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34. (1770) La Mimographe, ou Idées d’une honnête-femme pour la réformation du théâtre national « La Mimographe, ou Le Théâtre réformé. — Seconde partie. Notes. — [R] » pp. 447-466

La jeunesse des hommes & des femmes qui jouent la Comédie, s’écoule ordinairement dans une crapuleuse débauche : ce n’est que dans la Capitale, & d’autres grandes Villes, où l’on en voit quelques-uns revenir, dans la maturité de l’âge, à l’honnêteté de mœurs. Loin de prétendre les règler, il faudrait au contraire que l’Autorité dissipât entièrement ces pestes publiques, qui ne portent que trop souvent le trouble & le desordre dans les Villes où ils séjournent. […] A quinze, les Filles pourront monter sur le Théâtre de la Nation, & les jeunes-hommes à dix-huit ; & les unes & les autres ne pourront le quitter que de l’ordre du Prince, ou des personnes préposées par lui, dans le cas où les Théâtres n’appartiendraient pas à la Ville ; ou de celui des Magistrats-municipaux, si les Villes font bâtir les Théâtres à leurs dépens, & se chargent de la Direction. […] Ces Troupes, tant celles des Villes où le Spectacle sera permanent, que celles des Bas-Spectacles, suivront la même règle que ceux des grands Théâtres de la Capitale. Quant aux Comédiens-ambulans, destinés pour nos Villes de la seconde grandeur, ils s’arrangeront pour qu’ils passent l’été dans l’une, & l’hiver dans l’autre : ils seront par-tout astreints à une grande régularité, & soumis à un Supérieur & à une Maîtresse, qui répondront aux Magistrats des Villes & à la Direction de la Capitale, de la conduite des Sujets de la Troupe.

35. (1763) Réflexions sur le théâtre, vol. 2 « Chapitre III. Jurisprudence du Royaume. » pp. 51-74

On en voit aussi pour les villes d’Aix et de Marseille, dans les arrêts de Boniface (Tom. […] Voici un fait rapporté dans l’histoire de la ville de Paris (Tom. […] La propagation du théâtre dans toutes les villes du royaume ne fournirait pas moins, et de comique et de tragique, de scandale et d’amusement. […] Il serait à propos et raisonnable que le Prince à ses dépens en gratifiât quelquefois la commune, et qu’aux villes populeuses il y eût des lieux destinés pour le spectacle. » Si Montaigne vivait, il verrait aujourd’hui ses vœux accomplis ; il n’y a point de ville populeuse dans le royaume qui n’ait son théâtre. Plusieurs même très peu populeuses ont le leur, et dans les petites villes il y a toujours quelques gens officieux qui jouent des pièces.

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