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405. (1674) Le Theâtre François pp. -284

Il y en a d’autres qui n’ont pour but que de fournir à l’homme tout ce qui est necessaire pour l’esprit, soit pour l’eleuer aux belles connoissances, soit pour le former à la vertu, & luy donner de l’horreur du vice. […] Les autres suiuent la plus agreable & la plus aisée, ils font profession d’enseigner en joüant la belle science, qui est aujourd’huy celle du Monde, & de porter doucement les hommes à haïr le vice, & à cherir la vertu. […] Toute la morale roule sur la sagesse & la folie du monde ; & cette folie est inseparablement attachée au vice, comme la sagesse l’est à la vertu. […] Il ne peut souffrir qu’on le joüe, & qu’on le fasse passer pour sot ; il aime mieux se corriger de sa sottise, & en quitant le ridicule du vice, il en quite ce qu’il y a de malin, il le quite tout entier. […] Comme la belle Comedie qui donne agreablement sur le vice & l’ignorance est estimée de tous les honnestes gens, celle qui a de sales jdées n’a pas toute leur áprobation.

406. (1773) Réflexions morales, politiques, historiques et littéraires sur le théatre. Livre treizieme « Réflexions morales, politiques, historiques,et littéraires, sur le théatre. — Chapitre VI.  » pp. 193-217

Il est des ornemens qui font honneur, qui rappellent des événemens intéressans, des actions honorables, comme la Croix de Saint Louis, le Cordon bleu, & la plupart des Ordres de Chevalerie, quoique souvent ce ne soit qu’une décoration qui couvre de grands vices ; mais que dit une queue ? […] On doit ces métamorphoses au théatre, où il est ordinaire d’en prendre mutuellement les habits, la parure, les mœurs, les sentimens, les manieres, les foiblesses & les vices, comme le rouge & les rubans, ce que si communement on emprunte de lui dans le monde.

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