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328. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre I. Des Parfums. » pp. 7-32

Aucun sans doute ; les odeurs comme les saveurs sont par elles-mêmes des choses indifférentes, utiles même puisqu’elles enseignent à l’homme à faire le discernement des alimens avant d’en faire usage ; mais l’excès & la passion est répréhensible, & même dangereux dans les odeurs comme dans tout le reste. […] Pasquier prétend que c’est encore l’origine de la poésie galante, des aventures romanesques aussi dangereuses qu’agréables, qui louent autant le vice que la vertu, ou plutôt qui inspirent le vice & dégoûtent de la vertu qu’on a imité des Grecs & des Arabes ; il est vrai que les Troubadours ces Poëtes coureurs, ces avanturiers d’amour, ces charlatans du Parnasse n’ont paru qu’alors, & porté de toutes parts leurs licencieux fabliaux, leurs romans, leur poésie amoureuse & très-maussade.

329. (1775) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-septieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre III. Théatre de Pologne. » pp. 80-105

Les actrices ne sont pas si difficiles à soumettre, quoiqu’aussi dangereuses, que ces troupes de Bandits, à la chasse desquels comme à celle des lievres, s’occupe noblement la bravoure françoise. […] La cour de Londres, qui en connoît les dangereux effets, vouloit l’y introduire : ce thé pernicieux eût mieux secondé que le blocus du port de Boston ; mais tous ces colons, un peu iroquois, ayant découvert cette batterie masquée, ont encloué tous ses canons.

330. (1768) Réflexions sur le théâtre, vol 7 « Réflexions sur le théâtre, vol 7 — RÉFLEXIONS. MORALES, POLITIQUES, HISTORIQUES, ET LITTÉRAIRES, SUR LE THÉATRE. LIVRE SEPTIÈME. — CHAPITRE III. Théatre de S. Foix. » pp. 52-75

Il est vrai qu’il ne la place qu’après le péché, & comme une suite du péché, ce qui y répand une sorte de contrepoison, & de sombres nuages sur le tableau ; au lieu que notre Auteur écarte avec soin toute idée de péché, pour tendre un piège plus dangereux sous un air d’innocence qui rassure & invite. […] Quelle seroit votre injustice de rendre dangereux ce qu’on ne sauroit fuir ?

331. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 1 « CHAPITRE V. Des Pièces tirées de l’Ecriture sainte. » pp. 96-119

des impiétés, des impuretés, pour être prises de la Bible, sont-elles moins dangereuses sur le théâtre que celles de la mythologie Païenne ? […] Tout cela ne fût-il dangereux que pour un petit nombre de personnes faibles, devrait-on souffrir ce scandale public donné sans discernement à tout le monde ?

332. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

Le poison déguisé des passions voilées, qui n’en est que plus dangereux, parce qu’on ne s’en défie pas, et qu’on l’excuse, l’immodestie, les dérangements des Acteurs et des Actrices, le mauvais exemple, la perte du temps et de l’argent, la dissipation, la malignité, y auront toujours les coudées franches. […] C’est que toutes les lettres patentes, tous les arrêts du monde, fussent-ils aussi réels qu’ils sont imaginaires, ne peuvent point, en le tolérant, rendre bon ce qui est mauvais, et sûr ce qui est dangereux, ni sauver de péché ceux qui ont la faiblesse de s’y livrer.

333. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre VIII. De l’excommunication des Comédiens. » pp. 176-199

Mais depuis que le théâtre est devenu un objet intéressant pour la religion et les mœurs, une école savante des passions, une leçon artificieuse de vice, un assemblage attisé de toutes les occasions de désordre, un spectacle frappant de péché, enveloppé du titre séduisant d’ouvrage d’esprit, du voile trompeur d’une modestie apparente, des attraits délicats d’une volupté épurée, des pièges cachés sous l’air de la décence et de la bonne compagnie, l’Eglise a allumé toutes ses foudres contre ce chef-d’œuvre de scandale et de péché, d’autant plus dangereux, qu’il cache adroitement son poison sous les dehors imposants de la politesse, de la réserve, de la censure de quelque vice, des exemples de quelques vertus morales, qui semblent devoir se dérober aux alarmes et aux regards de l’Eglise et de la vertu. […] D’où il résulte que quand même cette évaluation et cet abonnement seraient exacts et justes, ce qui n’est pas, les Comédiens ont constamment deux cents mille livres de pur profit à partager ; ce qui, ajouté aux frais, qui sont considérables, forme pour le public une dépense énorme pour l’objet le plus frivole et le plus dangereux ; sans compter le théâtre Italien et de la Foire, qui vont aussi loin, et l’Opéra qui monte beaucoup plus haut et fait beaucoup plus de dépense, et les théâtres innombrables des provinces, ce qui revient à des sommes immenses.

334. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE IV. Suite des effets des Passions. » pp. 84-107

Et d'abord en matière d'impureté, le libertinage seul peut trouver rigoureuse cette morale incontestable ; les autres passions, moins fréquentes, moins dangereuses, obtiennent-elles plus d'indulgence ? […] Les passions théâtrales sont plus dangereuses que les autres.

335. (1765) Réflexions sur le théâtre, vol. 4 « CHAPITRE VI. Du sérieux et de la gaieté. » pp. 128-149

Divertissez-vous, mais innocemment ; non dans des plaisirs dangereux et criminels, mais modérément, sans passion et sans excès ; mais sagement, sans dissipation et folie ; mais chrétiennement, en Dieu et en sa présence, « gaudete in Domino, semper in conspectu Dei » ; en tout temps, en tout lieu, en toute espèce de divertissement, « in Domino semper ». […] Il fournit contre la vertu les armes dangereuses du ridicule, et dégoûte de toute réflexion solide.

336. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre III.  » pp. 75-112

Dans une République qui a toujours aimé la volupté, il est dangereux d’unir les hommes par le goût du plaisir . […] Cet ouvrage, plein de fiction & de fort peu d’érudition, est écrit avec plus de légéreté & d’agrémens que le premier ; mais il est moins utile pour les mœurs, & il est dangereux pour la Religion. […] Dans les siecles grossiers on le servoit à decouvert, aujourd’hui on l’assaisonne, on le déguise : il n’en est que plus dangereux Moliere étoit ami de Cyranno.

337. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre quinzieme « Réflexions morales, politiques, historiques, et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI. Suite d’Anecdotes illustres. » pp. 184-225

Cyr, & delà dans toutes les Communautés de Filles du Royaume, & même leur en fournir la matière par les pièces qu’elle a fait composer & celles qu’elle y a fait représenter sous ses yeux ; la fête de Namur en fut le prologue, elle étoit infiniment moins dangereuse que les pièces données à St. […] Sa conduite étoit l’original que peignoient ses crayons ; Épicurien déclaré & Philosophe voluptueux qui ne modéroit la vivacité de ses passions & l’excès du plaisir, que pour le mieux goûter & en jouir plus long-temps, prétendoit que tous les hommes devoient plutôt suivre les mouvemens de la nature, que les réflexions de la raison qui jettent l’homme dans des égaremens aussi dangereux que ceux des passions . […] Les Actrices ne sont-elles pas des femmes publiques, plus chères, il est vrai & plus dangereuses, parce qu’elles sont plus séduisantes ?

338. (1778) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre vingtieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre premier. Remarques Littéraires. » pp. 11-51

Chacun a sa manie de collection, la même erreur les fait errer diversement  : celle du théatre est une des plus dangereuse. […] Les trois théatres sont enrichis de ses productions, ordinairement ingénieuses, mais toujours dangereuses pour la vertu. […] Ces jeux d’esprit sont bien dangereux dans ce siecle, contre les intentions sans doute de l’abbé de Condillac ; puisque le matérialiste en abuse, pour faire voir que l’on peut venir par le méchanisme des organes.

339. (1769) De l’Art du Théâtre en général. Tome II « De l’Art du Théâtre. — Chapitre II. De l’Opéra-Sérieux. » pp. 184-251

J’ ai cru qu’il serait utile que je parlâsse en particulier d’un Théâtre, rival dangereux de celui que toute la France applaudit ; j’ai cru que je devais m’arrêter quelque tems sur un Spectacle merveilleux qui lutte avec succès contre l’Opéra-Boufon ; & dont les éfforts peuvent réussir, parce qu’il se fait toujours seconder de la musique : il est aisé de comprendre que je désigne l’Opéra-Sérieux. […] Ce Sultan goûte un bonheur insipide au milieu des plus belles femmes de l’Univers ; Armide est une enchanteresse aimable & dangereuse ; Renaud oublie dans les bras d’une jolie femme son devoir & la gloire : apperçoit-on là rien de forcé ? […] Les causes que je viens de rapporter de la sensation moins vive que fait ce beau Spectacle, & qui nous donnent peut-être lieu d’appréhender un jour sa décadence, toutes dangereuses qu’elles paraissent, ne sont encore rien en comparaison de la dernière dont je vais parler.

340. (1686) La Comédie défendue aux chrétiens pour diverses raisons [Traité des jeux et des divertissemens] « Chapitre XXV » pp. 299-346

Evêque, ils reconnoîtront facilement qu’il est toujours ou presque toujours dangereux aux Chrêtiens de baler & danser. […] Saint Charles Borromé estoit animé de l’esprit des Peres de l’Eglise, lorsqu’il a ordonné aux Predicateurs de son Dioceseb « de prêcher souvent & fortement contre les danses & le bal, qui excitent les passions les plus dangereuses ». […] Et par consequent c’est toûjours bien fait que d’éviter un divertissement si dangereux.

341. (1825) Des comédiens et du clergé « Des comédiens et du clergé. — Du mandemant de Monseigneur l’Archeveque de Rouen. » pp. 379-401

Ce que nous venons de dire est si vrai, que le législateur en déclarant la religion catholique religion de l’Etat, n’a pas plus fait à son égard qu’il n’a fait à l’égard de la noblesse ; il n’a point rappelé les anciens privilèges, les anciennes immunités ecclésiastiques, il ne lui a point rendu ses tribunaux spéciaux (les officialités), ni ces droits considérables, qui plus d’une fois, mirent la monarchie en danger, pas plus qu’il n’a procédé à la réintégration des biens immenses qui faisaient du clergé le corps le plus dangereux et le plus riche de l’Etat.

342. (1802) Sur les spectacles « FUITE DES MUSES ET DU BON GOUT : Peut-on compter sur leur retour ? » pp. 3-11

Le bon goût ne renaîtra que lorsque tant de méchants auteurs prosateurs n’auront pas la dangereuse liberté de faire figurer sur les tréteaux des hordes d’assassins et des turpitudes indignes de Taconeth.

343. (1666) Lettre à l’auteur des Hérésies Imaginaires et des deux Visionnaires « [Chapitre 2] » pp. 1-7

Mais vous dites aussi que le soin qu’on prend de « couvrir les passions d’un voile d’honnêteté » ne sert qu’à les rendre plus dangereuses.

344. (1776) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre dix-huitieme « Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. — Chapitre V. Procès des Comédiens. » pp. 169-224

Il dit plus vrai qu’il ne pense : ce plaisir dangereux est une source féconde de mauvaises mœurs. […] Tout dégénere dans ce monde : ces gardiens de l’honneur des femmes devinrent leurs corrupteurs, des entremetteurs de galanterie d’autant plus dangereux qu’on s’en défie moins. […] Palissot est un homme d’esprit, très-connu dans la République des Lettres ; sa comédie des Philosophes est très-ingénieuse, ainsi que celles de l’Homme dangereux & des Courtisannes ; ses ouvrages en prose ne le sont pas moins, rien n’en a dû empêcher la représentation. […] Je prie pour ce censeur, quel qu’il soit, de vouloir bien me dire s’il a jamais vu rouer quelques corrupteurs des mœurs, & s’il n’a pas rencontré souvent, même en bonne compagnie, de ces prétendus Mentor, qui, faisant profession de mépriser tous les préjugés, & de croire au système dangereux de l’égalité des conditions, ont entraîné de jeunes gens dans des démarches inconsidérées, & même les ont affranchis des remords, en leur persuadant que tout homme est libre d’être heureux comme il lui plaît.

345. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — [Première partie.] — Quatorzième Lettre. De madame D’Alzan. » pp. 260-274

A votre modestie, je vois ce que vous êtes… Ma fille, (permettez-moi ce nom) la carrière est dangereuse : qui le sait mieux que moi !

346. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre premier. Origine des Spectacles. » pp. 1-14

Ils portèrent cet art à la plus grande perfection ; ils le rendirent par là encore plus dangereux qu’il ne l’était auparavant ; et depuis ce temps, ses résultats moraux ont toujours été de flatter les passions du cœur, et de faire éprouver successivement aux spectateurs l’amour et la haine, la compassion et la cruauté.

347. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre II. Le métier de comédien est mauvais par lui-même, et rend infâmes ceux qui l’exercent. » pp. 15-28

quand ce ne serait que par tant de regards qu’elles attirent, et par tous ceux qu’elles jettent, elles que leur sexe avait consacrées à la modestie, dont l’infirmité naturelle demandait la sûre retraite d’une maison bien réglée : et voilà qu’elles s’étalent elles-mêmes en plein théâtre avec tout l’attirail de la volupté, comme ces sirènes dont parle Isaïe, qui font leur demeure dans le temple de la volupté ; dont les regards sont mortels, et qui reçoivent de tous côtés, par les applaudissements qu’on leur renvoie, le poison qu’elles répandent par leur chant. » Elles s’immolent à l’incontinence publique d’une manière plus dangereuse qu’on ne ferait dans les lieux qu’on n’ose nommer.

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