Un homme peut être très peu propre pour le monde, et avoir tous les ridicules que nos Comédies dépeignent, sans être moins juste, moins vertueux ; et c’est l’essentiel. […] Elles y voient des filles qu’on appelle vertueuses, qui se livrent néanmoins à cette passion sans conséquence : elles les voient préférer le choix de leur cœur à celui de leurs parents, s’exposer à tout, mettre tout en usage pour le soutenir : ces parents à la vérité les inquiètent, menacent, fulminent ; mais ils cèdent enfin : les amants sont unis ; et après quelques légères persécutions, leur passion triomphe, est satisfaite.
Il fut engagé dès la première jeunesse dans l’état Ecclésiastique : et quoiqu’il reconnut assez qu’il n’y était point appelé, il y demeura jusqu’à la vingt-quatrième année de son âge, que Dieu le fit entrer dans l’état du mariage, où il l’appelait, prenant le soin de lui choisir une sage et vertueuse compagne pour l’aider à se conduire : « Faciamus ei adjutorium simile sibi. […] » Car Dieu nous déclare lui-même par la bouche du Sage, que c’est de sa main qu’on reçoit une femme prudente, et vertueuse. […] Ils devraient néanmoins considérer que ceux qui se défiant de leur capacité, quelques vertueux qu’ils soient, n’osent entreprendre d’instruire les autres, sont bien moins coupables que ceux qui étant accablés du poids de leurs passions, et de leurs vices, s’ingèrent de prêcher la vertu. » Il faut donc visiter les personnes de piété, et de savoir, non pour satisfaire sa curiosité, et sa vanité, mais pour profiter de leur conversation dans la conduite de sa vie. […] Ils doivent avoir soin que ceux qui sont près de leurs personnes soient vertueux, et capables de leur représenter ce qui se doit faire selon la justiceIdem, livre 2, épitre 65. […] Une femme est d’autant plus vertueuse, que plus elle s’éloigne du Théâtre.