/ 240
41. (1823) Instruction sur les spectacles « Chapitre V bis. Le caractère de la plus grande partie des spectateurs force les auteurs dramatiques à composer licencieusement, et les acteurs à y conformer leur jeu. » pp. 76-85

« A quel dessein y voit-on voler tant de jeunes gens des deux sexes, les uns presque perdus par l’indulgence cruelle des pères, les autres déjà instruites par une mère dans l’art funeste de trop plaire ; tant de jeunes gens qui suivent les drapeaux de la volupté, tant de personnes que l’avarice ou l’ambition ont trop malheureusement unies ? […] Or, sied-il bien à des personnes vertueuses de se montrer dans des lieux où on ne va que pour donner et recevoir des leçons publiques de libertinage ; où le cœur, exposé à tous les traits de la volupté, ne trouve de plaisir qu’à en recevoir de profondes blessures ?

42. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre II.  » pp. 36-74

Ainsi faut-il avoir présente l’horreur du vice pour en éloigner la tentation ; c’est le cœur qu’il faut défendre de ses atteintes, c’est le sein qui est le siege de la volupté, qu’il faut comme hérisser de serpens pour éviter les téméraires, dont les regards impudiques, les libertés licencieuses lui livrent tant d’assauts. Une tête de Gorgone sur le sein est bien différente des bouquets, des nudités, du fard, des rubans, des gazes : aussi l’un est le sein de la sagesse, l’autre le sein de la volupté, le sein d’une Actrice est son trône. […] Tout le corps du Paganisme & de la Poësie n’est guere que la débauche & ses effets tournés de mille manieres, pour apprendre cette loi essentielle qu’il faut fuir la volupté pour n’en être pas infecté. […] Telles sont les femmes prostituées & les Actrices, elles attirent par les charmes de la volupté, la beauté de leur visage, & l’indécence de leurs nudités saisissent leur proye, l’embrassent, la dévorent. […] Ce n’est pas pour appaiser la faim & la soif qu’on boit, qu’on mange, fame non mandante sitique , mais par volupté.

/ 240