/ 333
44. (1686) La Comédie défendue aux chrétiens pour diverses raisons [Traité des jeux et des divertissemens] « Chapitre XXV » pp. 299-346

Nous sommes si éloignez de pouvoir vivre sans plaisir, que même nous devons trouver du plaisir dans la mort. […] Quelle plus grande volupté peut-on sentir, que celle qui nous dégoûte de toutes les autres voluptez ; qui nous fait mépriser le siécle ; qui nous établit dans une veritable liberté ; qui conserve la pureté de nostre conscience ; qui nous rend satisfaits de nostre condition presente, qui fait que nous n’avons aucune crainte de la mort ; qui nous fait fouler aux pieds les idoles des païens ; qui nous rend victorieux des demons ; qui fait que nous ne vivons que pour Dieu ? […] Voilà les principaux crimes qui accompagnent ordinairement les mascarades en France, en Allemagne & en Angleterre, où les peuples vivent plus simplement, & n’y entendent pas tant de finesses. […] Mais comme ces deux Ecrivains ont esté du même temps, que Vivez a vêcu en Espagne, & Polydore-Virgile en Angleterre, où il nous assure lui-même qu’il a fait la charge de Questeur ou Collecteur du Papeb, & qu’il a esté Archidiacre de Vvelles ou de Bathe, on en doit bien plûtôt croire ce dernier que non pas Vivez. […] Les filles sont ravies de joïe, de voir que la legereté de leur corps seconde celle de leur esprit, & elles croïent estre plus parfaites de sçavoir bien danser, que de sçavoir bien vivre. » Le second est Jean-Loüis Viveza, que nous avons déja tant de fois cité, & qui a esté Précepteur de l’Empereur Charle-quint.

45. (1694) Maximes et Réflections sur la Comédie « X. Différence des périls qu’on cherche et de ceux qu’on ne peut éviter. » pp. 44-45

On ne peut, continue-t-il, faire un pas, lire un livre, entrer dans une Eglise, enfin vivre dans le monde, sans rencontrer mille choses capables d’exciter les passions. » Sans doute, la conséquence est fort bonne : tout est plein d’inévitables dangers ; donc il en faut augmenter le nombre.

/ 333