « Les noms ne signifient rien, même doubles & séparés, comme Théodore, si l’on désunit les deux noms qui le forment, ni l’un ni l’autre ne signifient rien12. » Je crois avoir prouvé le contraire ; je vais le faire sentir encore mieux par ce même mot Théodore, que notre Philosophe soutient ne signifier qu’un simple nom d’homme.
Elles ont chacune leur manière propre d’émouvoir & de corriger les hommes. […] Un homme de soixante & dix ans, dit-il, du commun, & qui avait rarement entendu des Pièces de Musique, se mit à chanter avec justesse la bâsse fondamentale d’un chant qui le frappa.)
Il appartenait à un homme aussi justement célèbre d’examiner la théorie de l’art, et d’exposer, d’une manière et si noble et si judicieuse, les règles propres à former des orateurs qui pussent un jour lui ressembler. […] En considérant la noblesse et la grandeur des fonctions de ses orateurs, en remontant à l’origine des grandes associations politiques, où ils ont toujours joui d’une haute considération, j’ai commencé par combattre cet injuste préjugé qui les range dans la classe de ces hommes dangereux, qui ne sont que les aveugles instruments des passions des autres.
L’homme Chrétien seul véritable ami, 112, et suiv. […] Les Héros de nos Pièces toujours scélérats et toujours applaudis, 242 Portrait du Galant homme d’Après nos Poètes, 246 et suiv.
Six cent vingt-cinq abbayes d’hommes, en commende et de nomination royale, c’est-à-dire, affectées à des ecclésiastiques séculiers. […] Cent quinze abbayes d’hommes en règles, et presque toutes de nomination royale, et qui étaient encore des ordres de Saint Augustin, Saint Benoît, Citeaux, Prémontré et Feuillants : elles avaient un revenu de, 1.410.000 pour supplément en droits casuels, 90.000 … 1.500.000 Le nombre de religieux des abbayes citées aux articles 2, 3 et 4, se montait à 8.945 … 5°.
Mais j’ai tort de faire entrer en comparaison avec nous vos hommes illustres. […] Tu es grand en noblesse ; ta race te rend glorieux : mais ne sais-tu pas que notre naissance est égale, et qu’il n’y a que la vertu qui doive mettre de la différence parmi les hommes ?
D’abord, j’en conviendrai, Messieurs, si c’est former l’esprit de le repaître de vanité, de mensonge & de fable, de remplir le cœur de sentiments outrés qui sont de l’héroïsme une chimere, enflent les passions jusqu’à rendre l’homme méconnoissable à l’homme même, & défigurent jusqu’à travestir en romans toute l’Histoire ; & je défie que personne méconnoisse le théâtre le plus châtié à ces traits. […] Ajoutons : si quelqu’un approuve le théâtre, ce ne sera pas ce fameux Orateur de Rome, homme d’une prudence si profonde & d’un discernement si exquis, qui citant nommément les auteurs les plus graves de la Grece & leurs pieces les plus sérieuses, attribuoit au plaisir qu’on prenoit à les voir représenter & à les lire, tous les déréglements de l’esprit & tous les désordres du cœur. […] Ils en reviendront, dites-vous, plus propres à la société, pleins d’horreur pour ces vices qui déshonorent l’homme, pleins d’amour pour ces vertus qui font la douceur du commerce du monde. […] Entre les Auteurs profanes même, j’entends un Philosophe Payen qui, avouant, dit-il, sa foiblesse, reconnoît de bonne foi qu’il est allé plusieurs fois au théâtre, & que jamais il n’en est revenu que moins homme de bien. […] Ce sont tous les prétendus honnêtes gens du monde : bons peres, fideles amis, magistrats équitables, hommes de cœur & de parole ; mais qui, du reste, dans les passions ne savent rien craindre que l’éclat, rien sauver que les dehors, se rien reprocher que la consommation même du crime.
Cette demande, Messieurs, étoit sans doute bien juste ; & si rien ne nous est plus cher dans la vie, que nos yeux, je ne vois pas ce que cet homme, dans l’état où il étoit reduit, pouvoit demander qui luy fût plus necessaire, Domine ut videam. […] On voyoit dans les amphitheâtres, des hommes combattre contre des Lions, des Ours, & des Taureaux, dont ils étoient souvent inhumainement déchirez, pendant que le peuple se recrioit aux tours d’adresse, que ces miserables victimes faisoient, pour se défendre des grifes, & des dens de ces animaux furieux : & l’un des plus ordinaires plaisirs de ce temps-là, étoit de voir des Gladiateurs à outrance, qui exposoient leur vie, ou bien des Esclaves, qu’on sacrifioit à ce divertissement inhumain. […] C’est pourquoy j’ay ajoûté, eû égard à nôtre foiblesse & à nôtre experience ; parce que quoyque la corruption du cœur soit commune à tous les hommes, & que le panchant soit une des suites du peché avec lequel nous naissons tous ; ce penchant neanmoins n’est pas également violent dans tous les hommes, & cette foiblesse n’est pas également à craindre dans tout âge, dans tout sexe, & dans toutes sortes d’états ; ainsi ceux à qui une funeste experience n’a que trop appris, qu’ils ne se trouvent jamais dans ces assemblées libres & enjoüées, à ces bals, qui ne sont faits que pour entretenir la galanterie, à ces balets & à ces danses, où l’on ne s’étudie qu’à exprimer par geste, la passion dont on est possedé, ceux qui écoutent avec un singulier plaisir ces airs languissans & passionnez, ces concerts de voix & d’instrumens, où tout ce que la musique a de plus animé, porte jusqu’au cœur les sentimens les plus tendres ; ceux qui sont charmez de ces comedies, où des hommes & des femmes paroissent sur un Theâtre, pour exprimer le plus naturellement & le plus vivement qu’il leur est possible, la plus dangereuse de toutes les passions ; ces personnes, dis-je, me demandent, s’il y a peché grief de voir & d’entendre ce qui excite, & ce qui allume cette passion, à quoy elles n’ont que trop de panchant ; n’est-ce pas demander s’il y a du peché à chercher l’occasion du peché, & à s’exposer au danger de le commettre ? […] non, encore une fois ; car comme la plûpart des veritables vertus, qui sont celles de l’Evangile, n’y peuvent trouver de place, & que ce seroit un Heros d’un caractere bien nouveau, d’y representer un homme patient, humble, insensible aux injures, & en un mot, un veritable Chrétien ; on a substitué de fausses vertus, pour exprimer, & pour exciter ces sentimens que le monde appelle nobles & genereux ; le point d’honneur, pour lequel on expose sa vie dans un combat singulier, la passion de dominer, & de s’élever par toutes sortes de voyes, des fourberies, des trahisons, des perfidies, des amitiez qui engagent dans le crime pour servir un amy ; on y voit enfin couronner le vice, authoriser l’injustice par d’illustres exemples, & les maximes les plus contraires à la Religion, passer pour de grandes vertus, & pour des exploits signalez, sans quoy le Theâtre languiroit ; il faut donc pour l’animer, y representer des choses conformes au goût & aux inclinations des spectateurs. […] Ne me dites point, que vôtre âge, vôtre profession & vôtre état vous mettent à couvert de ce danger ; car cela même est le plus dangereux écueïl où vous puissiez donner, de croire, contre le sentiment de tous les Saints, & contre l’experience de tous les hommes ; que vous n’avez rien à craindre des surprises d’une passion, que les Solitaires mêmes, aprés avoir blanchi dans les austeritez de la penitence, ont crû si redoutable, & qui n’ont pû trouver d’autre moyen de s’en défendre, que la fuite des occasions, & des objets capables de l’exciter.
Le bon homme autrefois fut dans le même cas. […] Cet homme est possédé du démon conjugal. […] Non, le divorce est sans retour, la guerre est immortelle, la scène & la religion, le Chrétien & le Comédien, l’homme de bien & l’amateur, sont aussi éloignés que le ciel l’est de la terre. […] Il y avoit un autre trait de malignité : on y jouoit en entier un homme de Paris nommé Dandin, dont on avoit même pris le nom. […] Cet homme fut si flatté par bêtise, de cet honneur prétendu, ou par sagesse affecta si bien de l’être, qu’il alla à la représentation, y applaudit hautement, & la fit valoir comme excellente, quoique la plûpart des aventures qui en font les scènes lui fussent arrivées.
En vain parlera-t-on contre un goût dominant, la raison qui devroit en éloigner est celle qui y attire ; la femme a commencé à perdre l’homme, elle continue à perdre sa postérité. […] des enfans, sans doute ; non, des hommes faits ; & quels hommes ? […] Ces plaisirs, pour être si vains, furent-ils moins dangereux pour le plus sage des hommes qu’ils firent apostasier ? […] Porée, grand homme de bien, peu fait pour être consulté par Voltaire sur la nécessité des scènes amoureuses. […] Elles n’aiment pas moins les hommes, ne leur tendent pas moins de pièges, triomphent des passions qu’elles inspirent, veulent être de tout.
Cette demande, étoit sans doute bien juste ; & si rien ne nous est plus cher dans la vie, que nos yeux, je ne vois pas ce que cet homme, dans l’état où il étoit reduit, pouvoit demander qui lui fût plus necessaire, Domine ut videam . […] On voyoit dans les amphitheâtres, des hommes combatre contre des Lions, des Ours, & des Taureaux, dont ils étoient souvent inhumainement déchirez, pendant que le peuple se recrioit aux tours d’adresse, que ces miserables victimes faisoient, pour se défendre des grifes, & des dens de ces animaux furieux : & l’un des plus ordinaires plaisirs de ce tems-là, étoit de voir des Gladiateurs à outrance, qui exposoient leur vie, ou bien des Esclaves, qu’on sacrifioit à ce divertissement inhumain. […] C’est pourquoy j’ay ajoûté, eû égard à nôtre foiblesse & à nôtre experience ; parce que quoyque la corruption du cœur soit commune à tous les hommes, & que le panchant soit une des suites du peché avec lequel nous naissons tous ; ce panchant neanmoins n’est pas également violent dans tous les hommes, & cette foiblesse n’est pas également à craindre dans tout âge, dans tout sexe, & dans toutes sortes d’états ; ainsi ceux à qui une funeste experience n’a que trop appris, qu’ils ne se trouvent jamais dans ces assemblées libres & enjoüées, à ces bals, qui ne sont faits que pour entretenir la galanterie, a ces balets & à ces danses, où l’on ne s’étudie qu’à exprimer par geste, la passion dont on est possedé, ceux qui écoutent avec un singulier plaisir ces airs languissans & passionnez, ces concerts de voix & d’instrumens, où tout ce que la musique a de plus animé, porte jusqu’au cœur les sentimens les plus tendres ; ceux qui sont charmez de ces comedies, où des hommes & des femmes paroissent sur un Theâtre, pour exprimer les plus naturellement & le plus vivement qu’il leur est possible, la plus dangereuse de toutes les passions ; ces personnes, dis-je, me demandent, s’il y a peché grief de voir & d’entendre ce qui excite, & ce qui allume cette passion, à quoy elles n’ont que trop de panchant ; n’est-ce pas demander s’il y a du peché à chercher l’occasion du peché, & à s’exposer au danger de le commettre ? […] non, encore une fois ; car comme la plûpart des veritables vertus, qui sont celles de l’Evangile, n’y peuvent trouver de place, & que ce seroit un Heros d’un caractere bien nouveau, d’y representer un homme patient, humble, insensible aux injures, & en un mot, un veritable Chrétien ; on a substitué de fausses vertus, pour exprimer, & pour exciter ces sentimens que le monde appelle nobles & genereux ; le point d’honneur, pour lequel on expose sa vie dans un combat singulier, la passion de dominer, & de s’élever par toutes sortes de voyes, des fourberies, des trahisons, des perfidies, des amitiez qui engagent dans le crime pour servir un amy ; on y voit enfin couronner le vice, authoriser l’injustice par d’illustres exemples, & les maximes les plus contraires à la Religion, passer pour de grandes vertus, & pour des exploits signalez, sans quoy le Theâtre languiroit ; il faut donc pour l’animer, y representer des choses conformes au goût & aux inclinations des spectateurs. […] Ne me dites point, que vôtre âge, vôtre profession & vôtre état vous mettent à couvert de ce danger ; car cela même est le plus dangereux ecueïl où vous puissiez donner, de croire contre le sentiment de tous les Saints, & contre l’experience de tous les hommes, que vous n’avez rien à craindre des surprises d’une passion, que les Solitaires mêmes, aprés avoir blanchi dans les austeritez de la penitence, ont crû si redoutable, & qui n’ont pû trouver d’autre moyen de s’en défendre, que la fuite des occasions, & des objets capables de l’exciter.
Il me semble encore qu’un homme qui a la charge de M. […] « Comme il est nécessaire que l’action soit complette, il faut n’ajouter rien au-delà, parce que quand l’éffet est arrivé, l’Auditeur ne souhaite plus rien, & s’ennuie de tout. » Si l’on réfléchissait avec soin sur cette observation d’un grand homme, on ne verrait pas tant de Pièces en tout genre dont la fin est défectueuse. […] Cet homme unique en tout, sentant bien qu’une Chanson répugne à la fin d’un Drame, lorsqu’elle n’est soutenue que par le seul motif de faire chanter des couplets malins & saillans, évite avec beaucoup d’adresse dans le Devin du Village, ce défaut trop ordinaire. Il suppose qu’il court une Chanson nouvelle, dont on à remis une copie au prétendu Devin, homme censé dans le cas d’être visité par des gens à même de la savoir ; le Devin la donne aux deux Personnages de la Pièce, simples Paysans, qui n’auraient pu chanter une Chanson aussi spirituelle sans blesser la vraisemblance. De pareils traits de génie & de gout, distinguent les ouvrages des grands hommes.
Les festins frequens à ceux qui se laissent aller facilement à boire avec excés : le jeu pour ceux qui connoissent qu’ils s’y laissent emporter aux juremens & aux blasphêmes : les assemblées & les parties de divertissemens d’hommes & de femmes, pour ceux qui se sentent foibles à concevoir de mauvais desirs, & à commettre d’autres semblables pechez : l’engagement dans une condition, comme de soldat, de marchand, ou d’officier de justice, lorsqu’on sçait qu’on n’a pas assez de courage pour resister aux tentations d’avarice, de larcin, de concussion, ou de vengeance, qui y sont frequentes. […] Si ton pied, ta main, ou ton œil te scandalisent, couppe les, arrache les, & jette les loin de toy : pour nous apprendre qu’il nous faut separer des personnes qui nous sont occasion de peché, quoyqu’elles nous fussent aussy necessaires que l’œil, la main, ou le pied le sont au service de l’homme. […] Car ces rechutes dans des pechez mortels, quoyque moins frequentes, sont voir que cette personne n’est point vraiment guerie, comme on ne dira jamais qu’un homme ne soit plus epileptique, parcequ’il ne tombe en epilepsie que tous les mois, au lieu qu’il y tomboit auparavant deux ou trois fois la semaine. […] L’ignorance qui n’excuse pas de peché celuy qui fait le mal ne croyant pas qu’il soit mal, est celle de la loy naturelle qui regle les devoirs essentiels de l’homme envers Dieu, envers soy-mesme, & envers le prochain, que l’on ne manqueroit pas de connoistre si la raison n’estoit obscurcie par le peché. […] Il y a de l’apparence qu’on retireroit plus de fruit de cette conduitte, qu’elle ne seroit pas sujette à de si grands abus, & qu’elle seroit plus propre à conduire les ames à une pieté solide qui doit plus attacher à Dieu qu’aux hommes.
Page 24 Intrigues et manœuvres des jésuites pour démoraliser les hommes, en se chargeant exclusivement de l’instruction de la jeunesse. […] Page 29 Les prêtres s’efforcent de persuader aux hommes et aux gouvernements peu éclairés, que l’ignorance est le partage nécessaire du peuple, qu’il est dangereux pour l’Etat et pour la religion de lui accorder une instruction approfondie. […] Page 75 Bonaparte, eu égard à ses grandes qualités, sera à jamais un homme célèbre. […] Page 84 Napoléon, suivant M. de Châteaubriand, gagnait ses victoires à coups d’hommes. […] Page 85 Le nombre des militaires français qui périrent, pendant le règne de Bonaparte, est évalué à onze millions d’hommes.
Le saint homme Tobie ne voulait point entendre parler de jeux ni de danses : « Nunquam cum ludentibus miscui me. » Le Prophète Jérémie assure qu’il ne s’est jamais trouvé dans ces sortes de compagnies : « Non sedi in concilio ludentium. » Si ces sortes de divertissements avaient été indifférents, Prophète, vous n’auriez pas parlé de la sorte. […] Saint Jerôme parlant des danseurs, dit que « c’est le démon qui danse dans leurs personnes, et qu’il se sert de ces lâches ministres pour seduire et tromper les hommes. » « His tripudiis diabolus saltat, his dæmonum ministris homines decipiuntur. » En effet tout ce que la volupté impudique est capable d’employer d’artifice, est attaché au bal, à la danse et à la comédie. […] L’insensé en riant élève sa voix, mais l’homme sage rira à peine tout bas.
Clément d’Alexandrie, condamne le seul concours des hommes et des femmes, 145 Clercs, on leur défend le métier de Bateleur, 224. 228. 241 Clergé de France, défend dans l’Assemblée de Melun de jouer des Comédies dans les Cimetières, 240 Clovis n’avait qu’un joueur d’instrument, 131 Comédie défendue avant et après l’extinction de l’Idolâtrie, 34. […] Empereur, cesse d’exposer à la fureur des Ours des hommes nus, 182. […] Selon lui, les hommes charnels abusent de certaines Histoires des Livres saints, 321 Justin Empereur permet aux Comédiennes de se marier aux enfants de famille, 136 Justinien Empereur, défend les Spectacles aux Evêques et aux Prêtres, 135.
Il suit de-là que les Auteurs qui travaillent pour le théâtre, quoiqu’on ne puisse les excuser devant Dieu, n’ont toutefois aucune note infamante aux yeux des hommes, parce que ce ne sont pas des mercenaires, au lieu que votre troupe, Mademoiselle, qui joue pour de l’argent, ne peut éviter cette humiliante flétrissure ; c’est une maniere de mort civile à quoi elle est condamnée, & qu’elle subit, en effet, dans toute l’étendue du Royaume. […] Je reponds en général que la législation humaine suit la condition de l’homme : l’infaillibilité n’a jamais été promise aux puissances temporelles, comme à l’Eglise : quelquefois les Princes multiplient les impôts, font courber leurs Sujets sous un joug arbitraire, convertissent les Républiques en Monarchies, les Monarchies en Despotismes : les Dictateurs Romains se sont faits Empereurs, les Califes se sont érigés en tyrans, un sceptre de fer a plus d’une foi remplacé une domination raisonnable.
Quelle estime peut-on avoir des hommes, s’ils sont capables de rire, ou même de sourire, lorsqu’on les croit vivement touché du malheur de quelque infortuné. […] Veut-on que le cœur de l’homme soit semblable au Caméléon, qui prend toutes les couleurs des objets dont on l’approche ?
C’est une erreur tout à fait grossière et ridicule de croire et de vouloir faire croire aux autres que des gens qui ont toujours été et qui sont encore présentement excommuniés par l’Eglise, qui ont toujours été déclarés infâmes par les lois civiles, et qui le sont encore à présent ; que des gens enfin qui ont toujours été et qui sont encore exclus de toutes sortes de charges, d’emplois et d’honneurs civils, et comme bannis de la société des hommes, doivent passer pour d’honnêtes gens, et que leur profession doive être estimée honnête. […] Jésus-Christ a-t-il donc répandu son Sang pour des hommes, qui sont honorés de son nom, afin qu’ils employassent ainsi leur vie, qui en est le prix, à faire rire, et à divertir les autres ? […] Mais si cette profession est infâme, et infâmante pour des hommes ; combien l’est-elle davantage pour des femmes, et selon l’esprit du Christianisme, et selon la nature même ? […] Ce que je viens de dire de l’éloignement de la prière, de la lecture des bons Livres, et de toutes les choses de Dieu, se doit appliquer particulièrement à la sainte Communion, qui demande une grande attention, et un merveilleux recueillement, pour peser quel bonheur c’est à un homme de s’approcher de la Table de son Dieu. […] Le travail n’est pas mauvais en soi, puisque Dieu l’a commandé, et l’a imposé à l’homme pour pénitence après son péché.